Garde d’enfants : seule activité des services à la personne exclue du crédit d’impôt instantané

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Yoopies dévoile son rapport annuel sur le coût de la garde d’enfants en France. Alors que la crise sanitaire et les nouvelles organisations de travail ont rendu encore plus nécessaires les solutions de garde individuelles, le coût de la garde d’enfants avant aides reste élevé selon le baromètre annuel de Yoopies, la plateforme de garde d’enfants du groupe Worklife : 9.42€/heure pour la garde à domicile (+1,18%) et 3.62€/enfant/heure pour les assistantes maternelles (+0,84%).

Le crédit d’impôt de 50%  permet de réduire considérablement ce budget mais l’avance de trésorerie nécessaire pendant 1 an empêche la plupart des familles d’en profiter. Si le gouvernement a annoncé l’entrée en vigueur du crédit d’impôt instantané dès janvier 2022, il est regrettable que la garde d’enfants soit la seule activité des services à la personne à ne pas en faire partie, juge la plateforme leader du secteur.

La crise sanitaire modifie les contours de la garde d’enfants

Le rapport indique que la crise du Covid a eu pour effet de bouleverser le secteur de la garde d’enfants. Certaines familles ont moins fait appel aux grands-parents et aux crèches pour des raisons sanitaires, le recours à la garde à domicile a ainsi augmenté. Parallèlement, d’autres familles ont réduit le nombre d’heures de garde (moins de plein temps ou de garde péri-scolaire, plus de garde occasionnelle). Un nouveau mode de garde est d’ailleurs apparu : la garde au domicile des parents en présence de ces derniers.

Ces deux effets opposés ont eu pour conséquence de stabiliser les tarifs. Les salaires nets des assistantes maternelles n’ont augmenté que très légèrement par rapport à l’année 2020 (+0,84%). Les régions les moins chères restent, comme les deux années précédentes, les Pays de la Loire et la Normandie : 3,30€ et 3,32€ par
heure et par enfant. Le haut du podium reste lui aussi inchangé. En Corse, région la plus onéreuse, les parents devront débourser 4,48€ par heure pour faire garder leurs bouts de chou. La région PACA et l’Ile-de-France viennent compléter le podium, avec des tarifs respectifs de 4,22€ et 4,01€ par heure et par enfant.

Le coût moyen de la garde d’enfants à domicile en France est quant à lui passé à 9,42€/heure, soit une augmentation de 1,18% en un an. Le palmarès des régions les moins chères reste inchangé : les Hauts-de-France (9€/heure), le Grand-Est (9,03€/heure) et Bourgogne-Franche-Comté (9,09€/heure). Pour ce qui est des régions
les plus onéreuses, l’Ile-de-France (9,51€/heure) prend la première place, suivie par la région PACA (9,45€/heure) et la Bretagne (9,40€/heure) qui fait son entrée dans le peloton de tête pour la première fois. Ces tarifs, auxquels il faut rajouter les charges sociales, restent ainsi très élevés pour la plupart des familles, alors que
jusqu’à présent, la principale aide (le crédit d’impôt de 50%) est versée jusqu’à 15 mois après la prestation.

La garde d’enfant, oubliée de la réforme du crédit d’impôt

Or, si le gouvernement va mettre en œuvre en janvier 2022 une réforme pour rendre le crédit d’impôt instantané pour tous les services à la personne (ménage, aide à domicile pour les personnes dépendantes, jardinage, etc.), la garde d’enfants est la seule activité à ne pas en faire partie ! A l’exception des parents, les particuliers employeurs ne devront plus attendre un an pour bénéficier du remboursement de leur crédit d’impôt : ils ne paieront que 50% du coût de la prestation, l’État se chargeant de régler l’autre moitié directement auprès du salarié.

C’est la complexité de la comptabilisation du cumul des aides CAF de garde d’enfants et du crédit d’impôt qui imposerait un décalage dans sa mise en place selon l’administration. Pourtant, aucune date ni engagements ne sont aujourd’hui avancés pour ce secteur. La garde d’enfants de plus de 6 ans qui n’a pas de complexité
particulière est elle aussi exclue de la mise en place de la réforme. Pourtant, là où avant la crise, la crèche ou la crèche d’entreprise étaient privilégiées, la poussée du télétravail a placé la garde d’enfants à domicile sur le devant de la scène. “Beaucoup plus aujourd’hui que dans l’ère pré-covid, avoir accès à une garde d’enfant est une condition pour continuer à travailler. Au-delà des prestations de confort tel le ménage, la garde d’enfants est essentielle pour toutes les familles, en particulier les plus modestes, afin de concilier vie personnelle et vie professionnelle, » explique Benjamin Suchar, fondateur du groupe Worklife.

Face à ces constats, la mise en œuvre du crédit d’impôt instantané pourrait sensiblement redynamiser le secteur de la garde d’enfant, créer de nouveaux emplois et combattre le travail au noir. D’une part, grâce à la dispense d’avance de trésorerie, davantage de familles pourraient faire appel à la garde à domicile et/ou bénéficier d’un nombre plus élevé d’heures de garde. D’autre part, les professionnels de la garde d’enfant verraient aussi leurs revenus augmenter.

“Nous saluons la dynamique mise en place par le Ministre chargé des Comptes publics Olivier Dussopt pour mettre en place la réforme du crédit d’impôt dès janvier 2022. Nous ne pouvons cependant qu’insister sur l’importance de la garde d’enfant et souhaitons que ce secteur clé pour l’économie fasse pleinement partie de la
réforme au plus tôt.” conclut Benjamin Suchar.

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