10 mythes sur l’allaitement

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Ça y est vous êtes dans le grand bain, vous allaitez votre enfant ! Et chacun y va de son petit conseil « pour vous aider ». La méconnaissance du fonctionnement de l’allaitement, la désinformation, et surtout la non-formation, font que beaucoup de mythes circulent au sujet de l’allaitement.
A l’occasion de la semaine mondiale de l’allaitement maternel. Nous faisons le point sur le vrai et le faux !
  • Allaiter, ça fait mal ?

Si une sensibilité est normale au cours des premières tétées, l’apparition de douleurs (et, a fortiori, de crevasses) indique que quelque chose ne va pas. C’est généralement que la position du bébé au sein est à rectifier, ou que le bébé ne prend pas le sein correctement.
N’hésitez pas à contacter une consultante en lactation : il y a des astuces pour aider un bébé à téter plus efficacement, on peut essayer différentes positions pour en trouver une vraiment moins douloureuse en attendant la guérison des crevasses…
Ne restez pas seule avec une douleur aux mamelons !

  • Allaiter plus de 3 mois, est-ce réellement bénéfique ?

En France, l’allaitement « de 3 mois » était lié à la durée du congé maternité : bien des femmes arrêtaient l’allaitement pour reprendre leur travail. Heureusement, cela est de moins en moins vrai : nombreuses sont celles qui continuent d’allaiter tout en exerçant une activité professionnelle.
En Europe du Nord, une grande proportion des mères qui ont choisi d’allaiter leur bébé à la naissance l’allaite toujours à 1 an, qu’elles aient ou non repris leur travail. En Suède, 78 % des bébés de 6 mois et 31 % des bébés de 1 an étaient allaités en 1999.
Les avantages de l’allaitement, aussi bien pour la mère que pour son bébé, sont d’autant plus grands que l’allaitement dure plus longtemps.

« L’allaitement maternel exclusif permet une croissance optimale au moins jusqu’à l’âge de 6 mois. Il n’y a pas de raison d’introduire d’autres aliments avant cet âge, comme l’OMS le recommande, en insistant sur le fait que l’allaitement peut être poursuivi jusqu’à l’âge de 2 ans ou même davantage, selon les souhaits de la mère, à condition d’être complété par la diversification alimentaire à partir de l’âge de 6 mois. »

L’âge moyen de sevrage naturel, non induit ni par la mère, ni par l’introduction d’un biberon se situe entre 2 et 7 ans. 7 ans, l’âge à laquelle l’enfant commence à perdre ses dents de lait.

  • Est-ce que toutes les femmes peuvent allaiter ?

L’allaitement maternel est parfois contre-indiqué, mais les contre-indications « vraies » à l’allaitement sont exceptionnelles : la galactosémie congénitale pour le bébé, certains traitements comme les chimiothérapies pour les mères interdisent l’allaitement.
Même en cas de pollution, même si la mère fume, même si la mère a la grippe… le lait maternel reste l’aliment de premier choix pour le bébé.

On a parfois des inquiétudes sur la capacité des seins à produire du lait : mamelons peu saillants, plats, très petits ou très gros, seins très développés ou très petits, caractéristiques physiques particulières… Dans la très grande majorité des cas, bébé s’accommodera très bien de vos seins et y trouvera chaleur, nourriture et réconfort selon ses besoins !

  • Les laits industriels, sont-ils aussi bons que le lait maternel ?

Le lait maternel est irremplaçable ! Chaque espèce offre à ses petits un lait spécifique, exactement adapté à ses besoins propres et qui – par définition – permet un développement optimal.
Les laits industriels (fabriqués pour la plupart à partir de lait de vache) tentent d’imiter le lait humain, sans y parvenir.
Même si la plupart des bébés arrivent à s’adapter à ces laits de substitution, certains bébés ont vraiment besoin de lait maternel pour bien se développer.

  • Certaines mères n’ont pas de lait ou du lait pas assez nourrissant ?

Les insuffisances de lactation « vraies » sont rarissimes (pas plus de 1 à 2 % des femmes). Dans la plupart des cas, soit on croit à tort manquer de lait (par exemple quand le bébé se met soudain à « réclamer » davantage parce qu’il est dans un « jour de pointe »), soit le manque de lait est dû à des conseils inadaptés sur la conduite de l’allaitement (limitation du nombre et de la durée des tétées, notamment).
Il suffit généralement de laisser le bébé téter vraiment à la demande pour voir la lactation s’adapter rapidement aux besoins de bébé.

  • Est-ce qu’allaiter abîme les seins ?

On le dit encore beaucoup, mais on sait maintenant que les fibres qui contribuent au galbe des seins sont fragilisées par les variations de volume très brusques, comme il s’en produit lors de la grossesse et d’un sevrage très rapide. L’allaitement et un sevrage progressif sont donc sans risque pour la plupart des poitrines !

  • Allaitement et reprise du travail, sont-ils incompatibles ?

Beaucoup de mères concilient travail et allaitement et témoignent que la séparation est bien moins douloureuse quand on connaît le plaisir de la « tétée de retrouvailles » du soir. Quelle merveilleuse façon de garder une relation privilégiée avec son enfant…
Vous pouvez continuer à donner des tétées à volonté quand vous êtes avec votre bébé (le matin, après votre retour du travail, le week-end, les jours de repos…). Vous pouvez aussi tirer votre lait pour qu’il soit donné au bébé en votre absence.

  • Allaiter, ça fatigue ?

Il est plus fatigant de se lever pour préparer un biberon à 2 heures du matin que de mettre l’enfant au sein en restant confortablement allongée dans son lit avec un nouveau-né qui n’a même pas le temps de se mettre à pleurer.
Des études ont également montré qu’une mère allaitante dormait mieux qu’une mère non-allaitante. Cet effet est lié d’une part à la production d’endorphines et d’ocytocine, deux hormones sécrétées au cours de la lactation et qui ont pour effet d’augmenter la durée du sommeil paradoxal, et d’autre part à la synchronisation des cycles de sommeil lorsqu’on dort proche de son bébé.

  • Bébé fera-t-il des nuits complètes, avec l’allaitement ?

Les parents semblent souvent mal préparés au fait que les bébés allaités ont besoin de téter souvent pendant la nuit, et ils interprètent éventuellement ce fait comme le signal que le lait maternel ne suffit plus à satisfaire le bébé, ce qui amène à un sevrage précoce. Des études récentes ont pourtant montré que même si les bébés allaités se réveillent et tètent plus souvent la nuit que les enfants nourris au lait industriel, les parents des enfants allaités arrivent à obtenir au total davantage de sommeil.

Les bébés allaités se réveillent et tètent plus souvent la nuit que les bébés nourris au lait industriel, et c’est la norme biologique pour notre espèce. Les nouveau-nés ont un tout petit estomac (de la taille d’une cerise à la naissance), et le lait humain est rapidement digéré. Les tétées nocturnes permettent au bébé d’avoir une nutrition adéquate (jusqu’au tiers des calories quotidiennes). Les bébés doublent habituellement leur poids de naissance vers 5 ou 6 mois, et la croissance de leur cerveau est très rapide ; cette croissance nécessite un apport calorique important. Le lait humain est riche en sucres, et apporte des calories rapidement utilisables pour la croissance cérébrale, mais il est digéré en 90 minutes environ. Les bébés auront donc faim toutes les 2 à 3 heures.

Lorsque la mère souhaite allaiter, dormir près de son bébé est un moyen de rendre les tétées nocturnes plus efficaces, et de minimiser les réveils intempestifs chez les parents.

  • Si papa ne donne pas de biberons, il ne créera pas de lien avec bébé ?

Le père peut s’occuper de son bébé, même s’il ne le nourrit pas. Il peut jouer avec le petit, lui donner son bain, l’habiller, lui lire des comptines, le câliner… Bien évidemment, il doit être un soutien pour la nouvelle maman.

Par ailleurs, un biberon peu importe la matière de sa tétine, de sa forme censée se rapprocher le plus possible du sein, ou tout autre argument commercial reste un biberon. Le risque de confusion existe, et il peut nuire à l’allaitement entier. 

En effet, au biberon le lait coule plus vite qu’au sein et de manière passive. Bébé n’a pas d’effort à fournir. Il peut donc refuser le sein quand on lui présente par la suite. Ça peut aussi entraîner une mauvaise succion par la suite, et des douleurs pour la maman.

Ce que vous devez savoir

  • On ne « gâte » pas un bébé et on ne le rend pas capricieux en le prenant souvent, en le cajolant ou en lallaitant à la demande.
  • Le colostrum est le premier vaccin que la nature prévoit pour bébé.
  • Le lait maternel, riche en anticorps, contribue à le protéger. Il répond à tous les besoins de croissance du nourrisson pendant les six premiers mois de sa vie. On recommande donc l’allaitement exclusif pendant les six premiers mois, puis la poursuite de l’allaitement partiel jusqu’à deux ans ou au-delà. 
  • Lallaitement prolongé diminue les risques de cancer du sein et de lovaire chez la mère et de diabète et dobésité chez lenfant.
  • Lallaitement maternel est aussi possible dans certaines situations : naissance par césarienne, prématurité, jumeaux
  • Tristesse, contrariété, choc émotionnel ne font pas « tourner le lait »

Sources :

Leche League

Le blog de l’Aream

Les petites mains d’abord

1 Commentaire

  1. Ah ouais… si lo momon la gaigne saississement son lait y tourne pas? Allez dit partout…. dés que lo z’enfant la fine boire y chié la coulante directe ! toussa y porte si marmaille ça. Lé pas parce que li cause pas qui veut dire que na rien y atteint à li. Et quand un momon lé en voie d’famille que elle y connait pas et que elle y allaite et ben son lait lé pas bon pou lo p’tit. En tout cas, nous créole nous connait ça. Après pou scientifiques, c’est un aut’ affaire….

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