Ce matin, le Département a accueilli une conférence de presse dédiée au lancement de la 21e édition de l’Hommage aux travailleurs engagés de La Réunion. L’événement, porté par la Fédération Tamoule et le Collectif pour la Mémoire des Engagés, a présenté un programme riche et symbolique, conçu pour honorer la mémoire de ces hommes et femmes ayant façonné l’histoire de l’île. Gilles Hubert, vice-président du Département, représentait le président Cyrille Melchior. Patricia Profil, élue à la Région Réunion, était également présente en qualité de représentante de l’association KAFPAB, aux côtés de nombreux invités et représentants des différentes communautés réunionnaises.
Programme de la commémoration
Le samedi 9 novembre, un cycle de conférences sur l’engagisme se tiendra de 9h à 16h30 au centre culturel « Le Sud Réunion de Culture(s) » à Saint-Pierre. Puis, le lundi 11 novembre, une journée commémorative se déroulera de 9h30 à 16h au Lazaret de la Grande Chaloupe, site emblématique de l’histoire de l’engagisme.
Comprendre l’histoire des engagés à La Réunion
L’engagisme, ou travail sous contrat d’engagement, est un système de main-d’œuvre ayant pris le relais de l’esclavage après son abolition, respectivement en 1834 et 1848 dans les colonies britanniques et françaises. Ce phénomène mondial a déplacé plus de trois millions de travailleurs, principalement venus d’Asie (notamment de l’Inde et de la Chine) et d’Afrique, dont près de 200 000 sont arrivés à La Réunion. La précocité de ce système sur l’île en fait un cas unique : dès les années 1830, plus de 3 000 engagés travaillaient aux côtés des esclaves, marquant ainsi le début d’une nouvelle main-d’œuvre au sein de l’économie sucrière.
Le Lazaret de la Grande Chaloupe : symbole de mémoire et de quarantaine
Le Lazaret de la Grande Chaloupe, site historique de quarantaine, rappelle les conditions dans lesquelles les engagés arrivés sur l’île étaient accueillis. Érigés au 19e siècle, ces lieux d’isolement avaient pour objectif de limiter les épidémies (choléra, peste, variole) parmi les populations nouvellement arrivées, souvent affaiblies par de longues traversées dans des conditions d’hygiène précaires.
Honorer une mémoire collective
Ces journées d’hommage visent à faire perdurer la mémoire de ces travailleurs engagés, dont les efforts et sacrifices ont largement contribué à l’essor de La Réunion. Cette commémoration est aussi un rappel du multiculturalisme réunionnais, incarnant l’histoire partagée des habitants de l’île et renforçant le sens du mot “Réunion.” À travers le souvenir de cette histoire commune, c’est l’identité de l’île elle-même qui est célébrée, unissant toutes les générations dans une mémoire partagée.
Plus d’informations et des témoignages sont disponibles dans nos interviews détaillant les enjeux de cette commémoration annuelle.
Communiqué du département :
Le Conseil départemental et le Collectif pour la mémoire des engagés (Fédération tamoule de La Réunion, Fédération des associations chinoises de La Réunion, association Kafpab, associations Zangoun et Miaro) organisent, le lundi 11 novembre, au Lazaret de la Grande-Chaloupe, une journée d’hommage aux travailleurs engagés.
« Cette cérémonie est importante à deux titres, déclarait le vice-Président Gilles Hubert, qui représentait le Président Cyrille Melchior lors de la conférence de presse de présentation de l’événement. Elle permet de garder vivace la flamme du souvenir, celle de la mémoire de l’engagisme, et est une belle célébration du bien vivre ensemble réunionnais. Elle donne voir toute la richesse et la diversité de notre île métisse et la force de résilience de notre peuple qui a su, malgré la douleur et le déchirement, se souder autour des valeurs de solidarité et de bienveillance. » Et de continuer : « Voilà La Réunion que nous voulons perpétuer. Cette Réunion que nous héritons de nos ancêtres est fragile, nous avons le devoir de tout mettre en œuvre pour qu’elle continue d’être ».
Pour la Fédération tamoule, Daniel Minienpoullé rappelait également que cet hommage commun donne du retentissement à ce que les différentes communautés cultuelles et culturelles de l’île pouvaient, auparavant, organiser de manière isolée. « Le Lazaret est un lieu ouvert à tous, commentait-il ainsi. Dans toutes les composantes de la société réunionnaise, il y a le respect des ancêtres. Jusqu’à il y a quelques années, chacun faisait sa manifestation dans son coin. C’est une date importante aussi par ses aspects culturels. »
Alors que toutes les associations participantes appelaient les Réunionnais à venir nombreux participer à cet hommage, Jessica Play, directrice scientifique et culturelle du Lazaret, présentait le programme de la manifestation. La journée commémorative du 11 novembre est ainsi précédée d’un cycle de conférences sur l’engagisme, données au centre culturel départemental Le Sud, à Saint-Pierre, dès vendredi 8 novembre pour les scolaires, le samedi 9 novembre pour le grand public. La journée commémorative sera notamment marquée par une procession des différentes communautés vers la mer. Un repas partage, des temps culturels et des balades en ti train lontan sont également prévus.
Et si on actualisait le propos en parlant des travailleurs salariés engagés par les patrons d’aujourd’hui et payés à coup de lance-pierres ou pas payés pendant des mois, pas déclarés, pas déclarés dans le BTP à la caisse de congés payés par exemple ?
Les dénonciations des crimes passé auraient alors plus de poids et seraient plus crédibles !
Le vivre ensemble à la Reunion y tient pu qu’à un fil. Essaye pas endigue toutes ces violences qui malmènent le quotidien des usagers de la routes (lo pont) piétons qui évitent passent dans tel endroits (no man’s land) va nir comme dans l’hexagone où la sécurité de qui que ce soit sera menacée. Faudra regarde dan out dos être su le qui vive. Tout l’temps que ou mettra out nez dehors…