//

50 ans de mariage pour les époux Araste à Bras-Panon : « nous étions pauvres mais heureux ! » (VIDÉO)

4 min de lecture
3

Lorsqu’Ariste Araste (di Macoq, surnom que lui a donné son grand-père) raconte son histoire d’amour avec Juliane (Roulis Simitambe de son nom de jeune fille), on ne s’en lasse pas une seule seconde. Une histoire à la fois passionnante et émouvante avec en toile de fond, la misère sociale. Une misère qui, en revanche, n’a jamais pris le pas sur l’amour du couple et encore moins sur l’entente et la solidarité familiale.

Chez les Araste, le temps n’a pas de prise sur leur amour « que lé toujours doux ». Crédit Photos : Yves Mont-Rouge

Chez les Araste, famille très connue dans le quartier de Paniandy à Bras-Panon, il y a d’abord l’authenticité créole. On est accueilli dans une cour verdoyante et ombragée avec beaucoup d’arbres fruitiers (letchis, papayers, cocotiers…). Une cour magnifiquement entretenue qui respire le calme (ou la zénitude comme l’aurait si bien dit Ségolène Royal). Il y a ensuite l’humilité, la simplicité de cette famille si avenante et souriante qui respire la gentillesse.

Une famille qui a grandi dans la misère mais dont les parents, à savoir Macoq et son épouse Juliane, ont su inculquer de belles et de vraies valeurs aux enfants. Ariste et Juliane vivent ensemble (partis en ménage comme on dit) depuis l’âge de 16 ans. Trois ans plus tard, ils décident de se marier. Ils ont 19 ans. Encore mineurs à l’époque. L’âge de la majorité étant fixée à 21 ans. Il leur faut la signature des parents. Ils passent alors devant Monsieur le maire (un adjoint en l’occurrence, Mr Félicien Valéry), puis devant le curé de la commune de Bras-Panon un 13 août 1971.

Le maire de Bras-Panon, Jeannick Atchapa et Marie-Andrée Damour, l’adjointe déléguée à l’Etat-Civil.

Tout est écrit noir sur blanc dans l’acte de mariage que l’actuel maire, Jeannick Atchapa, a remis ce matin aux époux Araste. Accompagné de Marie-Andrée, son adjointe déléguée à l’Etat-Civil, Jeannick Atchapa a tenu a célébrer « cet instant magique » avec Macoq et son épouse, tous deux aujourd’hui âgés de 69 ans.

Pour la petite histoire, il faut savoir aussi que Jeannick Atchapa et l’aînée des Araste, Jocelyne (dit Nénène pour la famille) ont été à l’école ensemble. C’est même Jeannick Atchapa, alors en classe de 5ème, en cours d’EPS (piscine plus précisément) qui avait sauvé Jocelyne de la noyade. « Je lui dois la vie », explique Jocelyne qui, dans l’affolement, s’était  agrippée au slip de celui qui, quelques décennies plus tard, deviendra premier magistrat de la commune. Tous deux s’en souviennent comme si c’était hier.

Jocelyne Araste en compagnie du maire de Bras-Panon

Les années ont passé. Et malgré la misère sociale, les enfants des Araste ont connu de beaux parcours. Jocelyne a obtenu pas moins de trois Master. Rien que ça ! Elle dirige l’AREP. Tous les autres enfants travaillent. Olivier, le 7ème de la fratrie de 8 enfants, n’est autre que le leader du groupe familial « Lindigo » internationalement connu.

« J’avais 15 ans quand nous avions eu, pour la première fois, l’électricité à la maison », raconte Jocelyne. « Mes parents ont travaillé dur pour nous grandir. Mon père a coupé de la canne, il allait souvent à la pêche. Nous mangions régulièrement des guêpes, des tangues et des anguilles. Nous étions pauvres, nous vivions dans caro d’bois, mais nous étions heureux. Même dans les moments les plus durs, la famille a toujours été soudée. Je me rappelle d’un gros galet qui se trouvait dans la cour familiale. On l’avait baptisée le galet de l’espérance. Lorsqu’on s’y asseyait, on se permettait de rêver et de formuler des vœux du genre : un jour je voudrais faire… Un jour, je voudrais me marier avec une grande robe… Un jour… etc… Nos rêves se sont réalisés », explique Jocelyne en remerciant, au nom de tous les enfants, son papa et sa maman, « les meilleurs parents du monde ». Elle ajoute : « c’est notre maman qui nous a appris à lire à la maison… ». Le papa, bien que bosseur, avait à cette époque, un petit penchant pour l’alcool. Mais tout va bien depuis.

Si Juliane, la maman, est native de Paniandy, Ariste, lui, est originaire de Sainte-Suzanne. Lorsqu’ils se sont rencontrés à la « fête du carnaval » à Saint-André en 1968, ils se sont dans un premier temps installés chez le papa d’Ariste dans « le Calbanon » de Bois-Rouge, près de l’usine, avant d’habiter à Paniandy où Ariste a longtemps travaillé au service de la famille Nilameyom à qui il est aujourd’hui encore très reconnaissant. « Surtout envers Monsieur Octave », dit-il.

Macoq a exercé plusieurs métiers avant de prendre sa retraite. Il a été agriculteur, employé à l’usine de Bois-Rouge ; Il a fait du gardiennage, a exercé comme aide-géomètre ; A travaillé dans le domaine de l’élagage durant trois mois dans le Sud de la France avec la famille Sita avant d’être employé à la mairie de Bras-Panon où il y restera durant 25 années. Juliane, quant à elle, s’est occupée des enfants, tout en aidant son mari agriculteur dans le temps, avant d’obtenir « deux-trois petits contrats » avec la commune de Bras-Panon où elle a notamment travaillé comme cantinière.

De leur union sont nés 8 enfants ; Lesquels ont donné vie à 16 petits-enfants et deux arrières petits-enfants. Une belle famille, soudée comme les doigts de la main. A Macoq et à son épouse, nous leur adressons toutes nos félicitations !

Yves Mont-Rouge

([email protected])

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

3 Commentaires

Répondre à Kiki Annuler la réponse

Your email address will not be published.

Article précédent

Sept Comoriens meurent de faim après la dérive de leur kwassa en direction de Mayotte

Article suivant

Un tsunami aux îles Sandwich provoque une montée des eaux sur le littoral ouest

Free Dom