Initialement, c’était programmé pour ce jeudi 19 septembre. Les juges du Tribunal de Commerce de Saint-Denis devaient en effet se pencher sur le protocole d’accord qui avait été signé en 2017 entre l’Urcoopa et l’Entreprise Duchemann&Grondin (EDG) concernant l’exploitation de l’abattoir Evollys à l’Etang-Salé. Une décision importante dont dépend en effet l’avenir de l’abattoir où les 430 salariés, qui s’étaient mis en grève la semaine dernière, ne veulent pas d’une reprise en main de l’Urcoopa. A la veille de l’examen de cette requête juridique présentée par l’Urcoopa, le Pdg d’EDG, Cédric Duchemann, que nous avons rencontré lundi dernier, affirme sa « confiance dans la future décision de justice » et il « veut rassurer salariés, éleveurs et consommateurs ». Interview ! Le dossier sera tout compte fait examiné le 10 octobre prochain.
Pourquoi vouloir remettre en cause, aujourd’hui, ce protocole d’accord qui a été signé en 2017 ?
Cédric Duchemann : « L’Urcoopa et ses dirigeants actuels ont signé ce protocole dans leur intérêt et dans celui de la filière. Il date en effet de 2017. Depuis, tout s’est déroulé comme prévu et comme nous l’avons tous souhaité à l’époque. L’abattoir Evollys est devenu rentable et la filière se porte mieux que jamais. Il reste une problématique déchets à résoudre mais des propositions sont sur la table. Les excellents résultats obtenus étaient d’ailleurs la condition pour l’application du protocole. Les conditions sont réunies, le protocole s’applique, nous continuons sur cette lancée et tout le monde est gagnant ».
Manifestement, ce n’est pas l’avis de l’Urcoopa qui dénonce aujourd’hui ce protocole ? Concrètement, que préconise ce protocole ?
« Simplement le transfert de propriété de 50% de la société EVOLLYS PRODUCTION, qui détient l’abattoir de l’Etang-Salé, en faveur de l’entreprise DUCHEMANN & GRONDIN. Il faut bien noter que l’Urcoopa détient toujours totalement cette entreprise et donc l’outil industriel. C’est donc aujourd’hui que la situation est inéquitable. Une situation que le protocole signé il y a sept ans et soumis à des conditions de résultats vient rééquilibrer. L’Urcoopa communique énormément et cherche à se victimiser mais il ne faut pas être dupes. S’il y a bien un déséquilibre, c’est en défaveur du groupe DUCHEMANN et non l’inverse ! »
Qu’est-ce que l’application de ce protocole changerait pour la filière ?
« Que du bon ! Le travail se poursuivrait exactement comme depuis sept ans et la filière continuerait de se développer et de gagner des parts de marché sur la volaille d’importation qui est, il faut le rappeler, notre véritable concurrent. C’est d’ailleurs ce qui est le plus regrettable dans les agissements de l’Urcoopa et leurs complices, cette volonté de diviser la filière dans leur seul intérêt alors que nous travaillons d’arrache-pied avec un certain succès afin de la rendre dynamique et compétitive. Sans jeu de mots, si l’Urcoopa continue, les dindons de la farce seront d’abord les éleveurs puis les consommateurs ».
Vous avez reçu le soutien de vos salariés à travers une grève inédite, comment l’expliquez-vous ?
« Tout simplement parce qu’ils craignent de voir revenir aux affaires ceux-là même qui étaient la cause des leurs problèmes il y a sept ans ! Je n’ai pas de jugement à porter sur la gouvernance et le management de l’Urcoopa et ses dirigeants à l’époque, mais je ne peux que constater le soutien sans faille des plus de 400 salariés qui travaillent avec nous. Cela me fait chaud au cœur mais cela m’engage aussi auprès d’eux. Nous devons poursuivre le travail engagé tous ensemble pour les salariés, pour les éleveurs et pour les consommateurs. Je fais confiance à la justice pour prendre la décision juste allant dans ce sens ».
Et si la justice donnait raison à l’Urcoopa, quelles en seraient les conséquences ?
« C’est un scénario que je n’ose imaginer car les conséquences seraient catastrophiques. Sur le plan social tout d’abord, car si aujourd’hui nous arrivons à contenir la forte colère des salariés grâce au dialogue constant que nous avons noué avec eux, je pense que nous pouvons craindre un mouvement bien plus virulent si l’Urcoopa reprend la gestion de l’abattoir. Les conséquences seraient également économiques puisque la filière serait grandement déstabilisée. L’exemple de la filière porcine, aujourd’hui gérée par l’Urcoopa et qui fait face à d’importantes difficultés, est en ce sens inquiétant. J’en profite pour préciser que la Région Réunion, dont on ne peut pas douter de la volonté de défendre l’intérêt supérieur du territoire, nous a apporté son soutien dans une lettre envoyée au préfet ».
Donc tout le monde est d’accord pour que 80 millions d’euros d’argent public soient données à une entreprise privée ?
Et combien donnés à Air Austral? Et à tant d’autres? Oui je sais c’est scandaleux, mais pas plus que de gaver de fonds publics des gens incompétents,des mafieux qui s’enrichissent aux frais du contribuable.
L’URCOOPA est une mafia de nantis, gavés de fonds publics, nuls mais soutenus. Là ils ils ont confié à un tiers la gestion d’un outil qu’ils ne savaient pas maîtriser. Maintenant que tout fonctionne,ils veulent récupérer leur argent et continuer à se goinfrer.Maintenant je suis sceptique sur la capacité des juges à être honnêtes ( je fais confiance à la justice de mon pays.Mdr). Il faut être plus vicieux qu’eux et leur dire : « si vous ne lâchez pas, vous n’avez plus d’aides ». Là peut-être ils comprendront.
C’est l’histoire de l’île et les cousins de la buse sont omniprésents ! ADN prime !
na un ti macrelle l urcopa