Action d’Extinction Rebellion contre le futur zoo de l’Etang-Salé

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Extinction Rebellion a mené ce samedi une action contre le Zoo d’étang Salé qui prévoit d’ouvrir prochainement ses portes.

« Nous, citoyens réunionnais, demandons à tous les habitants de La Réunion et en particulier à la communauté éducative locale, de boycotter le ZOO Parc d’Etang Salé. La création d’un zoo à La Réunion est anachronique par rapport à la législation française et elle a été permise par une série de connivences locales qui interrogent.

Les Zoos sont une imposture et les piliers éducatifs, scientifiques, de conservation sur lesquels ils tentent de fonder leur légitimité sont mensongers. Leur objectif n’est ni la préservation ni la sensibilisation mais le business sur le dos des animaux. Les zoos sont tout simplement des entreprises commerciales

Les zoos disent contribuer à la préservation des espèces alors qu’ils font perdurer une image rétrograde de l’animal enfermé pour le plaisir des humains.

Ces pratiques d’un autre temps sont contraires aux objectifs annoncés à l’heure où nous demandons un référendum pour les animaux et où la transition écologique est enfin devenue une évidence. La détention en captivité des animaux génère des comportement anormaux, des dépressions, des morts prématurées (17% des animaux meurent chaque année dans les ZOO).

Vous souvenez-vous des quelques semaines de confinement que vous avez vécu non sans peine? Pour eux, c’est toute la vie. Les animaux développent des stéréotypies, ils tournent en rond, se balancent, s’automutilent. Il est plus que fréquent qu’ils soient sous calmants ou antidépresseurs pour faire bonne figure sur la photo.

Ici, il y est prévu 680 animaux en captivité ,47 espèces d’oiseaux, une soixantaine de mammifères et plus tard des félins, 270 reptiles, tous répartis dans des cages, volières et bassins, le tout sur une superficie de 4.5 hectares pour commencer, il y a au total 8.5 hectares concédés.

Ce parc, contrairement à ce qui est avancé par le directeur, Mr Gougache, n’a pas vocation à préserver des espèces menacées car il n’est prévu ni réintroduction d’espèces dans la nature ni partenariat scientifique avec la SEOR (Société d’Etudes Ornithologiques de la Réunion) ou l’Université de la Réunion, deux structures qui ont démenti les propos de la direction du zoo.

Des spectacles de fauconnerie déjà existants (entreprise de fauconnerie AREF crée par Mr Gougache en 2013) seront proposé et on peut légitimement se poser la question de son utilité sur notre île. Ces rapaces ont ils leur place ici ? Sont ils adaptés au climat tropical ? Quelles seraient les conséquences en cas d’évasion de l’un d’eux sur la faune endémique déjà si fragile? Le directeur du zoo s’est il posé la question avant de vouloir nous imposer sa passion de la fauconnerie ? On se souvient que l’AREF avait demandé à obtenir un couple de papangues. Après une enquête publique, cette demande avait été refusée.

Qu’apprenons-nous à nos enfants en les emmenant au zoo ? La captivité animale est une pratique d’un autre âge au regard du respect et de la considération que nous devrions porter à d’autres êtres vivants sensibles.

Les zoos disent avoir un rôle pédagogique et éducatif. Est ce donc cela que nous voulons montrer à nos marmay ? Des animaux soumis, malades, déracinés, croupissant dans des cages et des volières? Le zoo n’éduque pas, il divertit et fait perdurer l’idée que l’homme est au sommet de la pyramide et peut soumettre tous les autres êtres vivants. Les animaux sont des êtres sensibles qui éprouvent des sentiments, peuvent souffrir de la privation de liberté. La vraie pédagogie consiste à apprendre à observer et analyser le comportement des espèces en milieu naturel en respectant sa liberté et son environnement.

Nous appelons solennellement le Rectorat de La Réunion à ne pas organiser de sorties scolaires avec ce type d’établissement et de ne pas cautionner un message qui va à l’encontre de l’enseignement à la préservation de l’environnement et de la biodiversité, si crucial pour l’avenir des générations futures

Nous avons la chance de vivre sur une île encore en partie préservée mais aussi menacée par la pollution, la bétonisation qui détruit les habitats naturels. Plusieurs espèces endémiques sont en grave danger d’extinction. La seule façon efficace et durable d’aider les espèces animales fragiles est de protéger leurs habitats naturels en créant des sanctuaires, des lieux où l’être humain n’est pas là.

A La Réunion, nous avons déjà perdu une vingtaine d’espèces d’oiseaux dont une grande part d’endémiques. Emmenons nos marmay bat karé dans la forêt pour découvrir et observer le tectec, le tui tui, le papangue, le Pétrel Noir et le Pétrel de Barau pour ne citer qu’ eux. Il suffit de lever la tête et de s’ émerveiller.

Défendre la nature c’est nous investir dans des associations et des collectifs qui agissent pour la préservation des espèces menacées. Défendre la nature c’est refuser que des animaux d’ici ou d’ailleurs finissent dans des volières ou derrière les barreaux.

Est ce donc cela la transition écologique à la Réunion ? 8.5 hectares de forêt domaniale concédée dans des conditions douteuses et opaques pour en faire un zoo qui propose de la nature en boîte en se cachant derrière des faux arguments scientifiques, de préservation ou encore de pédagogie ?

Alon réyoné, rouv out zié ! »

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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