Il y a quelques semaines, un homme d’une trentaine d’années a perdu la vie sur la route du Littoral. En cause : un airbag défectueux de la marque Takata, un problème déjà signalé à plusieurs reprises à travers le monde. Flora, elle, a survécu à un accident similaire, mais au prix d’un lourd traumatisme. Son airbag défectueux lui a littéralement arraché une oreille. Grâce à une intervention médicale, elle a pu être sauvée, mais elle reste profondément marquée par cette expérience et a tenu à témoigner.
Face à ces airbags dangereux, inadaptés au climat tropical de La Réunion, plusieurs milliers de véhicules sont rappelés. Un auditeur a d’ailleurs a proposé une solution originale pour les conducteurs concernés. Une alternative qui pourrait permettre d’éviter de nouveaux drames…
Avec ses collègues Députés socialistes, le Député Philippe Naillet a adressé à Marc Ferracci pour l’alerter sur les graves dysfonctionnements des airbags défectueux Takata qui menacent nos concitoyens, notamment en Outre-mer :
« Monsieur le Ministre,
Par ce courrier nous souhaitons vous alerter sur les graves dysfonctionnements causés par les airbags de l’équipementier Takata qui ont notamment engendré le rappel en urgence et l’immobilisation de plus de 250 000 véhicules en France.
L’entreprise japonaise qui a collaboré avec un nombre important de constructeurs, avait été épinglée dés 2013 et condamnée à 1 milliard de dollars d’amende en 2017 après avoir plaidé coupable pour les défaillances graves de ses airbags.
En effet, ces anomalies sont accusées d’être à l’origine de plusieurs blessures et de décès engendrés par une détérioration du gaz propergol pouvant entraîner la projection de petites pièces métalliques lors du déclenchement du dispositif. Les plaintes américaines ont explosé en 2014.
En France, une dizaine d’enquêtes ont été ouvertes pour homicide ou blessure involontaire concernant des véhicules Citroën, Toyota, Nissan et Ford. Ce défaut de fonctionnement est un drame pour les victimes et leur famille, en particulier s’il s‘avère que le problème était connu par les constructeurs.
Depuis début mai 2024, les deux marques du groupe Stellantis (Citroën et DS Automobiles) ont lancé une grande campagne de rappel en France concernant les véhicules C3 et DS3. Dans son courrier adressé aux 181 734 propriétaires de C3 et 65 149 propriétaires de DS3 produites entre 2009 et 2019, Citroën “demande de cesser immédiatement de conduire ce véhicule” suite à des défauts d’airbags susceptibles de “provoquer des blessures graves voire mortelles”. Ces rappels ne concernant pas les voitures d’occasion.
Si ce rappel est bienvenu, la prise en charge des personnes impactées est largement insuffisante : 25 000 véhicules de courtoisie vont être déployés courant juin en France et 7000 ont été réparés.
Beaucoup de clients dénoncent également l’absence d’accompagnement par Citroën (manque de retours, services informatiques saturés, lignes téléphoniques injoignables…).
Le manque de solutions est fortement préjudiciable pour les propriétaires privés de leur moyen de locomotion pour se rendre à leur travail ou effectuer des activités du quotidien. Ils sont ainsi assignés à résidence, notamment en ruralité où l’offre de transport public est inexistante, ou contraints de prendre le risque d’utiliser leur véhicule équipé d’airbags défectueux et potentiellement mortels. Cette impasse est inadmissible pour des milliers de nos concitoyens.
En outre, ces airbags défectueux concerneraient environ 500 000 véhicules encore en circulation. Pourtant, on ne possède pas à ce jour une liste complète et fiable des marques et modèles concernés par l’équipement d’un airbag défectueux, notamment en Outre-mer où les airbags défectueux sont pourtant surreprésentés avec près de 100 000 de ces véhicules dans les territoires ultramarins.
Pour toutes ces raisons, nous vous demandons de bien vouloir faire la lumière sur ces graves dysfonctionnements, apporter un soutien aux victimes et prendre des mesures exceptionnelles en direction des personnes qui subissent les graves risques d’utilisation de leur véhicule, et ce depuis de nombreuses années.
Nous vous remercions pour l’intérêt que vous porterez à cette alerte et vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de notre parfaite considération. »