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AMMA : « la collaboration entre les crous de la métropole et les acteurs de l’île de La Réunion »

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Lettre ouverte à :

Madame Huguette BELLO, Présidente de La Région Réunion
Monsieur Cyrille MELCHIOR, Président du Département
Mesdames les Députées : Nathalie BASSIRE, Emeline K/BIDY, Karine LEBON
Messieurs les Députés : Perceval GAILLARD, Frédéric MAILLOT, Philippe NAILLET, Jean-Hugues RATENON

Mesdames, Messieurs,

La réussite fait partie de nos ambitions et notre désir est de voir évoluer nos enfants vers de belles perspectives d’avenir et nous prenons en compte de leur assurer présence et sécurité.

Les études supérieures finalisées avec des diplômes laissent des sentiments agréables pour nos enfants et comme un goût de pas assez, il y en a qui ne se satisfont pas des acquis même avec de très belles mentions… Alors, voulant aller encore plus loin, ces enfants postulent pour avoir une place dans une université qui, la plupart du temps se retrouve hors du cocon régional. Quand vient la surprise d’avoir été « sélectionné », vient également le début de bousculer un train-train et de partir à la chasse > de trouver un toit qui est l’essentiel des toutes premières actions.

Une décision tardive d’avoir eu une place dans une université implique ainsi de sérieuses difficultés à trouver un logement avant ou peu de temps après la rentrée… Premiers arrivés, premiers servis !

Sont venues les semaines avec appels qui ne se comptaient plus aux différentes agences de locations, à plusieurs CROUS de la ville en question. Les nuits en sommeil cassé et les jours qui se suivaient rajoutaient de l’angoisse aux réponses négatives de demandes de logement dans plusieurs arrondissements.
La persévérance et l’envie de récolter des diplômes restent des rêves accessibles pour beaucoup de nos enfants ; ils veulent les voir se réaliser afin d’évoluer, de surpasser la concurrence, de se faire une place.

Par une nuit agitée, une idée vint ainsi germer dans mon esprit car je ne pouvais pas laisser les pensées négatives assombrir un souhait à moitié réalisé. Je me suis donc dit : et si j’écrivais à certaines personnalités afin de leur faire part d’une demande ? Pa kapab lé mor san essayé…c’est un de mes dictons local préféré. Donc :

Mesdames, Messieurs,
Nos enfants rencontrent de grandes difficultés pour avoir un logement étudiant dans un CROUS de Métropole ; qui plus est lorsque l’échelon de la bourse est pris en compte.
De ce fait, pourquoi ne pas envisager de travailler avec le CROUS de Lyon, Marseille et autres afin de donner la possibilité à nos enfants – ces Réunionnais – la possibilité d’avoir un logement facilement ?
Comment ? Me demanderez-vous peut-être.

  • –  En injectant une partie du budget alloué à La Réunion pour la réservation d’un certain nombre de logements étudiants pour nos enfants qui veulent aller étudier là-bas
  • –  En travaillant ensemble CROUS Réunion/CROUS ville de Métropole afin d’assurer la prise en charge de nos enfants étudiants réunionnais à leur arrivée et jusqu’à ce que celui-ci soit casé pendant ses études
  • –  Construire – pourquoi pas – une résidence étudiante dans chaque ville principale (Paris, Lyon, Marseille) ou bien où se concentrent le plus nos étudiants ? Ces résidences seraient la garantie d’accueillir nos étudiants qui y seraient prioritaires.

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Si cette proposition n’est pas d’actualité ou bien si elle n’existe tout simplement pas, pourquoi ne pas porter cette voix auprès du Ministre de l’Education, et de demander des fonds européens pour que ces résidences prennent vie ?

Mesdames, Messieurs,
Travaillez en concertation, partagez les soucis des parents que nous sommes auprès de vos collègues, collaborez afin de donner à nos enfants la chance de partir loin de chez eux, de leur Ile de La Réunion avec des soucis en moins ; pour qu’ils aient un logement rapidement et qu’ils n’aient pas de pressions supplémentaires venant s’ajouter à celles déjà existantes : éloignement familial, démarches administratives à assurer ou encore l’immersion dans une grande ville et les nombreux transports en commun.

Cela paraît impératif de leur assurer d’une arrivée en Métropole sereine et de leur laisser apprendre dans les meilleures conditions.
Les piliers de la réussite, de la solidarité, des encouragements pour nos enfants doivent devenir inébranlables et solides afin de leur souhaiter toutes les meilleures chances dans leurs cursus universitaires et plus.

Nous avons le droit et l’espoir de croire en leurs capacités de réussir lorsque l’envie d’aller plus loin émane de l’enfant même.
Parents, nous ne voulons pas laisser nos enfants dans le désarroi et bien au contraire, nous dépassons nos limites pour les motiver, pour les aider même si le volet financier s’essouffle rapidement et que l’échéance à meilleures situations ne fait que s’étirer.

Nos enfants (dont les miens), souhaitent s’intégrer plus tard dans la vie professionnelle et contribuer – à leurs niveaux – aux développements et/ou aux besoins de La France et plus spécialement à ceux de La Réunion ; qu’ils portent au fond de leur lien ombilical et de cœur.

Mesdames, Messieurs,
Mon appel est ciblé et dans un signe de solidarité, vous est adressé aussi pour les parents qui n’osent pas dire et/ou écrire les difficultés que nous rencontrons.

Mesdames, Messieurs,
L’Île de La Réunion doit savoir compter sur une partie de sa jeunesse qui œuvre pour faire briller par leurs études supérieures et leurs diplômes : les entreprises, les structures culturelles, les nouveaux défis dans le ventre du 974 Notre île doit pouvoir s’enrichir d’une belle main-d’œuvre, de belles têtes pensantes et intelligentes dans des domaines divers et variés selon chacun ses passions et goûts
Le 974 doit se permettre de mettre encore en lèr beaucoup de ses enfants partis loin, dehors, pour mieux apprendre et se forger une réputation de battants, de gagnants !

Mères, pères, parents, nous ne pesons pas bien lourds dans la prise de cette demande de décision importante qui reste l’objet de ce courrier : LA COLLABORATION ENTRE LES CROUS DE LA METROPOLE ET LES ACTEURS DE L’ÎLE DE LA REUNION ; de cette lecture qui sera après quelques jours de votre réception, envoyée auprès du public réunionnais.

Vous qui êtes à la tête des différentes parties de l’organigramme de l’île, sans vous, sans votre aide, Mesdames, Messieurs, la chance est moindre, l’appel peut-être inaudible, la volonté effacée ou encore, reléguée à un point final sans but.

Pa kapab lé mor san essayé reste une belle image de notre ressenti réunionnais. Nous ne demandons pas à ce que cette démarche soit instantanée, mais… prenez le temps pour y réfléchir, à travailler sur cette proposition que je vous adresse et d’essayer d’y apporter de nouvelles tentatives.
Nos enfants vous seront reconnaissants et verront ainsi que leurs souhaits de réussir ne vous sont pas totalement indifférents.

Après maintes batailles, aujourd’hui je peux sereinement dormir sur mes deux oreilles en sachant que mon enfant peut le faire également et en remerciant au passage mes collègues pour leur aide ; mais combien de parents sont encore dans l’inquiétude de ne pas avoir eu une demande de logement au CROUS ou dans une résidence étudiante ou autre encore, en n’ayant pas abouti favorablement ? Combien d’enfants réunionnais étudiants se sont laissé aller à la désillusion ?

Il n’y a pas de raison que cette lettre ouverte/lecture publique n’arrive pas à vos yeux car je vous l’ai individuellement adressée avant les autres, et je vous remercie de la prendre en compte.

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Vous allez, pour les prochaines années, lire, écrire et/ou peut-être rajouter de nouvelles pages dans les registres estampillés La Réunion. Sur le terrain de la réalité, je m’attacherais (de loin) à vous féliciter si vous vous appuyez sur les fondements des arcs-boutants et valeurs de la République Française ; les mêmes qui habitent aussi les citoyens réunionnais : Liberté, Égalité, Fraternité.

Je tente un essai à travers ce courrier en souhaitant que de nouvelles mesures se fassent en partenariat avec les différents CROUS de la Métropole pour que les modes d’attributions de logement étudiants soient assouplies et que vous puissiez redéfinir les conditions d’accueil de tous nos enfants réunionnais ; (de mon enfant aussi) sans lire la déception dans leurs yeux et voir leur ambition fléchir.

En tant que citoyenne Française, Réunionnaise, je vous remercie Mesdames, Messieurs, d’apporter du nouveau à cette attente, de donner à tous vos concitoyens l’espoir de ne pas se sentir moins.

J’espère Mesdames, Messieurs, que ma demande fera l’objet pour toutes les familles réunionnaises concernées – n’osant peut-être pas se faire entendre – à une revisite du portefeuille de ce volet éducation avec visions élargies : les avantages, les encouragements, les ambitions.

L’on pousse, peut-être involontairement, à envoyer nos jeunes tenter leur chance en dehors de La Réunion alors que leurs objectifs sont de déposer quelques empreintes sur le sol réunionnais ; là même où ils sont nés.

Il serait tout à votre honneur et bienveillance d’y apporter également un meilleur équilibrage à l’égard de toutes les personnes et familles qui se sentent concernées.

Je vous prie de croire, Mesdames, Messieurs, en mes respectueuses salutations.

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