Ce 5 avril 2021, date du 200e anniversaire de la mort de Napoléon Bonaparte, est l’occasion de se remémorer et non obligatoirement de commémorer ou de célébrer qui il fut et ce qu’il a fait.
C’est incontestablement un des personnages les plus importants et les plus illustres de l’histoire de France. Mais sa personne complexe et son bilan contrasté sont controversés. Il est juste de reconnaître qu’il fut un des pères de nos institutions modernes, marquant une rupture avec l’Ancien Régime. Il a créé les préfets et les juges. Il a fondé les lycées et institué le baccalauréat.
Il nous a surtout laissé le Code civil, autrement dit l’ensemble des règles qui déterminent le statut des personnes, celui des biens et celui des relations entre les personnes privées encore largement valables aujourd’hui. Cela ne peut cependant pas faire oublier son ambition démesurée qui l’a amené à conquérir l’Europe au prix de millions de morts, même si la France post-révolutionnaire était entourée de monarchies féodales qui voulaient sa perte.
Ni son régime despotique se traduisant par la censure de la presse et par l’exil d’écrivains qui lui étaient opposés (Chateaubriand). Ni le
rétablissement de l’esclavage dans les colonies (La Réunion n’était pas concernée puisque les colons n’avaient pas appliqué l’abolition voulue par la Révolution, mais cela n’en demeure pas moins une décision scélérate).
Ni son mépris des femmes et sa misogynie. Ni l’inscription dans le Code civil en 1804 de l’infériorité des femmes dans la loi, les privant de droits juridiques, les plaçant sous l’autorité du père ou du mari. Les mesures prises au cours du XXème siècle aboliront progressivement en droit la domination à l’égard des femmes.
Ce bilan contrasté doit cependant être replacé dans le contexte de l’époque et non être seulement examiné à travers le prisme des critères et des jugements d’aujourd’hui. Napoléon fait partie de l’Histoire de la France, de l’Europe, du monde, avec ses parts d’ombre et de lumière, et l’aura marquée de son empreinte.