Ariane 6 a quitté pour la première fois le Bâtiment d’Assemblage Lanceur pour rejoindre son nouveau pas de tir.

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Le corps central d’Ariane 6 (composé de l’étage principal et de l’étage supérieur), assemblé le 23 juin dernier, a quitté pour la première fois le Bâtiment d’Assemblage Lanceur (BAL) pour rejoindre son nouveau pas de tir.

Ce dernier est réalisé sous responsabilité du CNES, l’agence spatiale française, au sein du port spatial de l’Europe à Kourou, en Guyane. Cette étape décisive et très attendue a été menée sous la responsabilité de l’ESA et exécutée par une équipe intégrée ESA-ArianeGroup-CNES.

« La première rencontre entre Ariane 6 et son pas de tir est une étape particulièrement importante et symbolique après ces années de développement en parallèle entre les usines en Europe et ce chantier exceptionnel. Nous entrons maintenant dans une phase très concrète et visible, avec un lanceur complet sur son pas de tir. Au cours de ces essais combinés, nous allons continuer de tester et vérifier les technologies innovantes développées en commun, en vue de la qualification d’Ariane 6. Il s’agit d’une phase essentielle au développement du lanceur, avant son premier vol, mais aussi pour garantir une montée en cadence répondant aux attentes des clients institutionnels et commerciaux d’Arianespace », a expliqué André-Hubert Roussel, CEO d’ArianeGroup.

« En cette période cruciale, toutes nos équipes, celles d’ArianeGroup, du CNES et de l’ESA, travaillent d’arrache-pied pour assurer la réussite des tests combinés, grâce à leur savoir-faire croisés et une collaboration étroite et fructueuse. Je les remercie pour leurs efforts et pour leurs compétences inégalées. »

« C’est un aboutissement pour le pas de tir ELA4 d’accueillir son hôte Ariane 6, lanceur qui représente le futur de l’accès à l’espace pour tout un continent. Une étape cruciale se termine et se concrétise dans la poursuite du programme » a déclaré Philippe Baptiste, PDG du CNES.

« Je tiens à féliciter l’ensemble des équipes du CNES, d’ArianeGroup et de l’ESA qui participe à la construction de ce nouveau succès. Les essais combinés se poursuivent dans le cadre de la collaboration spatiale européenne, tout est mis en place pour que la qualification d’Ariane 6 aboutisse au plus vite au premier vol, début d’une histoire qui participe au fait que l’Europe tout entière compte parmi les leaders mondiaux de l’accès à l’espace. »

Daniel Neuenschwander, Directeur du Transport spatial à l’ESA, a déclaré : « Je me réjouis de voir les solides avancées réalisées, qui nous rapprochent un peu plus du vol inaugural. Ariane 6 marque le début d’une nouvelle ère pour le spatial européen, fiable, compétitif et autonome. Ce lanceur pose également les bases d’une série de développements qui maintiendront l’accès de l’Europe à l’espace au-delà de 2030.»

Après l’ouverture des portes du Bâtiment d’Assemblage Lanceur (BAL), le corps central d’Ariane 6, composé des deux étages cryogéniques assemblés (principal et supérieur), a roulé sur 800 mètres à l’horizontale pendant une vingtaine de minutes à une vitesse de 3 km/h jusqu’à son pas de tir grâce à quatre véhicules à guidage automatisés (AGV).

L’opération s’est poursuivie par la verticalisation du corps central sur son pas de tir, via une manœuvre orchestrée entre deux AGV et un pont équipé d’un palonnier permettant au corps central de passer de la position horizontale à la position verticale. Ensuite, une rotation de 180° a été réalisée permettant les connexions aux ombilicaux de remplissage – vidange de la zone de Lancement.

Le corps central déposé sera ensuite raccordé aux 4 boosters à propulsion solide pour constituer ainsi une configuration Ariane 64. Il s’agit de trois maquettes (pylônes) et du premier modèle d’ESR (Equipped Solid Rocket) d’Ariane 6 transporté verticalement sur le pas de tir le 2 juillet dernier. Il est entièrement représentatif d’un modèle de vol, mais avec un propergol inerte pour les essais combinés.

La verticalisation du corps central sur son pas de tir illustre un des changements majeurs du processus d’assemblage final du lanceur, répondant ainsi à la logique d’efficience industrielle d’Ariane 6.

Les essais combinés visent à tester l’ensemble des interfaces et les bonnes communications entre le lanceur Ariane 6 et son pas de tir. Sont également testés les logiciels de vol et les logiciels du banc de contrôle, les opérations de remplissage et vidange des réservoirs, indispensables pour garantir le bon déroulement d’une séquence de lancement.

La prochaine étape sera l’installation du composite supérieur, comprenant notamment la coiffe et la charge utile, directement sur le corps central. Puis, après remplissage des réservoirs, le moteur Vulcain 2.1 du corps central sera mis à feu, le pas de tir servant pour la première fois de banc d’essai, bien sûr, sans décollage.

En parallèle, les tests à feu d’un étage supérieur complet d’Ariane 6 sont également en préparation sur le site de l’agence spatiale allemande DLR, à Lampoldshausen.

Ariane 6 est un programme de l’Agence spatiale européenne (ESA) qui a la responsabilité de l’ensemble de l’architecture du système de lancement et de son financement En tant que maître d’œuvre et autorité de conception du lanceur, ArianeGroup en assure le développement et la production avec ses partenaires industriels, ainsi que l’exploitation via sa filiale Arianespace. Le CNES est responsable de la construction du pas de tir à Kourou, en Guyane.

 

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