Attac dénonce une crise « pas pour tout le monde » : les plus riches deviennent plus riches

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ATTAC Réunion s’est aujourd’hui mobilisé par une campagne d’affichage  intitulée : « Qui doit payer la dette COVID ? »

Selon l’organisation : « la crise du Covid-19 a provoqué une crise globale d’une rare ampleur. Dans tous les pays, la récession économique et les dispositifs de relance font exploser les déficits et les dettes publics. En France, les mesures des pouvoirs publics ont entraîné une augmentation de la dette publique de 20 points de produit intérieur brut (PIB) en 2020.
Le gouvernement a nommé une commission sur « l’avenir des finances publiques », présidée par Jean Arthuis, ancien ministre des finances de Jacques Chirac. Son mandat est de faire des propositions sur la façon de rembourser la dette Covid, sans augmenter les impôts, grâce à « une gestion plus rigoureuse des dépenses publiques » et des « réformes structurelles » comme celles des retraites ou de l’assurance-chômage.

Attac rejette la logique néolibérale de cette « remise en ordre » qui entraînera un retour à l’austérité budgétaire dont la crise sanitaire a démontré les effets tragiques sur les inégalités, sur l’hôpital public et notre système de santé.
Pourtant le gouvernement répète à l’envie qu’il va bien falloir « rembourser la dette Covid ». Il prépare les esprits à une nouvelle cure d’austérité et à de nouvelles attaques contre les services publics et la protection sociale.

 

Comment justifier de demander des efforts aux « premières et premiers de corvée », aux
chômeurs·euses, aux mal logé·e·s, aux retraités·e·s, alors que la fortune des milliardaires français
a augmenté de façon indécente pendant la pandémie ?
Entre mars 2020 et mars 2021, la fortune des milliardaires a battu tous les records :
• la fortune des 20 personnes les plus riches de la planète a augmenté de 62 %;
• la fortune des milliardaires français a augmenté de 170 milliards d’euros, soit une hausse
moyenne de 40%;
• parmi les 38 milliardaires que la France comptait en mars 2020, seulement 4 ont vu leur
fortune légèrement baisser pendant la période, alors que 34 voyaient leur fortune augmenter.
• la France compte 4 milliardaires de plus, dont le fondateur du laboratoire Moderna ;
• la fortune de Bernard Arnault (propriétaire de LVMH et 3e fortune mondiale) a presque
doublé en un an, soit une hausse de 62 milliards d’euros ;
• la fortune de Françoise Meyer-Bettencourt (héritière de L’Oréal et femme la plus riche du
monde) a augmenté de 20,7 milliards d’euros.

Comment la population pourrait-elle accepter une nouvelle cure d’austérité alors que cela impliquerait inévitablement un nouvel affaiblissement des services publics et du système de protection sociale au moment où la crise du Covid-19 a montré les dégâts considérables causés par l’austérité budgétaire, notamment à l’hôpital où le nombre de lits et les stocks de masques ont fait défaut ?

Il est inacceptable de demander à celles et ceux qui souffrent de la crise de se serrer encore la ceinture, tandis que les plus fortunés, les multinationales et leurs actionnaires s’enrichissent.
Attac France et Oxfam France proposent la mise en place de mesures fiscales d’urgence afin d’éviter une nouvelle politique d’austérité et de rétablir une justice fiscale, malmenée par les cadeaux fiscaux faits aux ménages les plus riches depuis le début du quinquennat. Cela passe notamment par une contribution exceptionnelle sur le patrimoine des 1% les plus riches pour financer la réponse à la crise, en attendant une refonte d’un véritable impôt.
A ce jour, le gouvernement refuse tout débat sur une juste contribution des plus riches.
Pourtant, même le Fonds monétaire international, qui était partisan des politiques d’austérité il y a encore peu, vient de recommander d’augmenter, au moins provisoirement, les impôts sur les plus riches et les entreprises ayant fait plus de bénéfices pendant cette période afin d’aider les gouvernements à juguler les effets de la crise économique liée à la pandémie de coronavirus. Un appel secondé par le secrétaire général de l’ONU.
Faire payer les profiteurs de la crise répondrait à une forte attente de la population : un récent sondage mené par Glocalities montre que plus de 6 français sur 10 sont en faveur d’une telle mesure et moins de 10% y sont opposés. Le sondage révèle également que cette proposition est majoritairement soutenue par les électeurs·trices de tous les partis, y compris chez les
électeurs·trices de LREM et LR » conclut Attac Réunion.

5 Commentaires

  1. Ces écarts de richesse sont bien évidemment d’une sauvagerie dégoûtante. Mais… que faire ? A l’heure actuelle, des lois , des codes, des decrets, protègent ces profiteurs. Peut-être faut-il juste bien réfléchir et VOTER aux prochaines élections pour élire celui ou celle qui rendra possible – législativement parlant – une meilleure répartition.

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