Au fil des générations, des natifs de La Réunion de plus en plus diplômés

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Clé de l’accès à l’emploi, le niveau de diplôme de la population augmente de génération en génération à La Réunion. Ainsi, alors que 67 % des natifs de l’île âgés de 55 à 64 ans n’ont pas de diplôme en 2017, c’est le cas de 24 % des jeunes natifs de 25 à 34 ans. Ces derniers sont par ailleurs trois fois plus souvent diplômés du supérieur que leurs aînés (25 % contre 8 %). Pour autant, l’écart avec la métropole (39 %) et les Antilles (33 %) reste conséquent. Les femmes sont davantage diplômées du supérieur que les hommes à La Réunion, et l’écart s’accroît de génération en génération.

Les jeunes natifs de La Réunion qui résident en dehors de l’île sont nettement plus diplômés que leurs homologues restés sur place ou revenus, avec 45 % d’entre eux qui disposent d’un diplôme du supérieur.

À La Réunion, comme dans les autres régions françaises, le niveau de diplôme de la population s’élève de génération en génération. Pour pouvoir comparer les niveaux de diplôme d’une génération à l’autre, cette étude est restreinte aux personnes natives de l’île, et y résidant en 2017  Pour comprendre.

Ne pas avoir de diplôme qualifiant est une situation bien plus rare pour les jeunes générations natives de l’île que pour leurs aînés. Ainsi, 24 % des jeunes natifs de 25 à 34 ans n’ont pas de diplôme, contre 31 % des 35-44 ans et 67 % des 55-64 ans  figure 1.

Dans le même temps, détenir un diplôme du supérieur devient plus fréquent sur l’île : de 8 % des natifs de 55-64 ans à 25 % pour ceux de 25-34 ans.
Sur la décennie écoulée, c’est la détention d’un diplôme de niveau Bac + 5 qui s’accroît le plus, en lien avec un élargissement de l’offre universitaire : 7 % des 25-34 ans contre 4 % des 35-44 ans. En parallèle, la part de titulaires d’un baccalauréat comme diplôme le plus élevé continue de croître également (24 % pour les 25-34 ans). La généralisation de la réduction à la fin des années 2000 de quatre à trois ans du cursus conduisant au baccalauréat professionnel à l’issue du collège a en effet amené davantage de jeunes à suivre ce cursus d’enseignement professionnel.

Le retard par rapport à la métropole et aux Antilles encore loin d’être comblé

Malgré ces progrès, l’absence de diplôme reste deux fois plus fréquente parmi les jeunes natifs de l’île de 25 à 34 ans que parmi les habitants de l’Hexagone de cet âge (24 % contre 12 %) figure 2.

Par ailleurs, la part de Réunionnais nés sur l’île et diplômés du supérieur accuse encore un retard conséquent (25 % contre 39 %), qui concerne tous les cycles du supérieur. De fait, la cible fixée en 2009 par l’Union européenne d’atteindre 40 % de diplômés du supérieur parmi les 30-34 ans en 2020 est loin d’être atteinte à
La Réunion.

Le diplôme est en effet la clé de l’accès à l’emploi [Fabre, 2016]. Moins diplômés, les jeunes de La Réunion ont ainsi davantage de difficultés à s’insérer professionnellement : le taux d’emploi des 25-34 ans à La Réunion est de 52 % contre 76 % en métropole. Aux Antilles, les natifs sont plus diplômés. Les jeunes natifs antillais de 25 à 34 ans sont ainsi plus souvent diplômés du supérieur. Ils sont aussi 1,5 fois moins fréquemment non-diplômés que les jeunes Réunionnais.

Ce déficit de diplômés du supérieur parmi les natifs de La Réunion qui y résident s’explique d’abord par la relative faible part de jeunes qui obtiennent le baccalauréat. En 2019, l’espérance pour un élève de sixième d’obtenir le baccalauréat s’élève à seulement 67%, soit la valeur la plus faible des académies françaises, la Guyane et Mayotte mises à part. En outre, beaucoup de jeunes sont en échec dans les études supérieures : le taux de réussite des néo-bacheliers entrés en première année de licence à l’Université de La Réunion en 2018 est le plus faible de France, Guyane exceptée (24 % sont passés en deuxième année, contre 46 % au niveau national).

Les femmes, davantage diplômées du supérieur que les hommes au fil des générations

À LaRéunion, les femmes sont plus souvent diplômées du supérieur que les hommes : en 2017, 30 % des femmes de 25 à 34 ans nées et résidant sur l’île sont diplômées du supérieur, contre 20 % des hommesfigure 3.

Majoritaires parmi les étudiants dans le supérieur, les Réunionnaises sont davantage diplômées du supérieur depuis les années 1990. L’écart s’accroît de génération en génération. La part de diplômés du supérieur augmente nettement plus entre les deux générations pour les femmes que pour les hommes (+5points contre seulement +1point pour les hommes). La progression est particulièrement forte pour les femmes au niveau Bac +5 ou plus.

Noémie Letailleur (Insee)

9 Commentaires

  1. C’est évident qu’il y a de plus en plus de Réunionnais diplômés et beaucoup plus que la plupart de nos élus . Il suffit de voir les résultats des examens au mois de juillet . Mais ils sont exclus des emplois de la fonction publique territoriale où les élus distribuent les places à leurs proches , aux mêmes familles et militants . Les élus ne valorisent pas la jeunesse diplômée en organisant des concours pour accéder aux emplois . Ils préfèrent embaucher une clientèle électorale docile quitte à ne rien faire pour assurer leur réélection .

  2. Mon expérience : un bac +5 en poche et je faisais le « nègre » pour une élue de St-Paul qui ne savait même pas écrire un discours en français correct sans fautes d’orthographes.
    Et même avec un bagage comme ça, ce sont les magouilleurs à la limite de l’analphabétisme qui passent devant le mérite.
    Laissez une chance aux jeunes diplômés !
    Ce sont toujours les mêmes qui s’engraissent !

    • ça, ça ne m’étonne même plus… combien, sachant a peine lire et écrire correctement, ont des postes à responsabilités hyper-rémunérés ??? et tout cela sans jamais rendre des comptes à qui que ce soit mis à part le clampin (A peine plus futé) qui l’a mis à ce poste !!! Ma femme travaillait en tant que secrétaire standardiste, au smic bien sûr (Avec BTS Assitant Gestion PME/PMI cela dit en passant, rien de bien impressionnant mais un minimum déjà) au sein d’une agence immobilière… elle échangeait parfois des mails avec des locataires « qui on eu un poste administratif au sein de services public » qui touchaient plus de 2500€ net par mois…. Le fond, la forme, le vocabulaire, la grammaire, la conjugaison, l’orthographe…de ces échanges était désespérant !!! Pour certains on avait l’impression qu’elle échangeait avec des gamins de primaire !!!! ahhh le clientélisme a encore de beaux jours devant lui …

      • Blablabla a tout dit suffit de voir a la civis et la commune de St Pierre bourique mais poste de cadre et on te snobe si tu oses dire que ton nom est mal écrit alors que le livret de famille est ouvert devant eux !

    • Qu’est ce que vous en avez après le service territorial ? Toutes les administrations sont saturées et vous venez pleurer à la porte communale ? Ils font cmt le pti créole pour vivre lui qui n’a jamais quitté son île. Forcément les plus diplômés viennent d’ailleurs et le bouche à oreille fait le reste. Une personne qui bossait à l’edf avait quitté son poste pour x raison et à fait venir son copain femme et enfant et dans la foulée bim ! Sa femme du jour au lendemain à eu une embauche dans une banque. Mnt ils ne recherchent plus forcément un emploi de fonctionnaires il suffit de l’ami d’un ami etc et c’est le dpt le plus pauvre de France …

  3. Le plus malheureux dans cette affaire c’est que nos enfants qui sont mieux diplômés que nous (études supérieures pour la plupart d’entre eux) ne sont nullement sollicités pour leur savoir faire. Alors ils végètent tout simplement. Faut il les envoyer « gonfler » les effectifs au pays des kangourous, des caribous, des donuts, des émirs ? Nos enfants s’en vont ailleurs quand les enfants des autres occupent des postes à responsabilité dans notre maison. Beaucoup de créations d’emplois dont les natifs de l’ile ne profitent pas assez ou de manière subalterne.

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