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« Au secours Mme Bello, sauvez nos emplois s’il vous plaît ! »

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Il ne s’agit pas ici de la mairie de Saint-Paul où Huguette Bello a passé la main, depuis juillet dernier, à Emmanuel Séraphin. Ni de la Région. Je veux vous parler de La Créole, cette régie de l’eau qui, depuis le début de la semaine, fait couler, non pas de l’eau, mais beaucoup d’encre.

Une régie municipale créée en 2006 sous la mandature de l’ancien maire de Saint-Paul, Alain Bénard. Elle a officiellement démarré ses activités le 1er janvier 2007 avec Daniel Kwanché (le DGS de l’époque) comme président et Eric Leung comme directeur délégué. Rappelez-vous, le maire Alain Bénard avait mis fin au contrat avec Veolia, en déléguant ainsi le service à la régie qui, dans un premier temps, s’occupe de l’assainissement, avant d’élargir ses prestations.

En 2008, Alain Bénard perd les municipales. Victoire d’Huguette Bello. Daniel Kwanché est démis de ses fonctions de président, remplacé par le nouveau DGS de la mairie, Alain Payet. Mme Bello nomme également Patrick Pellegrini (ingénieur de la DAF) au poste de directeur délégué. La régie fonctionne. 2014, changement de majorité municipale avec l’arrivée à la tête de la mairie de Joseph Sinimalé. Le nouveau DGS, Jean-Louis Nativel, ne souhaite pas prendre la présidence de La Créole. Le conseil municipal, sous l’impulsion de Sini, nomme alors, en 2016, Patrick Pellegrini, à la fonction de directeur général.

Puis, au 1er janvier 2020, La Créole, qui emploie près de 170 salariés, passe sous l’égide du TCO (Territoires des Communes Ouest), présidé par Emmanuel Séraphin. La Compagnie réunionnaise des eaux La Créole devient ainsi La Régie communautaire d’eau et d’assainissement La Créole. Laquelle présidée par l’élu de la Possession Gilles Hubert jusqu’en février 2021 est aujourd’hui présidé par Sébastien Guyon, conseiller municipal de Saint-Paul (mais pas du TCO).

La Créole compte environ 54 000 abonnés (communes de Saint-Paul et de Trois-Bassins). Le Port et Saint-Leu sont en délégation de service public avec une société fermière, et la Possession a opté pour une CEMOP avec Runéo. Lundi dernier, lors d’une réunion du TCO, le conseil d’administration, sur la base des résultats d’un audit mené par le cabinet parisien « COGITE » sur la période de 2015-2020, a quasi unanimement voté pour la mise à pied du directeur de la Régie.

Patrick Pellegrini : « quand on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage ». (Crédit Photo : YM/Sinusoïde)

Mardi matin, accompagné d’un huissier, le président Stéphane Guyon a signifié à Patrick Pellegrini sa mise à pied et le retrait sur le champ de sa voiture de fonction et de son téléphone. « Je n’étais même pas au courant de cet audit », prétend aujourd’hui le directeur « débarqué ». Selon lui, « l’audit ne montre pas une situation catastrophique. COGITE parle d’impayés, mais c’est une problématique qu’on gère depuis longtemps. Ces impayés représentent 19 millions d’euros sur les 250 millions d’euros facturés par La Créole, soit 8%. De 2007 à 2015, nous avons recouvré 94% des impayés. Il s’agit d’une procédure longue qui passe également par le Trésor Public et qui peut durer des années. Mais malgré tout, nous avons déjà provisionné 15 millions d’euros pour Saint-Paul. La Créole a laissé 27 millions d’euros d’excédent à Saint-Paul, somme que Joseph Sinimalé avait promis de redonner au TCO. A ce jour, cet argent est toujours bloqué à la mairie de Saint-Paul », explique Patrick Pellegrini, que nous avons rencontré, mercredi, à Saint-Paul, pas loin du siège de La Créole où il n’a plus le droit d’y mettre les pieds et où une partie du personnel a décidé de se mettre en grève.

Selon Patrick Pellegrini, « il y a comme une volonté du TCO de fermer La Créole, de tout réduire et de licencier des salariés. Le président du TCO n’est jamais venu à La Créole. Il y a de la politique derrière ça. Quand on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage. Ils veulent démonter la régie municipale et la donner au privé, alors que lors de la grève de 2019, Mme Bello, qui était encore maire de Saint-Paul, avait dit devant tous les salariés de La Créole qu’il n’était pas question pour elle de laisser la Régie à des multinationales. Elle avait promis de tout faire pour protéger les emplois. Aujourd’hui, elle envoie Emmanuel Séraphin pour casser La Créole ». Ça c’était la version du directeur récemment « viré » qui, à n’en pas douter, va saisir les instances habilitées afin de contester sa mise à pied.

« Les voitures de La Créole en balade, le week-end, à Cilaos… »

Celle défendue par les élus du TCO ayant décidé de « débarquer » Pellegrini est différente. Ils parlent « gestion opaque » mise en avant par l’audit. « Cela fait un an que nous observons le fonctionnement de la Régie suite aux nombreux dysfonctionnements qui nous ont été signalés. Il est impossible pour nous élus, de travailler, avec le directeur qui n’en fait qu’à sa tête, qui refuse de fournir des documents relatifs à la gestion et qui embauche comme bon lui semble, sans même en référer au conseil d’administration. A se demander si c’est vraiment lui qui dirige la structure ou si c’est le syndicaliste responsable du CSE. Sans compter que la Régie compte 130 véhicules dont 110 voitures et motos qui, durant le week-end, se retrouvent du côté de Saint-Louis et de Cilaos. Le président du TCO, Emmanuel Séraphin, a reçu plusieurs fois à son bureau des employés de La Créole victimes de souffrances au travail ».

Nous avons obtenu à la rédaction une copie du compte-rendu de la visite de l’Inspecteur du Travail, le 8 juillet dernier, à Patrick Pellegrini. Les observations formulées par l’Inspecteur pointe des manquements dans le management du directeur et fait état de harcèlement moral…

« La masse salariale de la Régie est passée de 5 à 9 millions d’euros de 2014 à 2020. La petite fille de l’ancien maire ainsi que le fils de l’ancien 1er adjoint avaient été embauchés ». Les élus du TCO dénoncent par ailleurs le fait que « le directeur ne communiquait aucune info et qu’il refusait que le président Guyon et celui du TCO puissent avoir un droit de regard sur les embauches ».

Aussi, il a été décidé, lundi dernier, lors de la réunion communautaire de « remercier » le directeur ainsi que Gisèle Carlier, de l’ACCRO (association des consommateurs et contribuables de la Région Ouest). L’ACCRO qui, toujours selon certains élus du TCO, « avait validé une augmentation de l’ordre de 58% de la redevance eau de 2014 à 2018, comme précisé dans un courrier adressé au président du TCO. Suite à un constat d’huissier qui a été réalisé, il s’avère que Patrick Pellegrini serait à l’origine de ce courrier signé par l’ACCRO ».

Raison pour laquelle, le TCO a aussi pris la décision, lundi dernier, de « virer » Gisèle Carlier de l’ACCRO, qui sera remplacée au conseil d’administration de la Régie par la SREPEN. Quant à la crainte des salariés concernant une éventuelle privatisation de la Régie, les élus du TCO répondent en disant « qu’il n’a jamais été question de donner La Créole à des multinationales. Au contraire, nous avons 4 ans pour rétablir cette situation et élargir la Régie à l’ensemble de l’intercommunalité, c’est-à-dire avec Le Port, La Possession et Saint-Leu. Nous travaillons dans ce sens. Ce que nous déplorons, c’est la méthode du directeur, la défiance. Il y a de nombreuses plaintes pour harcèlement et souffrances au travail ; Et Mme Bello n’est pour rien dans cette affaire. Nous allons remettre de l’ordre à La Créole car il faut savoir que la Régie est actuellement classée comme une entreprise à risques ». A suivre !

L’arnaque internationale au voyage : la Réunionnaise impliquée est une Salazienne dont le mari serait gendarme

L’information est parue en début de semaine dans un magazine à Andorre et, localement, elle a été aussitôt relayée par nos confrères de Réunion La 1ère (Rendons à César ce qui appartient à César). Il s’agit d’une vaste escroquerie financière à l’échelle internationale portant sur plusieurs millions d’euros qui, manifestement, dure depuis quelques années déjà. On retrouve au cœur de cette arnaque, une Réunionnaise qui est suspectée aujourd’hui d’avoir escroqué plusieurs centaines de personnes en France, en Belgique notamment, mais aussi à la Réunion, son île natale où elle a sévi encore tout récemment avant d’aller s’installer à Andorre. Plusieurs personnes à la Réunion sont tombées dans le piège financier dressé par la Salazienne dont le nom a été rendu public dans la presse. Elle est âgée de 51 ans et s’appelle Marie Catherine Técher. Nous avons rencontré des Réunionnais qui se sont laissés « embarquer » dans cette sulfureuse aventure. Plusieurs d’entre eux ont effectué des virements de 20 000 euros sur le compte de la société de cette dame « To the Top SLU » reliée à une autre société « MWR Life » basée à Andorre et également en Chine. Une sorte de fonds de placement spécialisé dans les voyages qui était censé rapporter gros aux investisseurs.

« Nous sommes en effet plusieurs personnes, plus d’une centaine, à avoir suivi les réunions de levée de fonds qu’elle organisait dans une grande salle de réception à Sainte-Anne. Elle parlait un langage qui faisait rêver et en deux temps-trois mouvements elle arrivait à vous mettre dans sa poche. Je ne sais pas où elle est partie apprendre à causer comme ça, mais en tout cas, elle était très forte. Avec sa façon de parler, elle arrivait à vous endormir. Elle nous avait dit qu’en investissant 20 000 €, cela allait nous rapporter plus de 6000 € par mois. Son frère, qui l’aidait, nous expliquait que lui-même, gagnait près de 3000 €/mois, alors qu’il bossait déjà par ailleurs. Je crois qu’il bosse dans le montage des dossiers financiers ( !). Mme Técher venait assez régulièrement à la Réunion. Elle nous a dit que son mari est gendarme. Elle descendait dans de grands hôtels, puis allait rendre visite à sa famille, à Salazie. Elle a un fils d’environ 15 ans. A ma connaissance, uniquement à Sainte-Suzanne et à Saint-André, nous sommes plusieurs dizaines de personnes à avoir effectué des virements de 20 000 euros à Mme Técher via des comptes à Andorre et en Chine. Plus de deux ans sont passés et, en retour, nous n’avons toujours pas obtenu le moindre centime d’euro. Nous sommes récemment entrés en contact avec elle par mail, surtout lorsque nous avons entendu parler de cette affaire dans les médias. Toujours par mail, elle nous a dit qu’on sera remboursé avant le 15 octobre, mais nous n’y croyons pas trop », explique une des victimes réunionnaises.

A Andorre, une enquête judiciaire a démarré et Marie-Catherine Técher, après avoir été entendue, a pu regagner son domicile en versant une importante caution. Les Réunionnais qui se sont fait avoir se démènent aujourd’hui pour essayer de récupérer leur argent. Une affaire à suivre ! On aurait pu se passer de ce genre de pub pour la Réunion !

Législatives : Patrice Selly le « faiseur de roi » dans la 5ème circonscription

Quelques mots de politique, comme d’hab’ ! D’abord pour une rectification. J’avais écrit vendredi dernier que la DRH de la mairie de Sainte-Marie, nièce de l’actuel maire Richard Nirlo, avait été recrutée par l’ancien maire Jean-Louis Lagourgue. Sauf que quelques employés communaux m’ont appelé le jour même pour me préciser que, effectivement, elle a, comme la grande majorité des agents, été recrutée par Mr Lagourgue. « Mais c’est son oncle qui l’a bel et bien promue DRH depuis qu’il estarrivé au pouvoir en janvier 2018 ». Voilà, c’est rectifié !

Pour vous dire aussi que la Région se met petit à petit en ordre de marche. Lors de la commission permanente de vendredi dernier, les présidents des SPL ont été nommés : Mickaël Sihou à NEXA, Christian Annette à MARAINA, Karine Nabeneza à « AVENIR Réunion » et Jean-Pierre Chabriat à « HORIZON ». Patrick Lebreton, lui, a été élu à la tête de l’IRT jeudi après-midi comme je vous l’annonçais déjà depuis le matin, et Huguette Bello a pris la présidence de la SEMATRA (Air Austral) et de la SPL des Musées Régionaux. Rappelons que, contrairement aux mandatures précédentes, toutes ces fonctions ne sont plus rémunérées. C’était une des promesses de la présidente de PLR aux régionales. Les présidents et membres de ces SPL se contenteront sans doute des jetons de présence et du défraiement de leurs notes de carburant.

Puisque nous sommes dans les collectivités, arrêtons-nous un instant à Saint-Louis où l’élu de l’opposition Cyrille Hamilcaro (qui a été placé en garde à vue durant trois heures ce jeudi/voir article ci-contre), d’après nos informations, a voulu se faire payer une formation en métropole, dans un premier temps par la Civis, qui n’a pas suivi ; Puis, par la mairie de Saint-Louis qui n’a pas suivi non plus pour la simple raison que l’organisme métropolitain de formation en question n’est pas éligible au DIF. Pour la petite histoire, il faut savoir que Cyrille Hamilcaro veut, entre autres, travailler son aisance à l’oral. Pour mieux s’exprimer face aux juges lorsque « ses » affaires arriveront au tribunal ou pour mieux s’adresser aux militants à l’occasion des prochaines législatives dans la 7ème circonscription ? On en saura plus dans les jours qui viennent. Pour l’instant, il a dû surtout s’expliquer face aux gendarmes. Aux dernières nouvelles, l’élu de l’opposition saint-louisienne, a décidé de se payer lui même son billet d’avion ainsi que sa formation à Paris.

En parlant des législatives, chaque semaine qui passe apporte son lot de candidats potentiels dans les différentes circonscriptions. Info ou intox ? Encore trop tôt pour le dire. En tout cas, à 9 mois de l’échéance, il va sans dire que ça cogite déjà beaucoup dans les états-majors politiques. Dans la 5ème circonscription par exemple, la question qui se pose est de savoir si « Banian » le parti de Patrice Selly va soutenir le député sortant Jean-Hugues Ratenon qui a un peu disparu des écrans radar ces derniers temps (comprenez des réseaux sociaux dont il était pourtant un friand consommateur). Mais pour autant, il occupe le terrain local. Toutefois, à l’exception de ces derniers jours puisqu’il se trouvait à Château-Neuf-sur-Isère dans la Drôme à l’Université d’été de La France Insoumise (ou Union Populaire) de Jean-Luc Mélenchon en compagnie également de ses camarades de la Réunion parmi lesquels Huguette Bello (future ministre si Mélenchon est élue ?), le député européen Younous Omarjee ou encore Amandine Ramaye, la présidente de « Rézistans 974 » et vice-présidente de la Région.

Concernant « Banian » et Ratenon, il est encore trop tôt pour le dire, d’autant plus que des noms comme ceux de Stéphane Selly (frère du maire de Saint-Benoit, collaborateur de cabinet d’Ericka Bareigts), Ridwane Issa (1er adjoint à la mairie de Saint-Benoit) et Eric Caritchy (élu de la majorité municipale bénédictine et président du CCAS) circulent. Ce qui est sûr dans cette 5ème circonscription, c’est que Patrice Selly sera incontestablement le « faiseur de roi ».

Toujours dans la 5ème, j’ai vu fleurir récemment une rumeur faisant état de frictions entre le conseiller départemental Jean-Marie Virapoullé et son suppléant Stéphane Soupramanien, également élu de l’opposition municipale à Saint-André. Ce dernier aurait souhaité une place sur la liste aux régionales de juin dernier mais JMV aurait préféré Marie-Lise Chane-To, promettant son soutien à Soupramanien aux prochaines législatives. Soutien qui devrait, en fait, aller à Stéphane Fouassin, maire de Salazie, qui vise la députation. Une 5ème circonscription qui risque d’être âprement disputée si Eric Fruteau, Julie Aroubani décident de rentrer dans le rond.

Présidentielle des 10 et 24 avril 2022 : Macron et les autres dans les Starting-Block

Sans compter un candidat ou une candidate de la municipalité de Bédier qui, paraît-il, depuis la défaite d’Eric Fruteau aux dernières départementales, a repris des couleurs en multipliant quelques actions structurantes à l’échelle communale, histoire de montrer que c’est lui qui est bel et bien aux commandes et que la bataille des prochaines municipales se jouera bien entre un Bédier et un Virapoullé.

Mais de quel Virapoullé ? That is the question ! Pour votre info (mais gardez-le pour vous), « LR » (Les Républicains) de Michel Fontaine a tout fait pour que Laurent Virapoullé soit en bonne position sur la liste de Didier Robert lors des dernières régionales. Le deuxième fils de Jean-Paul Virapoullé avait ainsi obtenu la 5ème place. Mais pour éviter un « bèsement » familial, c’est le papa en personne qui a préféré entrer dans la danse en se positionnant sur la liste. « LR » voudrait cette fois positionner Laurent Virapoullé aux législatives de 2022. D’après mes informations, ce dernier n’est pas du tout intéressé par ce mandat plutôt « hors sol ». Il préfère un ancrage plus local, plus municipal même. Raison pour laquelle sans doute, continue-t-il, comme on me le rapporte souvent, à multiplier ses sorties dominicales chez les familles de Saint-André, histoire de se bâtir un réseau solide. Au cas où…

Venons-en à la présidentielle ! Ce sera dans 8 mois, les 10 et 24 avril, plus précisément. Les candidats commencent déjà à se manifester. Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Eric Ciotti (député des Alpes Maritimes), Michel Barnier (député européen), Philippe Juvin, Bruno Retailleau pour la droite qui a prévu une primaire. Anne Hidalgo, Stéphane Le Foll (PS), Fabien Roussel (PCF), Pierre Larrouturou (Belle alliance populaire), Yannick Jadot (député européen EELV), Eric Piolle (maire de Grenoble), Sandrine Rousseau (numéro deux d’EELV), Delphine Bato (député des Deux-Sèvres/Génération Ecologie) pour la gauche. Jean-Christophe Lagarde pour l’UDI, Gilles Lazzarin, François Asselineau, Jean Lassalle, Jacline Mouraud (Les Emergents/Gilets Jaunes), Jean-Frédéric Poisson. Sans oublier bien entendu les extrêmes : Marine Le Pen, Florian Philippot, Eric Zemmour, Antoine Martinez à droite ; Jean-Luc Mélenchon (LFI), Philippe Poutou (NPA), Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) et le cheminot Anasse Kazib à gauche.

Et évidemment le sortant Emmanuel Macron dont les Jeunes Avec Macron (JAM) ont déjà visuellement lancé la campagne via une affiche façon série Netflix sur laquelle on peut lire « Vivement qu’on signe 5 saisons de plus » (autrement dit 5 années de plus). Et tout en bas de l’affiche, figure la mention « Année 2020. Macron ». 50 000 affiches de Macron « l’acteur » seront ainsi, à compter du 10 septembre prochain, placardées dans 90 départements de France. A la Réunion aussi ? Faudra le demander à notre « JAM » locale, à savoir l’ancienne Miss Réunion Ambre N’Guyen qui avait été hissée à ce poste par le Réunionnais Stéphane Randrianarivelo, chargé de mission au cabinet de Sébastien Lecornu ministre de l’Outre-mer. Ambre N’Guyen, qui est à la politique ce que la confiture est au cochon. Bref, plus à l’aise à défiler sur un podium qu’à discourir sur la politique Macroniste. Macron qui se trouve actuellement à Marseille où il a présenté un Plan Marshall de plus d’un milliard axé sur l’éducation, la santé et la sécurité pour le développement de cette grande ville qui défraye souvent la chronique pas seulement pour son équipe de foot mais pour les trafics de droite dans les bas quartiers. A Marseille, le Président de la République a invité plusieurs notables, dont le Réunionnais Dimitri Payet, à diner. Sûr qu’avec de tels invités, il va en apprendre beaucoup sur la misère dans les quartiers difficiles de Marseille !

Le procès des antivax et du « racisme »

Voilà qui me donnera aussi l’occasion de vous parler de la Covid. Comme moi, vous avez entendu le préfet. Les chiffres sont à la baisse à la Réunion, d’après ce que nous dit l’ARS. Donc allègement des consignes. Plus de confinement en semaine ; L’heure du couvre-feu repoussé à 21 heures. C’est pas ça qui va sauver les restos, mais c’est déjà pas mal. En métropole, on a l’impression que le Coronavirus a disparu. « La France est sur le bon chemin », a déclaré, hier jeudi, le Premier ministre Jean Castex. Jusqu’à quand ? Selon un sondage ELABE/BFMTV réalisé fin du mois d’août/début septembre sur un échantillon de 1000 personnes, 57% des Français seraient toujours préoccupés par le virus. Et « de plus en plus de Françaises feraient moins l’amour ». A cause du Coronavirus ? Je m’en fous. La mienne est Réunionnaise ! (Il faut rire un peu, c’est bientôt le week-end).

Plus préoccupant chez nous, c’est cette hausse du coût du fret qui va entrainer une augmentation des prix des matériaux de construction et, peut-être, à moyen terme une augmentation des prix tout court sur d’autres produits, y compris de la consommation. Tout cela, parce que la Réunion est dépendante de l’extérieur en matière d’approvisionnement. Nous importons pour plus de 5 milliards d’euros par an et n’exportons que pour moins de 300 millions d’euros. Faudrait replanter patate, manioc, maïs et consommer local comme le faisaient jadis nos grands-parents. Je suis sérieux. Frédéric Vienne, le président de la Chambre d’Agriculture, ne vous le dira pas autrement. Faut subventionner la production locale et pas que la canne à sucre.

Encore plus préoccupant, à l’échelle mondiale cette fois, avec évidemment des répercussions inévitables sur notre île : le dérèglement climatique qui entraîne chez nous des cyclones à n’importe quel moment de l’année. Vous avez déjà connu un « cyclone » en août vous ? C’est pourtant ce qui s’est passé, samedi dernier, dans le Sud de notre île.

Je termine par un procès auquel j’ai assisté lundi dernier au tribunal de Cham-Fleuri. Deux heures à débattre sur le mot « zoreil ». Je veux parler du procès de Pascal Papou et de Teddy Alamèle, deux « bons » marmailles la kour de Saint-André dont le seul tort est sans doute d’être des « antivax ». Je ne vais pas revenir en détails sur l’affaire, mais il faut savoir que lors d’un échange de propos entre adultes (eux et les personnes chargées de vacciner le public), le 8 août dernier, devant le centre de vaccination de Saint-André, ces deux pères de famille ont été convoqués au commissariat de police de Saint-André et gardés à vue durant deux nuits. Lors de l’altercation du 8 août, ils auraient traité la responsable du centre de « zoreil » en lui disant « d’aller crever », en réponse à « une provocation » de cette dernière qui leur aurait dit : « fermez vos gueules ». Deux nuits de garde à vue pour ça, et un procès de deux heures dont le délibéré a été fixé au 20 septembre prochain. Moi ce que je me dis, c’est qu’à la Réunion, les institutions ne devraient pas donner l’impression qu’il existe de « race supérieure ». De même qu’il ne faudrait pas monter en épingle de simples histoires ou trouver un prétexte pour condamner des « antivax »; Sur ce caillou, nous sommes tous, nous, kaf, malbar, chinois, créole, zoreil… des citoyens du monde. Et un échange de propos bien que vifs entre adultes, sans menace aucune, ni violence physique, ne devrait pas mobiliser durant deux heures un parquet qui plus est pour deux individus qui n’ont rien de criminels. Je n’en dirai pas plus au risque d’être, à mon tour, taxé de « raciste ». Bonne semaine !

Y.M.

([email protected])

 

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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