Bello, Ratenon, Lebon, Bareigts, Selly… et le 49.3 : « la démocratie piétinée », « coup d’Etat démocratique »…

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« Coup d’état démocratique » pour Jean-Hugues Ratenon, « la démocratie piétinée » pour le PLR d’Huguette Bello, « Borne ou zorey koshon dann marmite pwa » pour Karine Lebon, Emeline K/Bidy et Frédéric Maillot… L’opposition n’est pas contente et le fait savoir via des communiqués de presse à découvrir ci-dessous :

Jean-Hugues Ratenon : « un coup d’Etat démocratique »

« C’est un moment très grave que la démocratie vient de vivre en ce 16 mars 2023. Jusqu’à la dernière minute, Macron, Borne et tout ce que ce gouvernement peut compter comme ministres ont utilisé toutes sortes de manœuvres pour s’assurer d’une majorité de circonstances à l’Assemblée Nationale pour le vote du projet de réforme des retraites.

Ayant échoué et ne souhaitant pas prendre de risque, pour la 11ème fois la 1ère ministre a utilisé le 49-3 muselant une fois de plus les parlementaires. Une honte pour la démocratie. Ce 49-3 est avant tout un échec pour Emmanuel Macron. Il a fait de ce projet de réforme : SA priorité. Il a pour cela méprisé les syndicats, ignorer la contestation dans la rue. Mais sans vote au Parlement : il est discrédité. Il est désavoué.

Aveu de faiblesse, désaveu de la rue, désaveu politique, désaveu de la Représentation Nationale. Elle est vraiment en piteux état la démocratie sous Macron.

Jamais sous la 5ème République un 1er Ministre engage la responsabilité de son gouvernement avec le 49-3 sous le chant de la marseillaise entonnée par les députés de la NUPES. Tout un symbole. Le peuple est piétiné. La Représentation Nationale est humiliée, bafouée. Triste et grave moment pour la démocratie. Le combat doit s’amplifier encore plus partout en France avec l’intersyndicale. Le gouvernement doit démissionner.

Pour ma part, je prends mes responsabilités et je voterai toutes les motions de censure qui seront présentées pour chavirer ce Gouvernement.

Et s’il avait un peu d’honneur, de dignité et de courage, le président de la République lui-même devrait organiser un référendum, redonner la parole au peuple pour trouver une légitimité ; ou alors il devrait abandonner le pouvoir.

Honte à tous les sénateurs et aux élus de la Réunion qui soutiennent Macron et son gouvernement ».

PLR : la démocratie piétinée

Pour La Réunion (PLR) présidé par Huguette Bello : « Ce jeudi 16 mars, alors que la Réforme des retraites devait être votée à l’Assemblée Nationale, la Première Ministre Elisabeth Borne a déclenché la procédure du 49.3 pour passer en force et empêcher un vote qui aurait mis en minorité le gouvernement. Il s’agit là d’un déni démocratique odieux, qui revient à écraser la représentation nationale, la contestation unanime des syndicats et de la majorité de la population.

Avec plus de 3,5 millions de personnes qui ont défilé mardi 7 mars partout dans le pays, avec plus de 93% des salariés qui se disent opposés à cette réforme, le gouvernement n’a comme seule arme le passage en force pour imposer sa réforme injuste et injustifiée.

La mobilisation contre cette réforme doit continuer et s’amplifier. De nombreux moyens peuvent encore permettre de mettre en échec ce projet de loi et faire reculer le gouvernement. Les députés membres du PLR voteront la motion de censure contre ce gouvernement et nous participerons toutes et tous au déploiement et à la réussite d’une campagne pour obtenir un référendum d’initiative partagée.

Le PLR dénonce cet énième passage en force du gouvernement qui ne dirige plus le pays mais qui impose une politique brutale. En ayant recours à ce onzième 49.3, le gouvernement d’Elisabeth Borne fait la démonstration de son autoritarisme politique en muselant l’Assemblée nationale. Sans légitimité populaire, ni parlementaire, cette réforme des retraites doit être mise en échec pour l’intérêt de la majorité de la population ».

Lebon, K/Bidy et Maillot : « Elisabeth Borne ou zorey koshon dann marmit pwa ! »

C’est un communiqué commun des députés d’Emeline K/Bidi, Karine Lebon et Frédéric Maillot.

« Nous ne comptons même plus les outils constitutionnels utilisés par le gouvernement pour nous imposer cette réforme : la procédure accélérée par le recours à l’article 47-1, l’article 44-2 pour restreindre le nombre d’amendements débattus, l’article 44-3 pour déclencher un “vote bloqué” au Sénat, et maintenant le 11ème recours à l’article 49-3 pour museler la représentation nationale.

Autant de procédures qui prouvent que ce gouvernement se moque de la réalité des Français.

À chaque utilisation intempestive du 49-3, nous voyons bien que le pouvoir en place est défaillant. C’est un terrible aveu de faiblesse du gouvernement, qui a décidé de passer en force car il n’avait pas de majorité ni à l’Assemblée ni dans la rue. Nous proposons un autre modèle de société que celui imposé par la machine macroniste : c’est pour cela que les Réunionnais nous ont donné mandat.

Conformément à nos engagements auprès de la population et des syndicats, nous aurions assurément voté contre ce texte, si le 49-3 n’avait pas été imposé. Nous avions d’ailleurs affiché notre profonde opposition à l’Assemblée dès la première lecture et aux côtés des Réunionnaises et des Réunionnais lors des manifestations. Cette réforme détruit notre système social et elle engendre des inégalités criantes, particulièrement pour les femmes.

Les Outre-mer seront particulièrement impactés par cette réforme. Alors même que la population réunionnaise vit moins longtemps et en moins bonne santé que la moyenne nationale, cette réforme fragilisera et paupérisera nos concitoyens ultramarins.

Aujourd’hui, nous avons été privés de notre vote. Alors qu’il n’a jamais été plus nécessaire de procéder à une sortie par le haut en instaurant un dialogue social, le gouvernement préfère au contraire porter un nouveau coup à la démocratie. Cela ne devra pas rester sans conséquences.

Nous utiliserons toutes les alternatives possibles pour faire plier le gouvernement. Les députés déposeront une motion de censure dans les prochaines heures et nous nous mobiliserons pour qu’elle soit adoptée.

La question du Référendum d’initiative partagée est également sur la table, tout comme la consultation du Conseil Constitutionnel. Cette procédure obligerait définitivement le président de la République à écouter le peuple souverain. Son égo le pousse à tenir une position bien différente de l’intérêt général, auquel il décide de rester sourd.

Malgré la menace de dissolution de l’Assemblée nationale, nous restons déterminés. Si le gouvernement redoute le vote des députés, pour notre part nous n’avons pas peur de la démocratie. Le président de la République peut dissoudre l’Assemblée, il ne pourra pas dissoudre la population. En attendant, nou tyinbo nou larg pa ! ».

Ericka Bareigts, secrétaire fédérale du PS, demande « le retrait de cette loi »

« Le Président de la République Emmanuel Macron et son gouvernement viennent d’utiliser le 49.3 pour tenter de faire adopter la loi relative à la Réforme de la Retraite. Associé à d’autres procédures constitutionnelles limitant la durée totale des débats, ce passage en force, après un premier texte non voté par l’Assemblée nationale, prive la représentation parlementaire d’un débat attendu sur un sujet important pour la vie des Françaises et des Français, des Réunionnaises et des Réunionnais. C’est un déni de la démocratie qui attise une colère qui s’exprime tant à l’Assemblée nationale que dans la rue.

Cette loi a été érigée comme un emblème de l’actuel quinquennat. Mais nous devons nous rappeler que le 24 avril 2022, les Françaises et Français n’ont pas adhéré à un programme mais ont rejeté l’extrême droite comme pour l’élection présidentielle de 2002 qui opposa Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen. Pour la première fois, le peuple avait constitué un barrage républicain au Front National d’alors, au Rassemblement National d’aujourd’hui, porteur d’un racisme et de xénophobie que nous combattons.

Au soir de la victoire de Monsieur Macron, la promesse de prendre en compte les attentes des Françaises et Français avait été faite. Il reconnaissait ainsi que son projet n’était pas un choix mais un pis-aller face à l’extrême droite. Dans ce contexte, l’utilisation du 49.3 d’une réforme rejetée par 70% de la population est une faute politique et un échec pour ce gouvernement.

Plus grave, cette faute politique continue à fragiliser le front républicain, à remettre en cause la légitimité des élus et participe d’une part à éloigner les électeurs des urnes et d’autre part à rendre le Rassemblement national acceptable comme choix politique pour de plus en plus de nos concitoyens.

Enfin, ce onzième 49.3 sur un sujet majeur pour chacune et chacun d’entre nous marque aussi l’abandon d’une promesse énoncée au soir du résultat des législatives, celle d’une gouvernance différente qui donnerait toute sa place à la concertation et au travail parlementaire. Au lieu de cela nous assistons à une logique où ils dirigent en écrasant le débat, en piétinant la démocratie.

À ce stade d’une crise politique qui pousserait le pays dans une situation encore plus difficile que maintenant, nous demandons simplement le retrait de ce projet de loi. Dans l’attente, les parlementaires continueront d’utiliser tous les outils (motion de censure, recours au Conseil constitutionnel, Référendum d’Initiative partagée) à leur disposition et nous serons aux côtés des syndicats et de la population dans la rue ».

Patrice Selly, maire de St-Benoit : « je ne peux que regretter une telle décision… »

« Après des mois de débat, le gouvernement s’est finalement résolu à recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote sa réforme des retraites : « Je ne peux que regretter une telle décision et ce passage en force en optant pour l’option nucléaire de la Constitution Française. L’avenir de nos retraites et celle de la France méritaient beaucoup mieux ; celui d’agir en responsabilité à travers la poursuite d’un véritable dialogue animé par un esprit de justice ».
Comme souligné dans une précédente communication, l’amélioration de la situation des retraités les plus modestes est particulièrement urgente en Outre-mer notamment à La Réunion. Il existe des inégalités, un taux de chômage qui est beaucoup plus important chez les jeunes et les seniors, des qualifications qui sont moindres et donc des niveaux de revenus plus bas. Nous ne pouvons pas nier, à ce jour, à quel point l’opposition à la réforme des retraites est restée majoritaire dans notre pays. C’est la raison pour laquelle j’avais demandé que les réalités spécifiques de notre île devaient être davantage prises en compte afin de garantir un système de retraite équitable. Nous avions encore besoin de temps et de réflexion afin de répondre à ces multiples enjeux et problématiques structurels. Ne pas entendre le mécontentement grandissant de sa population pourrait paraître, aujourd’hui, comme une véritable fuite en avant ».

Vincent Defaud : il est temps d’abolir le présidentialisme

Vincent Defaud, porte-parole départemental et référent Ouest de Génération Écologie La Réunion.

« Le gouvernement vient d’engager sa responsabilité en activant l’article 49-3 de la Constitution sur le projet de loi portant le report de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, que nous combattons depuis le début.

Ce choix politique signifie que le Président de la République n’a pas de majorité pour voter cette réforme injuste et anti-écologique. 

Comme le souligne Quentin Guillemain, porte-parole national de Génération Écologie, il est très grave pour la démocratie que cette réforme puisse être adoptée sans qu’à aucun moment l’Assemblée nationale n’ait eu à se prononcer sur la retraite à 64 ans. 

C’est le fait d’un système institutionnel présidentialiste que nous voulons abolir. Face à l’ampleur de la mobilisation historique des citoyennes et des citoyens contre cette réforme, le Président n’a plus comme seul recours que les armes monarchistes de la Vème République.

Génération Écologie renouvelle son soutien aux initiatives qui seront prises par l’intersyndicale et appelle à l’adoption de la motion de censure transpartisane déposée par les groupes écologistes et de gauche à l’Assemblée nationale ».

 

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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