« Bèsement dans la case » entre La France Insoumise historique et PLR

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Pour commencer, un mot sur le débat, le fameux grand débat télévisé de l’entre-deux tours de la présidentielle qui s’est déroulé mercredi. Un mot : « soporifique ». Un deuxième mot : « long ». Trop long ! Près de 3 heures de « blabla ». Pas évident avec le décalage. Moi qui suis pourtant passionné de politique depuis des années, je me suis endormi trois fois devant ma télé. 3 heures de causette pour enfoncer des portes ouvertes. Toujours la même rengaine : « si je suis élu.e, je vais faire çi, je vais faire ça ». Et une fois élu.e, « cabri i mange salade » pour nous citoyens de base ou de la classe moyenne. Si on ne se lève pas tôt le matin pour aller travailler, après s’être coltiné un peu plus d’une heure d’embouteillages sur nos routes saturées, c’est pas le politique qui viendra remplir nos marmites.

La France accuse un déficit de 160 milliards d’euros de déficit et une dette de 2 800 milliards d’euros. Donc, les promesses n’atteignent que ceux qui les reçoivent. J’aime bien aussi ces élus qui se positionnent pour le second tour et qui appellent à « faire barrage à l’extrême droite ». Sauf que lorsqu’il s’agit d’une présidentielle, une élection nationale, les électrices et les électeurs n’en ont que faire de leur consigne de vote. On l’a bien vu lors du premier tour : c’est Mélenchon qui a explosé localement le compteur, suivi de Marine Le Pen. Mon petit doigt me dit que ce dimanche, la candidate du Rassemblement National pourrait terminer en tête à la Réunion, non pas pour les beaux yeux de la blonde ou pour ceux de Johnny Payet, maire de la Plaine-des-Palmistes, seul maire à s’être publiquement affiché Le Pen, mais tout simplement parce qu’ils veulent sanctionner Macron pour un quinquennat qui ne leur a pas donné satisfaction eu égard aux grandes promesses faites en 2017 ainsi qu’aux violences policières à l’encontre des Gilets Jaunes et même des personnels soignants durant la crise Covid. Pour la petite histoire, il paraît que le maire de la Plaine-des-Palmistes laisse entendre à son entourage que si Marine Le Pen devient Présidente de la République, il pourrait décrocher Medetom (le ministère des Outremers, rue Oudinot à Paris).

Jean Castex

J’espère me tromper, mais s’il nourrit l’espoir de succéder à Sébastien Lecornu, ce ne sera vraisemblablement pas en 2022. Idem pour les soutiens locaux d’Emmanuel Macron que sont Cyrille Melchior, Serge Hoareau, Patrice Selly, Nassimah Dindar… Il paraît qu’ils caressent secrètement cet espoir. Tout laisse à penser que le vote utile va de nouveau se manifester et qu’Emmanuel Macron va rempiler pour un second mandat (de 5 ou 7 ans ?), mais ce ne sera pas grâce à la Réunion où le score du Président sortant ne risque pas de faire des étincelles même si les Michel Vergoz, Michel Dennemont, Cyrille Melchior et bien d’autres encore y ont mis tout leur cœur dans la campagne électorale. Même si la sénatrice Dindar est descendue dans la rue faire du tractage. Pareil pour les élues comme Ramata Touré, l’adjointe du maire communiste de Sainte-Suzanne, Maurice Gironcel, qui a arpenté de nombreux marchés forains. Même si Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre et André Thien-Ah-Koon, maire du Tampon, sont allés « déambuler » dans les rues de Saint-Pierre aux côtés de Jean Castex, le jour de l’An tamoul. Tandis que certains n’ont pas hésité à mouiller la chemise, nombreux sont les maires qui n’ont pas vraiment bougé le petit doigt durant cette campagne électorale. Ils ont fait « zoreille cochons dan’ marmite pois », comme on dit en créole. Mais nul doute qu’après la victoire probable de Macron (au national du moins) ce dimanche, ils vont courrir « carté » se manifester devant les caméras pour crier victoire. On appelle ça les « veilleurs de coque ».

En tout cas, pour revenir au grand débat télévisé de mercredi soir qui n’a été regardé que par 14 millions de téléspectateurs (2 millions de moins qu’en 2017), je pense qu’il faudrait revoir le format car pour reprendre un verbe « présidentiel » très « affectueux », ça commence sérieusement à « emmerder » la population, cette bataille de moutons.

Sabrina Ramin apporte son soutien « total et entier » à Laurent Virapoullé dans la 5ème circonscription

« Vivement le 3ème tour », comme l’a dit Mélenchon, juste après le débat de mercredi. Un troisième tour qui se prépare déjà activement sur le terrain par les maires et autres élus. Je vous ai annoncé en exclusivité ce jeudi la candidature de Laurent Virapoullé dans la 5ème circonscription. Une candidature qui, à n’en pas douter, viendra bouleverser la donne dans une circonscription où l’on aurait pu penser que la bataille allait se concentrer sur une confrontation directe entre le sortant Jean-Hugues Ratenon (La France Insoumise) et Ridwane Issa, le candidat soutenu par le Macroniste Patrice Selly, maire de Saint-Benoit. Laurent Virapoullé viendra incontestablement bousculer les codes. Ce sera sa première participation directe à un scrutin, même si les élections, il en connaît un rayon pour avoir durant de longues années opéré dans les coulisses de son papa Jean-Paul qui a été conseiller général, régional, maire, député, sénateur.

Laurent Virapoullé sera soutenu à Saint-Benoit par Sabrina Ramin, l’actuelle conseillère régionale et élue de l’opposition municipale. « Je ne serai ni candidate, ni suppléante, mais j’ai décidé d’apporter mon soutien total et entier à Laurent Virapoullé, un chef d’entreprise qui a un vrai projet pour la Réunion », dit-elle, favorable au « trait d’union » que propose Laurent Virapoullé en prônant la carte du rassemblement au-delà des partis politiques. Sa candidature est encouragée par Paris. Laurent Virapoullé qui mène campagne en faveur d’Emmanuel Macron espère par ailleurs réussir le « trait d’union » avec les communes de Sainte-Rose de Michel Vergoz et de Saint-Philippe d’Olivier Rivière. Sans oublier les autres communes de la 5ème circonscription. D’autres soutiens bénédictins en sa faveur devraient être dévoilés dans les semaines qui viennent. Reste à savoir si Stéphane Fouassin qui, ne bénéficie que du soutien de Jeannick Atchapa, maire de Bras-Panon, poursuivra l’aventure ou s’il se retirera de la compétition. Ce qui est sûr, c’est que la bataille s’annonce animée et très intense dans cette 5ème circonscription. On dit souvent qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Mais au soir du 19 juin prochain, le vainqueur triomphera obligatoirement avec gloire tant le combat sera rude.

Ce sera sans doute le cas dans la 6ème circonscription où, outre la sortante Nadia Ramassamy, on compte déjà la candidature officielle de Nadine Gironcel, fille de Maurice Gironcel et conseillère régionale (mouvance Ericka Bareigts) de la majorité d’Huguette Bello. Il y a également la candidature de la socialiste Monique Orphé, qui a été députée élue dans cette circonscription de 2012 à 2017. On devrait avoir également Eric Leung, actuellement coordinateur d’En Marche pour la campagne présidentielle et Frédéric Maillot, vice-président de la Région. Quid d’un ou une candidate de La France Insoumise ? En 2017, Pascal Hoareau avait représenté le Parti de Jean-Luc Mélenchon. Il avait totalisé un peu plus de 1500 voix terminant dans le haut du classement sur 16 candidats. Idem pour Perceval Gaillard (LFI) lors des législatives partielles de 2018 dans la 7ème circonscription (1 137 voix sur 13 candidats) ou encore Virginie Grondin (2 935 voix sur 11 candidats) dans la 3ème circonscription. Cette fois, depuis que Jean-Luc Mélenchon a donné les pleins pouvoirs à Mme Bello lors de sa venue dans l’île pour la « gestion » des candidatures aux législatives, tous les candidats de La France Insoumise, canal historique, se sentent abandonnés sur le bord de la route. Du côté de PLR (Pour La Réunion) qui a repris la main, on ne parle plus de Pascal Hoareau, ni de Perceval Gaillard (élu de la majorité municipale saint-pauloise) et encore moins de Virginie Grondin. Vu du côté de PLR d’Huguette Bello, ce sera soutien de la majorité régionale aux sortants (Philippe Naillet dans la 1ère, Karine Lebon dans la 2ème et Jean-Hugues Ratenon dans la 5ème) et à Alexis Chaussalet dans la 3ème, à Emeline K’Bidy (candidate choisie par Patrick Lebreton, 1er vice-président de Région) dans la 4ème, Frédéric Maillot dans la 6ème et Philippe Rangama (le PEUP) dans la 7ème. D’où le bèsement dans la case entre La France Insoumise historique et PLR. D’après nos informations, Huguette Bello se montre intransigeante et ne veut rien céder à ce niveau. Pour les législatives, c’est elle qui commande… avec la bénédiction de Jean-Luc Mélenchon. Il risque d’y avoir des candidatures dissidentes à gauche et/ou à l’extrême gauche. A suivre !

Election du nouveau bureau de la CGTR Educ’Action : plainte au TA pour vice de procédure

Je vous en parlais dans le « Ti Kozman » de la semaine dernière. J’ai pu mettre la main sur le courrier qui a été adressé au président du tribunal administratif de Saint-Denis par une candidate. Voici ce qu’elle écrit : « Monsieur Le Président,

Le 3ème congrès de la CGTR EDUC’ACTION s’est déroulé le mardi 12 avril 2022 au CREPS de Saint-Denis de la REUNION. L’un des points de l’ordre du jour, était de procéder à l’élection du nouveau bureau académique et du Secrétaire Général de la CGTR EDUC’ACTION suite au départ à la retraite de monsieur Patrick CORRE.

Nous constatons et dénonçons des vices de procédures lors du déroulement de cette étape. En effet, les documents nécessaires à la proposition de candidature pour l’élection des nouveaux membres du bureau et du nouveau Secrétaire Général n’ont pas été envoyés aux membres du bureau sortant. De même, nous déplorons que des modifications majeures des statuts de notre institution aient été faites la veille du congrès, sans même que le bureau sortant ait été informé, convoqué, et réuni pour discuter de ces changements. Ces agissements « en catimini » sont illégaux et contraires aux principes fondamentaux d’une organisation syndicale.

Nous avons interpelé le Secrétaire Général par intérim, monsieur Joël DE PALMAS, à ce sujet lors de l’assemblée, mais celui-ci a rejeté en bloc nos réclamations et malgré notre insistance et nos nombreuses relances, il a fait passer en force l’adoption des nouveaux statuts en comptabilisant des votes de personnes n’appartenant pas au bureau académique prétextant que certains membres du bureau n’étaient plus adhérents car non à jour de leur cotisation alors même que les chèques d’adhésion avaient été remis à la trésorière, et pour certains déjà débités. De plus, les fiches de candidature des membres sortants pour la nouvelle élection du bureau ont été déposées dans les délais impartis.

L’adhésion syndicale court sur l’année civile et aucune date de paiement n’est donc imposée. Par ailleurs, les statuts de 2015 ne prévoient aucune obligation d’ancienneté d’adhésion pour faire partie du bureau. Changer les règles, juste avant les élections, dénote une volonté certaine de monsieur DE PALMAS d’influencer les résultats du scrutin à son avantage.

A noter que depuis le début de l’année scolaire, alors que trois réunions du bureau se sont tenues, à aucun moment il n’a été question, dans les ordres du jour, de la modification des statuts ou du remplacement des membres du bureau académique. Surprise pour certains membres sortant de se voir exclus sans préavis et remplacé par des personnes sans aucune légitimité.

Par ailleurs, candidate à la succession de monsieur Patrick CORRÉ, Secrétaire Générale de la CGTR EDUC’ACTION en place, je déplore qu’aucune information n’ait été relayée en ce sens aux collègues présents alors que j’ai respecté les dispositions des statuts en vigueur : je dénonce la dissimulation volontaire et organisée de ma candidature au profit de celle de monsieur DE PALMAS.

Il s’est auto-proclamé Secrétaire Général avec ses « nouveaux membres » de bureau en procédant à un vote à main levée, au comptage plus que douteux, qui n’a pas respecté les modalités élémentaires régissant des élections. Monsieur DE PALMAS s’est entêté dans cette démarche irrégulière ignorant nos protestations malgré la présence du Secrétaire Général de la CGTR, monsieur Jacques BUGHON, qui lui-même ne savait plus quelle position adopter. Pour toutes ces irrégularités, nous vous sollicitons afin d’étudier notre demande de recours pour l’annulation de ces élections afin d’organiser un nouveau scrutin dans le respect le plus strict des règles en vigueur pour des élections ».

Gérard Cottelon, nouveau directeur de l’ARS (Crédit photo : YM)

Pour finir, un petit mot sur le Covid-19 dont les cas « explosent » dans notre île. Le taux d’incidence est de plus de 1500. « Omicron continue à tuer notamment les personnes porteuses de comorbidités », a déclaré, mercredi le nouveau directeur de l’ARS, Gérard Colleton qui préconise une vaccination plus intense encore et qui souhaite « travailler en toute transparence ». Il ne pourra pas être plus transparent que l’Etat, qui reste le « kommander » en la matière et qui, juste avant les élections (présidentielle et législatives), a décidé d’ouvrir grandes, très grandes toutes les vannes. Profitons bien et, en passant, chopons le Covid car, après les élections, ce sera sans nul doute retour aux consignes strictes, au pass vaccinal et au port du masque obligatoires pour vivre sa vie « normalement ».

Y.M.

([email protected])

 

 

 

 

 

 

 

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