Bras-Panon : « bèsement l’a pété » en pleine assemblée évangélique (VIDÉOS et PHOTOS)

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Cela s’est passé à l’Assemblée De la Nouvelle  Alliance (ADNA) dont la salle de rassemblement est située au lieu-dit Rivière-des-Roches à Bras-Panon. Un groupe de fidèles parmi lesquels des membres du bureau de cette association sont intervenus au tout début de l’assemblée, aux environs de 9 heures, afin d’interpeller en direct le pasteur Lucet Técher. Ces membres de bureau le soupçonnent de « malversations financières » (entre autres, l’utilisation de la carte bleue d’ADNA à des fins personnelles, notamment pour réparer une de ses maisons à Saint-Benoit…). L’ADNA existe à Bras-Panon depuis environ 2 ans. Cette association cultuelle est présidée par l’épouse du pasteur. Lequel pasteur, originaire et résidant au Tampon, a longtemps officié dans cette commune au sein de la Bonne Nouvelle de l’Evangile, avant d’aller créer sa propre assemblée. Ainsi, depuis 2 ans, il exerce le mercredi et le dimanche à Bras-Panon.

L’ADNA loue une salle pour 2500$/mois dans un bâtiment situé à l’entrée du quartier de la Rivière-des-Roches

Tout allait bien au début, jusqu’au jour où des membres du bureau parmi lesquels Ingrid Manoury (secrétaire) et Pascal Albaret (vice-président) sont approchés par d’autres fidèles, témoins, semble-t-il, « des trafics financiers » qui seraient mis en place par le pasteur depuis environ un an. « Certains fidèles sont allés faire des travaux dans la maison secondaire du pasteur dans le quartier de La Confiance à Saint-Benoit. Nous avons en notre possession des factures d’un montant de 2400 € pour des matériaux, de plomberie notamment, achetés dans une grande quincaillerie de Saint-André ». A vue de nez, certains fidèles estiment que le préjudice financier pour l’association serait évalué à plusieurs milliers d’euros. Ils ne comprennent pas ces « détournements » d’autant que le pasteur est rémunéré pour ses prédications.

Lucet Técher (chemise bleue foncée), le pasteur.

Dans un premier temps, Ingrid Manoury et Pascal Albaret, qui connaissent bien le pasteur, lui demandent des comptes, en toute discrétion. « Il nous a tournés cari sous d’riz et nous a envoyés balader. Cela dure depuis un an », expliquent-ils. Ils précisent avoir ensuite adressé un courrier au bureau de l’association pour demander la tenue d’une réunion. Dans le même temps, en août dernier, une lettre a été adressée au Procureur de la République. « Depuis cette date, on n’a pas cessé de recevoir des appels téléphoniques, des menaces. Pascal Albaret, qui était leader au sein de l’équipe de louanges a été destitué publiquement par le pasteur, un dimanche, lors d’une assemblée. Il a été humilié par le pasteur alors qu’il n’avait fait, suite aux plaintes de plusieurs fidèles, que demander la transparence dans les comptes de l’association. Il a été humilié sous prétexte qu’il voulait détruire le pasteur », précise Ingrid Manoury.

Ingrid Manoury et Pascal Albaret soulignent que depuis qu’ils ont demandé des comptes et des explications au pasteur et à l’épouse de ce dernier, ils ont été jetés à la vindicte des autres fidèles proches du pasteur, chaque dimanche. « Mais malgré tout, nous allions aux assemblées, surtout le dimanche », disent-ils.

Ingrid Manoury (en jean, au centre) avec Pascal Albaret assis à sa gauche.

Ce dimanche matin, profitant du début de l’assemblée, Ingrid Manoury et Pascal Albaret ont pris le micro pour s’expliquer publiquement devant les fidèles présents et pour « dénoncer surtout » le comportement du pasteur « qui, non seulement n’a jamais justifié un certain nombre de factures utilisées pour sa résidence secondaire mais qui, en plus, voulait s’octroyer une augmentation de 800 €, ce qui lui aurait fait un salaire mensuel de 2300 € ».

Autrement dit, ce dimanche matin, « bèsement l’a pété » en pleine assemblée évangélique qui n’a donc pu se dérouler comme d’habitude. Nombre de fidèles, jeunes et moins jeunes, sont restés devant la salle du rassemblement en attendant que la sérénité revienne en ce lieu de prières.

Mais la situation s’est quelque peu corsée lorsque des fidèles en sont brièvement (fort heureusement) venus aux mains. Les gendarmes ont été appelés. Ils sont intervenus rapidement pour mettre fin à cette altercation.

Durant les discussions entre le pasteur, les gendarmes et le groupe de fidèles qui a dénoncé « les malversations » dont serait l’auteur Lucet Técher, l’autre groupe de fidèles s’est retiré, dans l’arrière cour, pour chanter des louanges.

Le pasteur donne sa version aux gendarmes de Bras-Panon et de Saint-Benoit, venus sur place.

Etant donné que la justice a été avertie et qu’une enquête pourrait démarrer incessamment sous peu, les gendarmes ont demandé aux fidèles des deux camps de laisser la justice faire son travail et de ne pas essayer de régler cette affaire par eux mêmes. Ce qui fait qu’un peu après 10 heures, l’assemblée a pu reprendre son cours. Voir vidéo ci-dessous, les fidèles réintègrent la salle.

Le pasteur Lucet Técher : « je ne suis pas un gourou et l’ADNA n’est pas une secte ! »

Notons qu’outre la lettre au procureur de la République de Saint-Denis, certains fidèles ont également expédié un courrier à la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires » à Paris.

Le pasteur Lucet Técher et son épouse, qui est la présidente de l’Association.

Entretemps, ce matin, durant le « ralé-poussé », le pasteur Técher est venu échanger avec les deux journalistes présents (une du JIR et votre serviteur) pour nous dire : « je vous raconterai tout dans les détails dans les prochains jours. Aujourd’hui, c’est le jour du seigneur; Dieu est amour, il ne veut pas de la violence. Mais j’ai tous tous les justificatifs concernant les reproches qu’ils me font. Je ne vais pas répondre. Je fais confiance en la justice et il faut laisser la justice faire son travail… ». Puis, il a insisté en précisant : « je ne suis pas un gourou et ADNA n’est pas une secte. Ces gens là (ndlr : Manoury, Albaret et les autres) me harcèlent depuis un an; Ils veulent me virer de cette assemblée pour prendre ma place ».

Une huitaine de gendarmes est intervenue ce dimanche matin (crédit photos : Yves Mont-Rouge)

Qui dit vrai ? De leur côté, Ingrid Manoury et Pascal Albaret signalent qu’ils ont gardé « toutes les factures, tous les enregistrements audios, tous les SMS… La trésorière et les autres membres du bureau vont également devoir rendre des comptes à la justice puisque nous les avons avertis depuis longtemps ». Une affaire à suivre !

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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