CAPES Physiques-Chimie, SVT, Maths à Créteil en plein Covid : « le ministre abandonne les étudiants ultramarins ! »

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C’est une déclaration de la députée Nadia Ramassamy qui était déjà intervenue auprès du ministre de l’éducation nationale en faveur de ces étudiants domiens dont de nombreux Réunionnais qui doivent aller passer l’oral du CAPES en métropole.

2 août 2017 : Séance de questions au Gouvernement, question de Mme Nadia Ramassamy

Nadia Ramassamy fait part de sa colère au gouvernement dans un deuxième communiqué : « Depuis plus d’un mois, je me bats pour que les candidats ultramarins au CAPES interne puissent passer leurs épreuves orales à distance en visioconférence. La situation sanitaire, qui s’aggrave chaque semaine, rend impensable leur passage en présentiel.

Malgré mes multiples courriers et contacts avec le ministre de l’Éducation nationale et le Premier ministre, rien n’a changé pour les candidats ultramarins dans les matières scientifiques (physique-chimie, sciences de la vie et de la terre, mathématiques, etc.).

Pour une minute de manipulations pendant leur oral de trois heures, pourtant réalisable en visioconférence, ces derniers vont devoir se déplacer dans l’Hexagone où le virus circule beaucoup plus, effectuer une septaine et apporter un test négatif le jour de l’épreuve, autant d’obligations créant des inégalités avec leurs camarades hexagonaux.

Plus que cela, dans le cas où ces candidats ultramarins seraient testés positifs, ils auront obligation de rembourser les billets et impossibilité de passer le CAPES, leur faisant perdre perdant un an ainsi qu’une somme importante. La décision de maintenir cette épreuve en présentiel crée un risque inconsidéré et inutile pour la santé des candidats ultramarins et montre le désintérêt du ministre de l’Éducation nationale vis-à-vis de cette rupture d’égalité manifeste entre candidats ultramarins et hexagonaux ».

Freedom.fr consacrait tout un article il y a deux semaines sur ce sujet. Nous avions rencontré deux étudiants qui nous avaient fait part de leur inquiétude et leur colère. Ils demandent aux autorités de pouvoir passer les oraux à la Réunion d’autant que Créteil en Ile-de-France est une région très contaminée par le coronavirus et les variants et confinée depuis le 18 mars dernier.

Faute de solution pour pouvoir passer cette épreuve par visioconférence, nombreux candidat réunionnais, complètement dépités, vont devoir jeter l’éponge alors qu’ils avaient réussi l’écrit à ce concours national réputé difficile.

Entre les beaux discours et la réalité, il y a finalement un monde. Les autorités politiques et sanitaires ne cessent de monter au créneau chaque jour pour appeler les citoyens à la vigilance et à la responsabilité. Le Président de la République, le Premier ministre, le ministre de la santé et, localement, le préfet et la directrice de l’ARS insistent sur le fait qu’il faille à tout prix se protéger afin de protéger les autres.

Une posture qui va aujourd’hui totalement à l’encontre de ce qui est demandé aux candidats réunionnais qui ont réussi l’écrit du CAPES de Sciences Physiques-Chimie, de Maths et de SVT (Sciences et vie de la terre).

Le rectorat et le ministère de tutelle leur imposent les épreuves orales à Créteil (Ile-de-France) durant la période allant du 18 avril à la fin du même mois. «En dépit des grands discours sécuritaires, on nous envoie dans la gueule du loup qui plus est dans une région hyper contaminée par le virus et confinée depuis le 18 mars dernier », explique en colère mais surtout inquiet un des candidats.

« Le billet d’avion est certes pris en charge par le rectorat, mais on nous demande un test PCR à l’aller, on nous impose une septaine à l’arrivée à Créteil, puis un test PCR avant le retour. Une septaine à l’arrivée en Ile-de-France, cela a un impact considérable sur notre budget. Il nous faudra compter au moins 800 euros pour l’hôtel alors qu’en temps normal, on y va deux jours avant l’examen et on en a pour 250-300 euros. Imaginez qu’on chope le virus sur place, à Créteil, il nous faudra rester en Ile-de-France pendant au moins 7 jours, soit encore près de 800 euros d’hôtel. Sans compter les repas… Cela veut dire que pour aller passer notre oral de même pas une heure dans ce contexte très particulier, il nous faut prévoir un budget d’au moins 2000 euros et un séjour d’au moins deux semaines. Or, la plupart d’entre nous, sommes déjà pères de famille, nous avons des enfants, un ménage. Nous percevons à peine 2000 euros de salaire par mois étant donné que nous ne sommes pas encore titulaires de notre poste à la Réunion. Raison pour laquelle nous passons ce concours », expliquent les candidats.

Lesquels ont du mal à encaisser les « contradictions » des autorités. « Nous, les candidats ultramarins, on va arriver à Créteil, région contaminée et confinée où les cas explosent chaque jour avec notre test PCR négatif. Alors que tous les autres candidats à l’oral qui arrivent des autres départements de métropole eux, ne sont pas obligés de passer le test PCR pour se rendre à Créteil. Idem pour les membres du jury. A l’issue des épreuves, nos homologues lyonnais, marseillais, franciliens ou autres reprendront le métro ou leur train pour regagner leur domicile et nous, les domiens, nous serons contraints de re-subir un test PCR avant de rentrer chez nous. Il y a une discrimination manifeste entre les candidats à un même concours. Il y a une rupture flagrante d’égalité entre des citoyens d’un même pays. Les candidats de l’hexagone sont favorisés. C’est pas normal !».

Les candidats de la Réunion ne comprennent d’autant pas qu’ils précisent que « pour l’agrégation dans les mêmes matières, les épreuves orales se sont déroulées par visio l’année dernière».Un autre lauréat précise que « pour un oral de CAPES, il y a 2 minutes de manipulation, 30 minutes de questions. Cela aurait pu se faire par visio ».

Les candidats ont eu un espoir après le discours du Premier ministre jeudi dernier. En effet, Jean Castex avait annoncé que « les concours sont maintenus dans les semaines à venir et leurs conditions d’organisation adaptées ». 
Et les lauréats de s’interroger : « quelles conditions adaptées ? Que des belles paroles ! Le problème est que ni le gouvernement, ni le rectorat ne s’en rend compte qu’il s’agit de notre avenir professionnel car tant que nous n’aurons pas notre concours nous ne serons pas titulaires de notre poste. Nous resterons en CDI et le jour où des enseignants venus de l’hexagone postuleront à la Réunion, ils seront prioritaires. Et pendant ce temps cabri va mange salade même». Les candidats de la Réunion demandent aux parlementaires de réagir afin qu’ils puissent passer leurs oraux à la Réunion. Il ne s’agit pas d’un caprice d’étudiant mais d’un comportement d’adulte responsable face à l’épidémie conformément aux recommandations des autorités politiques et sanitaires.

La seule a avoir réagi jusqu’à présent est la députée Nadia Ramassamy qui a écrit au chef du gouvernement : « Pour quelles raisons obscures imposerait-on de telles conditions d’examens aux étudiants ultramarins, les plaçant dans une situation manifeste de rupture d’égalité par rapport à leurs homologues hexagonaux ? D’après le ministère, les matières scientifiques, contrairement aux matières littéraires, devront effectuer des «manipulations» lors de l’oral. En pratique, ces manipulations représentent 1 minute sur les 3 heures que dure l’épreuve – manipulations presque inexistantes pour les candidats en mathématiques, qui sont pourtant obligés eux aussi de se déplacer.

Des manipulations qui pourraient être faites en visioconférence, puisque le matériel utilisé est celui dont on use au collège et au lycée. Celles-ci pourraient même supprimées, comme cela a été le cas l’an dernier pour l’agrégation de physique-chimie, qui s’est déroulée en visioconférence au vu de la situation sanitaire.

Monsieur le ministre, la situation sanitaire dans l’Hexagone, et notamment en Île-de-France, se dégrade de jour en jour. Les départements dans lesquels les candidats vont se déplacer sont en confinement. Les obligations imposées sont manifestement disproportionnées, injustifiées, et placent les candidats ultramarins dans des conditions bien différentes de leurs homologues hexagonaux. Tout cela pour une minute de manipulation qui pourrait être effectuée en visioconférence.

Je vous demande donc, Monsieur le ministre, d’agir en urgence et de permettre aux candidats ultramarins du CAPES de passer l’épreuve orale en visioconférence, afin de leur accorder des conditions décentes d’examen et de ne pas mettre leur santé en danger ». Mais la députée de la 6ème circonscription de la Réunion n’a toujours pas eu de réponse de Matignon.

Enfin, dernière précision de ces candidats : « nous préférons rester anonymes car même si nous sommes en CDI, c’est-à-dire pas encore titulaires, nous travaillons. Or, nous réagissons à visage découvert, nous risquons d’être saqués par l’administration lors des prochaines inspections ».

Y.M.

([email protected])

 

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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