Rencontre entre le maire de Saint-Paul et le collectif « Protège Nout Savane » : un dialogue sans issue ?

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Le 6 novembre 2024, le maire de Saint-Paul, Emmanuel Séraphin et les élu·es ont rencontré des associations pour discuter de la crise du logement. Les participants, parmi lesquels plusieurs associations de quartier, ont exprimé l’urgence de créer des logements accessibles pour permettre aux familles de rester dans leurs quartiers. Le projet de la ZAC Renaissance III, soutenu par plusieurs organisations, a été abordé pour répondre aux besoins en logement tout en préservant les espaces naturels.
 
Communiqué de la mairie de Saint-Paul : Le maire de Saint-Paul, Emmanuel SERAPHIN, accompagné des élu·es du Conseil Municipal, a rencontré mercredi 6 novembre 2024, à la mairie annexe de Plateau Caillou, des associations de quartier et des organisations engagées pour le droit au logement, dont Les Amis de l’Océan Indien, Tamarins de l’Ouest, Sakalav, L’ADIL, DAL 974, la Fondation Abbé Pierre, et le collectif Un toit pou nou.

Durant cette rencontre, les associations ont pu exprimer la profonde détresse et les défis auxquels font face les demandeurs de logement à Saint-Paul et sur toute l’île, en réaffirmant l’urgence de renforcer la création de logements accessibles.

 « Nous entendons l’inquiétude de nos concitoyens qui se voient parfois obligés de quitter leur quartier pour trouver un toit. Nous partageons cette préoccupation pour préserver l’ancrage des familles au cœur de Saint-Paul », a déclaré le Maire.

Les associations ont également insisté sur l’importance de proposer des logements adaptés qui maintiennent les liens familiaux et l’appartenance des résidents à leur territoire. Elles ont exprimé leur soutien à des projets comme la ZAC Renaissance III, qu’elles considèrent nécessaires pour répondre aux besoins en logements et aux attentes en termes d’équipements publics dans les quartiers.

Dans ce même cadre, Emmanuel SERAPHIN a aussi rencontré le collectif Protège nout savane, afin de dialoguer sur le projet de la ZAC Renaissance III et ses implications. 

Ce rendez-vous fait suite à une première réunion en août 2024 avec la SEDRE, qui avait permis de partager des informations précises sur ce projet de développement. Pendant plus d’une heure, les membres du collectif ont posé leurs questions, et les élu·es y ont répondu avec transparence, rappelant que ce projet vise à répondre à l’intérêt général dans un contexte où près de 50 000 personnes attendent un logement à La Réunion, dont 5 000 à Saint-Paul.

« Nous comprenons que chaque projet de ce type suscite des interrogations légitimes, et nous voulons y répondre de manière transparente et bienveillante, » a ajouté Emmanuel SERAPHIN, tout en soulignant que le projet est conçu pour répondre aux besoins locaux tout en préservant les atouts naturels et culturels de Saint-Paul.

Le Maire a aussi rappelé les contraintes géographiques et environnementales pesant sur le territoire : seuls 18 % des 24 000 hectares de Saint-Paul restent urbanisables en raison de la protection des terres agricoles, des espaces naturels, et des zones à risque. Face à cette réalité, le collectif n’a proposé aucune alternative viable pour satisfaire les besoins en logement sur le territoire.

La Ville souligne que cette rencontre a été médiatisée par le collectif et que certaines personnes favorables à la création de logements sont venues naturellement exprimer leur soutien lors de cet échange. La municipalité regrette également les accusations d’irrespect émises par le porte-parole du collectif, Elie PAYET, rappelant que la réunion s’est déroulée dans un climat de respect mutuel, avec une représentation équilibrée de 10 élu·es et de 10 membres du collectif.

Pour le collectif Nout Savane, la rencontre a été perçue comme infructueuse, marquée par un manque d’écoute de la part de la mairie, qui est restée inflexible face aux avis des spécialistes et aux demandes des 20 000 citoyens souhaitant préserver la savane.

Courrier remis au maire de Saint-Paul le 06 novembre 2024 :

Monsieur Le Maire de Saint-Paul,

Nous sommes un collectif de citoyens de toute l’ile ayant à cœur de préserver la richesse patrimoniale de la Réunion sous toutes ses formes. La savane de Plateau Caillou représente un site emblématique de ce patrimoine, et il est, selon nous, de notre devoir de la protéger des pressions croissantes de l’urbanisation, notamment lorsque celle-ci pourrait porter atteinte à un espace aussi précieux.

Depuis le lancement des travaux de la ZAC Renaissance 3 à Plateau Caillou, dans des conditions que nous jugeons opaques, notre collectif s’est mobilisé pour contester la légitimité de ce projet immobilier. Nous agissons aux côtés de spécialistes, dont les
expertises et analyses éclairent notre démarche et confirment les risques que ce projet fait peser sur l’écosystème local.

Aujourd’hui, le 6 novembre 2024, nous acceptons les conditions rigides et non négociables que vous nous imposez pour se rencontrer après 5 mois de sollicitations et plusieurs manifestations. À cette rencontre, 10 membres du collectif vous ont exposé plusieurs éléments importants que vous ne pourrez plus ignorer. Nous vous en faisons un récapitulatif à travers 6 axes principaux :
MENACE AU PATRIMOINE

Les savanes de la Réunion sont un lieu historique de marronnage où les esclaves se cachaient pour fuir leurs conditions et ils y trouvaient nombres de ressources d’ailleurs longtemps exploitées dans la culture locale : bois, nourriture, animaux, paille à tresser… À ce jour, le tressage est une tradition qui est perpétuée par l’association « Les Tamarins de l’ouest » située à Plateau Caillou dont la ressource principale se situe dans cette savane. Aujourd’hui la savane de l’Ouest est devenue le dernier espace naturel des bas de l’ouest assez grand pour s’éloigner de l’activité humaine. C’est un exutoire, un lieu de promenade, d’entrainement sportif, de contemplation et simplement de ressourcement quotidien pour de nombreux Réunionnais. C’est également un joyau des paysages de l’ouest de l’île devenu la vitrine tant reprise dans les cartes postales et les publications médiatiques.

L’activité pastorale s’y pratique depuis plus de cent ans, le dernier éleveur de bœuf Moka (espèce protégée) qui occupe la savane de Plateau Caillou depuis environ 60 ans vient de déclarer la fin de son activité, en cause : le projet Zac Renaissance 3. Les scientifiques ont pourtant établis devant le TCO, la Région et la mairie en 2022 (colloque du mercredi 26 octobre 2022 à Cambaie) que l’activité pastorale combinée à la bonne pratique du feu étaient les conditions indispensables à la préservation des savanes de l’Ouest. La disparition de ce troupeau de plusieurs dizaines de têtes va donc bel et bien impacter aussi la savane du Cap la Houssaye, contrairement à ce que déclarait le directeur de la SEDRE en charge de l’aménagement, car les bêtes se promenaient dans toute la savane.

Une partie du patrimoine culturel de la Réunion disparait avec ce troupeau. En effet, à ce jour, il ne reste que 350 têtes de cette espèce bovine endémique de La Réunion déclarée en voie de disparition. L’association APPER (Association pour la Promotion du Patrimoine et de l’Ecologie à La Réunion) se bat justement pour la préservation des Bœufs Moka.

OUTRAGE À L’ ENVIRONNEMENT

À ce jour, il ne reste environs que 10% des espaces savanaires sur notre île, le reste ayant été détruit soit par l’urbanisation (effets directs ou indirects) soit par la nature (espèces invasives). La Réunion est le seul endroit au monde sur lequel on peut côtoyer 10 systèmes savanaires différents sur une si petite superficie ; celle de Plateau Caillou est l’un de ces 10 systèmes et il disparaitra avec la création de la ZAC. Cette savane tient sa valeur de sa taille, non seulement pour s’y sentir isolé lorsqu’on la traverse mais aussi car les écosystèmes ont une taille critique et celle-ci est déjà dans sa limite basse comme l’établissent les spécialistes. Le résultat des études menées par le Conservatoire du Littoral entre 2015 et 2021 ont d’ailleurs été présentés aux élus du TCO, de La Région et de la mairie de Saint-Paul lors du colloque du mercredi 26 octobre 2022 à Cambaie.

Nous pouvons donc affirmer que la savane de Plateau Caillou, menacée par les travaux, est bel et bien une savane et non un territoire en friche en attente d’être aménagée, bétonnée. Contrairement à ce que la SEDRE déclare, celle-ci est d’ailleurs plus riche dans sa biodiversité que la savane du Cap la Houssaye, celle que les autorités ont décidé de défendre en échange du sacrifice de celle de Plateau Caillou. Ces éléments auraient été négociés par le Conservatoire du Littoral avec la Mairie dans les années 2000, de manière à pouvoir conserver ces 90 hectares en réserve foncière alors que sa valeur patrimoniale méritait déjà de la sauvegarder. Cet arrangement ancien constitue une anomalie dans la considération des espaces remarquables de l’ouest.

Parmi les espèces présentes sur la zone des travaux, 4 espèces végétales ont été remarquées par les scientifiques qui ont mené l’étude d’impact environnementale mais n’ont pas fait l’objet de mesures compensatoires car elles ne sont pas inscrites à la liste des espèces protégées. Deux d’entre elles étaient considérées comme ayant disparues à la Réunion, les deux autres n’étaient pas connues à la Réunion, c’est la raison pour laquelle elles n’étaient pas sur ces listes. Leur présence est donc exceptionnelle et leur préservation présente un enjeu majeur pour la biodiversité de notre île. Le CSRPN (Conseil Scientifique Régional du
Patrimoine Naturel) a d’ailleurs donné un avis défavorable à la création de la ZAC.

Par ailleurs, le contexte d’urgence climatique dans lequel notre planète se trouve et le lien direct qui ne cesse d’être rappelé entre les comportements humains et la dégradation des systèmes écologiques dont l’humain dépend, devraient constituer en 2024 les éléments principaux pris en compte dans l’élaboration des projets d’aménagement de notre territoire. Il est de notre devoir à tous de préserver la biodiversité, à commencer par les pouvoirs publics. Nous sommes choqués par l’attitude de la mairie de Saint-Paul qui semble se dérober à l’obligation morale d’intégrer ces enjeux climatiques dans sa politique d’urbanisation et notamment la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette), contrairement à ce qu’elle communique aux administrés de manière générale à propos de son engagement dans la transition écologique.

L’artificialisation des sols sur notre île présente d’énormes risques. Celle-ci produit les effets que nous connaissons tous et qui s’aggravent chaque année : les pluies dévalent les pentes, les routes, les quartiers, s’accumulent et deviennent torrentielles en atteignant les bas de l’île. Les dégâts sont considérables et les Réunionnais sont de plus en plus vulnérables devant ce
risque. Bétonner plusieurs dizaines d’hectares sur les pentes de l’ouest déjà fortement urbanisées est simplement une amplification de ce phénomène. La situation des nappes phréatiques à la Réunion est tout aussi préoccupante, l’adduction
d’eau dans la partie Ouest de l’île est le fruit d’un aménagement conséquent et couteux qui connait des limites et qui n’était d’ailleurs pas prévu pour alimenter les foyers en eau mais plutôt pour irriguer les terres agricoles.

Vous avez fait le choix de valider un projet qui prévoit 7000 habitants de plus sur le territoire le plus aride de l’île. Il s’agit en effet, précisément de l’endroit où il pleut le moins et où il est le plus compliqué et le plus coûteux d’apporter de l’eau. Il s’agit encore une fois d’une aggravation de la situation pour l’ensemble des habitants de l’ouest qui vont connaitre de plus en plus de restrictions quant à leur accès à l’eau.

Monsieur Le Maire, un projet initié dans les conditions des années 70 ne peut raisonnablement pas prendre vie cinq décennies plus tard sans en remettre en question son emplacement et son envergure ; à fortiori lorsqu’on a conscience de la quantité innombrable d’informations et de connaissances que la société a accumulée dans les domaines de l’aménagement, des constructions, de l’habitat et de leurs conséquences sur l’humain et son environnement.

ENTORSE AU PRINCIPE DE DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE

Un projet de 114 000 000 € d’argent publique ne peut pas se contenter d’une concertation réduite à son strict minimum légal. Considérant que la commune de Saint-Paul compte 105 000 habitants, les neuf contributions collectées durant l’enquête publique de 2021, semblent être bien dérisoires. La plupart étaient d’ailleurs contre le projet. La communication autour de cette ZAC a été insuffisante, dérisoire et selon nous malhonnête ; les riverains pensaient que le projet avait été abandonné au profit de l’«Écocité » et personne n’a été informé préalablement du démarrage des travaux.

Le collectif a permis de lever le voile sur cette affaire, les panneaux d’affichage indiquant le plan du projet ont alors été mis en place 2 mois après le début des travaux à la suite de la communication médiatique que nous avons initiée. Aujourd’hui, le souhait de beaucoup de Réunionnais est de préserver la Savane. En effet, plus de 20 000 personnes ont déjà signé la pétition initiée par le collectif Protège Nout Savane. Le 27 août dernier, nous avons été reçus par Monsieur Payet-Fontaine au sein des locaux de
La SEDRE. Nous lui avons demandé entre autre, d’organiser un débat public devant les habitants de Plateau Caillou, il s’était engagé à l’organiser avant la fin du mois de septembre.

À ce jour, aucune suite ne nous a été donnée. Depuis le début des travaux le 22 mai 2024, la SEDRE ainsi que la mairie maintiennent la population dans une forme de désinformation. En effet, plusieurs éléments portent à croire que ce projet se voulait plus ou moins caché de la population. Mardi 20 août, le Conseil Des Habitants du bassin de Plateau Caillou a été réuni bien longtemps après le début des travaux.

Le flyer de la SEDRE les annonçant est arrivé dans les boîtes aux lettres de certains riverains quelques jours après le début des travaux. Aussi, les engins ont débutés leur travail sans que le voisinage ait été alerté, les panneaux précisant le type d’aménagement ayant été installés deux mois plus tard. Enfin, il aura fallu deux mois et demi de tapage médiatique pour que notre collectif soit reçu par la SEDRE, et 5 mois en tout, et 4 manifestations, pour être reçu par vous Monsieur le Maire.

LA CRISE DU LOGEMENT

La réalisation de cette ZAC repose sur un seul document : la Déclaration d’Utilité Publique (DUP), obtenue grâce aux arguments de la crise du logement sur notre territoire, et qui permet de contourner les normes environnementales.

Vous placez la crise du logement au centre de vos arguments. Pourtant, les véritables responsables de cette crise ne sont pas les défenseurs de l’environnement et du patrimoine réunionnais, mais bien les élus et leurs décisions, ou leur inaction, depuis plusieurs décennies. Cette crise ne doit pas justifier la réalisation de projets d’urbanisation de grande envergure, qui négligent les considérations environnementales et patrimoniales que nous venons d’aborder. Des alternatives pour résoudre cette crise existent, mais leur mise en œuvre dépend du choix des collectivités et de leur volonté de respecter à la fois l’humain et son environnement.

En 2020, La Réunion comptait 35 000 logements vacants, dont plus de 4 000 dans l’Ouest. Le projet d’Écocité, censé débuter en 2021, visait déjà à offrir 35 000 logements sur cinq communes à l’horizon 2035 : autant d’alternatives à la ZAC Renaissance 3. Le parc touristique et le parc privé offrent également des solutions rapides pour les cas les plus urgents.

Nous demandons à nos responsables d’orienter leur réflexion vers la rénovation et la répartition des logements existants, ainsi que vers des projets respectueux du patrimoine local. L’EPFR (Établissement Public Foncier de La Réunion) détient actuellement plus de 3 000 hectares de réserve foncière exploitables par nos communes pour créer des logements et des équipements. Détruire la savane de Plateau Caillou était-il réellement indispensable ?

Le Schéma d’Aménagement Régional étant en révision, c’est l’occasion de redéfinir les zones d’intérêt à préserver sur notre île, en tenant davantage compte des données issues de la participation citoyenne.

À QUI PROFITE LA ZAC ?

La ZAC Renaissance 3 représente un potentiel de 500 millions d’euros de retombées économiques. Avec la pression foncière actuelle, chaque mètre carré d’espaces naturels devient un bien potentiellement urbanisable et commercialisable. Si les 500 hectares de la savane de l’Ouest étaient transformés en ZAC, cela pourrait générer des milliards d’euros de bénéfices. Mais ensuite ? Nous ne pouvons plus, en 2024, continuer à opposer la nature et le profit. L’économie doit s’adapter aux enjeux écologiques à tous les niveaux de pouvoir. Les collectivités locales doivent amorcer une transition vers des modèles durables, moins gourmands en espaces vierges, surtout sur notre territoire insulaire.

Le secteur du BTP ne doit-il pas se réinventer pour répondre aux enjeux environnementaux actuels ? Réhabiliter ou restructurer des logements obsolètes, transformer les bureaux et les logements vacants : voilà des réponses envisageables. Les avantages de ces approches sont nombreux et clairs : décarbonisation, recyclage des matériaux, mise à niveau des patrimoines immobiliers anciens, limitation de l’impact environnemental, et optimisation du parc immobilier existant. Pour cela, les acteurs de la construction neuve, et surtout les promoteurs, doivent se réinventer, mais avant tout, cette volonté de changement doit venir de nos élus locaux.

Cette mutation des métiers de l’habitat pourrait devenir une nouvelle source d’emplois : formation, artisanat du bâtiment, fabrication de matériaux et d’équipements (aluminium, bois, ferronnerie…), distribution, opérations et maîtrise d’œuvre. Voilà une réponse possible à la crise du BTP ! Mais pour instaurer un modèle économique vertueux, des choix courageux sont nécessaires.

Ce que nous dénonçons aujourd’hui, Monsieur le Maire, c’est que vous continuez à vous abriter derrière l’argument du logement pour justifier la construction dans la savane. Ce projet n’est pas seulement une réponse à la crise du logement avec ses 600 logements sociaux et très sociaux : il consacre de nombreux hectares à une véritable opération financière. À qui profitera-t-elle ? Quels grands groupes, entreprises, et investisseurs tireront bénéfice des autres logements, installations commerciales et aménagements prévus ?

DÉGRADATION DE LA QUALITÉ DE VIE

L’aménagement de la ZAC Renaissance 3 est présenté comme une amélioration de la qualité de vie des habitants de Plateau Caillou. Pourtant, la qualité de vie repose sur plusieurs critères essentiels : proximité avec la nature, hauteur limitée des constructions, faible densité de population, fluidité des axes de circulation, accessibilité des parkings, options de mobilité douce, ainsi que l’accès aux commerces et aux services.

La ZAC Renaissance 3 n’apportera aucun de ces avantages. Au contraire, elle engendrera environ 3 000 véhicules supplémentaires par jour dans la zone. Connaissant l’état déjà saturé de la circulation à Saint-Paul, nous dénonçons l’aggravation de la problématique des transports pour les Réunionnais, qui se traduira par plus de fatigue et des effets néfastes sur leur santé. À l’ouest, les embouteillages aux heures de pointe sont infernaux ; le blocage commence souvent au niveau de l’échangeur de Plateau Caillou dans le sens Sud-Nord, précisément là où ces nouveaux véhicules s’ajouteront chaque matin et soir de semaine. Quelle est donc la solution prévue pour les automobilistes ?

La santé des riverains est aussi en jeu avec les nuisances d’un chantier prévu pour durer au minimum 12 ans. Ce seront donc près de quinze années de bruits, vibrations, poussières et circulation perturbée que les résidents de Plateau Caillou devront supporter. Imaginons un enfant de 3 ans vivant dans le quartier : jusqu’à ses 18 ans, il grandira dans des conditions nuisibles à son bien-être, sa santé, sa concentration et son développement. Les enfants et le personnel du groupe scolaire Jean Monnet subissent déjà ces conditions de bruit et de poussière – une situation inacceptable.

**Notre constat, Monsieur le Maire, est le suivant :**

Les valeurs de démocratie participative, de défense du patrimoine réunionnais et de protection de l’environnement, que vous évoquez souvent, semblent n’être que des artifices destinés à rassurer vos électeurs.

Non, ce projet n’a pas été mené dans le respect des principes de concertation honorable.

Non, ce projet n’apporte aucune valorisation au patrimoine réunionnais.

Non, ce projet n’est ni écologique ni durable.

Nous demandons une réelle réflexion pour concilier politique sociale de l’habitat avec le respect de notre environnement naturel et de notre culture créole. La savane de Plateau Caillou est unique et possède déjà une utilité publique. Il est urgent de prendre conscience de cette réalité et de la préserver.

Monsieur le Maire, au nom des 20 000 signatures recueillies depuis la création du collectif Protège Nout Savane, et en vertu des arguments présentés, nous vous demandons publiquement de **SUSPENDRE LES TRAVAUX** qui détruisent actuellement la savane de Plateau Caillou.

Le 06 novembre 2024

Après cinq mois d’attente, le collectif « Protège Nout Savane » rencontrera le maire de Saint-Paul, Emmanuel Séraphin, ce mercredi 6 novembre. L’objectif est de sensibiliser la municipalité aux impacts du projet ZAC Renaissance 3 sur la Savane de l’Ouest, un patrimoine naturel unique de La Réunion, et de tenter de faire stopper les travaux déjà engagés. Pour rappel

Communiqué :

LE COLLECTIF PROTEGE NOUT SAVANE RENCONTRE LE MAIRE Emmanuel SERAPHIN APRES 5 MOIS D ATTENTE.
Enfin reçu, après 5 mois d’attente et de multiples requêtes! Le collectif Protège nout Savane rencontrera en délégation ce mercredi 6 novembre le maire de St Paul, à la mairie annexe de Plateau CAILLOU à 11h. L’objectif de la rencontre : alerter la municipalité sur les impacts du projet ZAC Renaissance 3 sur la Savane de l’ouest, territoire unique, traditionnel et emblématique de la Réunion pour faire stopper les travaux démarrés en mai dernier.
Des demandes aux autorités seront officiellement faites lors de cette rencontre. Le collectif, dans un combat de plusieurs mois pour défendre le patrimoine naturel de la Réunion, espère de cette entrevue un 1er échange constructif jusque là inexistant.
Le combat pour la préservation de la Savane gagne en popularité avec plus de 20 000 signataires contre le projet ZAC Renaissance 3 et des rassemblements citoyens, la mairie ne peut plus l’ignorer.
La crise du logement dont souffre notre île est l’argument unique de la Mairie pour urbaniser la savane mais les alternatives existent, elles seront évoquées. Cette crise ne peut être un argument justifiant la destruction d’un patrimoine si unique et d’une telle richesse. Les impacts de ce projet sur l’environnement et la qualité de vie des habitants sont trop conséquents et irréversibles.
Le collectif, fort de ses valeurs écologiques, souhaite que l’on associe politique sociale et respect de l’environnement.

11 Comments

  1. Arrêter de construire des immeubles par des promoteurs véreux qui se remplissent les poches et la qualité des travaux quasiment nul , on va entendre des malfaçons après leurs départs , protégeons notre pays , refusons ces constructions dans notre savane. Battons nous créoles !!!

    • L’avait pas dit un fois que en l’air là y laisse au naturel parce na z’oiseau un sorte de biodiversité Asteur pi là semb ça. Na trop d’moun. Construisons ! Avec le climat en ce moment faut en tenir compte des pluies diluviennes. La Reunion jamais connu un cata comme la Martinique en 1903. C’est que faut pas prendre à la légère les secousses sismique…

    • (0+0) vous pouvez dire au maire de construit dans le chemin pavé près chez lui c’est sur ! qu’il va faire la gueule .. Avec Sont équipe merdique qui prennent pour des anges… Ils ont rien à foutre de c’est cons citoyens.. Mdr a ne pas prendre au 1er degré.. :*je ne vote pas pour ces débiles..

    • Eh oui les inondations de valence nous passes au dessus
      Honte à Séraphin ce maire a 4 contrats
      Maire, président tco, président conseil de surveillance du chor et président SEDRE.
      ON CUMULE ET PERSONNE DIT RIEN

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