Le Collectif Résistance Réunion-Mayotte en action (Ré-MaA) vient d’adresser un courrier à Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères pour dénoncer « les ingérences de l’Union des Comores vis-à-vis de Mayotte ». Voici ci-dessous le contenu du courrier dont une copie a également été envoyée à Estelle Youssoufa, députée de Mayotte; Anchya Bamana, députée de Mayotte; Salama Ramia, sénatrice de Mayotte; Said Omar Oili, sénateur de Mayotte; François Bayrou (notre photo de Une), Premier ministre; Manuel Valls, ministre d’Etat des Outre-Mer; Thani Mohamed Soilihi,ministre délégué chargé de la francophonie et des partenariats internationaux; François Xavier Bieuville, préfet de Mayotte; Son Excellence Monsieur Sylvain Requier, Ambassadeur de France auprès de l’Union des Comores; Le président de l’Association des Maires de Mayotte et au président du conseil départementale de Mayotte.
« Monsieur le Ministre,
Nous, Mahoraises et Mahorais, vous adressons cette lettre avec gravité et détermination. La
persistance des ingérences de l’Union des Comores à l’encontre de la souveraineté française
sur Mayotte est devenue insupportable.
L’ingérence comorienne à Mayotte, dénoncée avec justesse par Madame Estelle Youssoufa,
députée de la 1ère circonscription, ne peut plus être ignorée. Depuis des décennies, les provocations se succèdent, sans qu’une réponse ferme ne soit apportée par votre administration.
Les récentes déclarations de Monsieur Azali Assoumani, Président de l’Union des Comores
sur France 24, ne sont qu’un nouvel affront. En insinuant que la présence française à Mayotte ne relève que d’intérêts géopolitiques, il nie notre histoire, méprise notre choix démocratique et insulte la mémoire de ceux qui se sont battus pour faire de Mayotte une partie intégrante de la République française. Faut-il rappeler le sacrifice de figures telles que Madame Zakia Madi, martyrisée en 1969 pour défendre Mayotte Française ?
Cette interview illustre une stratégie délibérée de déstabilisation. Non content de refuser toute coopération pour le retour des Comoriens en situation irrégulière, M. Azali Assoumani entrave également la participation de nos sportifs aux compétitions internationales sous le drapeau tricolore. Pire, ces exclusions se déroulent dans des institutions comme la Commission de l’océan Indien, largement financée par la France.
Alors même que la France investit massivement aux Comores – via l’Ambassade de France,
l’Agence française de développement, ou encore les Alliances Françaises – cet État persiste à défier notre souveraineté, facilitant tacitement l’immigration clandestine qui étouffe Mayotte. Il est temps d’agir avec fermeté !

Monsieur le Ministre, cette longue liste d’ingérences orchestrées par les autorités
comoriennes inclut :
1. La revendication constante de Mayotte comme « quatrième île comorienne » lors de sommets internationaux, en dépit de la volonté démocratique des Mahorais, maintes fois réaffirmée.
2. La facilitation tacite de l’immigration clandestine par des réseaux organisés opérant depuis les Comores et qui continuent d’alimenter une pression démographique insoutenable sur notre territoire, mettant en péril notre stabilité ainsi que les services publics.
3. Le refus de coopérer sur les problématiques migratoires, malgré les accords bilatéraux et les 150 millions d’euros déjà versés pour lutter contre l’immigration illégale, un effort resté sans effet concret.
4. L’instrumentalisation des organisations internationales, telles que l’Union africaine, pour isoler diplomatiquement la France et contester notre souveraineté.
5. L’absence de contrôle sur les kwassas-kwassas, véritables cercueils flottants, continuent de transporter des milliers de migrants au mépris des lois et des vies humaines.
Ces actions répétées visent à affaiblir la présence française à Mayotte et à fragiliser l’autorité de l’État dans une région stratégique.
Face à cette situation alarmante, nous vous demandons de prendre des mesures fortes et
immédiates à la hauteur de la réalité de la situation :
● La convocation de l’ambassadeur comorien à Paris pour dénoncer officiellement ces provocations et rappeler les engagements bilatéraux. Être intransigeant sur la question de Mayotte Française.
● La suspension de l’aide publique, française et européenne, au développement aux Comores, tant que ce pays refusera une coopération sincère sur les questions migratoires et continuera à contester notre souveraineté.
● Le renforcement des moyens opérationnels, tant sur le plan diplomatique via notre ambassade à Moroni que dans le contrôle des flux migratoires pour protéger nos frontières et garantir l’intégrité de notre territoire.
Monsieur le Ministre, il est temps de rappeler aux autorités comoriennes, avec force, que la
souveraineté française est inaliénable. Nous vous demandons d’agir pour protéger Mayotte et l’intégrité de notre République face à ces attaques répétées que la France ne peut tolérer davantage de provocations qui violent les principes fondamentaux de notre République ».