Conseil d’administration de l’Université de La Réunion : un groupe d’administrateurs boycotte la session

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Dans un communiqué, un groupe d’administrateurs explique pourquoi il a décidé de boycotter le conseil d’administration de l’Université de La Réunion sur le budget, qui s’est tenu ce lundi 12 décembre : « En toute responsabilité, un groupe d’administrateurs et administratrices de l’Université de La Réunion a décidé de ne pas siéger au Conseil d’administration du lundi 12 décembre 2022, traitant notamment du budget initial et de la campagne emploi 2023, pour dénoncer le mauvais pilotage de l’établissement et la difficulté à prendre des décisions éclairées sur la base des documents transmis.

Depuis plusieurs mois, il nous est impossible d’avoir une vision claire de la situation budgétaire et comptable de l’université. Les données financières pour ce conseil ne sont pas stabilisées et sont inquiétantes. A titre d’exemple, dans la liasse budgétaire du budget initial 2023 transmise aux administrateurs le 5 décembre 2022, les prévisions du tableau des opérations pluriannuelles et programmation s’établissaient à environ 99 M€. Ce chiffre est passé à environ 127 M€ dans un nouveau document envoyé le dimanche 11 décembre 2022 à 18h28, veille du conseil.

Nos analyses sont confortées par celles du contrôleur budgétaire en région dont le courrier nous a été envoyé également ce dimanche. Les données qui lui ont été transmises ne semblaient pas encore consolidées au moment de la rédaction de son avis datant du 9 décembre 2022, alors même qu’elles impactent le niveau global de trésorerie.

Mme la Présidente du Conseil régional a diffusé vendredi 9 décembre 2022 un courrier aux administrateurs et administratrices dans lequel elle indique notamment que ses services font face à un défaut de pièces justificatives concernant les demandes de remboursement sur les avances de fonds réalisées par l’Université. Un courrier de Mme la Rectrice aux administrateurs et administratrices, datant du 5 décembre, allait dans le même sens en précisant que “l’Académie et l’Etat ne sont pas en défaut de paiement par rapport à l’Université”, contrairement à l’affirmation de la gouvernance de l’Établissement, et que l’Université ne démontre pas sa capacité à s’organiser de manière soutenable.

Les défaillances de pilotage de l’Université de La Réunion ont conduit à une chute drastique de la trésorerie depuis 2018, et pour laquelle l’Etat a déjà alerté plusieurs fois la gouvernance de l’établissement. Nous attribuons ces difficultés essentiellement au manque d’anticipation de la part de la direction de l’Université. La gestion hasardeuse de l’établissement met gravement en péril le renouvellement des contrats et le paiement des salaires des personnels contractuels qui sont d’ores et déjà les personnels les plus précaires de l’Université. Le paiement des missions de recherche et des fournisseurs est également suspendu. Ces éléments ont impacté le calendrier de certains enseignements et ont donc eu des répercussions néfastes sur les étudiants et les étudiantes.

Pour rétablir la confiance dans les données financières transmises et participer au débat budgétaire, nous souhaitons ardemment avoir les rapports rédigés par des organismes extérieurs à l’établissement (dont en particulier le rapport de l’Inspection Générale des Finances de 2022 encore retenu par la Présidence et les courriers du contrôleur budgétaire en région des trois dernières années) ainsi que le plan pluriannuel consolidé démontrant la capacité de l’établissement à s’organiser budgétairement et administrativement de manière soutenable, comme d’ailleurs demandé à de nombreuses reprises par le Ministère.

Nous tenons à signaler que la démarche que nous menons est dans l’intérêt des étudiants et des étudiantes, des personnels et des partenaires de cet établissement. Ces acteurs et actrices méritent une gestion qui soit rigoureuse et digne d’un établissement dont le budget annuel d’environ 150 M€ a de fortes implications dans le développement du territoire. »

Signataires du communiqué : Mohamed Aït-Aarab, Brigitte Grondin-Perez, Anne Cécile Koenig-Le Ribeuz, Patrick Frouin, Hafsah Limbada, Rachelle Mariamon, Catherine Marimoutou, Zoulfikar Mehoumoud Issop, Yasmine Oumouri, Alexis Parmentier, Patrick Rivière, Marie Thiann-Bo Morel.

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