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« Coup d’zef » ou « coup d’ tête »…

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Les commentaires que suscitent les articles sont parfois marrants. Il y a à boire et à manger. Il y en a un qui, cette semaine, m’a particulièrement interpellé, celui d’un anonyme ou d’une anonyme (cela va de soi ; C’est plus facile et beaucoup plus lâche !). Bref, on l’appellera « X », qui m’a dit que mon édito « n’avait rien d’un édito » et que je devais aller chercher la définition de ce qu’est un édito avant de l’intituler ainsi.

Bon, on ne va pas s’attarder sur cette question de sémantique. A chacun ses goûts ! Je n’oblige personne à me lire. C’est comme à la télé, vous pouvez zapper ! C’est ce que je fais souvent. No prise de tête, no stress svp. Merci ! Concentrez-vous sur l’essentiel, sur vous, sur votre bien-être, votre santé, celle de votre famille, celle de vos enfants… C’est le plus important, selon moi.

Allons-y pour « l’édito » ou « l’article » de cette semaine. Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République condamné à un an de prison ferme dans l’affaire Bygmalion. Une affaire de financement illégal de campagne électorale. Celle de la présidentielle de 2012, qui lui a coûté plus de 42 millions d’euros, soit le double de ce que la loi autorise. Le tribunal a précisé que sa peine sera aménagée via le port d’un bracelet électronique. Vous imaginez un instant Sarko se promener avec un bracelet électronique ! Pas question, a réagi son avocat, qui a aussitôt annoncé qu’il fera appel de ce jugement du tribunal correctionnel.

Un élu, qui plus est, un ancien chef d’Etat en prison ? Ce ne sera pas demain la veille. Ça me rappelle une conférence de presse qu’avait tenue à la Cour d’Appel de Saint-Denis (de La Réunion), il y a environ trois ans, la patronne du PNF (Parquet national financier) en visite chez nous. Elle nous expliquait, assise à côté du président de la Cour d’Appel, que la justice allait sortir l’artillerie lourde afin de lutter contre la délinquance financière dans le domaine politique. On allait voir ce qu’on allait voir ! Tout compte fait, on n’a rien vu du tout. Sans surprise aucune. La politique, j’y reviendrai dans un instant.

Parlons Covid et Pass sanitaire. La semaine dernière, je me posais la question de savoir si, concernant le pass sanitaire, le gouvernement « allait baisser son froc » puisqu’il était question d’allègement. Force est de constater que la réponse est arrivée avant-hier, mercredi 29 septembre, de la bouche de Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement. Lequel a annoncé qu’un avant-projet de loi devrait être présenté le 13 octobre prochain en Conseil des ministres pour un prolongement du pass sanitaire jusqu’au 31 juillet 2022. Rappelons par la même occasion qu’il est entré en vigueur depuis hier pour les 12-17 ans et que, toujours à propos de la vaccination, la troisième dose est injectée depuis le 1er septembre dernier aux personnes dites vulnérables, c’est-à-dire les publics à risques, notamment ceux des Ehpad.

En ce qui concerne la Réunion, le taux d’incidence est à la baisse ; Le préfet devrait lever le couvre-feu actuellement fixé à 23 heures et alléger les autres mesures qui étaient toujours en vigueur, sauf pour le port du masque dans les espaces publics, y compris les écoles, alors que dans 47 autres départements de France, les marmailles en sont dispensés.

Santé toujours, pour vous dire qu’Huguette Bello, la présidente de Région, a été élue à l’unanimité, à la présidence du Conseil de surveillance du CHU de la Réunion. Elle succède à Jean-Paul Virapoullé qui avait mené un travail conséquent auprès de la direction de cet établissement en rééquilibrant les comptes et en assainissant les relations entre le Sud et le Nord. Il faut dire que du temps où elles étaient encore députées, Huguette Bello et Ericka Bareigts avaient réussi à obtenir de l’Etat des subventions importantes au profit du CHU, dirigé par Lionel Calenge. Huguette Bello, présidente de Région, présidente également du Conseil de surveillance du CHU, de la SEMATRA (Air Austral) et de la SPL des Musées Régionaux. Faudra avoir une santé de fer pour gérer tout ça. Bon courage à elle !

Sainte-Marie : Christophe Chan-Liat toujours adjoint ? Le maire Richard Nirlo a abrogé sur la base d’un mauvais arrêté

Je rassure Richard Nirlo et son staff. Je n’ai rien contre les élus de Sainte-Marie qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition. Je rassure aussi l’administratif qui m’a « gentiment » appelé cette semaine pour me menacer en me laissant entendre que si je mettais encore une seule fois son nom dans l’édito, il allait venir me mettre un coup de tête. C’est sa spécialité, paraît-il. Y’en a un dans le camp de Lagourgue qui en a déjà fait les frais, m’a-t-il dit confirmé, en se ventant presque de son « exploit ».

Contrairement à ce qu’il a pu me reprocher, je ne parle pas que de Sainte-Marie dans mes « papiers » du vendredi. Il est souvent question d’autres collectivités dont la Région (par exemple) pour la simple raison que la majorité a été renouvelée. Et qu’une nouvelle équipe est arrivée au pouvoir. Donc, forcément, le changement des habitudes ne se fait pas sans grincements de dents à tous les étages de la pyramide. Il y a des élus de la majorité qui me signalent clairement d’ailleurs qu’ils ont, quasiment trois mois après le renouvellement, l’étrange sentiment d’évoluer en « territoire étranger » tant certains employés « continuent à vivre dans leur rêve et n’ont manifestement pas intégré le fait qu’une page s’est tournée au sein de la collectivité ». Toujours à la pyramide inversée, on me signale qu’une des femmes de ménage qui serait indirectement impliquée via sa belle-fille dans l’affaire présumée de détournement d’argent au service continuité territoriale – bien que mise à pied – serait toujours en fonction. Un syndicaliste de la maison fait des pieds et des mains pour sauver la tête de cette dernière. Un renvoi d’ascenseur pour service rendu, sans doute ?

Pour revenir à Sainte-Marie, c’est l’actualité communale qui me donne l’occasion d’évoquer, à chaque fois, cette commune. C’est le « nettoyage » qu’a entrepris le maire au niveau de ses administratifs et d’une partie de son conseil municipal.

Tenez, à ce sujet justement, je pensais vous avoir tout dit dans mon « papier » de vendredi dernier sur le conseil municipal du 18 septembre dernier lors duquel le maire avait fait voter l’abrogation de la fonction d’adjoint et de leurs délégations des six élus dits « dissidents » pour avoir soutenu Rémy Lagourgue aux élections départementales de juin dernier.

Ben non, je constate que je n’ai pas tout dit. Il se trouve que l’un des six « dissidents », n’en déplaise à Richard Nirlo et à son staff (y compris celui qui veut me donner un coup d’ tête), serait toujours adjoint. Juste après son élection au poste de maire en juin 2020, Richard Nirlo avait attribué au mois de juillet de la même année, par arrêté (numéro 2020/2020883), la délégation de « démocratie participative » au jeune Christophe Chan-Liat, issu de la société civile. (Voir document ci-dessous).

Quelques mois plus tard, en septembre 2020, un nouvel arrêté du maire (numéro 2020/20201152) vient compléter le précédent : Christophe Chan-Liat se voit attribuer en plus de sa délégation initiale celle de « marchés publics ».

Jusque là, tout va bien. Un an plus tard, les choses commencent à se gâter. Richard Nirlo voit en son adjoint non plus un jeune et dynamique élu qui ne demande qu’à travailler, mais bel et bien un « dissident », et il décide de le rétrograder. L’on arrive ainsi au conseil municipal du 18 septembre dernier préparé, non plus par le DGS Stéphan Servan qui a été « remercié » par le maire, mais par la nouvelle équipe de Richard Nirlo.

Lequel maire (ou peut-être sur les conseils avisés de ses nouveaux collaborateurs) a fait appel à l’avocat Philippe Creissen pour s’occuper de toute la partie juridique. Sauf que, l’arrêté qui a été abrogé, n’est pas le bon. Il ne concerne que la délégation relative à « la démocratie participative ».

Ce qui voudrait dire, qu’à l’heure actuelle, Christophe Chan-Liat est toujours 10e adjoint au maire de Sainte-Marie, délégué aux marchés publics. Trop comique !

Christophe Chan-Liat, complètement à droite, sur notre photo. (Photo d’archives/Yves Mont-Rouge)

Le maire est en pétard. Il y a de quoi ! A 250 €/l’heure de prestation, il s’attendait à un meilleur service. A qui la faute ? Le directeur de cabinet regarde en direction de celui qui est appelé à occuper dans un avenir vraisemblablement proche le poste de DGS (dont je ne citerai plus jamais le nom car pas envie de me prendre un coup de tête), qui lui-même regarde en direction de l’avocat. Christophe Chan-Liat, d’après mes informations, devrait saisir les instances compétentes pour ce vice de forme. Est-ce à dire que le conseil municipal du 18 septembre dernier pourrait être annulé ? A suivre ! Je n’ai vraiment rien contre le conseil  municipal de Sainte-Marie, ni contre le maire Richard Nirlo, et encore moins contre les administratifs, mais ce n’est quand même pas moi qui commets des bourdes aussi « gros doigt » !

Saint-Leu dans le rouge, Bruno Domen broie du noir : à qui la faute ?

Le budget serait à – 2,6 millions d’euros. Du coup, le premier magistrat explique qu’il va devoir faire payer la cantine et autres services publics aux administrés de Saint-Leu… Peut-être même, sera-t-il contraint d’augmenter les impôts. Ne cherchez pas le coupable de cette situation catastrophique ! Le maire l’a déjà désigné. « C’est la faute à Thierry Robert ».

Il y a eu effectivement un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) début 2018. Mais hormis quelques recommandations de la Chambre notamment sur la cantine et sur les moyens accordés au CCAS pour venir en aide aux familles nécessiteuses, tous les autres indicateurs relevés par la CRC étaient au vert. La Chambre a reproché à Thierry Robert d’avoir été un peu trop généreux envers sa population.

Je me suis replongé dans le rapport toujours consultable sur le site de la CRC sur internet pour mieux comprendre. Il est fait mention d’un taux d’investissement quasi excellent, d’une épargne nette de près de 2 millions d’euros. Autrement dit, lorsque Thierry Robert, l’ancien maire est « démissionné » de l’Assemblée nationale, il laisse la main à son fidèle ami Bruno Domen. En 2018, il démissionne également de son poste de 1er vice-président au TCO et confie toutes ses responsabilités politiques à Domen.

Mais que s’est-il passé entre 2018 lorsque les clés de la boutique sont confiées à l’actuel maire et aujourd’hui ? Comment se fait-il qu’un budget positif en 2018 puisse se retrouver dans le rouge trois années plus tard ? A qui la faute ? A Thierry Robert ou à celui qui a, depuis bientôt 4 ans, les coudées franches à la mairie ? Selon ses adversaires politiques dont des élus de droite, autrefois très proches de l’ancien président de Région, l’explication diffère complètement de celle avancée par Bruno Domen, élu haut la main au second tour des élections municipales de juin 2020, étant donné qu’il était le seul candidat en lice.

Il semble qu’après le départ de Thierry Robert, l’ancien maire de la mairie, Bruno Domen qui, entretemps avait « clashé » avec son mentor du LPA, aurait, sur les conseils de certains « experts » politiques de la pyramide inversée et suite à une rencontre avec l’ancien exécutif régional début 2019, entièrement ouvert les vannes à Saint-Leu « pour faire gagner largement le président sortant aux régionales de 2021 ». D’où l’explosion des dépenses de Fonctionnement qui aurait dû être compensées par un joli chèque de la pyramide en guise de récompense par rapport au soutien municipal.

Sauf qu’aux régionales de juin 2021, le candidat de Bruno Domen a perdu. Pas de victoire, pas de chèque ! Et la commune se retrouve maintenant avec un gros trou dans son budget. La commune est endettée. Pour se dédouaner vis-à-vis de la population de Saint-Leu, le maire qui broie du noir a alors décidé de faire porter le chapeau à son prédécesseur. Et il commence dès à présent à avertir les administrés dont une partie de ses électeurs qu’ils vont devoir passer à la caisse pour sortir les comptes du rouge. Un bon politique doit aussi savoir assumer ses erreurs, même s’il est beaucoup plus facile de se cacher derrière le « c’est pas moi, c’est lui ! ».

Frédéric Amany-Savrimoutou ou Ali Ahamada futur successeur d’Emmanuel Macron ? Oui… le jour où « 100 kilos » deviendra Pape !

Parlons un peu de la prochaine élection présidentielle. C’est l’ACTUALITÉ politique en métropole. Il faut dire qu’une trentaine de candidates et de candidats (déjà déclarés ou pressentis) se bousculent déjà au portillon. Leurs noms ? Jean-Luc Mélenchon (LFI), Xavier Bertrand (LR), Marine Le Pen (RN), Anne Hidalgo (PS), Michel Barnier (LR), Valérie Pécresse (présidente de la Région Ile-de-France), Yannick Jadot (EELV), Fabien Roussel (PC), Arnaud Montebourg (l’Engagement), Philippe Poutou (NPA), François Asselineau (Union populaire républicaine), Jean-Frédéric Poisson (La voix du peuple), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), Jean Lassalle (Résistons), Florian Philippot (Patriotes). Voilà pour les « déclarés ».

Du côté des pressentis, on peut citer Antoine Waechter (Mouvement écologique indépendant), Marie Cau (qui est maire de Tilloy-les-Marchiennes dans le Nord), Hélène Thouy (Parti animaliste), Alexandre Langlois (Mouvement citoyen), Clara Egger, Jacline Mouraud (ancienne figure des Gilets Jaunes), Antoine Martinez, Régis Olivier (ancien lieutenant-colonel dans l’armée), Philippe Juvin (LR), Eric Ciotti (LR), Denis Payre (LR), Stéphane Le Foll et Eric Zemmour.

Pour rappel, ils étaient 16 candidats en 2002, 12 en 2007 et 11 en 2012. Ils n’étaient que 6 en 1965. A présent, tout le monde veut être Président de la République. Les Réunionnais Frédéric Amany-Savrimoutou et Ali Ahamada visent eux aussi l’Elysée. Ce sont sans doute de charmantes personnes dotées manifestement d’une volonté de bien faire. Je connais un peu mieux Ali Ahamada qui bosse beaucoup dans l’humanitaire du côté de Saint-Benoit et qui fait du bon boulot. Vraiment, une belle âme. Mais restons réalistes, s’il vous plaît. Certes, « candidater » à une présidentielle peut offrir en effet l’opportunité d’une tribune pour faire temporairement passer des messages fussent-ils importants, mais l’on sait pertinemment que la moitié des candidates et candidats n’arriveront pas à remplir les conditions requises pour se présenter à cette élection, à commencer par la nécessité de réunir les 500 signatures d’élus provenant d’au moins 30 départements ou collectivités d’Outre-mer.

Même Eric Zemmour n’est pas sûr d’y parvenir en dépit de tout le battage médiatique qui est fait actuellement autour de sa probable candidature. Je ne voudrais pas être mauvaise langue ni sous-estimer mon prochain, mais dire que Frédéric Amany-Savrimoutou ou Ali Ahamada pourrait devenir Président de la République française reviendrait à faire croire que mon camarade « 100 kilos » serait en mesure de remplacer, demain, le Pape François au Vatican. Soyons sérieux !

Sans compter que la fonction de chef d’Etat en France est devenue très à risque. Entre les gifles et les lancers d’œufs (coup d’zef en créole), le Président de la République n’est plus à l’abri de rien. En visite au salon de la restauration et de l’hôtellerie à Lyon, lundi dernier, le Président Macron a été visé par un œuf qui, fort heureusement, ne s’est pas écrasé, mais a rebondi, sur son costard.

Y.M.

([email protected])

 

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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