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Courrier des lecteurs : « Chronologie d’un foutoir anxiogène »

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Comme tout citoyen un tant soit peu responsable comme il est bon de se dire depuis 1 an, je suis attentive aux communications quant au covid-19. J’ai écouté avec attention l’intervention du Préfet vendredi, entendant les chiffres alarmistes, l’ultimatum et les désormais connus « tester, protéger, s’isoler et vacciner ». J’ai entendu le soi-disant relâchement car nous n’avions eu que 20000 tests réalisés la semaine dernière contre 28000 début mars. Je vois également les 4X3 qui fleurissent nous informant qu’en cas de doute, il fallait se faire tester puis s’isoler.

Alors quand dimanche soir, j’ai appris que la meilleure amie de ma fille ainsi que sa mère étaient positives au covid, je me suis dit que, jour férié ou non, demain à la première heure, c’était test pour tout le monde. Histoire d’apporter de la crédibilité à la démarche, j’ai récupéré l’attestation que l’assurance maladie avait envoyé à la-dite copine avant de m’y rendre. Nous voilà donc lundi à 8h15 au CHU où je me fais entendre dire par un vigile fort d’un pouvoir aussi petit qu’inutile que nous ne pouvons pas nous faire tester sans rendez-vous. Il me tend un bout de papier avec un numéro, tout en me disant qu’il faut insister car ils répondent pas facilement. Et voilà comment commence le parcours du combattant, la gestion par l’ARS-collège arrive plus loin…

Je suis de celles avec lesquelles il ne faut pas jouer, surtout quand il est question de ma fille, alors j’ai pris le papier et je suis restée garée, littéralement devant la barrière en tentant de joindre le numéro indiqué. 3 minutes à bloquer la circulation avant que le vigile vienne me voir et me dise que « exceptionnellement, je vous laisse entrer parce qu’il n’y a pas grand monde » ! Au petit chef les petits pouvoirs ! En effet, il n’y avait qu’une personne, qui partait d’ailleurs, son test étant réalisé. C’était futé de faire semblant de réguler le flux quand il n’y a pas de flux… Bien entendu, on nous a répété maintes fois que c’était exceptionnel de se présenter comme ça et même lorsque j’ai évoqué le fait qu’il s’agissait d’un cas contact, rien à faire. Ma fille a même reçu instruction de dire à ses amis de ne pas débarquer sans rendez-vous !! Durée des tests et de la paperasse : 5 min et encore !

Je vous rassure, on est négative. Maintenant le collège et l’ars.

Déjà, personne ne sait dire si c’est l’adolescente ou sa mère qui sont la première contaminée mais vu la chronologie, il semble que ça soit l’ado. En effet, le 26 mars, elle quitte le collège car elle fait une paralysie faciale. Son médecin de famille considère que ça n’a rien à voir avec le covid, lui donne des antalgiques et c’est réglé. Sauf que l’oms décrit la paralysie faciale comme un symptôme du covid neurologique et préconise de tester car cela peut aller jusqu’à l’AVC. Bref, elle reste chez elle et une semaine après sa mère montre des symptômes. De fait, elles sont testées samedi et déclarées positives. Nous avons l’information par le canal BFF, car les copines ça se dit tout et voilà comment on est informé. Questions idiotes : comment l’adolescente a attrapé le covid ? Dans sa classe ? Sa famille ? On est contagieux pendant l’incubation (environ 5j), donc même si elle est absente depuis l’apparition de ses symptômes, elle était contagieuse avant.

C’est là que la gestion par le collège est amusante. En effet, normalement si un élève est malade, la classe est fermée. Mais non. Car la principale a décidé que l’adolescente ayant été absente depuis le 27, il n’y pas de contacts depuis donc pas de risque de contagion, sans se dire qu’il est possible qu’elle l’est attrapée auprès de ses camarades. Mais comme il s’agit de se couvrir, le mail d’information finit par « sans indication contraire de l’ARS ».

D’ailleurs, j’ai oublié mais s’agissant de l’adolescente, le contact tracing dépend du déclaratif d’une gamine de 15 ans. Faites le teste, au-delà de 3 jours, il est très difficile de se rappeler précisément qui on a vu et où. Alors si la question est « depuis l’apparition de tes symptômes, qui as-tu vu ? » soit 1 semaine avant, je vous laisse imaginer.

Ce matin, ma fille n’est pas allée au collège. Parce qu’elle est négative et qu’à ce stade, paradoxalement, elle est plus exposée que jamais. Nombreux sont les parents, qui sur leurs propres initiatives vont faire tester leur enfant. D’autant qu’on peut faire rapidement des tests antigéniques.

Alors Messieurs, mesdames les gestionnaires de la crise, soyez cohérents, pragmatiques. Ne dites pas à la population de se faire tester si il faut galérer pour avoir un rendez-vous. Ne dites pas que s’il y a un élève malade la classe ferme alors que le principal peut déroger à la règle sans aucune mesure de précaution. Chaque citoyen doit être responsable, je le suis mais vous ?

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