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Covid-19 et levée des contraintes sanitaires : attention à l’effet yo-yo !

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C’est connu depuis avant-hier : le préfet va alléger les consignes qui étaient en vigueur : couvre-feu repoussé à 23 heures tous les jours à compter de ce samedi 18 septembre (au lieu de 21 heures actuellement la semaine et 19 heures le week-end) et confinement levé. Plus de limite au niveau kilométrage. Une bonne nouvelle ? Un peu de liberté en plus, ça ne fait pas de mal. Mais restez vigilants quand même. Attention à l’effet yo-yo !

C’est comme pour le régime. Vous connaissez l’effet yo-yo ? Vous en avez déjà entendu parlé ? C’est ce processus qui décrit la perte de poids rapide, mais qui entraine une reprise de poids aussi rapide, voire même plus importante par rapport au niveau de départ. Baisse de poids, puis hausse encore plus importante de poids car on se laisse aller en voyant les premiers et satisfaisants résultats. Donc, comme la tendance est baissière (taux d’incidence en baisse), l’Etat (ici la préfecture et l’ARS) considère qu’il a bien fait son travail et que, par conséquent, dans sa grande bonté, va nous donner un peu plus de liberté. Attention au réflexe primaire qui va consister pour nombre d’entre nous à dire : « merci Monsieur le préfet, vous êtes trop bon ! ». Moi, je connais la musique : quand le taux d’incidence baisse de façon spectaculaire (pour quelles vraies raisons ? Personne ne le saura jamais), les services de l’Etat claironneront que c’est grâce à eux. Et si, par malheur, une fois que le préfet aura lâché du lest, le nombre de cas se remettent à « exploser », l’Etat soutiendra que les citoyens ne sont pas disciplinés et qu’ils ne respectent pas les gestes barrières. Voilà ! Raison pour laquelle, il ne faut pas trop vite crier victoire et il faut plus que jamais se montrer vigilants. Même s’il n’est pas question non plus de bouder notre plaisir. Les restaurateurs vont sans doute pouvoir respirer un peu d’autant que la vaccination semble faire son petit bonhomme de chemin, en dépit de ces citoyens antivax qui continuent à sonner le tocsin. Le plus important étant bien entendu de respecter le choix de chacun. Force est de constater malgré tout qu’à force de tout mélanger, à savoir anti-vaccin et politique, le résultat n’est pas toujours au rendez-vous. Témoin, le flop de la journée du mercredi 15 septembre et, plus précisément, de l’opération « Nou ça blok tout’ » montée de façon un peu « gros doigt » par des anciens Gilets Jaunes. Un « fourre-tout » de revendications, de frustrations qui n’apporte pas assez de visibilité aux travailleurs, à celles et ceux qui se lèvent tôt tous les matins pour gagner leur croûte et nourrir leur famille.

Jean-Hugues Ratenon renonce à ses indemnités de conseiller régional

Ne demandez pas au député de la Réunion, élu en juin 2017 dans la cinquième circonscription, s’il sera candidat à la députation en 2022. « Encore trop tôt », vous répondra-t-il. Pour l’instant, il travaille.

Et la plupart de ses interventions orales ou écrites à l’Assemblée nationale font le buzz. La dernière en date est une lettre adressée au 1er ministre Jean Castex pour lui demander, sur la base des contradictions des ministres de la Santé et des Outre-mer et eu égard à la situation plutôt rassurante à la Réunion, de mettre fin à l’état d’urgence qui est toujours en vigueur dans les régions ultramarines. « Ça n’a plus lieu d’être », insiste le député de La France Insoumise qui, actuellement, de Saint-Philippe à Saint-André en passant par les communes de Sainte-Rose, Saint-Benoit, Plaine-des-Palmistes, Bras-Panon et Salazie, bat la campagne pour les législatives de 2022. A-t-il le temps de faire son travail de conseiller régional, mandat obtenu le 27 juin dernier aux côtés d’Huguette Bello ? « Plus que jamais », répond-il.

Quand il n’est pas dans l’avion, direction l’Assemblée nationale à Paris, il arpente le terrain réunionnais à l’écoute des problèmes des citoyens du département mais surtout de sa circonscription. A ce propos, plutôt que de prendre ses indemnités régionales (environ 2000 euros mensuels) et de se les mettre dans la poche, Jean-Hugues Ratenon a décidé de créer une caisse qu’il va alimenter en faveur des personnes les plus démunies. En clair, il fera le job de conseiller régional mais refusera toute rémunération à des fins personnelles, considérant qu’il n’est pas à la rue grâce à ses indemnités de parlementaire et que, de toutes les façons, en tant qu’ancien allocataire du RSA, accessoirement coupeur de cannes et pêcheur de bichiques, il a toujours su se contenter de peu.

Je ne voulais pas vous parler de politique, en tout cas, pas tout de suite mais puisque nous y sommes, restons-y, pour vous annoncer, et vous l’avez entendu si vous avez regardé « Ça Koz Politique », sur Antenne Réunion, mardi dernier, que Sabrina Ramin sera candidate. C’est une dame, une militante qui occupe le terrain politique, bénédictin notamment, depuis plus de 20 ans malgré son jeune âge, 43 ans. Elle a terminé deuxième avec 31% des suffrages au second tour des municipales de juin 2020 à Saint-Benoit derrière Patrice Selly (43%). Elle a déjà été conseillère départementale (2015-2021) et elle est conseillère régionale de l’opposition depuis juin 2021. Le genre de militante, d’élue à ne pas sous-estimer. Elle me fait un peu penser à Jeannick Atchapa, Joé Bédier, Johnny Payet et bien d’autres encore qui, après 20 ans, voire plus, de militantisme et de proximité avec la population, ont fini un jour par atteindre leur objectif politique.

Je vous dirais deux mots la prochaine fois de l’élection présidentielle qui se déroulera les 10 et 24 avril prochains. « Encore trop tôt », comme le disent localement nombre de candidats potentiels aux législatives. Moi, en dépit de tout ce qu’on peut entendre, je ne parierai pas tout de suite sur une défaite d’Emmanuel Macron. Pourquoi ? Parce que la droite ne cesse de se tirer dans les pattes. Idem pour la gauche. Ils veulent tous être Calife à la place du Calife. Quant à Macron, il boit du petit lait actuellement en regardant Zemmour (Eric) siphonner l’électorat de Marine Le Pen (Extrême droite) et une partie aussi de celui de « LR » (Les Républicains). Tout laisse à penser que l’on se profile vers un duel Macron-Le Pen. A moins que ce ne soit un combat Macron-Zemmour. Mais on aura l’occasion d’en reparler.

Gilbert Annette appelé à rendre des comptes, pas l’ancienne ministre des Outre-mer ! Deux poids, deux mesures ?

En parlant de Macron, Joé Bédier a eu l’occasion de lui serrer les paluches il y a deux semaines à Paris lors d’une grande réunion (Politique de la ville). Bédier avait l’air tout content sur la photo. Normal, c’est un garçon poli, bien élevé. Un élu de la République qui salue un Président éponyme. Mais cela ne lui empêchera pas de voter Mélenchon comme sa camarade Bello, la présidente de Région. Tant pis pour Macron qui s’est pourtant lancé dans une grande campagne de séduction en dépêchant ses « lieutenants » dans notre île : pas moins de deux en l’espace de quelques jours. En effet, Clément Beaune, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes en fin de semaine dernière (qui a beaucoup aimé le jus de canne à la vanille de la Réunion) et Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale en début de cette semaine qui a sans doute apprécié nos spécialités culinaires. Tout comme Babeth de Rozières venue en mission dans notre département à la demande de Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, pour la préservation et la promotion des spécialités culinaires réunionnaises. Une Antillaise qui va vanter les mérites du bon « mangé réunionnais » ? Vous y croyez vraiment vous ? Ce que j’imagine, c’est qu’elle a dû bien se régaler chez Mme Annibal (le fameux canard à la vanille à Bras-Panon) et dans d’autres coins de notre île. Aux frais de la princesse. Cela va de soi ! Des missions comme celles là, j’en connais qui sont prêts à tout (ou presque) pour en bénéficier.

« Ça sent la banane, la vanille et le cumin ! Le sucre de canne, la mangue et… les élections de 2022 ! »

En espérant que Mme Babeth a mangé raisonnablement et que le ministère de la rue Oudinot n’oubliera pas de régler la facture. Je vous dis ça car j’ai lu mardi dernier dans le Figaro en ligne un article sur « La Cour des comptes qui épingle le cabinet du ministre des Outre-mer ». Ou plus exactement celui de l’ancienne locataire de la rue Oudinot, Mme Annick Girardin. C’est sur le site de la Cour des comptes. Je vous la fais courte : « cabinet pléthorique » (ça doit vous rappeler une collectivité locale, n’est-ce pas !), « dépenses non traçables », « véhicules de fonction attribués indûment à des agents du ministère », « des frais de bouche trop élevés ; 726 599 euros de mai 2017 à novembre 2020 »…

Dans cet article, j’ai lu que « la Cour s’interroge aussi sur les rémunérations des conseillers, passées de 2,99 à 3,76 millions d’euros en l’espace de quatre ans » et « qu’elle pointe du doigt les indemnités de sujétion spéciale versées. Une indemnité qui revêt toutes les caractéristiques d’une prime de fin d’année, y compris pour les fonctionnaires du bureau du cabinet alors que leurs conditions de travail ne diffère guère de celles de leurs collègues de la DGOM qui, eux, n’en bénéficient pas ».

C’est la Cour qui a relevé tout ça. Voilà qui mérite une sanction ? Eh ben non ! Contrairement à Gilbert Annette, l’ancien maire de Saint-Denis (2014-2020), Madame l’ancienne ministre des régions ultramarines (aujourd’hui ministre de la mer) ne sera pas appelée à comparaître devant la Cour de discipline budgétaire et financière de la Cour des comptes. Deux poids, deux mesures ? Gilbert Annette avait revalorisé de 10% la rémunération des agents de catégorie C à partir de 2015 avec l’aval du contrôle de la légalité de la préfecture. La ministre, elle, a donné plus à ceux qui en gagnaient déjà beaucoup au ministère. Mais il n’y a que l’ancien maire de Saint-Denis qui risque de morfler. Pas la ministre et encore moins les fonctionnaires de la préfecture de la Réunion qui, visiblement, durant 5 ans n’ont pas vraiment contrôlé puisque ce qui était légal de 2015 à 2020 ne l’est plus du jour au lendemain. Tout laisse à penser que Paris avait besoin d’une tête de Turc. Ils l’ont trouvée en Gilbert Annette. Moralité de l’histoire : quand vous faites de la politique et que vous êtes au pouvoir, il vaut mieux aider les plus aisés que ceux qui sont dans le besoin.

La Région n’est pas la Cour des comptes, mais c’est un peu ce travail que l’actuelle majorité mène depuis son accession au pouvoir. « Remettre de l’ordre ! ». Je vous en parlais la semaine dernière en vous donnant l’exemple des contractuels dans les lycées qui n’étaient pas toujours fidèles au poste. D’où les contrats renouvelés pour trois mois seulement à présent. Jusqu’à décembre. Les services de la Région commencent par ailleurs à s’intéresser à tous les collaborateurs de cabinet ou autres responsables d’antennes décentralisés qui, via le compte épargne temps (CET), se faisaient parfois payer, sous l’ancienne majorité, jusqu’à 30 à 40 jours de congés (soit un 13ème mois) alors qu’en réalité, ils prenaient bel et bien leurs congés. Et qu’en guise de travail au sein de la collectivité, ils faisaient surtout, semble-t-il, la campagne électorale. Personne n’avait réellement de contrôle sur leur emploi du temps quotidien. L’actuelle majorité est en train de resserrer la vis.

Encore un petit mot sur les contrats non renouvelés. Un vrai drame pour certains pères et certaines mères de famille. Ça se passe au Département cette fois. J’ai reçu cette missive de la part d’une dame (A.V du Tampon) pas contente du tout.. « J’ai été affectée dans un collège en tant qu’ATTEE (adjoint technique territoriale des établissements d’enseignement) – Contrat du 01/12/2020 au 06/08/2021 en tant que contractuel de la fonction publique (je n’étais pas un contrat PEC) – J’ai été affectée sur un poste vacant (départ à la retraite) – À ce jour j’en suis à 4 contrats de contractuelle au Département, et ce depuis 2015. À chaque fois, des contrats de 1 an avec des temps d’arrêt de 1 an jour pour jour et, ce, afin de ne pas faire un cumul de 3 années qui pourrait par la suite me légitimer à la stagiairisation. – Je suis le seul cas de l’établissement – Je n’ai aucun motif à mon non renouvellement, n’ayant eu aucun entretien professionnel, ni l’établissement de mon rapport sur la manière de servir. – J’ai sollicité dans la consultation de mon dossier d’agent à ma DRH…je n’ai jamais eu de retour. Aujourd’hui je sollicite un rendez-vous avec Monsieur Cyrille Melchior. Je suis confrontée à un vrai parcours du combattant ! On me balade de service en service…Moi je ne souhaite qu’une chose ! Rencontrer en personne mon ancien employeur, celui qui a apposé sa signature sur tous mes contrats de travail ! Je ne demande même pas mon renouvellement même si je conteste le non renouvellement de mon dernier contrat ! Mon but à moi aujourd’hui est de dire stop ! Stop à ce genre d’abus où il faut être dans les petits papiers d’un maire pour avoir le Saint-Graal ! Croyez vous que l’appui de TAK m’a été facile à avoir ? Il a fallut que pour la première fois de ma vie je quémande cet appui…et là encore j’en aurais de bien belle à raconter ! Entre le collaborateur de mairie qui sort de je ne sais où, que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam et qui m’a appelé et même reçu…avec un excès de zèle du plus haut point, un maire qui m’a appelé juste après m’avoir fait son courrier d’appui pour me demander pourquoi je n’ai pas su parler correctement avec le dit collaborateur ! C’est bien la dernière fois que l’on me verra solliciter la mairie du Tampon ! Des postes au Département sont politisés à l’extrême ! Entre le DGS, les DGA, la floppée de secrétaires du DGS et des DGA, il faut croire que Monsieur Melchior n’est décisionnaire de rien ! Tu veux un contrat !? T’as voté ? Tu fais partie de mes militants ? Ok. Sinon crève ! Voilà pourquoi je souhaite aujourd’hui médiatiser tout cela ! Non pas pour avoir un petit contrat à nouveau mais pour montrer que j’ai un nez sur ma figure ».

Un dissident, en pleurs, au maire de Sainte-Marie : « je te jure que je t’aime Richard ! »

Je constate toit simplement que tout ce que je vous raconte depuis trois semaines maintenant va se traduire dans les faits. Le conseil municipal de Sainte-Marie se déroulera ce samedi matin à 9 heures pour installer le « Richard Nirlo nouveau » et sa nouvelle équipe politique. Le « Richard Nirlo nouveau », c’est-à-dire celui qui a décidé de se débarrasser des « anciens » cadres et des élus pro-Lagourgue car « il ne voudrait pas faire de la taule pour les autres ». Comprenne qui pourra ! Allusion faite aux « affaires sainte-mariennes » qui ne devraient pas tarder à arriver au tribunal. Donc, Richard Nirlo veut donner un signal fort à la justice, avant même le déroulement des procès. Il veut montrer qu’il « tourne la page avec les méthodes du passé  qui n’étaient pas les siennes mais qu’il exécutait parfois en tant qu’élu fidèle et loyal durant 30 ans ». Comprenez que « maintenant, c’est fini ! ».

A 72 ans, le maire de Sainte-Marie ne souhaite plus porter sur ses petites épaules « la croix des coupables ». Samedi matin, comme je vous l’avais déjà annoncé, le maire, entouré notamment de son staff administratif (qui sera officialisé dans les semaines qui viennent, avec notamment Teddy Nacaouelé au poste de DGS (Direction générale des services à moins qu’il positionne plutôt Gilles Denage) devrait retirer leurs délégations à Stéphane Péroumal, 6e adjoint/vie associative, animation), Mickaëlle Lan-Chin (9e adjointe/Petite enfance), Christophe Chan-Liat (10e adjoint/Démocratie participative), Eloïse Nauche (11e adjointe/Vie étudiante), Jérôme Allaguiry (adjoint de quartier/Agriculture) et Reine-May Zitambi (adjointe spéciale/Terrain Elisa).

J’ai gardé le plus grand (au sens propre comme au sens figuré) pour la fin. Je veux parler d’André M’Voulama (4e adjoint/marchés publics), lequel est lui même entrepreneur et bénéficiait parfois des marchés de la ville. D’où risque de conflits d’intérêts. Il faut savoir qu’André M’Voulama qui reste toujours un proche de Nirlo (rien à voir avec les dissidents) a, pour l’honneur, préféré démissionner. Et à l’occasion du conseil municipal de ce samedi, il sera absent. Il a donné sa procuration à… Richard Nirlo. C’est plus de l’amour, c’est de la rage !

A ce propos, lors de la réunion des élus, certains dissidents sont partis en colère tandis que Christophe Chan-Liat, beaucoup plus zen (et plus jeune aussi) aurait pleuré en disant au maire : « je te jure que je t’aime ! ». D’après les informations fournies du côté de la mairie, « si ces élus-dissidents souhaitent avoir d’autres délégations, ils pourront postuler ». Pas sûr ! Certains d’entre eux devraient, dit-on, se retrouver aux côtés de Rémy Lagourgue, qui tiendra une conférence de presse aujourd’hui à 13h30 à sa permanence électorale de Duparc en compagnie de sa binôme, élue du Département, Valérie Rivière. La nouvelle équipe municipale devrait commander prochainement un audit administratif et financier sur les années Lagourgue. A en croire un fonctionnaire très proche du maire, « la situation financière de la commune est catastrophique ». Mais il est dit malgré tout que le directeur de cabinet Pascal Renaudière-Devaux a signé un bon de commande de 3 500 euros à un site d’information local pour assurer le captage d’images du conseil municipal de samedi. En clair, pour assurer un life Facebook comme pourrait le faire n’importe quel citoyen lamda avec un téléphone portable. Info ou intox ? A sainte-Marie, tout semble avoir un coût pour les contribuables. Y compris certains articles de complaisance…

« Le maire Richard Nirlo veut me virer comme une malpropre de mon travail à Beauséjour »

Toujours à Sainte-Marie, nous avons été interpelé la semaine dernière par une jeune maman trentenaire, Laëtitia Maillot qui, via une AOT (Autorisation d’Occupation Temporaire du domaine public), tenait un snack dans un premier temps, avant de transformer son local en onglerie, suite à l’arrivée, à deux mètres de chez elle, d’un concurrent, vendeur de kebabs et de sandwichs. « Mon chiffre d’affaires a considérablement chuté, je devais donc rebondir car j’ai deux enfants à nourrir », raconte-t-elle. La mairie est alertée de son souhait de changer d’activité. La direction générale des services lui donne une réponse favorable.

Laëtitia Maillot entreprend toutes les démarches nécessaires. Elle réalise une rampe d’accès pour le public handicapé ainsi que des toilettes adaptées. Elle aménage son local, n’hésite pas à emprunter pour investir parce qu’elle a envie de travailler et non d’aller quémander un petit contrat à la mairie. « Je travaille depuis que je suis jeune. J’ai toujours eu cet esprit d’entreprendre, d’être autonome et de ne rien devoir à personne.

Les travaux sont lancés et réalisés, mais Laëtitia se rend compte, qu’en dépit des promesses verbales qui lui ont été faites par le maire Richard Nirlo, venu chez elle pendant la campagne électorale des municipales de 2020, la mairie lui a tout compte fait refusé le permis de construire ou plutôt celui de transformation de son local. Trop tard ! Elle avait déjà tout réalisé en se basant sur l’accord de principe verbal du maire.

« Le maire, en présence de Teddy Nacaouelé, m’a dit pendant la campagne électorale : ne vous en faites pas, tout le nécessaire sera fait pour que vous puissiez travailler tranquillement. Ne vous inquiétez pas ».

Sauf que la jeune maman ne s’attendait pas du tout à ce coup de massue au terme des élections. Elle se voit alors contrainte de fermer boutique durant plusieurs mois en attendant de trouver un arrangement. « J’ai exercé un peu à mon domicile à Beaumont, mais l’accessibilité laisse à désirer et les clientes se sont découragées. Je n’avais plus aucune ressource. Le service qui s’occupe de cela à la mairie m’a convoqué alors que mes deux voisins, un pizzaïolo et le vendeur de kébabs contre lesquels je n’ai rien, ne l’ont pas été. La mairie m’a dit qu’elle va raser les lieux parce qu’elle a un autre projet. Les deux personnes à côté n’ont jamais été informées par la mairie ».

Contacté, un administratif de la mairie nous a répondus que les trois personnes ont été informées, que les deux vendeurs de pizza et de sandwichs ont accepté un local à environ 1000 euros qui leur est proposé par CBO Territoria. Précisons que tout comme Laëtitia Maillot, ils payent l’AOT à 200 euros/mois actuellement.

Or, après vérification, les deux commerçants avouent n’avoir jamais eu une telle discussion ni avec la mairie, ni avec CBO Territoria. « La mairie par l’intermédiaire d’une adjointe Nadia Wu-Tiu-Yen, m’a ensuite dit que mon local gênait la vue dans le rond-point. Je vous laisse aller vérifier monsieur ».

Nous avons vérifié. Aucun problème. Aucune gêne. Hier matin, nous avons pu entrer en contact avec le nouveau responsable du service Economique de la mairie : « nous avons tout fait pour trouver un autre local à Mme Maillot à Terrain Elisa notamment, mais elle a refusé » indique le chef de service. Précision de Mme Maillot : « la mairie me sort de la ville de Beauséjour pour m’envoyer dans un champ de cannes ». Le même responsable rappelle que lui « ne fait qu’appliquer la loi en matière d’urbanisme » mais que pour autant il n’en est pas moins humain puisque la mairie fait tout pour trouver un local qui convient à Mme Maillot. « Il faut qu’elle fasse les choses dans les règles de l’art et qu’elle soit un peu patiente. La mairie ne ferme pas la porte à Mme Maillot ». Réaction de la jeune maman qui ne fait pas de politique : « donc moi petit bout de femme je devrais faire les choses dans les règles de l’art, mais pour les autres à côté, aucun souci, aucune inquiétude. Cela dit, tant mieux pour eux ». Mme Maillot estime qu’il y a «un acharnement » contre elle, « sûrement parce que la mairie a déjà promis l’emplacement à quelqu’un d’autre… Le maire m’avait donné sa parole et aujourd’hui, il me vire comme une malpropre ».

Laëtitia Maillot a pris un avocat qui lui a conseillé de poursuivre son activité afin de pouvoir vivre et de nourrir sa famille en attendant la mise en place de la procédure judiciaire. Idem pour son assurance qui l’a encouragée à continuer étant donné que son bâtiment est conforme en matière de sécurité pour l’accueil du public.

Reste à savoir si le « Richard Nirlo nouveau » va reconsidérer la demande de cette maman qui risque de se retrouver sans emploi. Et la laisser exercer en attendant de trouver une solution au problème exposé. A suivre !

Joé Bédier a-t-il « favorisé » son ami Obeida Mogalia au détriment de la famille Adam ?

 J’ai reçu un appel téléphonique d’un administré de Saint-André, avant-hier, m’informant de la décision du maire Joé Bédier de « favoriser » son « ami » Obeida Mogalia pour un projet de construction de locaux sur le domaine Appavoupoullé  (photos ci-dessous) se trouvant avenue de la République, pas loin de la mairie. Un espace jouxtant un immeuble dans lequel se trouve entre autres le cabinet médical de Jean-Marie Virapoullé.

Mon interlocuteur m’explique que ce terrain de plusieurs milliers de mètres carrés était en contrat bail entre les propriétaires et un commerçant de la ville dont le commerce borde, également la parcelle en question. Un commerce appartenant à la famille Adam. L’ancienne municipalité, paraît-il, souhaitait acquérir cette parcelle pour en faire un espace de verdure en plein centre-ville.

De gauche à droite : Obeida Mogalia et Joé Bédier. (Photo d’archives/Yves Mont-Rouge)

J’ai appelé Obeida Mogalia, hier matin, aux environs de 7h30. Ce dernier a milité aux côtés de Joé Bédier au sein de l’opposition municipale à Saint-André de 2014 à 2020. Mais lors des municipales de juin 2020, il n’a pas souhaité rester sur la liste de Bédier en raison sans doute de ses activités professionnelles. Il gère notamment le patrimoine de Youssouf Mohamed, son mentor, patron d’Atlas à la Réunion. Obeida Mogalia ne cache rien de ses relations amicales avec Joé Bédier, « et ce, bien avant qu’il ne soit élu maire de la ville », tient-il à préciser. Mais il ajoute aussitôt : « le dossier dont il est question ici n’a rien à voir avec la mairie et avec le maire. Il s’agit d’une transaction foncière faite de particulier à particulier. J’ai effectivement, via une agence immobilière, entrepris la démarche de discuter avec la succession Appavoupoullé qui compte pour ce terrain pas moins de 23 héritiers. Je les ai vus et je leur ai fait une proposition d’acquisition qu’ils ont, après maintes discussions, acceptée. Il s’agit d’un terrain de 6000 m2. L’offre d’achat que j’ai faite, à savoir 1,7 millions d’euros a été validée en présence du notaire par les héritiers. Nous avons déjà signé le compromis. L’argent se trouve chez le notaire ».

Et la mairie dans tout ça ? Mon interlocuteur anonyme m’avait dit qu’un employé, responsable de service, « avait fait pression sur le commerçant Adam pour quitter les lieux ». Précision d’Obeida Mogalia : « je connais la famille Adam. Ce sont des gens bien pour qui j’ai un très grand respect. Mais je ne vois pas pourquoi la mairie aurait eu besoin de faire pression puisqu’elle n’a jamais été concernée par cette transaction. La famille Adam loue un petit local qui se trouve sur la propriété… ». Selon nos informations, la famille Adam aurait fait une offre de 1,8 millions d’euros pour l’achat des 6000 m2 ».

« Laser game, bowling, salle de sport, restaurants, glacier… nous allons investir 17 millions d’euros sur ce domaine »

Réponse d’Obeida Mogalia. « Je ne suis pas au courant… Nous, Youssouf Mohamed et moi, avons proposé 1,7 millions d’euros. Nous avons déjà mené pour 300 000 euros d’études. Et nous allons investir 17 millions d’euros dans un projet à cet endroit, soit environ 8000 m2 de construction et une centaine de places de parking sous-terrain, le plus grand de la commune. Ce projet, l’un des plus beaux de la ville, va créer 120 emplois de chantiers et 200 emplois dans les commerces qui s’ouvriront. Avec Youssouf Mohamed, nous sommes associés à 50/50. Nous allons réalisé juste à l’entrée de cette avenue importante, des bâtiments dédiés au divertissement (laser game, bowling…), aux loisirs (salle de sport…), à la restauration (restaurants, glacier…). Sur le choix des locaux et des activités, la mairie a souhaité donner son avis afin de voir sir le projet correspondait à ce que la municipalité souhaitait dans le but de créer de l’attractivité dans une ville qui, depuis des lustres, se retrouve déserte après 20 heures. Les Saint-Andréens, pour se divertir, sont obligés d’aller à Saint-Denis, dans l’Ouest ou dans le Sud. La mairie est pressée de voir la concrétisation de ce projet structurant qui va véritablement donner un autre cachet à la ville dont l’entrée, à ce niveau, est pour l’instant occupée par une verrue ».

J’ai par ailleurs appelé la mairie pour en savoir plus : « hormis un droit de regard sur le projet pour voir s’il n’allait pas défigurer la ville, nous n’avons rien à voir avec cette transaction qui n’est pas publique. Quant au favoritisme dont il est fait allusion, je crois que la personne qui vous a téléphoné se trompe d’époque. Avec Joé Bédier, finis les passe-droit. Ça peut déplaire, je peux le comprendre pour des gens qui ont été habitués durant des années, voire des décennies, à cette gestion à la tête du client, mais le maire, en place depuis 1 an, et son équipe, feront tout ce qui est en leur pouvoir pour casser toutes les mauvaises habitudes du passé et pour changer de mentalité, d’état d’esprit. C’est un travail de longue haleine mais ça se fera. Nous prenons publiquement cet engagement car il s’agit de l’argent public, de l’argent des impôts. Nous n’avons pas le droit de faire n’importe quoi avec l’argent des contribuables ». A suivre !

Y.M.

([email protected])

 

 

 

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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