Covid, variants, couvre-feu, et bientôt confinement ? Paris i command’ a nou !

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Même plus la peine de s’interroger. Ce qui est sûr, c’est que si Paris décide de confiner au niveau national dans peu de temps, le préfet en fera de même localement, parce qu’en dépit de ce que peuvent penser ou dire les élus locaux, le représentant de l’Etat prend ses ordres à Paris. Il applique à la Réunion les directives que lui dicte Paris. Certains maires le disent clairement. Pas publiquement, évidemment, mais en off, ils expliquent que le ton a quelque peu changé, ces derniers temps, lors des réunions hebdomadaires avec le préfet. Lequel, avant même de commencer la discussion, mardi dernier, a d’emblée annoncé la couleur en précisant qu’il avait eu Matignon en ligne qui l’autorise à mettre un couvre-feu dès 18 heures. Couvre-feu qui démarre d’ailleurs à compter d’aujourd’hui, vendredi 5 mars, et ce, malgré toutes les conséquences économiques dramatiques qu’une telle mesure va entraîner.

Un changement de braquet motivé par une situation sanitaire qui se dégrade de plus en plus à en croire les projections dont disposent les autorités préfectorales. Des projections Covid et variants « très négatives » voire « problématiques » semblables dans pas longtemps à celles que l’on peut observer d’ores et déjà dans les départements comme Mayotte et la Moselle.

Sauf que cette situation catastrophique que l’on vit aujourd’hui à la Réunion et qui n’est pas prête de s’améliorer résulte de toute une série d’incohérences émanant de l’Etat telles que la non fermeture de notre aéroport, porte d’entrée principale du virus et de ses variants. Lorsqu’à un moment donné, lors des réunions hebdomadaires, certains maires –sans doute ceux qui ne trainent pas encore de casseroles – avaient osé mettre le sujet de la fermeture provisoire de l’aéroport sur la table, le préfet d’un ton sec « presqu’agacé », me rapporte-t-on, aurait précisé que « le virus circule dans le monde entier » et il aurait laissé entendre que ce n’est la fermeture de l’aéroport qui allait pouvoir stopper sa « circulation aléatoire ».

Nombreux sont les maires qui qualifient de « bizarre » l’approche de l’Etat, par rapport à la gestion de cette crise sanitaire, tout en estimant que « le problème n’a pas été pris à bras-le-corps » dès le départ de la crise, et en pointant également du doigt « une prise de conscience peu sérieuse » de la part des autorités sanitaires ainsi « qu’une communication brinquebalante » sur la gravité de la situation. Les maires avaient demandé dès le début de la deuxième vague Covid, et avant même que les variants venant des Comores via Mayotte (en passant par l’aéroport) ne fassent leur apparition sur notre territoire, la mise en place des campagnes de dépistage quartier par quartier afin d’avoir un chiffrage plus précis du taux d’incidence. La préfecture et l’ARS ne les ont pas suivi. Idem donc  pour la fermeture de l’aéroport.  Ou encore pour les évacuations sanitaires. Tout se décide à Paris.

 

« A se demander si même pour aller aux toilettes, certains hauts fonctionnaires ne demandent pas d’abord l’autorisation de Paris ».

 

D’où les nombreux ratés qui obligent ensuite les décideurs parisiens, à commencer par le ministre des Outre-mers, à faire des excuses publiques. Difficile d’évaluer une situation à plus de 10 000 kilomètres ! Combien de fois, les élus locaux sont-ils montés au créneau pour demander un renforcement des moyens sanitaires à Mayotte, avant et pendant la crise ? Combien de fois, certains de ces mêmes élus ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation du service de réanimation à la Réunion ? Durant plusieurs semaines, le gouvernement a fait « zoreilles cochon dan’ marmite pois » (la sourde oreille en français) avant de tenter de réagir quand il était presque déjà trop tard.

Et que se passe-t-il aujourd’hui ? A force d’avoir « chargé » nos services réa avec les « evasan » en provenance de Mayotte, la Réunion se voit contrainte d’évacuer les cas les plus préoccupants vers la métropole, c’est-à-dire à plus de 10 000 kilomètres. N’aurait-il pas été plus simple de mettre tous les moyens nécessaires dans nos hôpitaux réunionnais (oups, désolé Mme Goyet, français de la Réunion) plutôt que de dépenser des sommes astronomiques pour envoyer nos malades vers l’hexagone en sachant qu’à la douleur et aux risques physiques, pathologiques s’ajoute une détresse psychologique par rapport à l’inconnue géographique.

Force est de constater aujourd’hui que la stratégie de l’Etat n’a pas fonctionné, que son couvre-feu de 22 heures à 5 heures du matin n’a strictement rien donné. Souhaitons que ce couvre-feu « spécial vacances scolaires » qui débute à partir de ce soir porte ces fruits. Or, les projections mises en avant par le préfet lors de la dernière réunion avec les maires ne sont pas du tout rassurantes.

« Tout laisse à penser que l’Etat a déjà ébauché sa méthode progressive de lutte contre le virus et ses variants, à savoir, qu’après le couvre-feu à partir de 22 heures, puis à partir de 18 heures, un reconfinement prochain ne serait peut-être pas à exclure »

Je reviens à ce que je disais au tout début de cet édito, si Paris le fait, la Réunion suivra parce que le préfet ne fera qu’exécuter les ordres pariens. Parce que, contrairement à un slogan politique qui était en vogue au tout début des années 2000, qu’on le veuille ou non, « Paris i command’ à nou ». A-t-on vraiment le choix ?

 

Greffé des deux poumons : « La CGSS me laisse crever ! »

 

On pourra aller bat’ notre postérieur contre sept lames la mer, on pourra brandir des menaces de manifs, exhiber à bout de bras des semblants de pétition, crier notre colère sur Radio Free Dom, sur les réseaux sociaux ou via des chansons et clips vidéos comme celle de Fano, appeler à la « révolte rouge » comme aux Antilles,  la situation sanitaire est déjà si préoccupante qu’on a plus la force d’aller  chercher forcément des « bèsements » dan’ chemin avec qui que ce soit. Et quand bien même certains groupuscules chercheraient à le faire, ce n’est pas ça qui va empêcher celles et ceux qui ont « foiré » dans la gestion de cette crise de dormir sur leurs deux oreilles et de percevoir normalement leur rémunération.

Ne perdons jamais de vue que toutes celles et tous ceux qui sont chargés au plus haut niveau de gérer cette crise sanitaire à la Réunion (et même à Mayotte) continueront à vivre normalement qu’ils le fassent bien ou mal. Au pire, ils seront mutés, mais jamais licenciés. Contrairement à nombre d’acteurs économiques (commerçants, artisans…), d’ouvriers du bâtiment et autres directement ou indirectement impactés par la crise sanitaire, ils (et elles), ces hauts fonctionnaires, n’iront pas pointer à Pôle emploi et ne mettront pas la clé sous le paillasson. Alors que des milliers de Réunionnaises et de Réunionnais (cela comprend sans distinction toutes celles et tous ceux qui vivent dans l’île) ne savent pas, professionnellement et financièrement parlant, à quelle sauce ils vont bientôt être mangés eu égard de cette situation sanitaire qui ne s’améliore pas. Tout cela pour vous dire, pour nous dire, prenons notre mal en patience, protégeons-nous comme on peut, faisons preuve de vigilance et ne comptons pas su bâton grand papa (préfet) pou traverse la rivière du Covid. N’écoutons pas non plus tous les bobards parisiens, y compris ceux de Gabriel Attal, jeune porte-parole du gouvernement qui, pour l’occasion, s’est transformé en « Madame Soleil » pour nous prédire « un retour à une vie normale peut-être à la mi-avril ». Ce ne serait pas plutôt le 1er avril ? Attention, à ce petit jeu de cons, la ligne pourrait finir par casser… Ne perdons pas de vue non plus que la dengue fait également des ravages et commence à « saturer » nos services des urgences.

On reste dans le médical, pour vous dire que j’ai reçu un message assez surprenant, hier, sur mon Messenger, de la part de quelqu’un que je connais. Un petit fonctionnaire territorial qui a été greffé il y a plus d’un an des deux poumons à Paris. Opération très lourde comme vous pouvez l’imaginer. Il a vu la mort en face et a presque ressuscité par deux fois d’après ce qu’il m’explique. Son épouse, ses enfants, ses parents avaient même fait le déplacement à Paris pour lui faire des adieux mais « par la force du Saint Esprit » il est resté sur terre et commençait à revivre, tout en poursuivant son protocole médical très complexe, en effectuant assez régulièrement des séjours dans les « hôpitaux français » de Paris grâce à la prise en charge par la CGSS de ses hébergements sanitaires.

 

« A ce rythme là, si on ne meurt pas du Covid, on mourra tous cinglés ! »

 

Or, il vient d’apprendre brutalement que la Caisse Générale de Sécurité Sociale refuse à présent cette prise en charge en se cachant derrière un nouveau texte de loi qui serait applicable depuis janvier 2021. Un texte qui s’applique aux fonctionnaires malades. Il ne peut donc plus partir en métropole pour ses contrôles. Il devait prendre l’avion à la mi-mars. Il ne sait plus quoi faire. Le message est on ne peut plus clair de la part de l’administration. En créole, ça donnerait : « maintenant que ou lé sauvé, que ou la passe avec succès le cap de la grosse opération chirurgicale, aller crever astèr ! ».

Stéphane Adelin, de Bras-Panon. de c’est de lui qu’il s’agit, explique « qu’une telle rupture dans mon suivi médical pourrait avoir des conséquences très dommageables, et je pèse mes mots, sur mon état de santé ». Inadmissible !

Et pendant que lui se démenait hier pour essayer de trouver une solution à son problème, l’Etat et la compagnie aérienne organisaient une opération Com ‘ pour quatre évacuations sanitaires Covid/variant. On marche vraiment sur la tête dans ce pays ! L’Etat n’a jamais fermé l’aéroport, il a laissé entrer près de 200 000 touristes (d’où qu’ils viennent) sans contrôle, sans septaine ou quatorzaine obligatoire (pas comme à Maurice qui vient d’être reconnu comme pays le plus performant d’Afrique en matière de gestion Covid), l’Etat les a laissé se balader en toute liberté dans la nature, puis a culpabilisé surtout les Réunionnais avant d’imposer des couvre-feux qui vont précéder probablement un reconfinement provisoire.

A côté de cela, j’entendais le préfet mardi soir expliquer que les entreprises vont devoir s’organiser par rapport au couvre-feu dès 18 heures, qu’il faudrait sans doute libérer les salariés vers 17 heures, 17h30. Et là je me disais : « il a été déjà été coincé dans un embouteillage sur le Boulevard Lancastel ou sur le Boulevard Sud pour rentrer dans l’Est  lui ?  Il a déjà été coincé , lui, dans un embouteillage du côté de Cambaie ? Ou à Saint-Pierre en direction de Saint-Joseph ? ». Sur la note de la préfecture, il est aussi écrit que « les restaurants pourront rester ouverts jusqu’à 18 heures ». Vous connaissez beaucoup de personnes qui vont dîner l’après-midi, vous ? Du foutage de gueule ma parole ! A ce rythme là, si on ne meurt pas du Covid, on mourra tous cinglés !

 

Régionales des 13 et 20 juin 2021 : Didier Robert sera candidat

 

L’atmosphère générale n’est pas à la politique, elle est plutôt Covid. Mais malgré tout, les élus y pensent tous beaucoup à la politique justement, aux prochaines départementales et régionales des 13 et 20 juin prochains. Plus besoin de vous faire un dessin de la situation actuelle. A gauche, c’est clair. C’est la division. Liste Bareigts (Ericka), liste Bello (Huguette), liste Lebreton (Patrick), liste Hoarau (Olivier). Ce n’est pas tout à fait la gauche, mais presque, liste Miranville (Vanessa), liste Vergoz (Michel). En sachant que Vergoz roulera au second tour pour Didier Robert si ce dernier se qualifie. Parce que c’est un secret de polichinelle, Didier Robert sera bel et bien candidat à un troisième mandat. Il devait l’annoncer la semaine dernière, puis cette semaine. En fait, il n’a pas encore trouvé le bon moment pour faire son annonce, pris par les dossiers d’actualité, tels que le couvre-feu à 18 heures. Il a décidé à ce titre de réunir les acteurs économiques ce lundi et d’organiser dans la foulée, le lendemain, mardi 9 mars, une session plénière d’urgence afin de voler au secours de l’économie réunionnaise mise à mal par la crise sanitaire. Et puis, Didier Robert est fort occupé également à courtiser « les dinosaures » que sont Michel Fontaine et André Thien-Ah-Koon (entre autres), ces incontournables big boss du Grand Sud. La commission permanente de la Région vient tout récemment de sortir le chéquier pour le Syndicat mixte de Pierrefonds présidé par Tak. Le président de Région se rendra dans le Sud ce samedi matin, pour assister au comité syndical du Syndicat mixte de Pierrefonds aux côtés de Fontaine et de Tak avant de signer, on suppose, un joli gros chèque en faveur du Sud dans le cadre du Plan de Relance. De l’argent, en veux-tu, en voilà. C’est déjà Noël, avant les régionales ! Ce qu’il faut savoir c’est que, les Robert, Fontaine, Tak, ne sont plus fâchés. Ce n’est plus la guerre froide comme ce fut le cas durant presque deux ans après l’élection de Melchior à la présidence du Département fin 2017. Ils se parlent assez souvent par téléphone. Les cabinets respectifs (Région et mairies concernées) ont repris des contacts. Le président de Région se montre de plus en plus généreux en direction de ses interlocuteurs sudistes. On aura droit demain matin, au Syndicat Mixte, à une belle photo de famille. A ceux, notamment du Sud, qui soutiennent que la Région n’aide pas assez cette partie du Département, les proches du président de Région n’hésitent pas à dégainer leurs arguments chiffrés (voir ci-dessous) :

 

(DOCUMENT REGION)

 

 

Le message de Didier Robert est assez facile à décrypter : « laissez moi faire un troisième mandat !». Alors, quelle sera la réponse de Michel Fontaine et d’André Thien-Ah-Koon ? La date du 9 avril, qui correspond à celle du procès de Didier Robert en Correctionnelle, n’est pas vraiment un argument qui tient la route. Car ils savent que procès ou pas tout de suite, Didier Robert ne pourra pas de toute façon y échapper dans l’absolu. Ils savent aussi que l’actuel sortant, compte-tenu des sept chefs d’inculpation auxquels il doit répondre, ne pourra pas non plus – à moins d’un miracle judiciaire ! – échapper à ce que l’on pourrait appeler « la jurisprudence Olivier Rivière », à savoir une peine d’inéligibilité, fusse-t-elle la plus minimale possible.

Ce qui voudrait dire que Fontaine et Tak pourraient laisser Didier Robert partir comme tête de liste en se disant que s’il est élu, il ne pourra, après avoir épuisé toutes les voies de recours possibles, terminer son mandat de six ans. Il  pourrait donc, dès le départ, se mettre d’accord sur une liste commune avec en cours de mandat un partage de pouvoir, puisqu’en cas d’inéligibilité prononcée, l’élection se fera en interne.

Dans ce cas de figure, les centristes tels que Nassimah Dindar et bien d’autres encore, pourraient constituer une liste puisqu’ils ne sont pas « Didier Robert-compatibles ». Ou bien alors, Fontaine se décide de se jeter à l’eau dès le premier tour en prenant la tête d’une liste d’union de la droite et du centre qui évincerait d’emblée Didier Robert. Lequel Didier Robert n’a pas encore perdu les élections. Lequel Didier Robert ne chôme pas et continue, souriant, à charmer les uns, les autres avec le chéquier « Plan de relance » de l’Etat et de l’Europe entre les dents, ce qui donne encore plus d’éclat à son sourire.

Ce n’est pas Patrice Selly qui dira le contraire. Le maire de Saint-Benoit, président de la Cirest, avait commencé à discuter avec Vanessa Miranville dans un premier temps en vue des régionales mais aux dernières nouvelles, sans doute travaillé au corps par son 1er vice-président Michel Vergoz (plus que jamais En Marche vers Didier Robert), Patrice Selly se pencherait de plus en plus du côté du sortant de la pyramide. Gros besoin d’argent pour sa commune-gruyère (19 millions d’euros de déficit, héritage de l’ancienne équipe). Il y a des signes qui ne trompent pas. Lors de l’inauguration du nouveau pont de la Rivière-des-Galets dans l’Ouest, devinez qui avait été invité par la Région ? Patrice Selly, élu de l’Est, en personne ! Ceci expliquerait donc cela.

Nombre de maires, notamment de petites et moyennes communes, se retrouvent dans le cas de Selly. Ils ont besoin d’aides financières régionales pour concrétiser leurs projets, promesses (ou engagements) de la campagne électorale.

Rappelons par ailleurs que Didier Robert peut bien entendu profiter de la division de la gauche. Une gauche éparpillée, on l’a dit, avec une Bello qui, si elle est élue, pourra compter sur le fidèle Emmanuel Séraphin à la mairie de Saint-Paul. Idem pour Vanessa Miranville qui pourra toujours compter sur Gilles Hubert, fidèle et loyal. Quid d’Ericka Bareigts si elle remporte les régionales ? Qui pour la remplacer à la mairie ? Jean-François Hoarau, Gilbert Annette ou Brigitte Adam ? Ibrahim Dindar devrait lui aussi avoir son mot à dire ! Il paraît qu’Ericka Bareigts, qui est loin d’être fâchée  avec Macron, aurait dit pendant la campagne des municipales de 2020 que si les dionysiennes et dionysiens lui faisaient confiance pour la mairie, elle n’irait pas à la Région en 2021. Faut que je vérifie les vidéos ! Vous l’aurez compris, aux départementales, comme aux régionales, le jeu reste très ouvert. Un petit mot sur Vanessa Payet. Comme je vous l’avais annoncé depuis deux semaines déjà, elle a décidé de quitter « Croire et Oser » et prendre ses distances d’avec son « ami » Alexandre Laï Kane Chéong (Alec). Elle ira où aux régionales ? Avec qui ? Elle ne devrait pas tarder à le dévoiler. Ce que je sais, c’est qu’elle a rencontré au moins quatre têtes de listes potentielles et une candidate déjà déclarée et qu’elle trouve Vanessa Miranville et Huguette Bello « très inspirantes ».

 

Les élus défilent à la barre

 

Régionales et départementales toujours : Samuel Mouen me fait rire. Il n’arrête pas de m’envoyer via Messenger des messages et photos. Animateur d’une émission politique sur la radio Kréol FM (Tiens, je lui fais volontiers un peu de pub), il était tout content de m’annoncer qu’il aura comme invité ce samedi Didier Robert en chair et en os.

 

(PHOTO ROBERT)

 

Wouaah, trop fort le gars ! Sauf qu’après renseignement, Didier Robert lui même n’était pas au courant qu’il était l’invité de Samuel Mouen, ni le cabinet de la Région d’ailleurs. A se demander si Mouen ne prend pas ses rêves pour des réalités.

J’espère que Ramata Touré, la charmante adjointe « En Marche » du maire communiste de Sainte-Suzanne, Maurice Gironcel, est au courant qu’elle sera l’invitée de Mouen ce samedi !

 

(PHOTO RAMATA TOURE)

 

Plus sérieusement, les élus défileront ce mois ci et le mois prochain à la barre des tribunaux. Hier jeudi, l’ancien maire de Saint-Louis Cyrille Hamilcaro, devait être jugé au tribunal correctionnel de Saint-Pierre pour « complicité de détournement de fonds publics (environ 2000 € et des poussières), mais l’affaire a été renvoyée au 10 juin prochain. Ce matin, à Saint-Denis, ce sera au tour de la sénatrice Nassimah Dindar pour « prise illégale d’intérêt » dans l’affaire dite du SDIS (Voir article à la Une sur notre site). Le 9 avril prochain, Didier Robert passera à la barre de la Correctionnelle avec sept chefs d’inculpation contre lui. Demandera-t-il un deuxième report de son procès ? La dernière fois, le procureur de la République avait clairement laissé entendre qu’il n’acceptera pas une deuxième demande de renvoi.

Le 13 avril, Michel Fontaine sera lui aussi appelé en Correctionnelle aux côtés de Gérald Maillot, l’ancien président de la Cinor, et de Christophe Di Donato, l’ancien patron de la Cité des dirigeants, ce « machin » qu’il avait monté avec l’aide financière de la Cinor (750 000 €) et de la Civis (750 000 €). La justice s’est fixée pour mission de retrouver cet argent qui se baladerait dans la nature.

Sale temps pour les élus ! Nicolas Sarkozy, ancien président de la République (2007-2012) a quant a lui été condamné à 3 ans de prison dont 1 ferme dans l’affaire des écoutes téléphoniques. C’est le deuxième président de la Ve République a avoir été condamné par la Justice. Feu Jacques Chirac, c’était pour l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris en 2011. Mais ce qui est cool quand on est élu, c’est que le parquet condamne mais ne prononce jamais de mandat de dépôt à l’issue du procès. Aussi, ils sont condamnés, mais peuvent tranquilou rentrer chez eux. Sarko a pu donc regagner son domicile dans sa voiture avec chauffeur et garde du corps et faire dodo le soir à côté de « Carlita ». Et vous savez ce qu’il disait avec force lorsqu’il était à l’Elysée ? J’ai retrouvé un extrait d’un de ses vibrants discours : « Nul ne doit pouvoir être libéré de sa peine avant d’en avoir accompli au moins les deux tiers. Je le dis parce que je le pense. Il faut que les peines soient exécutées. La non exécution des peines, c’est l’impunité ! ». Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! Tout ce qu’a dit Sarkozy est valable pour le braconnier dans le lagon de Saint-Gilles ou encore pour le petit planteur de zamal, pas pour les élus menteurs et voleurs.

Pour rester dans le domaine judiciaire, sachez que c’est cet après-midi, aux environs de 14 heures, que sera examinée au tribunal de police de Champ-Fleuri l’affaire du conseil municipal houleux de juillet dernier à Saint-André lors duquel un individu avait menacé le conseiller municipal de l’opposition Alain Sinaretty (groupe de Jean-Marie Virapoullé).

 

WC « spécial DGS » à la mairie de Saint-Louis

 

J’ouvre de nouveau une parenthèse Covid si vous me le permettez pour vous parler de la prestation du maire des Avirons, cette semaine, sur Réunion la 1ère radio qui expliquait avec force conviction qu’il fallait faire de la Réunion et de Mayotte des départements pilotes en matière de vaccination anti-Covid. En clair, que tous les habitants de ses deux départements passent à la casserole en se transformant en cobayes de labos grandeur nature. Il faudrait peut-être commencer par demander leur avis aux Mahorais et aux Réunionnais ! Qu’en pensez-vous Monsieur Eric Ferrère qui lui, en l’espace d’une émission radio, s’est métamorphosé en « spécialiste du Coronavirus ». A croire qu’il serait déjà vacciné et qu’il s’agirait peut-être des effets secondaires du vaccin. Pour moins que ça, la dir-cab du préfet s’est pris une volée de bois vert de critiques, la semaine dernière. Dans un communiqué rédigé, hier, l’Association des maires est beaucoup plus raisonnable et souhaite une vaccination des habitants de ces deux départements mais « sur la base du volontariat ». Quand même !

J’en arrive maintenant à la mairie de Saint-Louis où des cadres m’ont interpellé pour dire leur surprise de voir qu’un WC (oui, des toilettes) a été construit à l’étage de l’hôtel de ville spécialement pour la DGS (Directrice générale des services), pour ses deux secrétaires et pour les deux membres du cabinet de la maire. Il existait pourtant déjà des toilettes au rez-de-chaussée, puis à l’étage. Mais la nouvelle municipalité en a rajouté une supplémentaire en supprimant carrément un bureau pour faire de la place. Rappelons que la DGS et la maire s’entendent très bien et se connaissent depuis longtemps. Comme dit le dicton, c’est dans le besoin que l’on reconnaît ses amis (es) !.

Je vous parlais, la semaine dernière de la démission de l’adjoint Jimmy Philéas, remplacé au sein du conseil municipal de Saint-Louis, par Brigitte Charles. C’est une ancienne du conseil d’administration de l’Université de la Réunion où la maire est dir-cab du président. Mme Charles bosse dans une société de nettoyage qui aurait beaucoup aidé Juliana M’Doihoma durant la campagne électorale des municipales en fournissant des produits pour le nettoyage de la permanence électorale de la Palissade louée à Stéphane Babas (dit Féfène). Vous vous rappelez, celui qui avait piqué, via une vidéo, un coup de gueule contre M’Doihoma, en réclamant de l’association de financement de campagne de la maire son dû pour la permanence électorale ? Il s’en passe toujours de bien belles à Saint-Louis !

Je vous laisse en vous mettant en garde. Attention au téléphone portable ! Ne le laissez pas entre les mains de n’importe qui et ne vous laissez surtout pas filmer même par l’amour de votre vie. On ne sait jamais de quoi demain sera fait. Un jeune homme de Saint-Denis vient d’en faire l’amère expérience. Il n’ose plus sortir de chez lui depuis qu’une courte vidéo a commencé à circuler sur les réseaux sociaux, le montrant en pleine action avec ses cinq doigts. Mais là où sa virilité de jeune coq d’une vingtaine d’années en prend un coup (si on puis dire), c’est que, pour atteindre le Nirvana, il a eu besoin, en son intimité, de  « l’intrusion digitale » de sa copine, ou plutôt de son ex qui n’a pas hésité aujourd’hui à carrément « balancer » la vidéo, sans doute pour se venger d’un « largage » humiliant. Une gaminerie pour le moins banale de nos jours, me direz-vous. Sauf que c’est surtout le papa qui ne sait plus où mettre la tête, lui qui bosse au cabinet d’une grande collectivité au service d’un élu de premier rang !

Y.M.

([email protected])

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