Interview de Didier Robert : « j’ai décidé de me mettre en retrait de la vie politique ! »

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Quatre mois quasiment jour pour jour de sa défaite électorale aux élections régionales, et à la veille d’une session plénière « spéciale NRL » à la pyramide inversée, Didier Robert, l’ancien président de Région (2010-2021) a décidé de s’exprimer publiquement. Sur divers sujets tels que la Nouvelle Route du Littoral, les raisons de son échec politique en juin dernier, la nouvelle majorité régionale, la situation budgétaire de la Région, la présidentielle d’avril prochain, les législatives de 2022 ainsi que sur son avenir politique, Didier Robert s’est confié à Yves Mont-Rouge. Il annonce, entre autres, son retrait de la vie politique. En clair, il devrait bientôt démissionner de ses mandats de conseiller municipal et communautaire de l’opposition à la mairie de Saint-Denis et à la Cinor. Idem pour son mandat de conseiller régional de l’opposition. « Je reprends dans quelques semaines une activité professionnelle », dit-il. Ce sera dans le privé. Lisez son interview qui a été réalisée en début d’après-midi (mardi 26 octobre 2021) dans un café au centre-ville de Saint-Denis.

Crédit Photo : Yves Mont-Rouge

Question 1- 27 juin 2021/26 octobre 2021, soit 4 mois quasiment jour pour jour après votre défaite aux régionales, comment allez-vous ? Vous-êtes-vous remis de cet échec électoral, vous qui étiez habitué depuis 2006 aux succès électoraux (maire, député, sénateur puis président de Région par deux fois) ?

Chaque élection est différente et doit nécessairement être replacée dans son contexte. Quand on s’engage dans une campagne électorale, il faut se préparer à gagner l’élection mais il faut savoir aussi que l’on peut la perdre. C’est la règle du jeu. Les Réunionnais ont majoritairement fait un choix en juin dernier et je le respecte. Dans cette campagne, nous avons tout mis en œuvre pour défendre notre bilan, pour faire la démonstration du respect des engagements que nous avions pris auprès des Réunionnais depuis 10 ans et pour dresser surtout une nouvelle perspective pour notre île et pour notre population. Nous n’avons pas été suffisamment entendus, c’est un fait. Pour ma part, je n’ai pas le regard rivé dans le rétroviseur, je regarde devant et je continuerai à me battre pour les valeurs auxquelles je crois, quelle que soit la manière.

2- Comment occupez-vous vos journées ? Est-ce que vous travaillez ; Je veux dire, est-ce que vous avez un emploi ?

J’ai d’abord pris le temps du recul et de l’écoute, ce que vous ne faites jamais vraiment quand vous êtes en permanence en première ligne comme je l’ai été pendant près de 20 ans. Je passe du temps en famille, avec ma femme, mes enfants, mes parents, mes amis… Je travaille à mon rythme. Je porte aujourd’hui de nombreux projets qui me tiennent particulièrement à cœur et que je veux voir aboutir. J’ai pris, à titre bénévole, de nouveaux engagements auprès d’associations qui œuvrent auprès des plus démunis et des plus fragiles de notre société. Je vais aussi très rapidement maintenant inscrire mon action, sur le plan professionnel, auprès d’entreprises locales sur les questions de développement durable, d’ouverture sur l’extérieur, d’adaptation aux changements…Je veux aussi m’impliquer davantage sur les questions liées aux médias et à l’information pour une diffusion la plus large possible de l’information, notamment auprès des plus jeunes. Je mets également à profit cette période pour écrire. Je suis sur la préparation d’un livre auquel j’attache une vraie importance et qui sera l’occasion encore de partager ma vision du développement, du vivre-ensemble, de notre place dans l’ensemble français et européen…

3- Une rumeur a circulé selon laquelle vous pourriez occuper un poste de directeur de cabinet dans une collectivité, le Département pour ne pas le nommer ?

Les projets sur lesquels je suis actuellement concernent le privé, pas dans le public.

4- Vous vivez de quoi aujourd’hui ? Votre retraite de député, de sénateur, d’ancien maire, d’ancien président de Région ? Vous êtes encore jeune ?

Je vous l’ai dit, je reprends dans quelques semaines une activité professionnelle, j’ai travaillé à cela dès le lendemain des élections. Et pour répondre aussi à votre question, je n’ai pas encore l’âge de la retraite et c’est tant mieux parce que j’ai encore envie de me battre et d’agir du mieux que je pourrais pour mon île et pour les Réunionnais.

5- Avec le recul de quatre mois, avez-vous pris le temps de réfléchir aux vraies raisons de votre défaite politique ?

Toutes ces années durant, je me suis engagé au service de l’action publique. J’ai mis toute mon énergie, avec toute une équipe d’élus, d’administratifs, de techniciens à participer au développement de notre île. Ces années ont été exceptionnelles à bien des égards. En tant que maire du Tampon, en tant que président de Région durant deux mandats, j’ai travaillé à faire bouger les lignes sur la base des valeurs qui ont toujours guidé mon action : le travail, l’éducation, la formation ouverte au plus grand nombre, le soutien aux étudiants, l’accompagnement des entreprises, la réussite des entrepreneurs et des porteurs de projets, l’équilibre à rechercher entre croissance et écologie, l’égalité homme-femme, la préservation et la valorisation de notre vivre-ensemble, l’ouverture aux autres, l’ouverture au monde, la fierté d’être tout à la fois Réunionnais, Français et européen…J’ai toujours agi avec passion parce que j’aime profondément ce que je fais. Alors aujourd’hui, je n’ai aucune amertume ni aucune colère. J’ai simplement la déception d’une défaite électorale, et cela quelle que soit la façon dont cette campagne s’est déroulée. Dans le cadre de l’union des Droites et des Centres, chacun porte sa part de responsabilité, face à lui-même, face aux autres, face aux Réunionnais. Et je sais que chacun sait reconnaître aussi sa part d’engagement comme je le fais moi-même. En disant cela, je ne me pose surtout pas en donneur de leçons. J’ai donné le meilleur de moi-même avec des femmes et des hommes extraordinaires, des élus, des militants engagés. Beaucoup de Réunionnais ont cru en nous, en notre projet. Cela n’a pas été suffisant pour emporter une adhésion majoritaire. Il y aura eu des résultats surprenants. Il y aura eu surtout beaucoup de haine à notre égard, bien au-delà d’une simple confrontation électorale. Mais en fin de compte, tout cela est derrière nous et comme je l’ai dit, je regarde devant. L’avenir m’importe davantage.

Un grand merci à la personne, un jeune homme, qui a bien voulu nous prendre en photo avec mon téléphone portable dans le café où a été réalisée cette interview.

6- Est-ce que, comme l’a dit l’un vos colistiers, Michel Vergoz, c’est « la faute au Sud », plus précisément à Saint-Pierre et, encore plus précisément, à Michel Fontaine ?

Je fais confiance aux Réunionnais pour savoir tirer la meilleure analyse de ce scrutin. Ils sont pour beaucoup tout autant experts et passionnés de foot que de politique ! Ils savent lire entre les lignes et au-delà des déclarations d’intention. Pour ma part, je veux retenir à ce stade tout ce qu’il y aura eu de positif pendant cette campagne, des rencontres qui m’auront marqué plus que d’autres, des sujets que nous aurons peut-être réussi à mieux faire progresser… C’est aussi cela une campagne électorale.

7- Politiquement, comment comptez-vous rebondir et quand ? « Objectif Réunion » fonctionne-t-il encore ?

J’ai souvent eu à m’exprimer sur cette question et ma réponse a toujours été la même : nous sommes élus pour agir, pour faire, pour bâtir, pour construire, pour proposer et encore pour agir ! Pour ma part, j’ai toujours conservé ce marqueur à l’esprit, quel que soit le mandat que les Réunionnais auront bien voulu me confier. Les dernières élections me placent dans l’opposition et je continuerai toujours à agir, quels que soient les moyens et la manière. Mais ne comptez pas sur moi pour entrer dans une logique d’opposition et de critiques systématiques à laquelle j’ai été moi-même confronté pendant les deux mandats passés à la Région depuis 2010. Une attitude que je considère comme stérile, plus faite pour freiner que pour progresser. Depuis Juin, il y a une nouvelle équipe élue, majoritaire. C’est à cette équipe qu’il appartient maintenant de mettre en œuvre sa politique, de prendre les décisions, de faire les bons choix, d’agir sur la base des engagements pris devant la population : poursuivre et terminer la NRL, ne pas remettre en question la continuité territoriale, etc…

Malheureusement, quatre mois après, la nouvelle gouvernance semble s’attarder encore à vouloir refaire la campagne sur les sujets comme la NRL ou le budget de la Région…Cela n’a aucun sens sinon à vouloir rester figé dans la critique et les attaques politiciennes. Je ne suis pas sûr que ce soit ce que les Réunionnais attendent de ses élus. Je pense à tous ceux qui sont à la recherche d’une formation, d’un emploi, ceux bloqués dans les embouteillages, ceux en attente de soutien et d’accompagnement de la Région, les entreprises, les acteurs culturels, ceux du monde sportif…

Dans l’intérêt des Réunionnais, dans l’intérêt de notre île, je souhaite que cette nouvelle majorité réussisse. C’est ce que j’ai dit à la nouvelle Présidente lorsque je l’ai félicitée lors de la première assemblée plénière de cette mandature. Mais pour réussir, il faut agir, passer de la critique à l’action.

8 – Mais de votre côté, vous comptez agir de quelle manière, concrètement ?

Je l’ai dit, je serai présent auprès d’un certain nombre d’associations, auprès d’entreprises, de porteurs de projets et je continuerai à apporter une contribution tant sur le volet du développement économique que sur celui de la nécessaire solidarité qui doit animer notre action.

Mais vous l’avez aussi compris, j’ai pris la décision de servir La Réunion autrement. J’ai décidé de me mettre en retrait de la vie politique. Je serai et me sentirai plus utile désormais en dehors de la sphère politique.

Je veux profiter pour remercier sincèrement toutes celles et tous ceux qui m’auront accompagné, ceux du premier cercle, des femmes et des hommes formidables ; les militants et sympathisants qui auront toujours été exemplaires et passionnés ; tous ceux qui auront cru au projet Réunionnais que nous avons porté. C’est à chacun d’entre eux que je pense aujourd’hui. Je leur fais confiance pour trouver le chemin de la reconstruction. Moi j’ai choisi le mien.

9- Concrètement, ça veut dire que vous allez démissionner de vos mandats d’élu de l’opposition à la Région, au conseil municipal de Saint-Denis et à la Cinor ?

« On ne peut pas se mettre en retrait de la vie politique en gardant ses mandats. Je ne peux pas être plu clair que cela »

10- Se mettre en retrait de la vie politique ne veut pas dire pour autant ne plus prendre position sur certains scrutins. Quel sera votre positionnement à la présidentielle d’avril 2022 ? Qui allez-vous soutenir ? Emmanuel Macron ? Un candidat de droite ? Eric Zemmour ?

Notre pays connait un moment fort de tensions et de remises en question. Cette élection sera très certainement un catalyseur de toutes ces difficultés qui minent notre société. Je souhaite que le futur Président de la République finisse par trouver les voix d’un véritable apaisement pour une réussite collective. Je souhaite que la voix des Réunionnais soit aussi mieux entendue qu’elle ne l’aura été par le passé. J’aurais peut-être au moment voulu à m’exprimer publiquement, si je l’estime utile.

11- Et aux législatives ? On sait que votre procès en appel (affaire des Musées régionaux) a été programmé pour le 10 février 2022 mais que l’appel est suspensif. Serez-vous, quelle que soit la décision de la Cour d’Appel, candidat aux législatives de juin prochain dans la 1ère circonscription de la Réunion (Saint-Denis) ?

Je ne serai évidemment pas candidat aux prochaines élections législatives.

 12- « Objectif Réunion » va-t-il soutenir des candidats aux législatives dans les 7 circonscriptions de l’île et peut-on avoir des noms ?

Je serai amené au niveau d’Objectif Réunion à passer le relai très rapidement. Il appartiendra alors à la nouvelle équipe de se prononcer. Je souhaite pour ma part sur la base d’un nécessaire renouvellement que notre mouvement soit présent et puisse défendre ses idées et son idéal réunionnais.

13- Quelles sont vos relations aujourd’hui avec les leaders de la droite locale, je pense notamment à Michel Fontaine, André Thien-Ah-Koon, Cyrille Melchior… ?

Je connais les difficultés et la lourdeur de la tâche des élus au quotidien. Je ne veux pas rajouter des problèmes là où il y en a déjà suffisamment et alourdir leurs agendas inutilement. J’ai pu rencontrer André Thien-Ah-koon il y a quelques semaines de cela pour le remercier de son engagement dans cette campagne.

14- Je vous le disais à l’instant, votre procès passera en appel en février prochain. Vous avez été condamné en première instance, par le tribunal correctionnel, le 21 mai dernier dans l’affaire dite des Musées régionaux, à 15 mois de prison avec sursis et à 3 ans d’inéligibilité. Vous continuez à dire que vous n’êtes pas coupable ?

Je continue surtout à me défendre pour faire entendre ma part de vérité. Je l’ai toujours dit, j’ai pu commettre des erreurs et je m’en suis déjà largement expliqué. Mais je conteste aujourd’hui comme hier les griefs tels qu’ils me sont reprochés. Je me battrai autant qu’il le faudra.

15- En attendant sans doute une démission à venir puisque vous allez vous « mettre en retrait de la vie politique », vous êtes toujours conseiller municipal et communautaire de l’opposition et conseiller régional de l’opposition. Sur les 3 sessions plénières organisées jusqu’à présent par la nouvelle majorité, on ne vous a vu qu’une seule fois. Seriez-vous présent demain, mercredi, à l’occasion de la session plénière « spéciale NRL » qu’Huguette Bello qualifie également « d’heure de vérité et de transparence »?

Cela fait plus de dix ans que nous débattons de la NRL. Les Réunionnais connaissent parfaitement les positions des uns et des autres. Il y a eu enfin ces derniers mois, me semble-t-il, consensus sur la nécessité de réaliser et de terminer ce chantier. Il y a eu aussi pendant 10 ans de vraies divergences ensuite sur la manière de faire, certains préférant par exemple une route tout-viaduc quand nous avons été contraints pour des raisons juridiques et financières de réaliser le projet sur la base d’un mixte digue-viaduc. Certains élus se sont fortement opposés aux carrières. Certains ont même encouragé des associations à faire feu de tout bois contre la NRL. Il y a près de 90 recours qui ont été posés contre le projet…Tout le monde connait tout cela. Je n’ai pas l’intention pour ma part de recommencer ces mêmes débats. Les choses sont claires de mon point de vue.

La question est de savoir à quel moment le chantier sera livré pour la première partie, c’est-à-dire 9,5 kms sur les 12 kms au total entre Saint-Denis et la Grande Chaloupe. Le deuxième sujet est de décider ensuite de la manière dont il faudra terminer les 2kms restants. Ce sont des décisions qui appartiennent désormais à la nouvelle majorité. Ce chantier est un projet d’intérêt général pour la Réunion et doit être terminer rapidement, quelle que soit la majorité au pouvoir. Voilà ce que les Réunionnais attendent de cette nouvelle majorité.

16 : Concrètement, on fait comment ?

Pour ma part, je continue à dire une fois encore que toutes les conditions sont réunies pour terminer ce chantier dans les meilleures conditions et dans les délais les plus raisonnables à condition d’affirmer une vraie volonté politique à le faire. Ce chantier n’a pas été initié ni souhaité par l’actuelle majorité qui l’a combattu farouchement pendant 10 ans. Et donc je peux comprendre une fois encore les moments de flottement. Mais nous avons déjà perdu 4 mois depuis la fin des élections ! Aujourd’hui, j’ai malheureusement le sentiment que tous les prétextes sont bons pour ralentir la progression du chantier. L’actuelle majorité évoque une livraison définitive pour 2027, 2028. Pourquoi pas 2030 ou 2050 ! Quand on est élu, quand on appartient à la majorité, il faut décider et agir. C’est une question de responsabilité devant les Réunionnais. C’est une question de responsabilité devant tous les automobilistes qui empruntent la route actuelle chaque jour. Nous ne sommes toujours malheureusement pas à l’abri d’une vraie catastrophe et de l’effondrement d’une partie plus ou moins importante de la falaise. Je rappelle que c’est pour cette raison – la question de la sécurité – que le chantier a d’abord été engagé.

17- Selon vous les budgets sont disponibles ?

Oui, ils le sont. Par ailleurs, les solutions techniques qui vont être proposées à la prochaine assemblée plénière sont les mêmes que celles qui ont déjà été présentées depuis plusieurs mois. Une fois encore, je ne vois aucun obstacle à finaliser cette route et permettre aux milliers d’automobilistes qui circulent entre La Possession et Saint-Denis de pouvoir le faire en toute sécurité. Je pense que c’est cela la vérité et la transparence que l’on doit à nos concitoyens.

18 – Il y a quand même les acropodes défectueux, connus depuis plusieurs mois déjà, bien avant les élections régionales, manifestement ?

Retarder la livraison de la bretelle provisoire sous prétexte que 700 acropodes auraient été mal posés ne me semble pas être une orientation sérieuse. Rien ne menace la sécurité du chantier, ce sont 700 acropodes sur 25 000 qui doivent être remplacés, sous la responsabilité de l’entreprise et l’ouvrage n’est en aucune manière menacé ! Il faut terminer ce chantier. Nous l’avons commencé. La majorité actuelle a promis de le terminer. Passons du discours aux actes !

19- Vous qui avez lancé en 2014 ces travaux de la NRL qui n’en finissent plus, notamment concernant les 2,7 kilomètres restants, que préconisez-vous ?

Je l’ai toujours dit : il n’y a pas d’autre façon de faire compte tenu des contraintes juridiques, financières, techniques que de terminer en digue, avec ou sans caisson en béton. Aujourd’hui enfin la majorité se range à cette évidence, j’en suis heureux. Il faut aussi dans le même temps appeler l’Etat à assumer aussi sa part de responsabilité pour la finalisation du projet. Les ministres concernés se sont engagés à rajouter 100 millions d’euros. La Région devrait rapidement finaliser cet avenant et confirmer la position de l’Etat qui a toujours été un partenaire loyal sur la NRL.

 20 – N’avez-vous pas le sentiment d’avoir confondu vitesse et précipitation, je veux dire d’avoir lancé, peut-être pour des raisons électorales (juste avant les régionales de 2015), ce chantier sans même vous soucier de l’existence de matériaux nécessaires à sa réalisation, je veux parler de l’ouverture de carrières ?

Au risque de me répéter je vous le redis : « Nous ne sommes toujours malheureusement pas à l’abri d’une vraie catastrophe et de l’effondrement d’une partie plus ou moins importante de la falaise. Je rappelle que c’est pour cette raison – la question de la sécurité – que le chantier a d’abord été engagé ».

21- La nouvelle majorité ne cesse de pointer « une gestion financière catastrophique » de la Région. En clair, elle laisse entendre que « la collectivité régionale est endettée à plus d’un milliard d’euros et qu’elle n’a plus d’argent pour continuer cette route ». Que lui répondez-vous ?

La Région a beaucoup emprunté ces dernières années pour aussi beaucoup investir. La part de la Région dans l’investissement public représente près de 36% sur les 10 dernières années. C’est colossal ! Derrière ces chiffres, ce sont de milliers d’emplois dont on parle que nous avons participé à soutenir et à créer ! Il y a la NRL bien sûr, mais également la modernisation de l’ensemble du réseau routier (la voie de contournement de Saint-Joseph, les nouvelles voies TCSP, la modernisation de la RN2 dans l’Est, de la RN5 pour partie pour Cilaos, le nouveau pont sur la rivière des galets, sur la ravine Chaudron…), la construction du nouveau lycée Mémona Hinterman et la rénovation de la plupart des lycées de l’île et des centres de formation, le soutien à Air Austral, la rénovation des musées, les travaux sur Port Réunion, les aéroports… Si la Région a obtenu ces emprunts, et tout le monde peut facilement le comprendre, c’est bien parce que la collectivité a eu la confiance des banques. Et vous n’avez la confiance des banques que si votre collectivité est bien gérée. C’est aussi simple que cela !

Par ailleurs, l’épargne brute, qui est le ratio le plus important pour une collectivité et qui permet justement de mesurer la bonne ou la mauvaise gestion, a été de plus de 120 millions d’euros en moyenne chaque année sur ces dix dernières années. Je veux rappeler d’ailleurs que la nouvelle majorité vient tout juste au mois d’août de voter le compte administratif de l’année dernière. C’est en quelque sorte me donner raison et reconnaître notre bonne gestion. Si tel n’était pas le cas, l’actuelle majorité aurait dû voter contre, ce qu’elle n’a pas fait !

22- Vous qui avez été président de Région durant deux mandats consécutifs, avec le recul, avez-vous des regrets ? Par exemple des subventions mal orientées ? Des travaux que vous n’avez pu terminer (je ne parle pas seulement de la NRL) ? Des embauches excessives et trop électoralistes, dont les contrats ne vont sans doute plus être renouvelés ? Avez-vous le sentiment du devoir accompli ?

Je ne prétends pas à la perfection, loin s’en faut. Gérer une collectivité comme la Région avec près de 3000 agents, un budget de plus d’un milliard d’euros par an, des partenariats sensibles avec l’Etat, l’Europe, les autres collectivités et institutions diverses n’est pas toujours chose facile. Mais ce dont je suis intimement persuadé, c’est que c’est d’abord et avant tout un travail d’équipe : des élus, des administratifs, des techniciens… j’ai eu la chance d’avoir des femmes et des hommes dévoués au projet régional, dévoués à La Réunion. Et c’est ce qui explique pour une large part les réussites que nous avons connues (continuité, POP, aides aux étudiants, aux entreprises, investissements, soutien de l’Europe, ouvertures des antennes économiques de la Région dans les pays berceaux du peuplement de l’île…).

Je veux dire ici à la nouvelle majorité qu’il n’est pas admissible en 2021 de sanctionner ces mêmes agents pour leur supposé engagement politique. Ce sont d’abord et avant tout des femmes et des hommes engagés au service de la collectivité régionale. Et je rejoins ici les organisations syndicales qui ont déjà eu à dénoncer les fins de contrats, les non renouvellements…Je plaide fortement pour que la nouvelle majorité échappe à cet appel facile d’une chasse aux sorcières. Tout le monde sait que les sorcières n’existent pas et toutes celles que l’on a brûlées dans le passé sous ce prétexte ne le méritaient sûrement pas !

Propos recueillis par Yves Mont-Rouge

([email protected])

 

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

38 Commentaires

  1. si dans son livre tout est menteur comme sa vie! qui sa i sa achete out livre, ou croit ou Sarkosi ou Hollande. pauvre mec ou fé pitié

  2. j’entend dire que vous avez des hôtels à Seychelles et à l’île Sainte Marie essaye de nous faire un prix pour nos vacances pas trop chère nous qui vous à mis en haut de la fiche

  3. Se retirer avant un jugement en appel qui le rendra inéligible?
    Espérer la clémence des juges?
    Comment quitter la scène politique et revenir sur la scène judiciaire…
    En deux mots: Didier ROBERT…
    La suite bientôt…

  4. C’est le peuple réunionnais qui vous éjecté de la vie politique. Ce n’est pas vous qui vous vous retirez.

  5. Fallait être utile avant fallait être solidaire avant fallait être humain avant ,de toute façon ou n ‘as pleins capacités pleins diplômes pas pou retrouve a ou un jour dans cas sociale comme la plupart réunionnais réunionnaise, c est pas la jalousie ni critique juste un fait après retire a ou la vie politique tôt ou tard va revenir sauvé l île réunion
    Aller adieu bonne continuation la vie continue avec ou sans ou n auras encore voleur (nos élus)

  6. Oh my gosh, les commentaires montrent bien malheureusement le niveau intellectuel de certains…. Ferme zot bouche si zot y connais pas les dossiers, au lieu de cracher zot vennin, aller éduque à zot.
    La Réunion y pars vraiment en couille avec cette mentalité de mer….

    • @ Fabienne

      Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir.
      Pierre Dac
      Acteur, Artiste, Comique (1893 – 1975)

      Ton robert Didier reste le plus mauvais président de Région…

      Pendant les élections régionales il a tellement flatter qu’on lui a tourner le dos … Ce gars se prenait, les électeurs lui ont dit va jouer ailleurs.

      Vu

  7. « Je vais me mettre en retrait de la vie politique ». Il me semble que les électeurs s’en sont déjà un peu chargés de vous mettre en retrait… Et la justice ne devrait pas tarder à le faire également.
    Ce ne n’est pas vous qui me virez, c’est moi qui m’en vais : on connaît la chanson. Un peu gros doigt Monsieur Robert… comme d’habitude.

  8. Il aurait largement le temps d aller s’occuper de ses villas àux Seychelles, et de son hôtel à l île ste Marie….à moins que la zistis s occupe de lui !
    Un lâche, un fuyard, un boug qui n assume pas sa boulimie !
    Je le verrais bien dans une émission radio …Allo Didier ?…

  9. Sincèrement, je n’ai pas lu le roman, mais je peux me faire une opinion, s’il nous donne son patrimoine avant et maintenant, les gens comprendront mieux sa décision, objectif et élucubrations.

  10. Un homme remarquable et humain. Il a énormément fait pour les reunionnais. Ne critiquons pas les erreurs, tout le monde en fait, retenons toutes les belles choses faites pour La Reunion. Nous n’avançons pas avec les critiques. Faites mieux que lui la nouvelle mandature, au lieu de dénigrer l’ancien Président. Depuis 4 mois, la nouvelle Présidente et les élus dénigrent le travail du passé, de la méchanceté gratuite et ce n’est pas digne d’une personne humaine.

  11. toute mes félicitations Didier tu le mérites vraiment j espéré tu reviendras comme ministre des outre-mers il y a eu que des jaloux de tes projets

  12. Out femme i aime la fête , i gaigne démissionner aussi de son poste de com où elle est en arrêt maladie depuis le 28 juin! Causer robert ça même ou gaigne mais totochement ou la gagner le 27 juin ek lo pep , bye bye Man , malédiction i arrive à grand pas

  13. Laissez Belo diriger la région Mr Robert,vous étiez formidable,continuez votre travaille en tant que chef d’entreprise,ce qu’elle voulait,ce sont les titres, vous êtes encore jeune,Belo et ses partisans regardent dans les trous mais vous,et vos connaissances visent loin,tant pis pour eux et tant mieux pour vous.
    Ils et elles ne sont pas à votre hauteur.
    Merci pour les aides que vous avez mis en place,des milliers des réunionnais ont pu voir la métropole et ces gens là ne vous oublierons jamais MERCI

  14. L’actuelle majorité n’aura plus de bouc émissaire maintenant ! Pour l’instant elle n’a rien fait sinon faire des photos… Les transporteurs et les syndicats ne vont pas tarder à bloquer la pyramide ! Alimenter les manifestations c’était bien à une époque mais là il va falloir les subir messieurs et mesdames de la nouvelle équipe de bras cassés…

    • Lui il peut se mettre au vert quand il veut vu les compétences qu’il a ! Un boug comme Ratenon qui touche autant qu’un ministre sans avoir aucune compétence la c’est du vol voir une insulte pour les milliers de chômeurs qui sont diplômés ! Et on trouve encore des couillons pour élire ce genre de parasite… C’est sur que la Réunion est mal barré…

  15. En lisant cette interview et à bien analysé les réponses qu’il apporte à chaque question je dirais que Mr Robert a été le pire président de région que nous avons eu .
    Bon courage à ceux qui il va apporter des conseils .

  16. Après avoir mis la région et tous les Réunionnais en faillite avec sa gestion de la NRL, il ose sourire encore. C’est au gnouf qu’il devrait se trouver, et avec son complice, un certain qui mord domoune pou lo transport…
    Cqfd

    • Quel lâche !
      Ne pas vouloir assumer sa mascarade de demie route. Partez, le plus loin possible. On vous a déjà mis dehors soit dit en passant. Ouf !

  17. Cela ne sert à rien de réécrire l’histoire monsieur Robert. Nous la connaissons, nous l’avons subie, nous l’avons rejetée avec fermeté. Bon vent loin de la politique svp.

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