« Didier Robert, un homme probe, humble, humaniste, pas du tout matérialiste, qui a commis des erreurs mais pas de délits »

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On apprend tous les jours. J’ai assisté hier, jeudi 22 avril 2021, au procès de Didier Robert, ex Pdg de la SPL Réunion des Musées Régionaux de 14 heures à 22 heures passées, soit 8 heures de débats entre le président du tribunal correctionnel de Champ-Fleuri, Didier Robert, Christiane Clain (poursuivie pour des faits présumés de recel de prise illégale d’intérêt) , le Procureur de la République Eric Tufféry, les avocats de la partie civile (Me Jérôme Maillot pour le syndicat UR974 de Clara Derfla et Me Nathalie Pothin pour Anticor, association qui lutte contre la corruption), sans oublier bien entendu les avocats de la défense Me Jean-Jacques Morel et le bâtonnier Djalil Gangate pour Didier Robert et Me Alain Rapady pour Mme Christiane Clain. Me Rapady qui, soit dit en passant, va beaucoup mieux, après avoir contracté la Covid,  il y a quelques semaines. Ce qui fait que le procès qui devait se tenir le 9 avril dernier, avait été reporté à hier, jeudi.

Je ne vais pas vous refaire le film, vous avez dû sans doute, à l’instar de beaucoup de Réunionnaises et de Réunionnais, suivre ce procès via les réseaux sociaux car ce n’est pas tous les jours qu’un président de Région se retrouve à la barre, même s’il est vrai que ce n’est pas avec sa casquette d’exécutif régional qu’il s’est retrouvé là mais bien en tant qu’ancien Pdg de la SPL Réunion des Musées Régionaux où il a officié de mars 2016 jusqu’à sa démission bruyante en décembre 2018 ; Bruyante dans le sens médiatique du terme puisqu’il a été un peu contraint et forcé à démissionner suite au déballage sur la place publique – et, qui plus est, en pleine crise des Gilets Jaunes -, de certaines de ses décisions moralement critiquables dont celles de s’octroyer une indemnité mensuelle de 6800 euros en tant que Pdg de la SPL et celle aussi de doubler le salaire de son « amie de 20 ans », à savoir Mme Christiane Clain, en sachant que cette dernière, a quitté trois plus tard la SPL sur la base d’une rupture conventionnelle signée par le même Didier Robert. Sans compter aussi que Didier Robert s’est également retrouvé en Correctionnelle, hier, pour ce que l’on appelle le délit de concussion pour avoir omis d’écrêter et de déclarer une partie des plus 100 00 euros et des poussières de revenus perçus en tant que Pdg de la SPL Réunion des Musées Régionaux d’août 2017 jusqu’à fin 2018, sans même être passé préalablement par un vote du Conseil d’administration de ladite SPL.

Didier Robert était accompagné, hier, de ses deux avocats mais également de Vincent Bègue (chemise blanche sur la photo) son ex-directeur de cabinet à la Région, aujourd’hui chargé des Affaires européennes (Photo Y.M)

Aussi, pour résumer, Didier Robert s’est retrouvé à la barre de la Correctionnelle, hier, pour plusieurs infractions telles que « prise illégale d’intérêts », abus de bien social (indemnité de 6 800 € qu’il s’est accordée sans l’aval de son conseil d’administration, ainsi que des jetons de présence à 500 € l’unité, soit un peu plus de 5000 € perçus en tant que Pdg) ainsi que pour concussion (les 21 000 euros qu’il a omis d’écrêter sur les 140 000 € perçus à la SPL et non déclarés).

Je ne vais pas vous relater minute par minute les 8 heures de procès, de débats contradictoires. Chacun dans son rôle respectif a défendu son point de vue. Les avocats ont défendu leurs clients et le Procureur de la République, représentant du ministère public, a défendu la société. Le tribunal tranchera.

« C’est pas moi, c’est ma secrétaire ! C’est pas moi, c’est mon cousin, c’est pas moi, c’est la Région… »

Le Procureur a expliqué que, selon les éléments de l’enquête et des pièces récoltées durant l’instruction de cette affaire depuis le signalement émis par la Chambre régionale des comptes sur la SPL fin 2017, il y aurait un doute sur l’utilisation de l’argent public. Comment un président de Région (élu en 2010, puis en 2015), devenu président de la SPL RMR en 2016, succédant à son ami Jean-François Sita (qui était rémunéré 4500€/mois), a-t-il pu s’accorder une indemnité de 6800 euros, sans aucune délibération du conseil d’administration ? Comment un Pdg d’une SPL, qui fonctionne avec une grande partie de l’argent public (subvention de la Région dont il est le président) a-t-il pu doubler le salaire d’une amie (passant de 4000 € à 8000 €) 3 mois avant que cette dernière ne quitte la société et alors que la SPL se trouvait en pleine crise sociale et économique (comptes dans le rouge), pas moins de 7 salariés virés etc ? Comment un élu de la République qui a été maire (du Tampon), député, sénateur, président de Région, puis président de la SPL Maraina et aujourd’hui président de la SEMATRA (Air Austral) a-t-il pu oublier de déclarer une partie de ses revenus ? Aux yeux du ministère public, il y a forcément quelque chose qui cloche ; En droit, cela s’appelle des infractions, des délits. Comment quelqu’un qui a fait des études supérieures dont Sciences-Po à Aix-en-Provence avec une spécialité en « Economie et Finances » a-t-il pu en arriver à là ? « Comment vous avez pu vous laisser embringuer là-dedans » a demandé le président du tribunal correctionnel « désarçonné »  à Didier Robert qui, debout à la barre, n’en menait visiblement pas large. Il faut dire qu’il a plus l’habitude des ors dorés de la République que le décor rustique d’une salle d’audience relativement « réfrigérée » par une climatisation bruyante. Pas évident de rester assis sur un banc en bois ou debout des heures durant, quand on est habitué au confort et à être servi comme un petit roi eu égard à ses fonctions électives !

Pour sa défense, lorsqu’il a été interrogé par le président du tribunal, Didier Robert a dit, concernant la rémunération de 6800 € sans validation du conseil d’administration : « je ne suis pas un spécialiste du Droit des Affaires » ou encore « je pensais que j’y avais droit » suite à une délibération votée par la commission permanente de la Région le 2 février 2016 à laquelle il n’avait pas assisté, car il était à Paris. Une commission permanente présidée par le vice-président Jean-Louis Lagourgue qui, en tant que représentant de Didier Robert n’avait pas pris part au vote sur ce rapport relatif à la SPL RMR et sur celui relatif à la SEMATRA. « Oui, mais ces rapports de la commission permanente, vous les avez quand préparés en amont, en tant que président de Région ? », s’interroge le président du tribunal, qui précise aussitôt : « il y a bien votre signature sous ces documents ». Réponse de Didier Robert : « c’est un cachet-tampon avec ma griffe mis par les services… Je n’étais pas là, j’étais à Paris. Je n’ai pas signé ce document). Signature, griffe… Ce qui fera dire plus tard au Procureur de la République : « c’est pas moi, c’est mas secrétaire ». Autrement dit, ce n’est pas très sérieux comme ligne de défense pour un élu de la trempe de Didier Robert.

Et pour le doublement de salaire de « l’amie de 20 ans » ? D’habitude, tout ce qui recrutement, augmentation de salaire au sein de la SPL RMR, cela passe par la DRH. Sauf que, exceptionnellement, pour le recrutement de Mme Christiane Clain, « très compétente », semble-t-il, c’est Didier Robert en personne qui s’en est chargé. Mme Clain, qui est l’épouse de Serge Clain, ancien de l’Ecole militaire comme Didier Robert, a été recrutée pour remplacer Jean-Claude Surroux à la direction de la SPL, lui-même ancien de l’Ecole militaire du Tampon.

Pour sa défense, Didier Robert soutiendra qu’il a été obligé de faire vite compte-tenu de la situation dans laquelle se trouvait la SPL (400 000 euros de déficit), qu’il n’y avait pas le temps de suivre la procédure habituelle pour le recrutement d’un directeur, que cela aurait pris trop de temps et que la SPL aurait alors bu le bouillon.

Et concernant l’oubli d’une partie de ses revenus comme l’a relevé la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) ? Didier Robert dira que ce n’est pas lui qui déclare ses revenus mais que cette tâche était confiée à son cousin Gaston Bigey qu’il a installé à la tête de NEXA, société grandement subventionnée par la Région. C’est pas moi, c’est mon cousin ! Et concernant le non écrêtement de ses revenus. Didier Robert répondra que « c’est les services de la Région qui s’en chargent ». Entre la secrétaire (qui a apposé le cachet-tampon-griffe), « l’amie de 20 ans », le cousin, les services de la Région, le tribunal s’est un peu perdu en conjectures… Me Jérôme Maillot, pour l’UR 974, rappellera la devise de l’Ecole militaire : « s’instruire, servir, se distinguer »… Avant de conclure : « Servir… Quand on prend les sous du service public, on ne sert plus, on doit partir , ! ».

Sur tout ce qui a été décrit aussi bien par le président du tribunal, par ses deux assesseures et par le Procureur de la République, Me Nathalie Pothin, pour Anticor, dira que « le mode opératoire utilisé par le président de Région est tout simplement scandaleux. Il a commis des infractions et, a posteriori, il a essayé de se remettre dans les clous en remboursant rapidement les sommes indûment touchées après le déballage fait sur la place publique par les médias ».

Infractions, délits ? Pour les avocats de la défense, Me Morel et le bâtonnier Gangate, « il n’y a rien de tout ça ». En clair, le parquet serait complètement à côté de la plaque. Quant à Anticor, « pas de leçon de probité à donner », selon Me Morel. Et la Chambre régionale des comptes ? « Mme le procureure financier (comprenez la patronne de la CRC à l’époque) a mené une enquête à charge » dira la défense de Didier Robert. Me Rapady pour Mme Clain parlera même «d’hystérie » concernant cette « procureure financière ». Et la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) ? « Un machin qu’on a créé en plus et qui a épargné selon la presse nationale 12 ministres qui avaient eux aussi oublié de remplir correctement leur déclaration de revenus et de patrimoine. Il y a même un ministre qui a oublié de déclarer 5,6 millions d’euros de patrimoine. La HATVP a reconnu leur bonne foi mais pas pour Didier Robert parce que, lui, c’est un petit élu de province, pire, d’Outre-mer. Il y a eu une différence de traitement ».

Et Me Morel d’interpeller les juges du tribunal correctionnel : « est-ce que vous signifierez à Didier Robert sa mort politique sur un dossier pareil ? Est-ce qu’on peu le détruire pour ça ? Y’a-t-il eu un seul euro d’argent public gaspillé ? Y’a-t-il eu emploi fictif ? Nous sommes aux antipodes de l’atteinte à la probité ». Me Jean-Jacques Morel poursuit : « Didier Robert, petit fils de planteur, fils d’une institutrice, a commis des erreurs de forme mais pas d’infractions, pas de délits au sens pénal du terme. Didier Robert est un homme probe, humble, humaniste, il n’est pas du tout matérialiste ». En un mot, il n’a (presque) rien fait, hormis peut-être une ou des erreurs. « Mais qui n’en fait pas ? Tout le monde fait des erreurs ? ».

D’ailleurs, comme le feront remarquer ses avocats, « Didier Robert a déjà tout remboursé; Il a contracté un prêt auprès de la banque pour pouvoir rembourser ». Pauvre « tite bêt », serait-on tenté de dire ! Thierry Robert, l’ancien député-maire de Saint-Leu, avait lui aussi oublié de déclarer une partie de ses revenus, puis avait aussitôt remboursé ce qu’il devait aux fisc mais la HATVP (ce « machin de plu »s selon Me Morel) ne lui a pas fait de cadeau et sa tête fut coupée. On m’avait raconté, à l’époque, que du côté de la pyramide du Moufia, le champagne avait été sabré pour fêter la disparition de Thierry Robert de la scène publique et politique.

On en apprend tous les jours, vous disais-je, au tout début de cet édito. Grâce à la démonstration brillante (il faut le reconnaître) faite par le bâtonnier Djalil Gangate sur la base d’une armada d’arrêts et de jurisprudence de plusieurs juridictions, j’ai appris, en assistant à ce procès, que « le tribunal ne pouvait relever aucun délit contre Didier Robert dans le cadre de ce procès car une SPL est une société de droit privé qui relève donc de la sphère privée et idem pour tous les actes qui sont reprochés à Didier Robert dans le cadre de sa fonction de Pdg de la SPL ». Une SPL (Société Publique Locale) serait donc une société non pas publique en dépit de sa dénomination (« qui peut être trompeuse ») mais privée et l’argent public émanant de la Région sous forme de subvention ne le serait plus une fois qu’il a atterri dans les caisses d’une SPL.

En clair, Didier Robert n’avait pas à comparaître devant le tribunal correctionnel car, en droit, il n’aurait commis aucun délit étant donné que les actes qui lui sont reprochés ont été établis dans le cadre « d’une opération de droit privé pure » et cela relèverait non pas du Code pénal mais du Code de commerce. Raison pour laquelle, d’une même voix, les deux avocats (Morel et Gangate) ont demandé au tribunal la relaxe pour leur client. Alors, Didier Robert sera-t-il condamné à 15 mois de prison avec sursis et à 3 ans d’inéligibilité, comme a requis contre lui le Procureur de la République Eric Tufféry ou sera-t-il relaxé ? Verdict des juges le vendredi 21 mai prochain, soit un mois (à un jour près) des élections régionales et départementales (20 et 27 juin).

Régionales : la grosse hypocrisie à droite

Voilà qui m’amène à vous parler justement des prochains scrutins. Rien de spécial à vous signaler hormis ce que vous savez déjà, à savoir que les têtes de liste déjà déclarées officiellement essayent d’occuper autant que faire se peut le terrain, chacun à sa façon, selon son style, son caractère, sa personnalité. Il y a celles et ceux qui aiment s’exposer, s’exhiber, se montrer ; Puis celles et ceux qui se font plus discrets. Chacun, chacune y va de son rythme, en bus ou en « train 11 » comme le dirait Huguette Bello (traduisez, avec ses deux pieds). Huguette Bello qui était chez Bédier, à Saint-André, hier, jeudi. Tandis qu’Ericka Bareigts sera quant à elle à Petite-Ile, aujourd’hui, vendredi, chez Serge Hoareau, le président de l’Association des maires (AMDR), qui vise également la présidence du Département.

A droite, nous baignons dans l’hypocrisie la plus totale. Il faut appeler un chat, un chat. Aux dernières nouvelles, la droite – qui pensait que la justice allait faire le boulot à sa place (cf.procès d’hier – se rangerait donc derrière Didier Robert. C’est l’une des hypothèses que j’avais déjà évoquée il y a environ un mois dans un des éditos du vendredi. Il y en deux (d’hypothèses) : la première, la constitution une liste d’union par défaut derrière Didier Robert en sachant que dans les faits, une bonne partie de la droite et du centre ne joueraient pas le jeu et riperaient vers Ericka Bareigts. Mais cette partie de la droite et du centre espèrent, via cette union, en cas de victoire, prendre le pouvoir en interne, une fois que Didier Robert serait déclaré définitivement inéligible d’ici à deux ans au maximum après avoir épuisé toutes les voies de recours. Sauf que Didier Robert pourrait très bien être relaxé au vu de ce qui a été démontré par ses conseils, hier devant le tribunal correctionnel. Cette stratégie montée par la droite et le centre anti-Didier Robert tomberait à l’eau.

La deuxième hypothèse serait ce que certains appellent « le Plan B », ou encore « l’alternative », c’est-à-dire une liste construite par cette droite et ce centre anti-Robert, qui aurait pu être menée par quelqu’un comme Cyrille Melchior. Une hypothèse qui ne serait manifestement plus d’actualité d’autant que cette droite et ce centre comptaient sur une condamnation du président sortant de Région. Or, le verdict du tribunal correctionnel interviendra le 21 mai, soit 4 jours après la date limite pour le dépôt de candidature aux régionales (du 10 au 17 mai). Ce qui veut dire que tout laisse à penser que c’est bien la première hypothèse qui va primer : une liste d’union de personnes plus ou moins de la même famille politique mais qui se regardent en chiens de faïence et dont grand nombre d’entre elles souhaiteraient un changement à la tête de la Région, au profit d’une élue « jeune » même si elle est « Macron-compatible ».

En tout cas cette élection régionale n’a politiquement, idéologiquement aucun sens, aucune cohérence. Toutes et tous sont plus que jamais dans des calculs politiciens pour accaparer le pouvoir. Le PCR a basculé chez les socialistes. Maurice Gironcel tient beaucoup à son mandat à venir de sénateur que lui a promis Gilbert Annette et Ericka Bareigts sans compter sûrement une ou deux places sur la liste pour ses proches.

Quand Philippe Le Constant, l’ancien patron du PS,s’érige en stratège politique !

Le PS est atomisé : une grosse partie avec Bareigts, une autre avec Bello. Idem pour le petit mouvement naissant « Territoires de Progrès » où parmi les quatre élues qui le composent, trois (Karine Nabenesa, Karel Magamootoo, Firoze Gador) roulent pour Bareigts et une (Marie-Lyne Soubadou) soutiendrait Didier Robert . Ne parlons même pas de « Croire et Oser » qui est en train « d’exploser » après le départ de Vanessa Payet, puis de Frédéric Maillot. Sans compter que Julie Aroubani a filé avec René Sottaca, le poulain de Gironcel, aux départementales. Alec va ainsi présenter son oncle Toto Tévané aux départementales du côté de Sainte-Suzanne et lui se préparerait à conduire une liste aux régionales. A suivre !

A propos des départementales, ça bouge pas mal depuis quelques jours. Normal, les postulants (es) doivent au plus vite faire acte de candidature. Tout devrait être bouclé début mai. Beaucoup de jeunes qui font leur apparition. Tant mieux ! Je voudrais revenir un instant sur ce que je vous ai annoncé cette semaine : le retrait de l’ancienne maire de Saint-Benoit, Herwine Boyer-Pitou, de la compétition départementale, alors qu’avec son binôme Wilfrid Bertile, ils avaient déjà tout calé. Jusqu’au jour (il y a environ deux semaines) où ils furent « appelés » par le député Ratenon à sa permanence bénédictine pour discuter de cette candidature dans le canton 8 de Saint-Benoit. A leur grande surprise, le député Ratenon avait également, mais à leur insu, invité le socialiste Philippe Le Constant qui attend d’avoir une place sur la liste d’Huguette Bello. Dans la permanence de Ratenon, d’après mes infos, Herwine Boyer-Pitou, l’ancienne 1ère adjointe de Jean-Claude Fruteau et maire de la cité des eaux vives et Wilfrid Bertile, l’ancien député-maire de Saint-Philippe (dans les années 80), agrégé de Géographie et intellectuel reconnu dans l’île et même au-delà de nos frontières ont eu droit à une leçon de « stratégie politique » de la part de Ratenon, de Philippe Le Constant et d’Eric Parlier (aujourd’hui collaborateur du député, mais qui jadis faisait office de son chauffeur et de coursier). Parlier qui était aussi sur la liste du socialiste Le Constant aux dernières municipales à Saint-Benoit avant que ce dernier n’aille rejoindre au second tour le candidat Patrick Dalleau, officiellement soutenu par Michel Fontaine « LR » et Didier Robert « Objectif Réunion ». Le Constant qui n’a pas pu tenir la mairie que lui avait offerte sur un plateau Jean-Claude Fruteau (1999-2001) puisqu’il a perdu après deux ans de pouvoir face à Bertho Audifax. Le Constant qui a été battu par Ratenon aux législatives de 2017. Et Le Constant, vous disais-je, ancien patron du PS (sous pilotage automatique d’Annette) qui a rejoint l’élu de droite Patrick Dalleau aux municipales de juin dernier. Le Constant qui va maintenant s’allier (si Huguette veut de lui) le temps d’une régionale avec « PLR » (Pour La Réunion) soutenu par « LFI » (La France Insoumise).

Face à de tels « stratèges » en politique, Herwine Boyer-Pitou et Wilfrid Bertile sont repartis de la permanence de Ratenon presqu’en rigolant tant, paraît-il, c’était comique pour ne pas dire pathétique. Aux dernières nouvelles, c’est Eric Parlier qui devrait défendre les couleurs de « LFI » et de « Résistanz » dans le canton 8 de Saint-Benoit. Quant à Ratenon, en tant que parlementaire, il explique être à la recherche d’une « cohérence politique ». D’où l’invitation faite à Herwine Boyer-Pitou et à Wilfrid Bertile pour une discussion, sachant que la première soutient Olivier Hoarau aux régionales et que le second sera sur la liste d’Huguette Bello. Il est dit par ailleurs qu’avant de choisir Olivier Hoarau, Herwine Boyer-Pitou avait également pris contact avec Ericka Bareigts et avec Huguette Bello, mais qu’elle n’aurait pas été « retenue ». Contactée par téléphone, hier, Mme Boyer-Pitou nous a déclaré : « c’est Philippe Naillet, secrétaire fédéral du PS qui m’a contacté un samedi matin en me disant qu’Ericka Bareigts comptait beaucoup sur moi et que je serai parmi les 5 premiers de sa liste. Ensuite je n’ai plus eu de nouvelles jusqu’au jour où j’ai appris par la presse qu’Ericka Bareigts a opté pour Patrice Selly. Quant à Mme Bello, oui, Wilfrid Bertile m’a emmené la voir, mais je n’ai jamais caché mon soutien au maire du Port ».

Je devais vous parler de pleins d’autres choses mais ce sera pour une prochaine fois. J’ai commencé cet édito à 4 heures ce matin, après une journée de jeudi bien chargée, en raison du procès de Didier Robert.

Malgré tout, avant de finir, je tenais à vous faire part de quelques « remontées » sainte-mariennes. On me dit que le maire devrait retirer en début de semaine ses délégations à André M’Voulama (adjoint délégué à la fiscalité et aux Services Techniques). En cause, le mélange des genres et les méthodes souvent qualifiés de « mafieuses » de l’élu, notamment concernant  des travaux ou chantiers réalisés sur Sainte-Marie. André M’Voulama est entrepreneur dans le BTP et le transport. Son entreprise et celle de son frère et de sa belle sœur, opèreraient depuis plusieurs mois sur plusieurs chantiers, dont quelques uns de la mairie (école de Beausejour, Cité administrative) plutôt en sous-traitance et souvent en mode border-line.

Quelques dossiers pourraient semble-t-il sortir dans les semaines qui viennent sur l’élu en question. Aussi, pour éviter d’être impacté et d’être accusé de le couvrir, le maire Richard Nirlo aurait préféré prendre les devants en lui retirant bientôt ses délégations. Info ou intox ? A suivre !

On m’a également contacté au sujet de Frédéric NG, l’ancien DAF à la mairie de Sainte-Marie. Mais on va en garder un peu pour la semaine prochaine. J’espère aussi que j’aurais vraiment le temps de vous parler de « l’affaire » dite de la continuité territoriale. Je ne désespère pas.Vous êtes nombreux à m’écrire depuis Saint-Louis. Promis, j’y reviendrai !

Y.M.

([email protected])

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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