En 2021, le taux de pauvreté s’élève à 36 % à La Réunion

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En 2021, 36 % des Réunionnaises et Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté. Ce taux de pauvreté baisse par rapport à 2019, avant la crise sanitaire. Dans l’Hexagone, le taux de pauvreté augmente à 15 % en 2021, et dépasse son niveau d’avant-crise. Néanmoins, la pauvreté reste bien plus présente à La Réunion, et les inégalités de revenus y sont plus marquées. En particulier, les revenus des plus modestes sont bien plus faibles que dans l’Hexagone. La politique de redistribution permet néanmoins de réduire fortement la pauvreté et les inégalités : sans celle-ci, 49 % de la population réunionnaise serait pauvre.

Dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et dans certaines petites communes rurales, plus d’une personne sur deux vit sous le seuil de pauvreté.

319 300 personnes vivent sous le seuil de pauvreté en 2021

En 2021, 36 % des Réunionnaises et Réunionnais, soit 319 300 personnes, vivent sous le seuil de pauvreté (figure 1). Ce seuil de pauvreté correspond à un revenu disponible de 1 150 euros par mois pour une personne seule et de 2 420 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. La pauvreté concerne particulièrement les mineurs : 46 % d’entre eux vivent dans un ménage pauvre, soit 108 200 enfants

Un taux de pauvreté inférieur à 2019, avant la crise sanitaire

À La Réunion, en 2021, le taux de pauvreté est inférieur à son niveau de 2019, avant la crise sanitaire, alors qu’il augmente dans l’Hexagone.

Entre 2007 et 2019, le taux de pauvreté avait largement reculé à La Réunion (-11 points ). En 2020, il continuait à baisser malgré la crise sanitaire, notamment en lien avec l’aide exceptionnelle de solidarité Covid et la majoration de l’allocation de rentrée scolaire en 2020 – toutes deux non reconduites les années suivantes. En 2021, le taux de pauvreté ne diminue pas.

La réforme des allocations logement visant à tenir compte des revenus des ménages « en temps réel », entrée en vigueur en janvier 2021, a entraîné une diminution du montant total des aides au logement par rapport à la situation antérieure à la réforme [Albouy et al., 2023 ; pour en savoir plus (2)]. D’autre part, cette baisse des aides exceptionnelles est cependant compensée en partie par des créations d’emplois qui n’avaient jamais été aussi nombreuses depuis dix ans. L’emploi constitue la meilleure protection contre la pauvreté mais cette hausse de l’emploi est portée par les micro-entreprises et par les contrats d’apprentissage, des formes d’emploi peu rémunératrices [Jonzo, 2023 ; pour en savoir plus (5)]

Au total, les revenus des ménages ont été globalement préservés en 2021. Cependant, leur pouvoir d’achat a pu diminuer dans le contexte d’un regain d’inflation : les prix à la consommation augmentent de 1,5 % en moyenne en 2021 à La Réunion, alors qu’ils étaient plutôt stables en 2019 et 2020 [Insee, 2022 ; pour en savoir plus (7)]. 

La pauvreté reste à La Réunion à un niveau bien plus élevé que dans l’Hexagone (36 % contre 15 %). Elle est aussi nettement plus marquée que dans le département hexagonal le plus concerné, la Seine-Saint-Denis (28 %), ou qu’en Martinique (27 %). En effet, le déficit d’emplois reste important à La Réunion : en 2021, seules 49 % des personnes en âge de travailler ont un emploi, contre 68 % dans l’Hexagone et 56 % en Martinique. Les salaires moyens et le niveau des retraites sont également moins élevés à La Réunion.

Des inégalités toujours élevées

Les niveaux de vie sont plus faibles à La Réunion que dans l’Hexagone, en particulier pour les plus modestes. En 2021, la moitié des habitants de l’île vivent avec moins de 1 420 euros par mois et par unité de consommation (UC), soit 26 % de moins qu’au niveau national. Les 10 % les plus pauvres disposent au maximum de 740 euros par mois et par UC contre 1 010 euros dans l’Hexagone (-27 %). Cet écart a un impact d’autant plus fort que le coût de la vie est plus élevé à La Réunion [Duc et al., 2023 ; pour en savoir plus (4)]. Les 10 % les plus aisés perçoivent des revenus plus proches que ceux de leurs homologues hexagonaux : au moins 3 160 euros mensuels par UC contre 3 440 euros (-8 %).

Les inégalités restent ainsi importantes à La Réunion : en 2021, l’ensemble des revenus disponibles des 20 % les plus favorisés est 5,4 fois plus important que celui des 20 % les plus modestes. Dans l’Hexagone, cet écart est moindre (4,5 fois).

Cependant, les inégalités de revenus ont fortement diminué sur l’île au cours des 15 dernières années. En 2007, le rapport entre les revenus des 20 % les plus aisés et ceux des 20 % les plus modestes était nettement supérieur (7). Mais depuis 2017, il stagne autour de 5,5.

La redistribution des revenus réduit fortement la pauvreté et les inégalités à La Réunion

Le versement des prestations sociales (allocations familiales, prestations logement et minima sociaux) et le prélèvement des impôts directs réduisent fortement les inégalités de revenus et la pauvreté à La Réunion. Sans cette politique de redistribution, le taux de pauvreté s’élèverait à 49 %, soit 13 points de plus que ce qui est observé. 

Les prestations sociales et plus particulièrement les minima sociaux forment une part importante du revenu disponible de nombre de Réunionnaises et Réunionnais. Ainsi, le poids des prestations sociales dans le revenu disponible des ménages est trois fois supérieur à celui de l’Hexagone : 16 % contre 5 % (figure 2). Il culmine dans les communes du Port (27 %) et de Salazie (25 %) où la pauvreté est élevée (encadré). Fin 2021, 496 500 personnes vivent dans un ménage bénéficiant de minima sociaux. Le nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) diminue néanmoins en 2021 et se situe à un niveau inférieur à celui de 2019, avant la crise sanitaire.

Au contraire, les pensions et retraites ont un poids nettement inférieur à La Réunion (16 % contre 28 %). Ceci s’explique par la jeunesse de la population conjuguée à un faible taux d’emploi et des salaires plus bas qu’ailleurs. Ainsi, 22 % des ménages dont les revenus d’activité (salaires et revenus des travailleurs indépendants) sont la principale ressource déclarée vivent sous le seuil de pauvreté en 2021. C’est deux fois plus que dans l’Hexagone.

3 Commentaires

  1. Avec toutes les poules pondeuses venues d’ailleurs et rajoutées à celles d’ici n’ont que d’effets à exploser ce taux….La ville de St Denis est le parfait exemple, après je pense St André…avec tous les problèmes qui vont avec.

    • L’intéressante kwéée !!??
      Y parle de revenu disponible sirop ; 1150€ pour une personne seule et 2420€ pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. Revenu DISPONIBLE. Cad que c’est le montant qui doit te rester après impositions, facturations, charges, remboursement de crédits + prestations, en dessous de ces montants tu es pauvre au dessus tu fais partie de la classe populaire.
      La véritable classe moyenne est a des milliers d’euros de là.

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