Ericka Bareigts « partage son ambition » pour La Réunion (VIDÉO)

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Après «Protéger les Réunionnais » et « Redonner confiance », la candidate aux élections régionales des 20 et 27 juin prochains a présenté ce jeudi matin, 3 juin 2021, le 3e volet de son programme électoral, intitulé « Partager une ambition ». Une conférence de presse tenue au restaurant « Les Délices du Nord », à la Rivière-des-Pluies, en présence de ses colistiers Mathieu Yu (40e), Marion Dieudonné (31e), Maya Césari (15e) et Pascal Plante (8e).

« Partager une ambition, cela veut dire s’inscrire dans la démarche d’associer les citoyens, les partenaires, l’ensemble des forces vives des territoires dans le cadre d’une co-construction. L’ambition est une finalité, un portage politique que nous avons depuis 2005. La Réunion doit s’inscrire dans une ambition. Je pense à l’Est, aux hauts de la Réunion. C’est aussi être concrets, volontaires pour rallumer la flamme de l’ambition sur ces territoires à travers notamment nos contrats territoriaux de développement que nous signerons avec les communes pour un rattrapage des hauts parce que la moitié de la moitié de notre territoire a été abandonné durant cette mandature régionale. C’est une faute politique que nous aurons à réparer », a précisé la candidate en préambule de son intervention.

« Nous devons changer notre approche de gouvernance, ne pas faire des politiques publiques pour rattraper moyenne nationale. Nous n’avons pas à aller quémander une aide nouvelle à la veille de chaque débat parlementaire. Nous ne devons pas être dans une posture d’attente, de supplique. L’ambition : c’est porter une vision qui doit être marquée dans nos plans de convergence régionaux. Ça n’a jamais été discuté avec l’ensemble des forces vives du territoire. Nous renégocierons le POE (Plan d’Orientation européen), pour l’instant, il n’y a aucune vision. Nous devrons également mobiliser le Plan France relance. Porter la Réunion dans une ambition, c’est mettre en place une conférence régionale territoriale afin de réunir les maires, les intercommunalités pour écrire ensemble ce plan de convergence et ensuite monter à Paris et à Bruxelles pour aller discuter » a encore souligné Ericka Bareigts, avant de s’exprimer sur

la coopération internationale, « à savoir la place de la Réunion dans l’océan Indien. Nous souhaitons nous inspirer de la loi Letchimy pour pouvoir écrire une stratégie internationale de développement sur notre bassin océan Indien. Aucun gouvernement va venir nous voir, nous solliciter pour cela. C’est quoi les enjeux ? D’abord l’économie bleue. Il faut savoir que la pêche aujourd’hui, ce sont194 navires de pêche réunionnais sur plus de 600 000 navires de tous pavillons confondus. L’enjeu aussi c’est la protection de notre environnement via la mise en place de l’Agence nationale de la Biodiversité. La Réunion fait partie des 34 points chauds dans le monde où la biodiversité est menacée, nous avons perdu 1/3 de nos espèces indigènes. Enfin, le dernier enjeu, ce sera d’organiser les Assises de la croissance verte pour embrasser la stratégie du traitement des déchets sur l’ensemble du bassin de l’océan Indien. Voilà posé le socle de cette ambition, selon Ericka Bareigts. Ecoutez la candidate, elle est au micro d’Yves Mont-Rouge :

 

La parole a ensuite été donnée aux colistiers. En commençant par Maya Césari sur les dossiers de la formation, de l’innovation et de l’éducation. Rappelons que Maya Césari 51 ans, Maître de conférence à l’Université de la Réunion et directrice scientifique du CIROI, a déjà été conseillère régionale de 2004-2010 dans la gouvernance de feu Paul Vergès (Alliance). « Il n’y a pas de projet ambitieux sans des hommes et des femmes ambitieux ». Selon elle, l’ambition passe par une « haute qualité éducative » et « une haute qualité de formation pour tous ». Pour cela, la colistière préconise « trois actions majeures » : structures éducatives de qualité (lycées); Le partage des politiques éducatives et le 3e et la nécessité de retisser le lien avec la jeunesse.

« Pour le premier axe, nous devons rénover les lycées actuels et les transformer en un site exemplaire en matière d’environnement, en les revégétalisant, et en faisant des lieux de vie ouverts en dehors des heures et des jours de fonctionnement pour que des personnes puissent venir se former. Nous devrons également ouvrir des micro lycées spécialisés dans certains domaines comme celui des métiers de la mer, les métiers du tourisme. Pour le second axe, nous devrons remettre en place les bases du co-pilotage avec l’Etat concernant les politiques éducatives. Personne mieux qu’Ericka Bareigts, qui a été ministre, ne pourra faciliter ce pilotage avec l’Etat. Nous proposerons un pacte réunionnais d’excellence éducative pour accueillir de nouvelles expertises des établissements de l’extérieur et pour faire de la Réunion une plateforme d’études professionnelles. Enfin, concernant le troisième axe, nous mettrons en œuvre des dispositifs afin de partager avec les jeunes et leur proposer des nouveaux accompagnements à l’intérieur des lycées et des centres de formation tout en s’appuyant sur nos talents sportifs, culturels et en matière d’accompagnement social », a professionnalisation.

Maya Césari souhaite également « apporter du contenu » auPOP (Plan ordinateur portable) tant au niveau pédagogique que culturel « afin d’en faire un plan utile », at-elle dit. Elle ambitionne, au niveau de la formation, de « remettre à plat les dispositifs existants » et de « relancer un plan qui soit en adéquation avec l’emploi » notamment dans le domaine des services aux personnes âgées et les services à l’environnement). Pour financer ces mesures, elle préconise d’activer le levier du Fonds social européen (FSE) évalué à 500 millions d’euros

Concernant l’innovation estime « qu’il faut faire preuve d’audace pour relever les défis de la biodiversité, de la protection de notre environnement et faire de la Réunion une île zéro déchets à l’horizon de 2030 ». Elle actionnera pour cela le levier du FEDER. Maya Césari a par ailleurs plaidé en faveur d’une « amélioration des délais d’instruction des dossiers et de décision, d’une amélioration des outils d’accompagnement, tout en faisant preuve de transparence sur les projets et leurs porteurs ». Elle souhaite aussi la mise en en place des partenariats bancaires (BPI) pour pouvoir accorder des avances aux TPE. Enfin, elle espère « mobiliser notre diaspora réunionnaise » et « favoriser également le retour des savoirs réunionnais »..

« Je demanderai un audit sur les dépenses relatives au chantier de la NRL »

Et Ericka Bareigts de reprendre la parole pour préciser « qu’on exporte plus de 100 millions de tonnes de déchets tout confondus. Il faut les traiter. D’où l’enjeu imporrant pour notre île… ». Elle a rappelle également que « le développement de l’énergie propre (renouvelable en mer) est propice à produire de l’énergie. Le chiffre d’affaires de la filière énergie renouvelable en mer, c’est 573 M€ en 2018 par les entreprises françaises à l’extérieur des zones françaises. Nous avons devant nous une mer extraordinaire. Il ne s’est rien passé pendant 11 ans dans ce domaine ». Elle insiste aussi sur « l’abandon du lycée Mahatma Gandhi à Saint-André. J’ai des photos. Un établissement qui était pourtant HQE et qui est aujourd’hui complètement échiqueté car abandonné par la Région ».

Marion Dieudonné, 24 ans, étudiante Sciences Pô a quant à elle mis en avant l’ambition de la jeunesse, des étudiants « sauf qu’il existe beaucoup d’obstacles à ce niveau ici », a constaté la jeune femme. « De nombreux jeunes réussissent à des concours et auraient pu aller se former dans des pays étrangers mais faute d’aides régionales, ils n’ont pu jamais quitter l’île. Raison pour laquelle, avec Ericka Ba      reigts, nous proposons le Pacte régional jeunesse (100 € mensuel), des bourses, tickets resto… afin d’apporter un complément de revenus aux étudiants ».

Evoquant la problématique de la mobilité intra-régionale, elle prône « un réseau modernisé avec des horaires de bus inadaptés. Or, l’ffre de transports en commun est actuellement très limité ». Elle réclame « la modernisation du réseau et la mise en place de grands bus éclair, de taxis à la demande, le développement de nouveaux téléphériques en attendant un réseau ferré depuis l’Est. Il faut démocratiser l’accès aux transport en commun. Elle propose un Pass mobilité pour les jeunes dont 40,5% d’entre eux sont au chômage ». Autres préconisations de Marion Dieudonné : « des formations d’excellence réunionnaise avec l’Université pour des jeunes qui ne souhaitent pas sauter la mer. Et pour ceux qui souhaitent partir en mobilité, elle plaide pour la mise en place des bourses ainsi que la création d’une application numérique pour que les étudiants séparés de leurs familles puissent garder un lien avec celles-ci ». Pour les jeunes des hauts, elle propose « la construction de 5 micro lycées ».

Pascal Plante, chef d’entreprise, ancien président de l’Union des chambres de commerce de l’océan Indien et élu consulaire, s’est exprimé sur l’aspect économique de cette ambition portée par Ericka Bareigts en rappelant que notre ile compte 44 000 entreprises (relevant de la CCIR), 22 000 (de Chambre des métiers et de l’artisanat) et 11 000 agriculteurs. « 2/3 d’entre elles n’ont pas de salariés. 95% ont moins de 10 salariés. L’avenir passe par la mutualisation », a-t-il indiqué en souhaitant la création d’un SAR (Schéma d’aménagement régional) économique afin de mieux maîtriser le foncier économique. Pascal Plante plaide encore pour la création d’un

fonds régional d’investissement stratégique pour accompagner nos filières stratégiques à se structurer dans la perspective de conquête de marchés à l’extérieur, à commencer par l’océan Indien. « Mais pour cela, il faudrait revoir simplifier les démarches et faire en sorte que ce fonds d’investissement soit géré par un comité de pilotage d’acteurs économiques et non pas directement par des techniciens ».

Reprenant la parole pour conclure, Ericka Bareigts a annoncé que si elle est élue présidente de Région, elle demandera un audit sur les comptes de la collectivité et surtout sur les dépenses liées au chantier de la NRL (Nouvelle Route du Littoral).

 

 

Yves Mont-Rouge

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Téléphone : 0692 85 39 64

9 Commentaires

  1. Encore des mots… toujours des maux… Rien que démo (démodé)
    Déjà fait à Saint-Denis… ce serait une bonne chose !
    La continuité territoriale : Vous allez l’enlever.
    Savez-vous depuis quand il a été mis en place réellement (pas le dispositif du Président actuel… ça on le sait déjà)… mais ce même dispositif sous l’ère Vergès (Paix à son âme) ?
    Pouvez-vous demander à Maya CESARI, ancienne conseillère régionale sous mandature de Vergès : Combien de Réunionnais ont pu en bénéficier ?
    Pourriez-vous faire un AUDIT là-dessus ?
    Qu’avez vous fait pour La Réunion ? Pour les Réunionnais? Pour nos jeunes ? Quand vous étiez Sinistre de l’Outre-mer ?
    A part votre égalité irréelle…. pas grand chose !!!
    Justement, vous avez pris peur devant les 500 frères en Guyane, pendant la crise !!!

  2. Cher politique. Vous m’écœurez. Heureusement je travaille toute la journée, que je ne croise pas des personnalités de menteurs, car si cela était le cas, j’aurais vomi sur eux. On travaille, oui on a de la chance de travailler. Car à l’école, je n’ai pas gratté ma fesse. Quand je travaillais dans ma chambre jusqu’à parfois 1h ou 2h du matin, mes copains du quartier allait volé ou faisait du bruit dehors. Aujourd’hui ils passent leurs temps à ramasser les aides et contrats aidés. Au final, ils ne payent rien comme impôts. Mais ils ont droits aux aides. C’est pour cette raison que je ne vote plus, sauf pour Marine Le PEN. En chaque qu’une femme ou Homme politique parlé à la télé, j’éteins la télé. Depuis quelques temps, ma consommation a drôlement baissé.

  3. C’est ton opinion , bof bof ton commentaire, tant mieux si vous avez pu travailler jusqu’à 1h matin ds ta vie a l école, hélas pas tout le monde es comme vous.. la souffrance ds les familles… et encore heureux il y a des contrats aidés…

    • Je prends la peine de vous répondre. Mon père alcoolique, qui battait ma mère régulièrement. Ma mère , femme au foyer. Mes copains de dehors avaient une meilleure situation, enfin leurs parents. Je dirais plutôt, qu’ils avaient tout ce qu’ils voulaient. Moi non. C’est grâce aux difficultés de la vie que je remercie le bon dieu. Beaucoup de jeunes ont compris que les politiques sont là pour les assister. Cher Nano, beaucoup de Réunionnais comme vous critiquent sans connaitre la vérité. Pour autant, je suis un exemple. Mais beaucoup comme moi ont réussi, parfois mieux, malgré les difficultés. S’il y avait moins comme à Maurice. J’aurais parier que les jeunes réussiront mieux en gagnant honnêtement leurs vies.

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