La Cour suprême des Etats-Unis a en effet annulé hier l’arrêt historique de 1973 dans lequel elle avait reconnu le droit à l’avortement. Fin mai, le journal américain « Politico » avait déjà annoncé la nouvelle grâce à une fuite inédite de documents.

Des partisans du droit à l’avortement se sont donc mobilisés ce samedi aux Etats-Unis pour une deuxième journée de manifestations contre la décision de la Cour suprême de pulvériser ce que beaucoup pensaient être un acquis.

« Ce qui s’est passé hier, c’est indescriptible et dégoûtant », s’est exclamée Mia Stagner, une étudiante en sciences politiques de 19 ans. « Aucune femme ne devrait être forcée à devenir mère ».

Mais si la décision a scandalisé les militants progressistes, elle a réjoui ceux qui, notamment au sein de la droite religieuse, luttaient pour son annulation depuis des décennies. Quelques dizaines de personnes anti-avortement étaient aussi venues samedi devant la Cour.

Chaque état peut autoriser ou interdire l’avortement

Ainsi, l’état de Californie a réaffirmé sa position hier de « rester un sanctuaire » au droit à l’avortement.

« La Californie ne va pas rester les bras croisés alors que des extrémistes reviennent sur nos droits constitutionnels fondamentaux. Nous allons nous battre férocement pour que toutes les femmes, et pas seulement celles de Californie, sachent que cet Etat continue à protéger leurs droits », Gavin Newsom, gouverneur démocrate de Californie.

Alors que les cliniques du Missouri, du Dakota du Sud ou de Géorgie ont fermé leurs portes les unes après les autres.

Une mesure au détriment des plus pauvres

Désormais, les femmes désirant avorter seront obligées de poursuivre leur grossesse, de se débrouiller clandestinement notamment en se procurant des pilules abortives sur Internet, ou de voyager dans d’autres Etats où les IVG resteront légales.

Anticipant un afflux, ces Etats, le plus souvent démocrates, ont pris des mesures pour faciliter l’accès à l’avortement sur leur sol et les cliniques ont commencé à basculer leurs ressources en personnel et équipement.

Mais voyager est coûteux et la décision de la Cour suprême pénalisera davantage les femmes pauvres ou élevant seules des enfants, qui sont sur-représentées dans les minorités noires et hispaniques, soulignent les défenseurs du droit à l’avortement.

Une décision qui choque en France et à la Réunion

En métropole, des militants se sont rassemblés dans plusieurs grandes villes pour affirmer leur soutien aux femmes américaines.

Le groupe Renaissance à l’Assemblée nationale déposera une proposition de loi constitutionnelle visant à sanctuariser le droit à l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), a annoncé samedi sa cheffe de file à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé. La cheffe des députés LFI a fait une déclaration dans le même sens dès vendredi soir.

https://twitter.com/auroreberge/status/1540581749213863938?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1540581749213863938%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.france24.com%2Ffr%2Ffrance%2F20220625-france-le-groupe-renaissance-veut-inscrire-le-droit-C3A0-l-ivg-dans-la-constitution

À la Réunion, les réactions sont vives également, comme ce matin sur notre antenne.

Vos réactions au 02 62 99 12 00.