Un religieux était dans le box des accusés le mercredi 13 avril et le jeudi 14 avril à la Cour Criminelle de Saint-Denis. Il s’agit de l’ancien prêtre de la commune de la Plaine des Palmistes, jugé pendant 3 jours, pour des faits de viols et d’agressions sexuelles commises sur une paroissienne et son fils âgé de 15 ans à l’époque des faits.
Tout se serait passé en 2017 alors qu’il officiait dans la petite commune des hauts. La mère et le fils s’étaient longuement épanchés sur les sévices imposés par celui qui avait l’ascendant sur eux, Fabrice Ibrahim, qui faisait d’eux « ce qu’ils voulaient ».
Bel homme, le curé rendait les paroissiennes très amoureuses de lui, et il se dit qu’à Ste Rose où il officiait juste avant, il avait même « sa maîtresse officielle » pendant 5 longues années.
L’évêque avait fini par être saisi par les victimes présumées, et a alerté le procureur jusqu’à cette comparution aujourd’hui, de Fabrice Ibrahim devant le tribunal.
Il écope de 12 ans de prison. La cour criminelle avait requis à son encontre 15 ans de réclusion criminelle.
Devant le tribunal ce mercredi matin, Fabrice Ibrahim a déclaré être coupable des accusations le concernant. Il reconnaît les faits, mais affirme qu’il ne s’agit pas de viols, puisque les victimes étaient selon lui consentantes et ont parfois pris du plaisir. Il n’y a en aucun cas eu de violence selon lui.
Ce matin, plusieurs témoins sont venus à la barre confirmer les dires des deux victimes. Cette après-midi, c’était au tour d’un expert psychologue de dresser le portrait du prêtre, de la mère et de son fils. Un psychiatre s’est également prononcé, affirmant que le religieux n’est atteint d’aucune maladie mentale et devra assumer la pleine responsabilité pénale de ses actes.
Concernant sa personnalité, il est ressorti qu’il était suffisamment intelligent pour comprendre la gravité de ses actes. Les débats ont tourné autour de l’emprise qu’il a pu exercer sur ses victimes. En effet, il aurait volontairement usé de son statut et du pouvoir que celui-ci lui confère pour demander aux deux paroissiens des actes de plus en plus impactant. Pour la mère, cela aurait commencé par un massage allant petit à petit vers des fellations. Pour le fils, la relation était plus suivie et bien qu’il se positionnait comme un père, un ami, un mentor. Par ailleurs, il continuait à officier, faire des messes parfois en latin, avec une vision très traditionnelle de l’Eglise et de la pratique religieuse. Il s’était d’ailleurs opposé au mariage homosexuel.
Lors des entretiens avec les experts, il avoue cependant sa bisexualité et sa préférence pour les hommes. La mère aurait affirmé ne pas connaître ce penchant, raison pour laquelle elle a laissé son fils être enfant de cœur auprès du prêtre, malgré les agressions qu’elle a subies.
Le prêtre reconnaît les faits et dit avoir honte de ses agissements, mentionnant notamment la médiatisation de cette affaire.
Avocat de la partie civile, Maître Laurent Payen :
Avocat de la défense, Maître Nicolas Normand :