France Travail : « Le funeste projet de contrôle des bénéficiaires du RSA », selon le PLR

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Lors de sa visite à La Réunion, la première ministre Elisabeth Borne a confirmé que notre territoire faisait partie des 18 départements qui testeront le dispositif
“France Travail”. Seul territoire ultramarin concerné par cette expérimentation, deux communes (Saint-Leu et Trois Bassins) vont mettre en place ce dispositif
dit “d’accompagnement renforcé” pour les bénéficiaires du RSA. Le PLR dénonce ce dispositif qui vise à contraindre des populations en situation de précarité à
un travail non rémunéré et à renforcer leur contrôle.

Le projet de loi “France Travail” qui arrivera prochainement à l’Assemblée Nationale entend “accompagner les bénéficiaires du RSA vers le retour à l’emploi”. Sur le papier, l’intention de ce projet de loi est évidemment louable, dans les faits il s’apparente davantage à un renforcement du contrôle sur des personnes déjà en grande situation de précarité.

De plus, sur notre territoire qui connaît un problème de chômage structurel, la réponse apportée par ce dispositif est aux antipodes de ce qu’attend la population.
Les familles monoparentales, les familles en situation de détresse sociale réclament de l’accompagnement positif, davantage d’information, de formation, de solutions personnalisées et non pas un renforcement des dispositifs de contrôle. Conditionner le versement du RSA à la réalisation “de 15 à 20 heures de travail
hebdomadaire” est contraire au principe même qui est à l’origine de la création du RMI, devenu RSA. De l’aveu même de l’initiateur de ce dispositif, Martin Hirsch : « le travail obligatoire sans salaire est une régression sociale comme on n’en voit pas souvent ».

Après avoir attaqué notre système de retraites par répartition, le gouvernement poursuit son détricotage des acquis sociaux issus de l’héritage du programme du
Conseil National de la Résistance, en s’en prenant désormais au RSA. Rappelons qu’environ 1 personne sur 2 ayant droit au RSA ne le perçoit pas en raison
du manque d’information ou des complexités administratives liées à son obtention. Le gouvernement serait davantage inspiré de faciliter l’accès à ce dispositif de
solidarité plutôt que de renforcer son contrôle et de créer des sanctions. Nombreux sont les économistes et spécialistes du marché de l’emploi à critiquer cette
nouvelle opération du gouvernement. En effet, ils considèrent que d’une part, cela risque d’augmenter le nombre de personnes refusant de solliciter cette aide et,
d’autre part, il découragera les employeurs à créer des emplois pérennes, seule solution pour s’attaquer efficacement au chômage de masse.

A La Réunion, où plus d’1 Réunionnais sur 3 vit en dessous du seuil national de la pauvreté, s’attaquer à ce dispositif de solidarité relève de la diversion et de
l’irresponsabilité. Comme le rappelle Martin Hirsch : « Le RSA est un droit social fondamental, qui ne saurait se mériter par un quelconque engagement dans un
accompagnement intensif ».

La vaste opération de communication initiée par le gouvernement vise en réalité à satisfaire un électorat ultra-libéral qui n’a de cesse de stigmatiser les bénéficiaires du RSA, en associant ce dispositif à de “l’assistanat”. Pendant ce temps, en France, la fraude et l’évasion fiscale des multinationales et des ultra-riches représentent un manque à gagner pour les caisses de l’Etat de 80 à 100 milliards d’euros par an. Voilà des recettes conséquentes qui devraient mobiliser le gouvernement afin de financer les urgences sociales et écologiques et renforcer la solidarité nationale et inter-générationnelle.

Le PLR dénonce l’expérimentation de ce dispositif sur notre territoire et invite le gouvernement à revoir sa copie pour permettre la création d’emplois pérennes sur
notre île pour répondre aux urgences sociales que connaît la majorité de la population

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