/

Hommage à Raymond Mondon

5 min de lecture

Mesdames et Messieurs les élus,

Monsieur le représentant de l’association ARS Terres créoles, cher Mario,

Monsieur le représentant de l’association

Sauvegarde Mémoire Réunionnaise, cher Bernard,

Monsieur le représentant de la famille Mondon, cher Jacky,

Mesdames et Messieurs,

Nous avons voulu honorer la mémoire de Raymond Mondon à la veille de la journée nationale de la laïcité. Nous avons voulu lui faire honneur,au regard de ce qu’il a accompli pour lécole républicaine, pour La Réunion et pour Le Port.

Je ne souhaite pas revenir sur tout ce qui a été dit sur sa biographie et il nous faut remercier Monsieur Mario Serviable et Monsieur Jacky Mondon pour le rappel qu’ils ont fait de sa vie et de ses actes.

La laïcité a été le grand combat de Raymond Mondon. Un combat insatiable, un combat quotidien, un combat de valeurs que nous devons poursuivre quoiqu’il advienne.

Il est de notre devoir d’élude veiller au respect de la laïcitéau sein de notre territoire, au sein de nos institutions et au sein de nos écoles. Pour ma part, je souhaite, au titre de cethommage à Raymond Mondon,réaffirmer notre attachement à la laïcité au Port.

La laïcité est le rempart que nous devons ériger contre les attaques de l’obscurantisme, du repli sur soi et du rejet de l’autre. Elle nous maintient dans une liberté absolue de conscience.

La laïcité est l’étendard que nous devons brandir face aux assauts de la barbarie à l’encontre de nos relations humaines.

Je le dis souvent, la laïcité repose sur le partage intelligent de l’espace républicain. Elle est le garant de la grandeur de l’Humanité. Elle propage La République, elle défend la démocratie.

La laïcité magnifie l’idée de fraternité. Elle donne à la société des Hommes un lienindéfectible, une existence sensible tout autant qu’intelligible.

La laïcité est la quintessence de la tolérance ! Elle dit que je m’enrichis de l’autre et que l’autre s’enrichit de moi.

Elle dit que ma phrase est construite de mots prononcés par d’autres et que leurs phrases sont constituées de mes propresmots.

Dès lors, nous ne pouvons que nous comprendre, nous ne pouvons que nous entendre etnous ne pouvons que partager nos idées, nos sentiments et nos actes.

Oui, partager nos actes, et se rendre au service des autres, pas uniquement de ses proches, mais surtout au près du plus grand nombre ; s’asservir à l’intérêt général ; se donner pour mission de rendre la vie meilleure à nos prochains. Il y a de la philanthropie à agir de la sorte !

Au Port, la laïcité est une réalité de la vie quotidienne. Les empreintes historiques de notre population, issue de nos aires de civilisations d’origine, font de notre commune une terre de migrants aux confessions les plus diverses.

Le Square Jean XXIII, à deux pas d’ici, montre à quel point le dialogue inter-religieuximprègne le territoire et ses fonctions sociétales, dans le respect mutuel.

Le Conseil Municipal des enfants a, lui-même, décidé de travailler en commission sur le thème de la laïcité.

Cette singularité, tout en nous donnant un caractère exemplaire, exige de nous une discipline et une confiance républicaines indéfectibles.

Raymond Mondon nous a montré l’exemple en l’exercice de ses différents mandats ainsi que dans celui de son sacerdoce d’enseignant.

Infatigable défenseur de l’éducation populaire, il a fait de plusieurs générations réunionnaises, un peuple qu’il convient de saluer.

Il s’est voué ainsi à l’intérêt général en ayant une vision globale de la société, de ses forces comme de ses maux. Et en fonction de ceux-ci, il s’est mis en action pour changer le monde.

Telle a été la mission de Raymond Mondon, témoigner des turpitudes de la société pour les résoudre et soulager les individus de leurs fardeaux. Par ses mandats, tout autant que par ses fonctions comme de ses convictions, il a conduit son action pour défendre ses concitoyens et parmi eux, ceux qui étaient les plus fragiles.

Je veux porter, aujourd’hui, la parole, l’idée, les valeurs de Raymond Mondon. Lui, qui disait que l’école était la porte ouverte au savoir pour nos plus jeunes, la porte à l’emploi, la porte à l’épanouissement.

Eriger cette stèle en son honneur, alors que nous livrons la réhabilitation totale de cette avenue qui porte depuis longtemps son nom, montre combien nous sommes reconnaissants à Raymond Mondon.

Nous saluons cet après-midi, l’action honorable de cet homme, un Portois, un Réunionnais, un citoyen exemplaire.

Par la laïcité, il nous aamèné également à envisager notre société et son fonctionnement sous des angles différents. Et la sociétéréunionnaise est particulière, elle transcrit une histoire singulière, celle du zembrocal identitaire plutôt que celle de la mosaïque ethnique.

Je souhaite, à ce titre, reprendre les propos de Paul Vergès lors de son discours au Sénat en ouverture du débat surla laïcité.

Il rend un hommage poignant au peuple réunionnais. Il le distingue par son histoire violente et sa reconstruction brodée à partir d’apports civilisationnels si différents.

Je le cite :

« En fait, il est possible d’affirmer que la société réunionnaise a fait la démonstration, dans les conditions qui lui sont propres, de la viabilité, dans le cadre de la République, d’un modèle original. Elle a inventé une manière réunionnaise de vivre la laïcité et démontre que celle-ci, élément essentiel de la cohésion de notre société, peut accueillir sereinement l’expression des différentes religions.

C’est avant tout à des milliers de Réunionnais que je pense, à celles et ceux qui surmontant hier la violence de la société esclavagistes et coloniale, ont su sauvegarder leurs héritages culturels et spirituels, pour mieux les partager avec l’autre, pour mieux vivre ensemble.

Oui, je pense à ce miracle de l’échange qui a fait naître de cette diversité un seul peuple. Peuple de migrateurs, tous venus de quelque part, tous « étrangers » au départ, et qui dans le partage d’un espace, de valeurs, d’idéaux et de combats communs, ont fait que sur cette île, au fil des siècles, chacun est devenu, chaque jour un peu plus, un frère pour l’autre, en un mot, un Réunionnais.

Tant de différences rassemblées sur une terre d’humiliation sans nom, finit par être l’expression d’une convergence sur l’essentiel. »

Telle était pour Paul Vergès la définition de la laïcité caractérisée par les Réunionnais.

Que dire d’autre après cela ?

Sinon que Raymond Mondon fût un artisan de la construction de La Réunion, des Réunionnais et de la France dans ce qu’elle a de plus emblématique depuis le siècle des lumières, la laïcité.

Vive l’école libre et laïque,

Vive la République,

Vive Le Port.

Je vous remercie.

 

 

 

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Article précédent

JOP 2024 : un billet pour les jeux aux collégiens gagnants

Article suivant

Programme INTERREG : 62,3 millions d’euros pour les îles de l’océan Indien

Free Dom