Selon l’enquête de conjoncture menée par l’IEDOM, le climat des affaires à La Réunion s’améliore nettement, au deuxième trimestre de l’année. Dans sa récente publication, l’institut explique que « l’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise, gagne 6 points et s’établit à 112, bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette hausse intervient pourtant dans un contexte sanitaire dégradé et alors que différentes restrictions ont été appliquées durant ce trimestre (couvre-feu entre les mois d’avril et de mai, fermeture d’établissements recevant du public).
Des prix à la consommation en nette hausse
L’indice des prix à la consommation des ménages (IPC) progresse fortement sur le trimestre, de 1,4 % entre mars et juin 2021. Les prix des services et des produits manufacturés repartent à la hausse (+1,8 % et +1,1 % respectivement) après une baisse de 0,7 % le trimestre dernier. La remontée des prix de l’énergie et de l’alimentation se poursuit (+1,5 % et +0,9 % respectivement). En glissement annuel, l’IPC augmente de 2,1 % à La Réunion (contre 1,5 % en France hors Mayotte),
tiré par la hausse des prix de l’énergie, de l’alimentation et des services.
Cette remontée des prix est confirmée par les chefs d’entreprise interrogés et pourrait se poursuivre. Ces derniers signalent en effet globalement une hausse de leurs prix de vente pour le deuxième trimestre et pour le trimestre à venir. Ceci est particulièrement marqué dans le secteur de l’industrie, de la construction et des services.
Cela intervient dans un contexte d’augmentation des prix des matières premières et de flambée du coût du fret qui altèrent l’approvisionnement des entreprises. Ainsi, une large majorité des professionnels interrogés expriment leurs craintes quant aux difficultés d’approvisionnement, principalement dans les secteurs du commerce, de la construction et de l’agriculture et des industries agroalimentaires.
Au deuxième trimestre, La Réunion dénombre 162 160 demandeurs d’emploi en catégories ABC, soit -0,6 % par rapport au premier trimestre (CVS) et -1,3 % sur un an. Cette baisse est principalement liée à l’évolution des demandeurs d’emploi en catégorie A (sans activité et tenus de rechercher un emploi), de -0,7 % (CVS) par rapport au trimestre passé.
Le marché du travail poursuit son amélioration. Selon l’enquête de conjoncture, 20 % des professionnels interrogés déclarent avoir recruté au cours du trimestre. L’évolution des effectifs salariés confirme cette bonne orientation avec une hausse de l’emploi de 1,4 % entre mars et juin 2021 (+2 300 emplois, données ACOSS).
En parallèle, les restrictions sanitaires mises en place sur la période (couvre-feu puis fermeture des établissements accueillants du public sur avril et mai) amènent des entreprises à recourir au dispositif d’activité partielle. Le nombre de salariés concernés augmente jusqu’à s’élever à 13 300 en avril, soit 8 % des effectifs du secteur marchand, dont plus de la moitié dans le transport, l’hébergement et la restauration. Il diminue rapidement ensuite avec les levées de restrictions pour atteindre 4 700 salariés en activité partielle en juin.
L’activité progresse dans tous les secteurs
Interrogés sur leurs prévisions de chiffre d’affaires (CA) pour 2021, la grande majorité des chefs d’entreprise (80 %) prévoit une hausse. Celle-ci serait même supérieure à 7,5 % pour la moitié d’entre eux.
Si le rebond de l’activité se confirme globalement dans tous les secteurs, le retour à une situation d’avant-crise reste fortement compromis pour les secteurs les plus impactés par la crise sanitaire de la Covid-19. C’est le cas notamment des professionnels du tourisme qui souffrent encore des restrictions concernant les voyages et du manque de visibilité.
Après un début d’année difficile, les perspectives d’activité s’améliorent au deuxième trimestre pour les dirigeants des secteurs agriculture-pêche et de l’industrie
agroalimentaire (IAA). La filière locale d’élevage confirme cette bonne tenue de l’activité, en particulier les abattages de bovins et porcins qui augmentent respectivement de 5,1 % et de 1,7 % (CVS) sur le trimestre. Les carnets de commandes de ces secteurs sont par ailleurs solides et les prévisions d’investissement progressent.
Les dirigeants des industries manufacturières retrouvent également le moral au deuxième trimestre. Le secteur bénéficie d’une trésorerie bien orientée et juge favorablement les délais de paiement. L’évolution des effectifs s’améliore aussi, mais demeure en dessous du niveau de longue période. Leurs perspectives d’investissement restent favorables.