L’accessibilité des études et du travail aux personnes en situation de handicap est au cœur des préoccupations de l’Université de La Réunion qui souhaite l’inclusion de toutes et tous. Dans les campus, de nombreux aménagements ont été réalisés : entrées élargies, rampes d’accès, ascenseurs, bandes podotactiles, … L’Université, via les services Egalité Mission Handicap Etudiants et Personnels (SEMPH), propose également un accompagnement personnalisé à celles et ceux en situation de handicap physique, sensoriel, psychique, atteint de troubles de santé invalidants, de troubles cognitifs (ex. la dyslexie) ou de troubles du développement intellectuel.
Les bibliothèques s’inscrivent elles aussi dans le développement de la politique inclusive de l’université. Toutes les bibliothèques de l’établissement (3 dans le nord et 2 dans le sud) sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Des aménagements de services ont également été mis en place : durée de prêt augmentée, accompagnement et formation personnalisés, prêt de matériel spécifique… L’inscription y est gratuite pour toutes les personnes en situation de handicap (y compris extérieures à l’université).
Pour cette rentrée 2023, l’Université de La Réunion propose un nouveau service à ses étudiants et personnels en situation de handicap : la salle Handi’Média. Située au rez–de–chaussée de la Bibliothèque Droit–Lettres, est accessible aux horaires d’ouverture de la bibliothèque, du lundi au vendredi de 7h30 à 19h et le samedi de 8h à 12h.
Trois postes de travail sont à disposition et équipés d’ordinateurs, de fauteuils ergonomiques, de lampes trois couleurs, d’un bureau réglable en hauteur ainsi que de logiciels adaptés. L’endroit se veut calme, pratique et ergonomique. Tout a été étudié, jusqu’au choix de l’œuvre qui viendra décorer la salle : une sculpture de l’artiste plasticienne sourde, Mathilde Lauret.
Mathilde Lauret est une artiste plasticienne qui utilise les sons du silence comme médium principal de sa démarche artistique. Elle obtient son diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP) en septembre 2020, à l’Ecole Supérieure d’Art de La Réunion.
Née seule sourde profonde au sein d’une famille réunionnaise–créole, elle s’installe au sud de La Réunion vers ses six ans, dû à des soucis de santé. Elle hérite de nombreuses cultures, mondes et métissages réunionnais : elle s’interroge sur son identité multiple lors d’une voie scientifique avant d’entrer en Art. Sa principale démarche s’inscrit dans des installations sonores et visuelles, qu’elles contiennent des vidéos, des sculptures, du son, du texte, du dessin, du végétal… elle interroge aujourd’hui des étiquettes et des mots imposés par une langue, selon elle, entendante. Elle continue d’explorer le sonore comme un matériau (in)audible, vivant et solide sous formes de vibrations poétiques, puisque nous n’écoutons jamais uniquement avec les oreilles. Dans sa vie parallèle, elle sensibilise autour du handicap pour l’accessibilité culturelle et dans divers autres domaines.
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