Incendie à Bras-Panon : une mère de famille inquiète pour ses enfants face à un gendarme coléreux (VIDÉO)

2 min de lecture
37

« Monsieur, mes enfants sont seuls, ils m’attendent. Dès que j’ai eu connaissance de l’incendie, j’ai quitté mon travail et j’ai foncé en me disant que mes enfants sont peut-être en danger; Laissez moi passer s’il vous plaît ! ». Rien à faire !

Le gendarme posté à l’entrée de la rue, avec la voiture de gendarmerie en travers de la route, n’a rien voulu entendre face à l’inquiétude manifestement visible et audible de cette mère de famille. A moins d’être aveugle et sourd…

© Sinusoïde / Yves Mont-Rouge

La scène se déroule rue Lamartine, à Bras-Panon. Jeudi 12 août 2021 aux environs de midi. Un incendie vient de se déclarer dans une des maisons se trouvant dans cette rue. Pompiers et gendarmes ont été prévenus. Les soldats du feu font leur travail. Mais au bout de la rue, deux gendarmes sont postés, ils interdisent l’accès aux badauds. Ce qui est tout à fait compréhensible. Sauf, nombreux sont ceux qui s’y trouvent déjà…

Mais là où l’attitude du gendarme interpelle c’est lorsqu’une maman se présente, quasiment affolée car inquiète pour ses enfants, seuls à sa maison. Maison près de laquelle une autre case a pris feu et  a complètement brûlé. Les marmailles ont appelé leur maman, ils ont eu peur en voyant les grosses fumées noires… Lorsque cette dame explique rapidement sa situation au gendarme en question, ce dernier l’envoie paître. Ni plus, ni moins.

« Monsieur, vous croyez que je suis revenue de mon travail par plaisir ? Mes enfants m’attendent,  ils ont peur, j’habite juste là », insiste la dame visiblement très inquiète. Et le gendarme de lui répondre d’un ton arrogant et quasi colérique : « Et moi, ,vous croyez que je joue aux boules ! ». Le gendarme se montre alors menaçant, esquissant de grands gestes incompréhensibles.

Même le directeur de cabinet du maire, Gérard Cazet, a été sommé de rester à sa place. Il a eu beau expliquer au gendarme qu’il devait se rendre auprès du maire, déjà sur les lieux pour lui transmettre un message, rien à faire là aussi.

Idem pour moi, journaliste (depuis 35 ans à la Réunion) venu non pas pour « jouer aux boules » mais pour faire mon travail pour freedom.fr, le site internet de Radio Free Dom. Le gendarme n’a rien voulu entendre si je ne lui présentais pas ma carte de presse restée dans un sac à la maison. Parce que quand on m’a dit « incendie », tout comme la mère de famille.

C’était un incendie qui, fort heureusement, n’a pas fait de victimes. La dame, 88 ans, qui y habite a été choquée. Tout comme trois autres personnes, elle a été prise en charge très rapidement par les secours. Le maire Jeannick Atchapa et ses adjoints vont faire le nécessaire pour que cette dame puisse retrouver un toit.

La propriétaire de la maison (assise dans le fauteuil) a été rapidement pris en charge par les secours (Photos : Yves Mont-Rouge)

Quant au gendarme, il faudrait que ses collègues plus aguerris ou connaissant mieux le terrain réunionnais lui expliquent que nous sommes à Bras-Panon, et non pas dans certaines banlieues de métropole, ni en Irak ou en Afghanistan. De même qu’un incendie, fusse-t-il triste et malheureux, ça n’a rien à voir avec un acte terroriste. Par ailleurs, une maman inquiète pour la sécurité de ses enfants, ça n’a rien de dangereux et n’empêche aucunement les pompiers de faire leur travail. C’est aussi valable pour les journalistes qui se trouvent dans le cadre de l’exercice de leur fonction. Pas la peine de péter un câble ! A bon entendeur…

Yves Mont-Rouge

([email protected])

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

0 0 votes
Note de l'article
S'inscrire
Me notifier des
37 Commentaires
plus de votes
plus récents plus anciens
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Article précédent

Air Austral reçoit ses nouveaux A220-300 : découvrez les en vidéo

Article suivant

Pour Ibrahim Patel, « l’Etat doit être aux côtés des entreprises ! »

Free Dom