Insee – Indicateurs de richesse à La Réunion : « la pauvreté touche trois fois plus de personnes sur l’île »

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Dans sa récente publication, l’Insee indique que « Malgré son dynamisme au cours des dernières décennies, le développement économique et social de La Réunion marque encore le pas par rapport à celui de la France métropolitaine. Ainsi, la richesse créée par habitant est-elle encore inférieure de 37 % à celle de la métropole. La pauvreté, monétaire ou au sens des privations matérielles et sociales, touche trois fois plus de personnes sur l’île. L’emploi y est en effet plus rare : seules 46 % des personnes de 15 à 64 ans ont un emploi, soit 20 points de moins que dans l’Hexagone, ce qui engendre des inégalités de revenus plus élevées qu’au niveau national.

Pour autant, La Réunion est moins éloignée du niveau national en termes de satisfaction dans la vie exprimée par ses habitants ou d’espérance de vie sans incapacité. Le développement de l’île à plus long terme dépend en outre du niveau de formation et de la capacité de l’économie à innover. Or un quart des jeunes sortent du système scolaire sans diplôme qualifiant, et l’effort en recherche et développement est nettement inférieur à la moyenne nationale, à La Réunion comme dans les autres DOM. Le développement économique pose aussi la question de sa soutenabilité environnementale, avec notamment l’enjeu de contenir
l’artificialisation des sols, déjà particulièrement élevée sur la bande littorale.

L’Insee dresse dans cette publication un panorama synthétique et analytique de la situation de La Réunion en matière économique, sociale et environnementale sur la base d’un ensemble d’indicateurs de suivi, découlant de la loi sur l’égalité réelle Outre-mer de février 2017 et de la loi dite « Sas » d’avril 2015 sur les nouveaux indicateurs de richesse.

La loi sur l’égalité réelle Outre-mer (Erom) vise à accélérer la convergence des Outre-mer avec la métropole en matière de développement socio-économique. Elle prévoit que le produit intérieur brut (PIB) par habitant, indicateur permettant de mesurer le niveau de richesses créées, fasse l’objet d’un suivi régulier pour mesurer à quel rythme les Outre-mer convergent vers l’Hexagone. Cette loi ajoute néanmoins qu’il est nécessaire, plus largement, de suivre si les territoires ultra-marins sont sur la bonne trajectoire en matière de développement durable. Elle prévoit donc l’actualisation régulière d’un tableau de bord constitué d’une douzaine d’indicateurs. Ce tableau de bord est composé, en plus du PIB par habitant, des dix « nouveaux indicateurs de richesse » définis par la loi Sas : il s’agit d’indicateurs
phares de développement durable – compatibles avec un cadre théorique international – qui complètent le PIB dans trois domaines : social, économique et environnemental.

Ainsi, dans cette publication, la situation du territoire réunionnais est-elle appréhendée au regard de la richesse créée par habitant, le PIB par habitant, mais également grâce à ces indicateurs complémentaires sur les dimensions économiques (participation au marché du travail, innovation), sociales (formation, inégalités de revenus, pauvreté monétaire ou au sens des privations matérielles et sociales, mais aussi indicateurs de bien-être plus subjectifs comme la satisfaction dans la vie et l’espérance de vie sans incapacité) et environnementales (émission des gaz à effet de serre, artificialisation des sols). Le positionnement de La Réunion au regard de ces indicateurs est comparé à ceux de la France métropolitaine et des Antilles.

Cette étude apporte aussi un éclairage sur la Trajectoire Outre-mer 5.0, lancée en avril 2019 par le ministère des Outre-mer et qui donne un cap au développement et à la transformation des 12 territoires ultra-marins français. Cette stratégie se décline à travers cinq grands objectifs « zéro » : zéro exclusion, zéro carbone, zéro déchet, zéro polluant agricole et zéro vulnérabilité.

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