Le taux de pauvreté continue de baisser à La Réunion en 2020, malgré la crise sanitaire

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En 2020, 36 % des Réunionnais, soit 311 900 personnes, vivent sous le seuil métropolitain de pauvreté monétaire. Ce seuil de pauvreté s’élève à 1 130 euros par mois et par unité de consommation (UC). Les mineurs sont particulièrement concernés : 105 100 vivent dans un ménage pauvre, soit 44 % d’entre eux.

La pauvreté continue de baisser en 2020 malgré la crise sanitaire

Malgré l’apparition de la crise sanitaire liée au Covid-19 en 2020, le taux de pauvreté monétaire continue de baisser : – 11 points entre 2007 et 2020, dont – 5 points depuis 2015. Le marché de l’emploi est en effet resté dynamique grâce aux mesures publiques mises en œuvre pour maintenir l’emploi et les rémunérations (activité partielle, fonds de solidarité pour les entreprises, aide exceptionnelle versée aux ménages modestes, etc.) [2]. Les périodes de confinement ont été aussi plus limitées qu’en France métropolitaine. En phase avec des créations d’emploi qui se sont poursuivies, le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité a également continué d’augmenter en 2020.

Pour autant, si les revenus des ménages ont été globalement préservés de la crise, les ménages pauvres peuvent avoir subi une hausse de leurs dépenses et donc une dégradation de leurs conditions de vie. Par exemple, pendant le confinement de mars à mai 2020, les dépenses de certaines familles avec enfant(s) ont pu augmenter du fait de la fermeture des établissements scolaires, conduisant certains parents à financer une garde d’enfant ou à réduire leur temps de travail. De fait, cela a certainement pesé sur des budgets familiaux déjà contraints, malgré les dispositifs d’aide ou d’autorisation de garde d’enfant mis en place. Parmi les ménages pauvres, ceux qui pouvaient compléter leurs faibles revenus par de « petits boulots » non déclarés ont pu également être pénalisés par la crise sanitaire, car cette source de revenus a pu être fortement impactée. Le ralentissement de l’économie met aussi en difficulté les étudiants dans leur recherche d’emploi d’appoint pour financer leurs études

En 2020, la pauvreté reste à un niveau bien plus élevé que dans l’Hexagone (14 %) et qu’en Martinique (27 %). Elle est nettement plus marquée que dans la région hexagonale la plus concernée, la Corse (18 %). En effet, le déficit d’emplois reste important à La Réunion : en 2020, seules 48 % des personnes en âge de travailler ont un emploi, contre 65 % en métropole.

Avoir un emploi constitue la meilleure protection contre la pauvreté persistante [6]. Pour autant, cela ne suffit pas toujours à éviter une situation de pauvreté. Ainsi, 20 % des ménages dont les revenus d’activité (salaires et revenus des travailleurs indépendants) sont la principale ressource déclarée vivent sous le seuil de pauvreté en 2020. C’est deux fois plus que dans l’Hexagone.

Des niveaux de vie sensiblement plus faibles que dans l’Hexagone

En 2020, les niveaux de vie restent plus faibles à La Réunion d’un bout à l’autre de l’échelle des revenus. La moitié des Réunionnais vivent avec moins de 1 380 euros par mois et par UC, soit 27 % de moins que dans l’Hexagone. Les revenus des plus modestes sont sensiblement plus faibles qu’au niveau national : les 10 % les plus modestes disposent d’au plus 740 euros par mois et par UC contre 990 euros dans l’Hexagone. Quant aux 10 % les plus aisés, ils disposent de revenus plus proches de ceux de leurs homologues hexagonaux : au moins 3 040 euros mensuels par UC contre 3 330 euros.

Les inégalités restent ainsi importantes à La Réunion : en 2020, l’ensemble des revenus disponibles des 20 % les plus favorisés est 5,2 fois plus important que celui des 20 % les plus modestes. Dans l’Hexagone, cet écart est moindre (4,2 fois). Cependant, les inégalités de revenus ont diminué fortement sur l’île au cours des 15 dernières années. En 2007, le rapport entre les revenus des 20 % les plus aisés et ceux des 20 % les plus modestes y était de 7.

Une personne sur deux est pauvre dans les quartiers de la politique de la ville et en milieu rural

La pauvreté est particulièrement élevée dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville à La Réunion où elle touche une personne sur deux. Elle est également très forte dans les petites communes rurales (figure 2) : un habitant sur deux est concerné à Salazie (53 %), Sainte-Rose (50 %) et Cilaos (49 %). À l’inverse, La Possession (24 %) et Les Avirons (27 %) sont les communes les moins concernées de l’île

20 Commentaires

  1. Tout est en partie masqué, parce qu’il ne faut pas confondre le revenu et le niveau de vie avec le revenu disponible, qui le facteur de référence du calcul de la pauvreté.
    1103 euros de revenu disponible pour un célibataire et 2312 pour un couple avec deux enfants, en dessous de ces montants vous êtes pauvres.

  2. Encore une fois l’INSEE ne connais pas exactement le taux de pauvreté à la réunion, eux sont tellement bien payé qu’il faut aussi justifier leurs salaires, avec n’importe quoi. regardez chez les personnes âgées il y a plus de la moitié de retraités qui sont pauvres et ne mangent pas à leurs faim, les mutuelles sont de plus en plus chère , et ces pauvres vieux n’arrivent pas à joindre les deux bouts . si vous faites votre travail correctement
    le taux de pauvreté ne seront plus le même Allez sur le terrain et vous verrez .

  3. Encore une fois l’INSEE ne connais pas exactement le taux de pauvreté à la réunion, eux sont tellement bien payé qu’il faut aussi justifier leurs salaires, avec n’importe quoi. regardez chez les personnes âgées il y a plus de la moitié de retraités qui sont pauvres et ne mangent pas à leurs faim, les mutuelles sont de plus en plus chère , et ces pauvres vieux n’arrivent pas à joindre les deux bouts . si vous faites votre travail correctement
    le taux de pauvreté ne seront plus le même Allez sur le terrain et vous verrez .

    • Je suis de votre avis aussi.
      Il y a tellement une grosse consommation du luxe dans ce département que vu les sommes dépensées çà porte à croire qu’il n’y a pas beaucoup de pauvres car ces malheureux on ne les voit pas ou ne veut pas les voir.

  4. Je ne sais pas s’il y a encore de plus en plus de pauvres, mais ce que je constate, c’est qu’il y a de plus en plus de gros, ou d’obèses.
    Regardez les photos des Réunionnais des année 60-70-80, il y a même des vidéos disponibles sur le net, les gros sont totalement inexistants !
    La pauvreté fait grossir ?

  5. La FDJ y a contribué avec quelques millionnaires depuis quelques temps et puis il y a pas mal d’artistes aussi, des retraités qui ont fait fortune ici ou ailleurs. Tout çà c’est très bien mais il restera toujours quelques pauvres et s’il y en a pas assez les pouvoirs publics vont tout faire pour maintenir un certain nombre car s’il n’y a plus de pauvres la vie sera bien triste.

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