C’est un communiqué de Jean-Marie Virapoullé, vice-président du Département et chef de file de l’opposition à Saint-André.Un communiqué accompagné d’un extrait d’une vidéo qui dure une minute et sur laquelle on voit Joé Bédier, maire de Saint-André, faire visiblement en direction de quelqu’un dans le public un geste du doigt, mais sans aucune agressivité apparente, pour lui faire comprendre de ne pas filmer.
Selon Jean-Marie Virapoullé, « une fois de plus, Joé Bédier a perdu son calme et s’est donné en spectacle à la fin du conseil municipal du jeudi 12 mai ». C’est qu’il prétend dans son communiqué de presse. Freedom.fr n’était pas présent à ce conseil municipal. Les propos ci-dessous n’engagent donc que Jean-Marie Virapoullé. Si Joé Bédier souhaite réagir, nous publierons également sa réaction.
Voici le communiqué de Jean-Marie Virapoullé qui raconte sa version des faits. « A cette occasion, un citoyen installé dans les gradins a filmé les débats avec son téléphone portable. Autorisé par la loi, cet acte a visiblement agacé le maire de Saint-André qui a gesticulé pour interdire à la personne de filmer. Non satisfait, il s’est levé furieusement et s’est avancé vers la personne en l’intimant d’arrêter l’enregistrement de la vidéo (ci-jointe). Coutumier du fait, comme à l’occasion de la fameuse bagarre de sa famille contre Les Anges de la télé-réalité au Créolia, Joé Bédier, s’est encore emporté en public. Mais Saint-André n’est pas la Corée du Nord ! Dans la loi française que Monsieur Bédier semble ignorer, « toute personne a le droit de capter et retransmettre par des procédés audiovisuels les débats du conseil municipal. Cette faculté est garantie par la loi en raison du principe de la publicité des débats : les séances du conseil municipal sont publiques » indique l’article L. 2121-18-1 du Code général des Collectivités Territoriales (CGCT).
Nous, élus de l’opposition, conduits par Jean-Marie Virapoullé, contestons fermement cette attitude anti-démocratique inadmissible de Joé Bédier qui multiplie les tentatives de bâillonner l’opposition. Nous réitérons aussi que les Saint-Andréen(ne)s doivent pouvoir suivre les débats du conseil municipal en direct live sur Facebook, au même titre que les citoyens de plusieurs autres communes de la Réunion, de l’Hexagone et d’Outre-Mer. Cette demande de l’opposition se heurte malheureusement à chaque fois au refus de Joé Bédier qui ne semble pas prêt à jouer la transparence sur la gestion de la ville.
Il est à noter que le maire a commencé à perdre son sang froid lorsque Jean-Marie Virapoullé a posé une question sur l’attribution des subventions aux associations : « Pourquoi le club de football, FC Parfum qui représente Saint-André en première division est-il passé de 85 000€ de subvention en 2021 à zéro euro en 2022 ? » Le maire ne s’est pas contenté d’expliquer qu’il manquait des pièces comptables au dossier du club, il a aussi donné des répliques sans aucun lien avec le sujet abordé, en ces termes : « Je clarifie parce que partout où je passe, j’entends les mêmes choses depuis que je suis élu : je n’habite plus à Bras-des-Chevrettes, je n’habite plus à Saint-André et j’ai quitté ma femme ». Ce qui a emmené l’opposition à s’interroger : « Que vient faire la vie privée du maire dans le conseil municipal ? »
C’est après avoir évoqué ces propos « hors sujets » sur sa famille, pendant l’intervention du DGS, que le maire a piqué sa crise de colère et s’est levé pour interdire au citoyen de filmer la réunion. Joé Bédier conduit Saint-André droit devant le précipice de l’autoritarisme et des pratiques anti-démocratiques. Mais, au niveau de l’opposition : Nou tiembo, nou larg pas ! »