Joëlle Brunet-Malbrancq, handicapée suite à un accident de travail, dénonce « l’attitude indigne de l’Université »

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Voici son histoire qu’elle a résumé via un communiqué de presse qu’elle nous avait adressé, vendredi dernier, 6 décembre :

« L’Université de la Réunion, non assurée, refuse de reconnaître sa faute dans un accident du travail ayant entrainé un handicap de sa salariée. Je suis Joëlle Brunet-Malbrancq, contractuelle en CDI à l’Université de La Réunion.
J’ai été victime d’un accident du travail le 11/09/2017 (reconnu par l’Assurance Maladie).  En voici les circonstances : une tranchée avait été creusée à l’Université dans une zone de grand passage (devant la Faculté des Lettres) dans le cadre d’aménagements de signalétique (pour les personnes malvoyantes) ; or, en attendant la finalisation du chantier, la tranchée creusée avait été remplie avec du sable mou et n’était pas signalée. En passant, j’ai violemment chuté dans cette tranchée. Cela m’a occasionné des blessures graves et j’ai été conduite au service d’urgence de la Clinique Sainte-Clotilde.
Depuis cette date, je suis très handicapée et, malgré un emploi en 100% télétravail, j’ai alterné arrêts complets et mi-temps thérapeutiques. J’ai aussi fait la demande d’une retraite pour inaptitude au 1er janvier 2025.
Victime de très violentes douleurs de jour comme de nuit, je suis suivie depuis plusieurs années au centre anti-douleur de la clinique Sainte-Clotilde.
Mon accident de travail a été consolidé fin août 2023 (ce qui ne signifie pas que je sois guérie mais que le médecin estime qu’il n’y a plus d’amélioration possible).
La MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées) a estimé mon handicap entre 50 et 79%, la CGSS à 35%. Et je bénéficie des cartes de priorité et de stationnement.
Dans ma vie de tous les jours, j’ai dorénavant besoin d’une assistance constante, ne pouvant pas conduire ni effectuer les gestes du quotidien ou au prix de très grandes douleurs. Je me déplace avec de très grandes difficultés avec 2 cannes anglaises et ne peux ni monter ni descendre des escaliers, mon périmètre de marche étant réduit à quelques mètres (cf. certificat médical ci-joint). J’ai du aussi faire des aménagements dans mon domicile comme une douche accessible et des toilettes surélevés. Notre maison comportant un étage, je ne peux plus y accéder bien évidemment.
En 2019, selon les délais légaux pour cette démarche, j’ai fait une demande de conciliation de reconnaissance de faute inexcusable via la CGSS à l’Université de La Réunion qui a été acceptée par le responsable des affaires juridiques et le président de l’Université d’alors.
La CGSS, à l’issue de la consolidation de mon accident de travail a donc convoqué l’Université et moi-même le 27 novembre 2024 à cette séance de conciliation qui débute par la reconnaissance formelle de la faute inexcusable.
A quelques jours de la réunion de conciliation, la CGSS m’a alors contacté à plusieurs reprises car elle n’avait aucune réponse de l’université. J’ai envoyé de multiples mails et fait intervenir ma représentante syndicale afin que l’université soit représentée par l’Administrateur Provisoire ou délègue le DRH par intérim et le DGS par intérim à cette réunion.
Alors que cette réunion de conciliation est organisée pour gérer les montants des dommages, à la plus grande surprise du Directeur des Relations Usagers de la CGSS, de la Responsable CGSS de mon dossier, de mon avocate et de moi-même, les 2 représentants de l’Université ont refusé de but en blanc de reconnaître la faute inexcusable de l’université pourtant déjà acceptée des années auparavant. Je me suis alors littéralement effondrée ! Comment 7 années de souffrances peuvent-elles s’achever ainsi ? Alors que j’avais eu la veille au téléphone le DGSi qui m’avait confirmé sa présence et qu’il avait aussi vu l’Administrateur Provisoire de l’Université qui lui avait donné pleins pouvoirs pour cette réunion.

« Je ne parviens plus à avoir aucune réponse… »

J’ai alors demandé à rencontrer l’Administrateur Provisoire de l’Université, remplaçant l’actuel président suspendu. Il m’a confirmé avoir donné l’ordre de non-conciliation arguant du fait qu’il ignorait les détails de ce dossier connu pourtant par le DRH depuis plus de 2 ans (j’avais alors rencontré le DRH pour lui expliquer ma situation et lui rappeler que cette démarche de reconnaissance amiable de faute inexcusable était en cours).
L’Administrateur Provisoire de l’Université m’a aussi affirmé souhaiter un accord amiable et m’a donné sa parole de revenir vers moi à ce sujet cette semaine devant la représentante syndicale, le DRHi et le DGSi et moi-même. Comment croire à cette promesse alors qu’il avait justement donné l’ordre deux jours avant de refuser la conciliation amiable de la CGSS ?
Evidemment, je ne parviens plus à avoir aucune réponse ni des uns ni des autres qui jouent la montre avant les élections des conseils centraux de l’Université le 12 décembre qui désigneront le nouveau président (qui, je l’espère et l’appelle de tous mes vœux, sera plus attentif à la détresse de ses collaborateurs).
Je suis profondément heurtée par cette attitude indigne de l’Université et de ses dirigeants qui vient rajouter un traumatisme supplémentaire à ma grande détresse ; cela, d’autant plus que je ne souhaitais ni rendre publique cette situation, ni aller en justice car profondément respectueuse de l’institution pour laquelle je travaille depuis 24 ans ! »

Elle précise tenir à la disposition de la presse « tous les éléments (certificats médicaux, témoignages de la dangerosité de la tranchée située dans un lieu de grand passage, reconnaissance de handicap etc). A suivre !

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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