Johan Guillou candidat à la présidence du CROS : « mon projet pour le sport réunionnais »

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Johan Guillou, président de la ligue de Basket a décidé de se présenter à l’élection qui aura lieu le 17 avril prochain dans le cadre du renouvellement du CROS (Comité régional olympique sportif). Il a tenu une conférence de presse, hier, mardi 9 mars, à Saint-Louis, en présence, entre autres, d’Yves Ethève, président de la ligue de football. Johan Guillou vise la présidence du CROS. Il explique à Yves Mont-Rouge son projet pour le développement des disciplines sportives à la Réunion.

 1- Tout d’abord, pourriez-vous nous expliquer en quelques mots pour les néophytes, c’est quoi le CROS, quel est son rôle ?

 C’est le Comité Régional Olympique et Sportif de la Réunion. Il doit mener les missions qui lui sont imposées par le CNOSF (Comité national) mais de manière générale, il doit mener une politique sportive du sport santé, sport pour tous, accompagner la filière du haut niveau.

 2- Qui est l’actuel président et quand auront lieu les élections pour le renouvellement du bureau ? 

L’actuelle présidente est Monique Cathala. Mais elle ne se représente plus aux prochaines élections qui auront lieu le 17 avril prochain.

 3- Concrètement, comment se déroule le scrutin ? 

C’est assez particulier. On doit voter en deux temps. D’abord sur une liste bloquée de 9 noms. La tête de liste est d’office président si sa liste est élue. Puis, dans un second temps il y a une élection de 6 autres membres individuels. Cela fera un comité directeur qui comptera au total 15 membres

 4- Vous êtes candidat à la présidence du CROS, pourquoi cette candidature et qui seront vos soutiens ? 

 J’ai effectivement décidé de candidater. En réalité, la configuration actuelle du CROS n’apporte rien aux ligues. Clairement nos ligues existent et fonctionnent sans le CROS. On a l’impression que cet organisme existe uniquement pour les Jeux des îles de l’océan Indien qui ont lieu tous les 4 ans. Et pourtant, il pourrait avoir un rôle extrêmement important pour accompagner et guider le mouvement sportif réunionnais. Je n’ai rien contre les personnes qui dirigent le CROS car elles sont là depuis très longtemps et bénévolement donc je respecte leur engagement. Néanmoins, le CROS mérite après, tant d’années, de passer à une autre politique sportive et à une vraie dynamique dont le seul but est d’aider au développement des ligues qui le souhaitent et peu importe la taille de ces ligues. Il n’y a pas de petite ligue pour moi. On doit tous les considérer et les aider.

En gros, « tout pour le sport et le sport pour tous » : au-delà du simple slogan, c’est ma vision pour le CROS .

 5- Quel sera votre projet et pourrait-il être concrétisé compte-tenu de la crise sanitaire qui impacte également beaucoup le monde sportif ? 

Je souhaite que le CROS sorte de l’ombre. Qu’il soit le représentant fort et solidaire du mouvement sportif réunionnais. Qu’il soit respecté des partenaires. On voit d’ailleurs actuellement avec l’arrêt du sport durant la crise sanitaire à quel point il est important d’avoir un CROS solide et force de proposition.

Je souhaite que le CROS soit le guichet unique des ligues et comités pour faciliter toutes leurs démarches administratives et financières mais aussi d’événements et de développement. Plusieurs ligues ne disposent pas de salariés pour répondre dans les temps aux demandes de subventions et aux appels à projets ou ne connaissent pas tous les dispositifs d’aides qui existent. Nous devons pouvoir les aider à y faire face. Mutualiser les moyens est nécessaire en ces temps compliqués. Il faut aussi former les nouveaux dirigeants.

 Nous devons également aider les disciplines qui sont peu présentes sur le territoire. Certaines n’ont qu’un lieu de pratique sur l’île ou pratiquent dans des milieux commerciaux faute de site pour les accueillir. Les aider à se développer permettra l’émergence de nouveaux jeunes talents et surtout empêchera des milliers de jeunes d’être sans activité sportive et sociale.

 Nous devons renforcer les liens avec les territoires de l’océan Indien afin de développer les disciplines qui n’y sont pas représentées. Nous devons mener une réflexion sur le fonctionnement actuel des Jeux des îles. Trop souvent on a vu la politique prendre le dessus sur le sportif. D’une édition à l’autre, certaines disciplines disparaissent des Jeux. Il faut déterminer une liste définitive des disciplines qui doivent y concourir et ne plus y revenir. Voire même en rajouter au fil du développement d’autres disciplines. Et surtout se donner les moyens d’une vraie préparation des athlètes et non une préparation low cost comme en 2019.

 Nous devons aussi imaginer la mise en place d’un centre de haut niveau régional permettant de former nos jeunes talents pays jusqu’à un âge mâture avant leur départ en haut niveau. Ce centre permettrait d’ailleurs de former tous les acteurs du sport et d’accueillir des athlètes de haut niveau sur notre île.Il est important de médiatiser et d’accompagner les jeunes talents de ligues qui ne disposent pas de pôle espoir ou de centre d’entraînement. Nous voyons trop souvent des jeunes partir sur des championnats de France et obtenir des titres nationaux sans pour autant avoir de l’aide pour effectuer leur déplacement. Pas toutes les familles ne disposent de moyens financiers leur permettant de tout payer pour leurs enfants talentueux.Nous devons accentuer la place de la femme dans le sport. Les décideurs mettent des lois pour obliger une parité dans les instances sportives. Mais je trouve que c’est de la communication uniquement ça ! Il faut surtout mettre autant de moyens autour de la femme dans le sport, qu’elle soit athlète, coach, arbitre ou bénévole. Le sport permet aussi de lutter contre les violences faites aux femmes.

 Il faut prendre un vrai virage pour le sport santé. Notre département connait de graves problèmes de santé. Je ne parle pas de la Covid mais plutôt de l’obésité, du diabète, de l’alcoolisme, et j’en passe… Il est temps de mettre en place du sport santé pour tous.

 Il ne s’agit pas toujours de moyens financiers. Il s’agit tout simplement de s’organiser de manière différente. D’imaginer le sport à La Réunion dans les prochaines années. Le schéma actuel va s’essouffler. C’est fini ce temps où on ne pouvait compter que sur les collectivités territoriales pour financer la pratique sportive. Malheureusement le sport est souvent sous-estimé alors qu’il a un rôle extrêmement important dans la société. Il faut se battre pour le faire comprendre aux financeurs. Mais il faut aussi montrer que l’on sait innover pour financer les projets. Il existe tant de dispositifs et de leviers que nous pouvons utiliser. Trop d’argent non utilisés retourne au gouvernement sans que nous ayons utilisé le maximum des ressources. Et cela est choquant !

 6- Qui seront les autres candidats ? 

Pour le moment l’équipe actuelle a présenté la candidature d’Adolphe Pépin. Il y aura peut-être une troisième liste.

 7- Le nouveau président sera élu pour combien de temps ? 

Pour 4 ans. J’invite très humblement toutes les ligues et comités qui souhaitent le changement, à nous faire confiance et à nous rejoindre. C’est ensemble que nous ferons évoluer le sport réunionnais.

Propos recueillis par Yves Mont-Rouge

([email protected])

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