« La bouche en cul de poule, puis le coup de pied de l’âne »

19 min de lecture
31

Les autorités préfectorale et sanitaire pensaient-elles vraiment que le Coronavirus allait disparaître comme par miracle ? Eh hop ! Comme ça, d’un coup de baguette magique ! Idem pour le gouvernement, pour le président Macron et tout son staff d’experts qui ont dû se dire, un beau matin en se réveillant : « et si on n’en parlait plus, peut-être que le virus s’en ira ! ». Ben non, le virus lé la même !

On ne va certes pas se plaindre de cette tentative de reprise d’une vie plus ou moins normale mais reconnaissez quand même que l’annonce quasi subite, la semaine dernière, de ce fameux plan de « désescalade » avait de quoi surprendre. Un peu comme si les autorités nous faisaient comprendre qu’il n’y avait plus rien à craindre, et qu’en deux temps trois mouvements le virus allait se mettre au garde à vous. Faut être un peu « zinzin » d’esprit pour gober ça.

Ce qui devait arriver arriva. Une semaine plus tard, patatras ! Le préfet et la directrice de l’ARS tombent des nues en constatant, ô malheur, ô désespoir, que le taux d’incidence a explosé (156 cas pour 100 000 habitants, soit 1 335 cas en 7 jours, 13 décès…), que la situation sanitaire se dégrade plus que jamais notamment dans notre île.

Conséquence : la prochaine étape du plan de « désescalade » a été suspendue. Exit le retour à une vie normale à compter du 9 juin comme cela avait été initialement prévu ! Oublions le couvre-feu à 23 heures au lieu de 21 heures comme il avait été pressenti ; Oublions également la réouverture des restos ou encore des salles de sports. Ce ne sera pas demain la veille… Va-t-on pour autant de nouveau vers un couvre-feu dès 18 heures comme ce fut déjà le cas avant le 19 mai ? Ce n’est sans doute pas l’envie qui manque au préfet d’instaurer cette mesure mais il devra prendre en compte le déroulement des scrutins des départementales et des régionales les 20 et 27 juin, en n’oubliant pas que les bureaux de vote ferment à 18 heures. Ce qui veut dire que c’est Paris qui décidera, et lui, il appliquera.

Ça mérite bien une médaille !

Les autorités sanitaires locales sont « incapables de faire fléchir l’épidémie ». Dans un article paru dans « Le Figaro » d’avant-hier, l’on apprend qu’il reste seulement 8 lits de libres au service « réanimation » au CHU Nord. L’on apprend aussi via Antoine Flahaut, professeur de santé publique à l’Université de Genève, interrogé par « Le Figaro », « qu’il n’y a pas eu de répit à la Réunion », que « la tendance épidémique ne s’est jamais normalisée depuis le début de l’année ». A se demander alors pourquoi le préfet a-t-il pris la décision d’assouplir les règles et d’enclencher le plan de « désescalade » ?

Entre une gestion pour le moins hasardeuse de l’épidémie de la Covid et de la dengue, sans compter la fermeture inattendue du service d’urologie au CHU Nord qui laisse en rade près de 2000 patients qui vont devoir être pris en charge par le privé, on ne peut pas dire que les nouvelles sont rassurantes côté santé à la Réunion.

Mais bon, ça mérite bien une récompense, une médaille ! Comme vous le savez depuis hier, au titre de l’Ordre national du mérite, notre préfet Jacques Billant a été élevé au grade de « Commandeur » ; Martine Ladoucette, directrice de l’ARS est faite « Officier de la légion d’honneur » et Nadine Caroupanin, notre déléguée régionales aux Droits des Femmes, accède au grade de Chevalier. J’ai comme l’impression que tout cela relève un peu de « l’entre soi ». Enfin, c’est mon impression. Toutes mes félicitations à Alain Djeutang, aumônier des gens de la mer, qui a obtenu l’Ordre du mérite sur décret du ministre de l’Outre-mer.

Quant à moi, qui n’ai nullement le pouvoir de décerner des médailles honorifiques, j’ai une pensée particulière pour toutes ces infirmières, ces infirmiers, ces personnels soignants ou paramédicaux qui, faute d’effectif suffisant, ne comptent plus leurs heures depuis le début de la pandémie à soigner les malades ; J’ai aussi une pensée pour toutes ces personnes du social ou du monde associatif qui, de jour comme de nuit, et souvent bénévolement, sauvent leurs prochains en agissant sur le terrain (et non pas depuis un bureau climatisé en costume-cravate ou en tailleur), distribuent de quoi survivre à des gens en souffrance qu’il pleuve ou qu’il vente. Faute de médaille de l’Ordre de je ne sais quoi, je décerne à toutes ces mains invisibles, à toutes ces bonnes âmes de l’ombre, à titre purement symbolique mais « ek lo ker », comme le dirait Aurélien Centon, le prix du courage, de la détermination et de la persévérance.

Didier Robert largué comme un malpropre en rase campagne par son « ami » journaliste à un mois du scrutin

Qu’on le veuille ou non, et même s’il ne concerne qu’un microcosme – puisque le peuple dans sa globalité n’en a rien à cirer et je le comprends – le « largage » de Didier Robert en rase campagne par son journal préféré demeure incontestablement un fait politique puisqu’il survient en pleine campagne électorale des départementales et surtout des régionales. Un journal qu’il a abondamment – avec ses élus de « l’Ehpad ou centre pénitentiaire », comme dirait l’autre – subventionné (4, 5 millions d’euros en 3 ans).

Le président sortant de Région s’attendait à tout, à des sanctions (ou condamnations) du tribunal correctionnel (« tout le monde fait des erreurs », a dit Jean-Louis Lagourgue, hier); Didier Robert s’attendait à être critiqué évidemment par ses adversaires, par des militants insatisfaits ; Il s’attendait à se retrouver dans le collimateur des mécontents de sa gestion à la pyramide inversée, à subir les foudres des « traitres » politiques qu’il a « nourris ». Il s’attendait à tout, mais sûrement pas à être abandonné comme une vieille chaussette par son « ami » le directeur du Journal de l’île de la Réunion (JIR ) et du site internet qui va avec ; Il ne s’attendait vraiment pas à être lâché de la sorte par ce journal et ce site qu’il a pourtant « gavés » à grands coups de millions d’euros, (pubs institutionnelles à gogo y compris) durant ces dernières années au grand dam des artisans, des petits chefs d’entreprise dont beaucoup d’entre eux « crevant » la bouche ouverte ont dû fermer boutique faute d’aides publiques régionales.

Didier Robert a préféré voler au secours de son « ami » le journaliste pensant qu’il allait le moment venu retirer des dividendes médiatiques, en lui ouvrant grand le portefeuille de la pyramide inversée mais pas que… Il a aussi permis au JIR de rester debout et à son « ami » de vivre en classe business en lui trouvant des actionnaires, dont certains anciens de l’Ecole militaire, avec un porte-monnaie bien rempli.

Adieu l’ancien JIR, bonjour la société nouvelle du Journal de l’île de la Réunion. Et on dit merci qui ? Merci Didier ! En guise de remerciement, de reconnaissance, le président de Région, contrairement au préfet et à Mme Ladoucette, n’a reçu ni l’Ordre national, ni soutien médiatique durant la campagne électorale, mais un bon gros coup de pied aux fesses tel un malpropre, sous prétexte qu’au niveau justice (et je reprends les écrits récents de son « ami ») il « serait fait aux pattes » et qu’il conduirait une liste qui ressemble à « un Ehpad ou un centre pénitentiaire ». Rien que ça !

Rappelons que Didier Robert a été certes condamné, dans l’affaire dite de la SPL Réunion des Musées régionaux, à 15 mois de prison avec sursis et à 3 ans d’inéligibilité. Une condamnation qui n’a rien de définitif étant donné que le procès aura lieu, de nouveau, devant la Cour d’appel de Saint-Denis. Le parquet ayant décidé en effet d’interjeter appel y compris sur les faits de concussion pour lesquels Didier Robert avait été relaxé. Notons par ailleurs que si la Cour d’Appel devait confirmer les peines prononcées en première instance, le président sortant aura toujours la possibilité de saisir la Cour de Cassation. Autrement dit, il a encore un an et demi, voire deux ans devant lui avant d’être définitivement fixé sur son sort, avant de savoir s’il sera définitivement condamné ou pas. Pour rappel, dans l’affaire du Foyer Terre Rouge, au terme de plusieurs années de poursuites judiciaires, Nassimah Dindar a été relaxée.

Mais, alors, pourquoi les rats quittent-ils le navire, pourriez-vous vous demander, concernant Didier Robert ? Certains ont vite fait leurs petits calculs. Ils se sont dits que le président de Région est quelque peu affaibli par sa condamnation en 1ère instance, que l’union des droites et des centres dont il est le meneur n’est pas des plus sincères… Ça c’est pour l’explication officielle.

Concernant plus précisément le « largage » opéré par le JIR, connaissant déjà les raisons qui ont motivé le « largueur » (c’était dans l’édito de samedi dernier), suis tout bonnement allé voir du côté du « largué », c’est-à-dire de la pyramide du Moufia. Je ne vous cache pas que le « largué » et son entourage très proche ont été complètement, j’allais dire « surpris » (mais le mot est trop faible), complètement « désarçonnés » par le coup de massue « amical ».

Les raisons avancées par l’entourage du président de Région sont beaucoup plus basiques et n’ont rien de politiques. Je vous les livre texto : « le directeur du JIR a pété un câble parce que Didier Robert n’a pas pu caser sur la liste des régionales une élue de l’opposition municipale saint-pauloise à laquelle il y tient beaucoup. Didier Robert a eu beau lui expliquer plus d’une fois qu’il y avait un risque d’inéligibilité par rapport à la fonction de cadre A occupée par ladite personne au Département, mais le directeur du JIR n’a rien voulu entendre… Les textes de loi sont pourtant clairs. Si cette dame a pu se présenter à la législative partielle et aux municipales, elle n’est pas éligible aux régionales et aux départementales de par sa fonction… C’est pas plus compliqué que ça ».

Et le même entourage de Didier Robert, très remonté, de résumer ce triste épisode par une phrase : « après la bouche en cul de poule pendant des années pour venir quémander des subventions et toute sorte d’aides financières, nous avons droit aujourd’hui, à un mois des élections régionales, au coup de pied de l’âne… Avec de tels amis, on n’a pas besoin d’ennemis».

Une dernière précision sur laquelle insiste ce collaborateur de cabinet de la pyramide : « il ne lui reste plus qu’à prier pour que ce ne soit ni Robert, ni Bello qui sorte vainqueur du scrutin le 27 juin prochain… Est-ce le rôle d’un directeur de journal de composer une liste politique aux régionales ? Est-ce le rôle d’un directeur de journal d’aller se donner en spectacle dans un conseil municipal dans l’Ouest ? Il n’y a qu’à la Réunion qu’on voit ça ! On règlera tout ça après les élections !». Fermez le ban !

D’après mes informations, un pont a déjà été dressé lors d’une rencontre assez récente entre la direction du média de la tour Cadjee et la candidate Ericka Bareigts « la jolie petite ministre » qui détient encore quelques clés au niveau du pouvoir parisien et reste encore en mesure de faciliter les contacts avec certains ministères voire même Matignon et l’Elysée. Rappelons malgré tout que Gilbert Annette le « Dalton », pour reprendre mot qui a été longtemps employé le samedi, n’a pas la mémoire courte.

136 voyages aux frais de la princesse

Je ne suis pas l’ami de Didier Robert. Je ne l’ai jamais considéré comme un excellent gestionnaire. Je me rappelle que la Chambre régionale des comptes l’avait déjà épinglé du temps où il avait officié à la mairie du Tampon entre 2006 et 2010, il avait explosé la dette communale. Sa gestion financière à la pyramide ne restera pas non plus dans les annales… On se parle uniquement dans le cadre de nos relations strictement professionnelles. Je ne vais donc pas pleurer sur son sort. Je constate, j’observe et je commente en me disant que, généralement, on récolte ce que l’on sème. J’observe aussi que si d’un point de vue judiciaire, il a aujourd’hui un genou par terre, il n’est pas encore complètement tombé politiquement. Il faudra attendre la fin du scrutin pour en être fixé. Lui y croit toujours en ses chances aux régionales et se dit que si les douze maires (Vergoz avec) mettent le paquet, tout est encore possible. Pourquoi pas ? C’est une façon de voir les choses. La balle est dans le camp des électeurs. Difficile de prédire les résultats des régionales.

Donc, même si en raison de ses démêlés judiciaires, on ne peut pas vraiment dire que Didier Robert part favori dans cette compétition électorale, ne comptez pas sur moi, contrairement à d’autres, pour tirer sur l’ambulance. Ce n’est pas ma façon de procéder. Je ne cultive pas ces valeurs là, ni ces principes. J’ai toujours eu pour habitude de croiser le fer avec des gens qui sont debout mais jamais lorsqu’ils sont couchés, affaiblis. C’est aussi la marque de fabrique de Free Dom qui donne la parole à tout le monde sans distinction aucune, à tous les élus (es) quelle que soit leur étiquette politique et sans contrepartie financière (subventions et autres).

J’attaque toujours à la loyale, de face, jamais dans le dos, jamais de coups derrière la tête et encore moins quand l’adversaire (ou « l’ami ») est déjà blessé ou a la tête baissée. Même si Didier Robert a été le seul à m’expédier (avec Freedom) par quatre fois devant la justice en l’espace d’un an seulement, parce qu’il n’appréciait pas mes écrits, et sans doute aussi parce que mal conseillé par certains, il lui fallait essayer de me clouer le bec, je ne vais pas pour autant le lyncher pour des raisons personnelles. Freedom et moi avons gagné tous les procès qu’il nous a intentés, parce qu’il n’y a jamais eu diffamation et parce que j’ai toujours cru en la justice de mon pays. Merci beaucoup également à notre brillante avocate Me Béatrice Bigot.

Tout cela pour vous dire qu’il ne faudra pas compter sur moi pour régler vos comptes personnels avec le président de Région sortant. J’en veux pour preuve tous les extraits d’articles de la presse nationale, les tribunes libres ou autres vidéos que vous m’avez envoyés et qui, comme par hasard, arrivent en pleine campagne électorale. Je voudrais citer par exemple la vidéo enregistrée par Aline Murin-Hoarau, conseillère régionale de la majorité sortante, déléguée à la Culture à la pyramide, qui ne trouve à redire qu’aujourd’hui alors qu’elle aurait été (je reprends ces mots) « une conseillère régionale bridée » par l’actuel président et l’entourage de ce dernier. Je ne remets nullement en cause les dires de Mme Murin, une élue bosseuse, qui a pris très à cœur sa délégation Culture, une élue avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger plus d’une fois durant la mandature. Tout ce qu’elle raconte, du genre qu’elle n’a jamais été écoutée par cette majorité, qu’elle a été bordée…est sans doute vrai. Mais le seul petit reproche qu’on pourrait faire à Mme Murin qui a commencé la politique avec Nadia Ramassamy à Sainte-Suzanne, pour finir avec Didier Robert en passant par Maurice Gironcel et feu Paul Vergès, et qui s’affiche aujourd’hui sur son profil Facebook avec Ericka Bareigts, c’est pourquoi ne sort-elle du bois qu’à un mois seulement du scrutin ? Pourquoi avoir choisi cette période pour briser le silence alors qu’elle aurait pu le faire depuis un an, ou deux, ou trois et renoncer ainsi, par la même occasion, à toutes ses indemnités (Région, SPL Musées régionaux…) ? Les mauvaises langues pourraient même la cataloguer « d’opportuniste » ou cherchant « ène ti place bordaz ». Mais pour couper court à toute critique, je précise que Mme Murin est professeur d’histoire-géographie dans la vie de tous les jours et qu’elle a de quoi vivre. Mais quand même…

Vous m’avez également envoyé un extrait d’article de Médiapart paru la semaine dernière qui fait état de 136 voyages qu’aurait effectués dans divers pays Corinne Beaulieu-Robert, directrice du service Com’ de la pyramide et épouse du président de Région. Dans le cadre de ses fonctions ? J’en avais déjà fait écho dans l’édito du vendredi 9 avril dernier en écrivant : « Je vous l’ai dit, la campagne électorale a bel et bien commencé. Des dossiers ne vont pas tarder à circuler. Certains en sont déjà arrivés dans les boîtes à lettres. Ceux concernant « les accords passés entre certaines entreprises et la Région sur la NRL » en font partie. Idem pour les voyages payés par la collectivité pour certains de ses employés ou plutôt certaines de ses employées.

Il est question par exemple des 136 voyages pour une seule employée de 2010 à début 2020, juste avant la Covid. Des voyages à Maurice, Rodrigues, Paris, Europe (Madrid…), aux Seychelles etc… Soit 13,6 voyages par an pour une même personne, une employée, mais pas n’importe laquelle… Nous aurons l’occasion d’en reparler. Idem pour l’affaire dite de la continuité territoriale, bien plus complexe de tout ce qui a été dit pour l’instant. Les quatre agents montrés du doigt et qui ont été virés ne veulent pas payer pour l’ensemble des présumés coupables. Ils sont l’arbre qui cache la forêt ».

Donc, comme vous pouvez le constater, je n’ai pas attendu que Didier Robert soit condamné, que les rats (ses « amis ») quittent le navire pour l’écrire. Je n’ai volontairement pas voulu donner le nom de l’employée-voyageuse en question. Ce dossier, faut-il le rappeler, qui émane d’un des services de la Région, celui des « RH » pour ne pas le nommer, circule depuis plus de trois mois déjà entre les mains de quelques élus de la Réunion ainsi que celles de 4 ou 5 journalistes de la place dont moi même et le correspondant de Médiapart à la Réunion. Rien de bien fracassant !

Karine Nabenesa « sans étiquette » et l’union plurielle de la droite

Venons-en aux régionales et aux départementales à présent. A la campagne électorale qui se poursuit. Au bus d’Ericka Bareigts qui sillonne l’île. Elle était au marché forain de Bras-Panon. Les légumes n’ont plus de secret pour nos candidats et candidates aux régionales. Comme dans toute campagne électorale, les critiques vont bon train, surtout via les réseaux sociaux . Toutes les listes en prennent pour leur grade, notamment celles des grandes écuries. Karine Nabenesa, 3ème sur la liste d’Ericka Bareigts, en fait assez souvent les frais. La mention de « sans étiquette » qui est accolée à son nom fait beaucoup réagir. On l’accuse de « rouler » pour Macron via son mouvement « Territoires de Progrès » présidé par le ministre Jean-Yves Le Drian. Sauf que Mme Nabenesa a démissionné depuis mars dernier de « TDP » et de sa délégation régionale. Cela a été confirmé par le mouvement à Paris. Ça ne stoppera pas pour autant les critiques.

J’en arrive maintenant à la droite. Pendant qu’André Thien-Ah-Koon, maire du Tampon, plantait la plus grosse graine de coco-fesse du monde au jardin des Palmiers au Tampon, avant-hier, Michel Fontaine faisait le déplacement dans le Nord pour apporter son soutien à Rémy Lagourgue, conseiller départemental sortant qui briguera un nouveau mandat au Département les 20 et 27 juin prochains. L’occasion pour le patron de « LR », pour Cyrille Melchior, pour Jean-Louis Lagourgue et pour Didier Robert de se féliciter de « l’union », de « l’unité » des droites et des centres.

Mais si l’union fait la force, elle a aussi quelques inconvénients. La preuve, pour ne pas faire de jaloux, Didier Robert s’est retrouvé, le matin, aux côtés de la candidate de la majorité municipale sainte-marienne, soutenue par le maire de Sainte-Marie Richard Nirlo, également 15e sur sa liste aux régionales, puis, l’après-midi, il a vanté les mérites de Rémy Lagourgue, fils de son ami le sénateur Jean-Louis Lagourgue, qui fut maire de Sainte-Marie durant 28 ans, sans compter qu’il a également été son 1er vice-président à la Région durant 7 ans et, actuellement, positionné à la 5ème place sur la liste d’union des droites et des centres. En images, ça donne la séquence suivante : le matin à Sainte-Marie avec Richard Nirlo et Marie-Line Soubadou :

L’après-midi, toujours à Sainte-Marie, avec les Lagourgue père et fils : « mi aime zot tout ‘ ! »

Pour la petite histoire, les Lagourgue et Nirlo se regardent en chien de faïence ; Rémy Lagourgue ne fait plus partie de la majorité municipale, il a démissionné de toutes ses délégations et sera vraisemblablement candidat aux municipales de 2026 face à Nirlo ou à un des lieutenants de ce dernier. Elle est pas belle « l’union » ou « l’unité » des droites et des centres ! C’est pareil aux Avirons et à l’Etang-Salé où Didier Robert doit se partager entre ses deux soutiens régionaux Eric Ferrère et Jean-Claude Lacouture. J’ai bien rit aussi en regardant de près les investitures « LR » aux candidats aux départementales. Géraldine Boulevard, la binôme socialiste, adjointe de Michel Vergoz et binôme d’Olivier Rivière (maire de Saint-Philippe) a été investie par « Les Républicains ». Mais pas Sabrina Tionohoué, l’adjointe de Michel Fontaine au conseil municipal de Saint-Pierre et binôme de Serge Hoareau, maire de la Petite-Ile. Pourquoi ? « Parce qu’elle n’est pas encartée LR ». OK. Et Géraldine Boulevard, est-elle encartée « LR » ? « Non, mais le suppléant Patrick Dalleau l’a demandé ». Ah bon !

C’est assez comique, la politique. Ce n’est ni Jeannick Atchapa, ni Daniel Gonthier qui va me contredire. Regardez cette photo ci-dessous :

Tous ceux qui entourent le maire de Bras-Panon (avec le masque) étaient encore tout récemment des « bras droits » de Daniel Gonthier. Mais ce qui me turlupine un peu malgré tout c’est que certains de ces nouveaux alliés appellent en misouk à voter « Ericka Bareigts » alors qu’Atchapa soutient Didier Robert… Ainsi va la vie politique !

Un peu de foot pour finir. Elle a failli pleurer en apprenant la triste nouvelle. « Elle » c’est Juliana M’Doihoma, la maire de Saint-Louis. « La triste nouvelle » étant la mise en liquidation de la Sainte-Louisienne, l’équipe de football de la ville. Du coup, la maire en pétard a fait adopter lors du dernier conseil municipal une motion et une délibération qui l’autorise à engager, dans le cadre de la tierce opposition, une action conjointe en rabat de la liquidation judiciaire afin, dit-elle, de « sauver le club et de permettre aux 370 licenciés de reprendre le chemin des terrains fin juin pour le championnat ». Juliana M’Doihoma voit dans cette décision de mise en liquidation de la Saint-Louisienne « des règlements de comptes politiques ».

Dans le même temps, nombreux sont ceux à Saint-Louis qui ne comprennent pas vraiment la réaction de la maire qualifiée « d’électoraliste ». Il est dit que Gaëlle Mouniama Coupan et Imran Hatteea, les remplaçants de Flora Augustine Etcheverry et de Pascal Mangué, le binôme soutenu par la majorité municipale saint-louisienne aux départementales dans le canton 15 (Saint-Louis), « étaient parfaitement au courant de la situation financière de la Sainte-Louisienne puisqu’ils faisaient partie du club et qu’ils auraient même participé aux coûteux recrutements de joueurs, animés qu’ils étaient par la folie des grandeurs ». Qui dit vrai ? Je ne suis ni un spécialiste de foot, ni un spécialiste de la finance.

Je ne pourrais pas terminer cet édito sans souhaiter avec deux jours d’avance une très bonne fête à toutes les mamans, sans oublier la mienne bien sûr et celle de mes enfants. Il n’y a pas plus précieux qu’une maman, notre poteau, notre fanal, notre « zarboutan », notre guide, notre chemin. Une pensée aussi à toutes les mamans qui souffrent ou qui ne sont plus de ce monde mais qui vivront à jamais dans le cœur de leurs enfants.

Y.M.

([email protected])

 

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

0 0 votes
Note de l'article
S'inscrire
Me notifier des
31 Commentaires
plus de votes
plus récents plus anciens
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Article précédent

« L’union de la droite, c’est un mariage sans amour… »

Article suivant

Profitez-en, c’est la période des soldes politiques !

Free Dom