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La Cirest va débloquer 800 000 € « pour préserver la SPL Estival, les emplois et les lignes de bus » (Vidéos)

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C’est la présentation qui a été faite, ce mercredi soir 24 juillet, lors du conseil communautaire de la Cirest à Saint-Benoit, par Patrice Selly, le président de la Cirest et également président par intérim de la SPL Estival, qui gère 8 des 39 lignes de transport sur le territoire Est de l’île. La SPL Estival qui se trouve dans une situation financière préoccupante avec un déficit de plus de 3 millions d’euros, selon un rapport provisoire de la Chambre régionale des comptes (CRC).

Cinq rapports figuraient à l’ordre du jour de ce conseil communautaire, parmi lesquels un dossier très attendu par des syndicalistes dont ceux notamment de FO et de l’UR 974, venus sur place pour suivre les débats. Il s’agit du dossier relatif à la résiliation du contrat de DSP (délégation de service public) « in house » actuel pour le service de transport urbain et au choix d’un mode de gestion impliquant une nouvelle délégation de service public à la SPL Estival.

Rappelons que la SPL Estival est en redressement judiciaire depuis le 30 août 2023. Il faut savoir que dès lors, la Cirest et la SPL Estival ont engagé des discussions pour déterminer
les conditions d’une absorption des pertes constatées ces derniers mois et d’un retour de la DSP à un équilibre économique soutenable pour la SPL. Comme l’a expliqué Patrice Selly, « les discussions conduisent la Cirest et la SPL à programmer une fin anticipée de l’actuelle DSP au plus tôt au 30 septembre 2024, à la demande de la SPL qui est dans l’incapacité d’assumer les engagements financiers de l’actuelle DSP.
Cette résiliation du contrat interviendra sans qu’aucune indemnité ne puisse être réclamée par la SPL, la résiliation intervenant de son fait. Dans ce contexte, la Cirest doit décider du mode de gestion au plus tôt à compter du 1er octobre 2024. Le périmètre de la DSP comprend la ligne 1 en tranche ferme et en tranches optionnelles les lignes 13, 17, 43, 44, 49, 15A,15B et le TPMR ».

Notons qu’à environ une heure de la tenue de ce conseil communautaire, Joé Bédier, maire de Saint-André, avait adressé un communiqué de presse aux rédactions locales pour dire son sentiment à propos de ce rapport. « Je suis scandalisé par les rapports successifs liés au transport proposés par l’exécutif de la Cirest aux élus communautaires de la microrégion Est. Ce mercredi 24 juillet, sera soumis au vote le projet de résiliation du contrat de DSP pour le service de transport urbain de l’Est et force est constater que cette résiliation anticipée est la preuve que la mauvaise gestion et la fragilité des arbitrages précédents ne permettent pas au service de transport urbain de se développer sereinement. Les usagers en sont les premières victimes et cela je le déplore formellement ».

De gauche à droite : Joé Bédier, maire de Saint-André et Daniel Gonthier.

Et le maire de Saint-André de poursuivre en écrivant : « Cette résiliation intervient dans un contexte où la situation financière de la SPL est de plus en plus alarmante et on nous indique officieusement plus de 5 millions d’euros de déficit cumulé. Les donneurs d’ordre doivent donc être mis devant leurs responsabilités car ce n’est pas aux employés de cette société de payer les décisions hasardeuses de l’exécutif intercommunal ».

Dans le même temps, les syndicats FO et UR 974 avaient prévenus qu’ils allaient assister à ce conseil communautaire. Comme prévu, une quinzaine de syndicalistes ont fait le déplacement. Ils ont pu suivre les débats. Dans le calme. Pas loin de la salle de réunion, les gendarmes restaient aux aguets. Au cas… Il est vrai que lors du dernier conseil communautaire, le ton était monté d’un cran entre les syndicalistes et le président Patrice Selly.

Cette fois-ci, tout s’est déroulé dans le calme. Mais pour autant, lors du débat, les paroles sont restées fermes. Le président de la Cirest a d’abord expliqué qu’il « était nécessaire juridiquement » de résilier le contrat « in house » pour pouvoir, dans le cadre d’une nouvelle délégation de service public (DSP) abonder la SPL Estival de la somme de 800 000 € comme convenu lors de la dernière audience devant le tribunal. Patrice Selly parlant sous couvert de l’administrateur judiciaire qui a pris ce dossier en mains. En cas de non validation par les élus de la résiliation du contrat « in house », le président de la Cirest a expliqué qu’il ne pourrait y avoir de versement de cette subvention de 800 000 € et donc pas possibilité de sauvegarder la SPL ainsi que les emplois et les 8 lignes de bus. Ecoutez Patrice Selly, il est au micro d’Yves Mont-Rouge :

Daniel Gonthier, conseiller communautaire de l’opposition est monté au créneau à plusieurs reprises. Il s’est dit « consterné » par la gestion de la SPL Estival « qui doit être à son 3ème ou 4ème directeur. Là on nous met une directrice qui vient de la Cirest et qui a une formation DRH… ». Toujours concernant la gestion de la SPL Estival, Daniel Gonthier, l’ancien maire de Bras-Panon, a parlé de « gabegie financière » et déclaré, en s’adressant au président de la Cirest, « qu’on est en train de foutre au fond la SPL Estival qui s’enfonce de plus en plus ».

« 5 millions d’euros de déficit », selon Eric Talassia, qui a cité un communiqué de Joé Bédier

Joé Bédier a abondé dans le même sens en disant : « la SPL Estival va droit dans le mur ». Puis s’adressant directement à Patrice Selly, il a dit : « vous n’êtes pas capable de discuter humainement avec ces hommes et ces femmes. Je vois en face de moi une femme qui pleure (ndlr : une syndicaliste présente dans la salle). Plus on avance, plus on va vers le précipice. Je vous l’avais dit dès le premier jour, avec l’histoire d’Alamélou, qu’on allait droit dans le mur. Vous, vous voyez peut-être des syndicalistes mais moi, je vois des hommes et des femmes inquiets pour leur avenir, pour leur emploi, ils ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés demain. Je constate que vous ne tenez pas votre parole. Il y aura peut-être des drames. Il faut reprendre la discussion avec eux, prendre le temps de les écouter respectueusement et ne pas se dire : je suis le président, c’est moi le patron. Des erreurs ont été commises par votre équipe ». Ecoutez Joé Bédier, au sortir du conseil communautaire :

Patrice Selly n’a pas souhaité répliquer mais, à sa façon, et non sans une pointe d’ironie il a répondu « merci monsieur le vice-président », en insistant sur le mot « vice ». Histoire de rappeler que c’est quand même lui le président, donc le patron.

Patrice Selly : « mon seul objectif est de sauver la SPL Estival et les emplois »

Usant de la même ironie, Patrice Selly a beaucoup insisté également sur le fait que lui même, accompagné de Sonia Albufy, élue à la Plaine-des-Palmistes, de  Sidoleine Papaya, maire de Salazie et de Dominique Panamballom, 1er adjoint au maire de Sainte-Rose avaient assisté, fin de l’année dernière, « durant des heures et des heures, voire des jours à des réunions à la DEETS à Saint-Denis pour tout mettre en œuvre afin de trouver des solutions pour sauver les emplois et l’outil de travail que constitue la SPL ». Autrement dit, les autres élus n’étaient pas présents à ce moment là. Comprenne qui pourra ! Le rapport relatif à la résiliation du contrat « in house » a été adopté à la majorité. Daniel Gonthier a voté contre. Joé Bédier et les élus de la majorité municipale saint-andréenne se sont abstenus.

Malgré les mots de Patrice Selly, les syndicalistes n’adhèrent pas à sa gestion de la SPL Estival. Selon Eric Talassia, « tout ce que raconte Selly n’est que palabres ». Ecoutez Eric Talassia du syndicat UR 974 :

 

Yves Mont-Rouge

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Téléphone : 0692 85 39 64

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