La cohabitation solidaire : solution pour nos gramounes ?

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Le président de « SOS Gramounes isolés », Patrice Louaisel, souhaite apporter des solutions pour les parents âgés isolés. Voici le courrier des lecteurs et auditeurs  :

« Pour accompagner nos parents âgés isolés, une des solutions possibles : la CO-HABITATION SOLIDAIRE »

A l’heure d’un vieillissement inéluctable ..mais pas toujours en bonne santé, il serait grand temps de parler enfin des accompagnements possibles de nos Anciens en 2e  partie de vie quand ils commencent à se sentir de plus en plus isolés et vulnérables, notamment  le soir et la nuit…

Aussi, prenant conscience de ce qui devient un vrai problème, l’Association locale « SOS Gramounes isolés » s’est retroussé les manches pour tenter d’œuvrer à son petit niveau pour rechercher une alternative possible, retardant- au moins quelque temps- l’entrée en maisons de retraite ou autre EHPAD.

Si l’opinion publique a quelque peu été interpellée et émue par le livre récent d’un journaliste d’investigation « les fossoyeurs » et celui d’un sociologue local « Pour en finir avec les vieux… » constatant d’inadmissibles abus pour optimisations financières dont sont aujourd’hui victimes bon nombre de nos Anciens ayant opté pour une solution collective notamment les grands groupes ORPEA et DORIAN, le gouvernement pourtant conscient du problème puisqu’il avait prévu de s’attaquer à la question de « la perte d’autonomie » après avoir réglé celle des retraites semble avoir aujourd’hui enterré le dossier car mis en cause par le livre puisque cette urgence ne fait même plus partie des priorités du prochain quinquennat.

S’il ne s’agit aucunement de nier l’intérêt de telles structures à condition que comme les « familles d’accueil » elles soient strictement contrôlées-de façon indépendante- par les autorités puisque largement subventionnées, d’autres voies sont possibles, par exemple : la « co-habitation solidaire » dont le principe mis en place par l’association s’avère relativement simple tout en étant très cadré :

« toute personne âgée-et sa famille- peuvent faire appel pour veiller sur un parent âgé isolé à un(e) accompagnant(e) qui en retour de sa présence bénéficiera gratuitement d’une chambre à lui en bon état, (avec accès cuisine et salle de bains) présence limitée au soir et à la nuit en semaine. »

Pourquoi uniquement le soir et la nuit ? Afin d’équilibrer ce qui est en fait un « échange de services gagnant-gagnant ». En effet, une étude commandée par l’ARS  Réunion « gramoune care » sur 800 patients réunionnais il y a peu de temps a démontré avant même le COVID et ses désastreuses conséquences, que 46% de nos Anciens amorçaient une dépression, et que d’autre part la France dans son ensemble connait aujourd’hui le chiffre effrayant de 12 000 morts par chûte la nuit (soit 4 fois plus que les décès par accidents de la route).  Si en journée, la solitude est moindre : Auxiliaires de vie, infirmiers, kinés…et feuilletons TV comblant en partie leur isolement, une présence bienveillante soir et nuit se révèle à l’usage indispensable.

Pour préciser et valider cette initiative, l’association a ainsi mis en place un protocole précis permettant un filtrage efficace des « candidat(e)s » à la co-habitation solidaire : appel téléphonique au responsable de l’action, puis au référent de la personne âgée, avant une rencontre à 3 avec le (la)gramoune chez lui, 10 jours d’essai pour « recadrer » les problématiques potentielles détectées, un « extrait de casier judiciaire n°3 » et enfin un « contrat de co habitation solidaire….et quand ce protocole est strictement respecté, les choses fonctionnent plutôt bien. Certes, ce protocole doit impérativement  s’accompagner d’une indispensable bienveillance de la part de la famille et du gramoune à l’égard de l’accompagnant(e) qui doivent comprendre que cette solution gratuite et solidaire inespérée nécessite un accueil de qualité (propreté et viabilité de la chambre et des lieux d’hygiène, respect de l’intimité de l’accompagnant (clé et calme dans l’habitation), pas de mauvais caractère, d’autoritarisme et de malveillance à l’égard de celui-ci qui somme toute malgré le prêt de la chambre est totalement bénévole, retarde au maximum l’entrée en structure d’accueil avec les frais inhérents et permet au gramoune de continuer à vivre sereinement chez lui. Les familles devant bien entendu continuer à apporter leur soutien bienveillant par des appels, visites fréquentes et écoute attentionnée de leurs besoins effectifs comme savent le faire les familles qui dans l’idéal gardent leurs parents chez eux.

De leur côté, les « accompagnant(e)s doivent faire preuve de sérieux, de sens des responsabilités d’honnêteté et de bienveillance attentionnée.

Mise en place il y a désormais 8 ans par SOS Gramounes isolés, (tel 0693 86 60 47) cette solution reçoit désormais l’aval des institutionnels (serv sociaux, centres de soins, auxiliaires de vie et infirmières…)  qui de plus font appel à l’association à partir de cas ponctuels, d’autant que au-delà des gramounes, elle permet d’aider notamment des dames seules qui peuvent ainsi se rendre utiles et bénéficier d’un logement offert. Si les offres des familles sont actuellement en nombre supérieur aux demandes, celles de l’ouest et du sud de l’ile sont particulièrement et rapidement satisfaites, de même que celles formulées pour des gramounes hommes, accompagnés généralement par des accompagnants hommes.

Si l’initiative était enfin reprise par le gouvernement comme le souhaite l’association, celle-ci aimerait que soit alloué aux accompagnants une « indemnité de garde de nuit » de 600 à 800€ mensuels pour leur permettre de combler leurs dépenses essentielles.

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