« La réalité de la faisabilité d’une voie ferrée à la Réunion », selon Patrick Lebreton

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C’est l’un des thèmes phares de la campagne électorale des élections régionales dont le premier tour aura lieu ce dimanche 20 juin. Le candidat de « La Ré-union des Territoires » a signé une tribune sur ce sujet. La voici :

« La problématique des transports et des déplacements occupe une place importante dans les propositions des candidats aux régionales. Plusieurs solutions ont été débattues, notamment celle d’une voie ferrée. Sur ce sujet, la raison s’emballe autour la faisabilité technique et financière. On a même entendu la comparaison des coûts d’un TER – Train Express Régional, avec ceux d’un TGV qui coûterait pour sa part 5 millions d’€/km.

Soyons raisonnables, comparons ce qui est comparable ! La topographie de notre île a peu de choses à voir avec les plaines de la Beauce et de la Brie.
On annonce aujourd’hui 400 millions d’euros pour le projet TAO qui concerne 13 km et 18 stations, pour une vitesse de 20 km/heure, rappelons-le !

Pour le run rail, 300 millions d’€ seront nécessaires pour 10 km.
On le voit bien : on est autour de 30 millions d’€ le km de rail.
Le linéaire en fer à cheval qui relierait Saint-Benoît à Saint-Joseph, en passant par Saint-Denis, fait environ 150 km. Au minimum, sans ouvrages d’art et sans autres équipements, on est à 4,5 md €.
Mais on le sait, cet itinéraire n’est pas de tout repos : il traversera de nombreuses ravines qui nécessiteront inévitablement des ouvrages d’art impressionnants et coûteux, non pris en compte ici.
Il ne pourra pas emprunter la Route des Tamarins qui n’a pas été calibrée pour accueillir des voies ferrées.
Il va falloir procéder à de nombreuses acquisitions foncières. Cela va prendre énormément de temps, surtout en cas d’expropriations.
Quand on parle d’un transport ferré, il ne s’agit pas de financer seulement les rails : il faut aussi financer plusieurs rames, de nombreuses stations, le renforcement du réseau électrique, les accès aux stations, les parkings relais équipés aux entrées de ville pour permettre l’intermodalité… Tout cela a un coût, sans compter ici le fonctionnement de cet équipement et son entretien. On se rapproche déjà des 6 md €.
Avec l’augmentation en cours des matériaux, et qui va s’amplifier, aucun candidat crédible ne peut s’engager sur le maintien ferme et définitif de tels coûts.
On rappelle que la Route des Tamarins, qui avait un coût prévisionnel de 635 millions d’€, a coûté finalement 1,3 md €, soit plus du double.
La NRL, évaluée initialement à 1,6 md €, coûtera au final 2,5 md €, soit un surcoût de près de 60 %.
Le projet de voie ferrée est un chantier d’une grande ampleur.
Les éléments de comparaison ci-dessus montrent bien que son coût final sera largement au-delà des 6 md €. Je pense raisonnablement qu’il pourrait se rapprocher des 9 md €.
D’où ma déclaration dans le débat. Je réaffirme ces chiffres : il faudra aller chercher entre 6 et 9 md d’€ pour la réalisation de ce projet. Telle est la réalité des choses.
Parlons sérieusement, en candidat réaliste et responsable : cette voie ferrée est nécessaire !
Elle s’inscrit cependant dans le moyen et long terme et ne doit souffrir d’aucune démagogie à ce stade ».

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

7 Commentaires

  1. Mémé avec pépé y monte vélo ?
    Personnes porteurs d’handicapés y monte vélo aussi ?
    Et les personnes qui travaillent loin y sorte st joseph y sava dans la côte tampon tout les matins en vélo ?
    Et quand y’a la pluie on utilise le vélo ?

  2. Loruzé personne ne dit qu’on va remplacer les voitures par les vélos. Ce serait stupide.
    Seulement chaque fois que c’est possible, quand il ne pleut pas, quand on a la forme physique, on peut emprunter des vélos électriques sur des voies sécurisées. Plus de 50% des déplacements en voiture concernent des trajets de moins de cinq km. Dans ces cas là le vélo est utile.
    C’est une solution complémentaire à la voiture. C’est une option, pas une obligation.

  3. Le maire de St Jo est contre le progrès, dans les années 50 nos compatriotes ont été capables de réaliser un train entre St Benoit et St Pierre en passant sous le tunnel ferroviaire (route en corniche) le plus long du monde. Aujourd’hui, Lebreton se croit intelligent en se positionnant en donneur de leçon et en s’opposant contre la volonté des Réunionnais. Vous n’êtes qu’un petit élu quand vous résonnez ainsi cher monsieur.

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