La secrétaire d’Etat à la Biodiversité à Jean-François Nativel : « vous mentez de façon éhontée ! » (VIDÉOS)

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Bataille de tweets entre Bérangère Abba, la secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la biodiversité et Jean-François Nativel, conseiller départemental du 19 canton à Saint-Paul. Un échange via Tweeter assez vif entre les deux élus. Il fait suite à une visioconférence qui a été organisée, vendredi dernier, entre Paris (le secrétariat d’Etat) et la Réunion (plus d’une centaine de personnes dont de nombreux élus). Objet de cette réunion : Plan biodiversité outre-mer. Cette visioconférence en présence du préfet de la Réunion aura duré 2h30.

Jean-François Nativel : « je suis en politique principalement pour porter la voix des personnes impactées par l’interminable crise requin, et vraisemblablement cela dérange »

Jean-François Nativel intervenant en tant qu’élu du Département, membre de la commission « Transition écologique et solidaire », estime avoir été « boycotté » par la secrétaire d’Etat qui lui aurait refusé la parole à plusieurs reprises. Voici sa version des faits, « avec vidéos à l’appui » :

« En tant que membre de la commission transition écologique et solidaire, j’ai été invité à une visioconférence de présentation du plan biodiversité outre-mer d’une durée de 2h30 (début à 16h). Voici le programme prévu lors de cette séquence », explique-t-il. 

« Vous pouvez constater qu’elle comportait 4 temps d’échange de 12 mn, ouverts à l’ensemble des invités, élus, préfets, direction DEAL, scientifiques, associations environnementales, administratifs etc. 130 personnalités des outre-mer étaient connectés en direct ( Guyane, Martinique, Guadeloupe, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte et Réunion et TAAF).

 Sauf erreur de ma part, nous étions avec Gilles Hubert les deux seuls élus du département, et une administrative du département a suivi ce boycott en direct (Sandrine Gilson).

 Durant les 3 premières séquences d’échanges, j’ai demandé la parole systématiquement, et j’étais bien souvent le seul à le faire… ils ne me l’ont jamais donnée. Par contre, ils la donnaient systématiquement aux autres intervenants, qui se manifestaient après moi.

Aussi, même lorsque j’étais le seul à vouloir intervenir, la modératrice clôturait le débat en disant « il n’y a plus personne, on passe à la séquence suivante ».

La preuve si besoin ici en vidéo

Selon Jean-François Nativel, « ce boycott à durée 2h30 sur 2h45 de réunion au total ». D’où sa réaction : « Face à cette situation, j’ai demandé à Patrick Beaudron, présent en tant que président de la fédération de chasse réunionnaise (qui avait lui aussi constaté le boycott) de mettre un commentaire dans le chat en soutien, demande que j’ai également faite à une élue de l’Est que je connais. Et bien sûr j’ai moi-même été obligé de mettre des commentaires dans le chat pour demander la parole.

 Entre-temps, dès le boycott lors de la première séquence, j’ai appelé le secrétariat du directeur de cabinet de Bérengère ABBA, qui m’a répondu  qu’elle informait les personnes en charge de la modération dans une salle à côté… en vain… J’ai continué à mettre des messages en commentaire,  en indiquant notamment « qu’on était en train de bafouer ouvertement la légitimité que m’ont conféré les urnes, dans une zone littorale qui abrite la moitié la plus emblématique de la Réserve Marine ».

 N’ayant toujours pas de réponse, j’ai alors interpellé dans le chat la toute nouvelle directrice de l’OFB Sylvie Gustave-dit Duflo, vice-présidente de la région Guadeloupe, que j’avais rencontrée par hasard le 22  octobre dernier (le lendemain de son élection à la tête de l’OFB) alors que j’étais de passage au siège d’En Marche, pour tenter une énième fois de faire avancer notre problématique… en vain…

 Peut-être est-ce finalement cette interpellation de la présidente de L’OFB qui les a conduits à me donner enfin la parole, lors de la toute dernière séquence, au bout de 2h30, alors que j’étais au téléphone avec Gilles Hubert à qui je demandais un soutien (mais il avait déjà quitté la séance) »

Voici la vidéo de mon intervention qui prouve que je n’avais aucune « mauvaise intention » :

 Suite à ce « boycot », Jean-François Nativel s’est adressé par courrier à sa hiérarchie politique à savoir Cyrille Melchior, le président du Département : 

« Je souhaite donc vous exprimer ma profonde inquiétude sur le non-respect des règles minimales démocratiques et d’équité, au vu de la façon dont un de vos conseillers départementaux a été traité par l’équipe de Bérengère ABBA.

Si vous prenez connaissance de mon intervention, vous y verrez que je n’ai rien fait d’autre que demander  la prise en compte de l’humain dans les outre-mer, face aux logiques de conservation. Pourquoi une telle attitude vis-à-vis d’un élu de la part d’un ministère ? À quoi sert de faire une soi-disant réunion d’échanges, si on nous interdit de nous exprimer ? Comme vous le savez je suis en politique principalement pour porter la voix des personnes impactées par l’interminable crise requin, et vraisemblablement cela dérange. Notre parole a toujours été étouffée durant 10 ans lorsque j’étais un associatif, et maintenant que je suis élu, ils souhaitent continuer à en faire de même ?

J’en profite pour vous indiquer que l’interdiction provisoire de baignade et d’activités nautiques a été reconduite ces derniers jours jusqu’en février 2023, pour la 12ème fois depuis le 26 juillet 2013… et nous nous dirigeons vers les 10 années d’interdiction. Cette problématique impacte l’ensemble de l’île de la Réunion, une île qui a par ailleurs suffisamment de problèmes pour traîner indéfiniment «  une crise requin ».

Jean-François Nativel a ensuite posté un tweet dans lequel il a exposé son mécontentement. Pas contente, Bérangère Abba a répondu à son tour, toujours via un tweet : « vous mentez de manière éhontée monsieur… »

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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