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Le Conseil des ministres de la COI se tient, aujourd’hui, à la Réunion (VIDÉO)

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C’est l’évènement politique de la semaine dans l’océan Indien. Notre île accueille ce matin de nombreux ministres des îles de l’océan Indien, sans compter des ministres français. A l’exception toutefois de celui des Outre-mers, qui a dû reporter son déplacement en raison de la situation de crise qui règne aux Antilles. Pour faire le point sur ce rendez-vous politique important pour l’avenir des îles de l’océan Indien, notre journaliste Yves Mont-Rouge a interrogé le conseiller régional Wilfrid Bertile, président de la Commission des Affaires générales, financières, européennes et relations internationales et conseiller délégué au co-développement régional, à la pêche et aux relations extérieures. Wilfrid Bertile qui est également universitaire à la retraite (ancien professeur agrégé de Géographie), ancien député-maire de Saint-Philippe et ancien secrétaire général de la Commission de l’océan Indien; Poste occupé aujourd’hui par le Réunionnais Vellayoudom Marimoutou (ancien recteur de la Réunion).

La Réunion va accueillir vendredi prochain 26 novembre à Moca le Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien (COI). Ce conseil se déroulera en présence du ministre des Outre-mers Sébastien Lecornu. Vous qui avez été secrétaire général de la COI, quel est l’enjeu de ce Conseil pour les îles de l’océan Indien en général et pour la Réunion en particulier ?

Ce Conseil des Ministres de la COI qui regroupera des ministres des Affaires étrangères des pays membres que sont outre la France/Réunion, les Comores, Madagascar, Maurice et les Seychelles se tient à La Réunion puisque c’est la France qui préside cette année la COI. De plus c’est un conseil en présentiel post-covid  qui trouve certains pays membres en grande difficulté sanitaire et économique. Ce pourrait être l’occasion d’un nouveau départ d’autant plus que nous entrons dans une nouvelle programmation des crédits européens  consacrés à la coopération régionale tant en bilatéral (de pays à pays) qu’en multilatéral (par le biais des organisations d’intégration régionale comme la COI).

En quoi la présence de toutes ces personnalités politiques de l’OI pourraient faire avancer le développement de nos régions ? Dans quelques domaines concrètement ?

Ces ministres décident de la mise en oeuvre d’un grand nombre de projets dans les domaines les plus divers: l’agriculture (sécurité alimentaire); la  surveillance des pêches, la gestion intégrée des zones côtières; la recherche; la protection de l’environnement, la protection de  la biodiversité, la santé… Ces projets sont financés par l’union européenne, la France et d’autres bailleurs de fonds. Ils participent concrètement à une meilleure connaissance réciproque et ont des retombées positives dans les pays concernés, les dotant d’équipements, de connaissances, de ressources humaines améliorées….

Après le Conseil des ministres de l’OI à la Réunion vendredi, vous serez présent avec la présidente Huguette Bello à Mayotte, le lundi 29 novembre, pour la  Conférence de coopération régionale. C’est quoi la différence entre le Conseil des ministres et la CCR ? 

Le Conseil des ministres est l’instance décisionnelle de la COI qui est une organisation intergouvernementale regroupant cinq pays membres. La COI  a son siège à Maurice et agit pour l’ensemble de ses membres. La Conférence de Coopération Régionale est une manifestation créée par la Loi d’orientation pour l’Outre-mer (LOOM). Elle regroupe les représentants de l’Etat à La Réunion et à Mayotte, la Région Réunion, les Départements de La Réunion et de Mayotte et les ambassadeurs français des pays de notre environnement géographique. Elle est présidée par un ministre français et animée par de hauts fonctionnaires du ministère des Affaires Etrangères. C’est donc une instance franco-française. Elle se tient à un moment particulier, après l’intervention du président de la République à,La Réunion en 2019 sur l’importance de l’Indo-Pacifique et l’admission de  la France il y aura bientôt un an à l’IORA (Indian ocean Rim Association -Association des Etats riverains de l’océan Indien) qui a constitué pour elle une grande victoire diplomatique.

Vous revenez d’une mission au Mozambique; Pourriez-vous nous expliquer quel était l’objectif de ce séjour ponctué de plusieurs réunions de travail et de rencontres professionnelles ?

Je suis allé la semaine dernière cinq jours au Mozambique en accompagnement d’une mission du Grand Port Maritime qui mène un projet de formation dans les métiers maritimes et portuaires à destination des entreprises et du secteur public du Mozambique. Ces  formations qui auront lieu là-bas et ici  entrent bien dans le cadre  du co-développement régional que la Région veut initier avec les pays de notre environnement géographique. Elles ouvrent la porte à d’autres projets de coopération avec le Mozambique dont le potentiel de développement agricole, minier, énergétique et halieutique est considérable. une mission technique du Mozambique viendra à La Réunion dans quelques semaines et nous espérons qu’elle sera suivie de visites plus politiques qui nous permettront de nouer des partenariats avec ce pays d’où est originaire nombre de Réunionnais.

Quel est le potentiel de développement du Mozambique, dans quels domaines précisément, et quel est l’intérêt pour la Réunion ? 

La crise Covid et la désorganisation de la desserte maritime qu’elle a entraînée ont fait prendre conscience aux Réunionnais qu’il fallait maîtriser autant que faire se peut notre connectivité maritime avec l’Europe et notre région géographique. D’où l’idée d’une compagnie maritime régionale pour une meilleure desserte de Mayotte et du Mozambique. Ce pays est le débouché maritime   des « corridors africains »  qui permettent l’évacuation des matières premières de l’intérieur du Continent. Celles-ci peuvent nous permettre de répondre à des besoins jusqu’ici satisfaits par des importations en provenance d’Asie ou du Brésil. En rétrécissant notre aire d’approvisionnement, nous sécurisons nos importations tout en diminuant leur empreinte carbone. Nous pouvons ainsi faire en sorte que La Réunion élargit sa base économique tout en participant à la lutte contre le réchauffement climatique.

Propos recueillis par Yves Mont-Rouge

([email protected])

 

 

 

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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