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Le Covid se met en mode « campagne électorale » jusqu’à fin avril !

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En clair, et ce sera le message subliminal du gouvernement et de l’Etat : « tout va bien, casse pu la tête, mi aime zot tout’… ». Retrait du Pass sanitaire depuis hier soir minuit, donc effectif à partir du 1er avril. Et ce n’est pas un poisson ! De même que les « Covid + » pourront aller voter tranquillement le 10 avril prochain pour le premier tour de l’élection présidentielle. Pas besoin de vous, de nous faire un dessin. C’est quand même pas écrit « couillon » sur notre front. C’est tellement « gros doigt », tellement gros comme le nez sur le visage. On aura tout vu et tout entendu. Le gouvernement aura mis fin à quasiment toutes nos libertés à cause du Covid et, en deux temps-trois mouvements, comme par hasard, juste avant la présidentielle, il nous explique qu’on a finalement le droit de tout faire alors qu’il y a à peine quelques mois de cela, des pères et des mères de famille, notamment des personnels soignants, ont perdu leur emploi faute d’un Pass vaccinal.

Il y a encore quelques semaines, les Français n’avaient plus droit à un resto, ni à des sorties faute du précieux sésame. Ils encouraient même des amendes pour non port du masque, y compris devant leur portail. Et aujourd’hui, à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, alors que le Covid continue de faire des ravages au sein des populations dans le monde, y compris bien entendu en France et en Outre-mer, le même gouvernement nous explique qu’en dépit du regain de l’épidémie, la pression hospitalière serait moindre. Par conséquent, pas d’inquiétude à avoir. Tout ou presque (sauf à la Réunion où le Pass vaccinal est toujours de rigueur, sans doute jusqu’à la semaine prochaine, avant le 1er tour du scrutin présidentiel) est permis.

Même plus besoin de s’isoler en cas de contamination. Elle est pas belle la vie ! C’est rageant, mais il vaut mieux en rire. Profitons-en car il est fort à parier que tout redeviendra comme avant, juste après la présidentielle, c’est-à-dire d’ici à fin avril étant donné que les laboratoires pharmaceutiques devront éliminer leur stock de vaccins en se servant de nous comme cobayes. Mais n’oubliez pas quand même, en dépit des largesses politiciennes de notre « bon » gouvernement, que le Covid tue encore : 54 décès chez nous à la Réunion depuis le 1er mars (736 depuis le début de l’épidémie en 2020) et actuellement un taux d’incidence de 1 341. Rien que ça ! Tout va bien, nous explique l’Etat par A+B.

Mon petit doigt me dit que le préfet ne devrait pas tarder à retirer le Pass vaccinal à la Réunion par crainte d’un taux d’abstention à la présidentielle qui soit plus important que le taux d’incidence Covid. Je caricature un peu volontairement pour bien faire comprendre que l’Etat a un tantinet tendance à nous prendre parfois, pour ne pas dire souvent, pour des bourricots. Peut-être « parce qu’on le vaut mieux », comme dit la pub ! Il a surtout compris que nous sommes une population très docile. Et, à bien des égards, il pourrait même nous demander, demain, de mettre notre corps dans un « goni » et d’aller le jeter à la mer, on le ferait !

Pas besoin de se prendre la tête. Faites comme André Thien-Ah-Koon (notre photo ci-dessus), dansez la zumba. A 81 ans, le petit bonhomme du Tampon, qui pète la forme, nous donne une vraie leçon de vie. On devrait tous s’en inspirer. En dépit de son âge, il est omniprésent dans sa commune et est prêt à se jeter à l’eau en toutes circonstances : qu’il pleuve ou qu’il vente, avec son ciret jaune ; Ou encore à un mariage en dansant sur le refrain très connu de « allez Chinois ! ». Et maintenant à un cours de Zumba. Moins fatigant et plus confortable que le grand écart en… gymnastique !

L’éclatant brushing présidentiel d’Audrey Belim

Voilà qui m’amène sans transition à vous parler politique. Présidentielle d’abord ! Avec un coup de chapeau à la chaîne publique. Je veux parler de Réunion la 1ère qui fait feu de tous bois avec des débats relatifs aussi bien aux législatives qu’à la présidentielle, comme vous avez pu le voir hier soir (jeudi 31 mars 2022) avec les représentants locaux des 12 candidats à la présidentielle. Deux débats consécutifs durant la même soirée. Sans compter une série d’émissions présentées depuis Paris notamment par Valérie Filain et son collègue antillais de métropole. Tous les candidats à l’Elysée dont le sortant Emmanuel Macron sont passés au peigne fin par les deux journalistes du service public. En tout cas, les Réunionnaises et les Réunionnais ne pourront pas dire qu’ils sont en manque d’information à ce sujet. Réunion la 1ère verse également dans le débat les sondages de popularité des candidats en lice ou sur les intentions de vote pour mieux éclairer l’opinion publique.

Du travail de qualité qu’il convient de souligner et de saluer. Vous me direz que le service public a les moyens grâce à nos impôts, mais quand même, on l’a connu, par le passé, un peu poussif. Cette fois, à l’instar de Réunion la 1ère, la rédaction a décidé de mettre le turbo sur la politique afin de compenser une campagne plutôt « molle » sur le terrain. Des deux « Sobatkoz Politik » d’hier soir sur la 1ère, qui ont eu le mérite de donner la parole à tous les représentants des candidats, je retiens des échanges relativement courtois et des efforts de la part des uns et des autres pour tenter d’apporter des informations quant au programme de leur leader. Un exercice pas évident mais dans l’ensemble, chacun, chacune a pu faire passer – parfois avec un brin de démagogie – des messages qui pourront éclairer l’électeur de base.

Je retiens aussi que Jonathan Rivière, représentant de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) ne savait pas qu’il existait déjà un ministère de la mer avec Annick Girardin à sa tête ; Quant au brushing d’Audrey Belim, la représentante d’Anne Hidalgo (Parti socialiste), il crevait carrément l’écran. J’ai surtout bien compris que le PS attendait le second tour pour se positionner vraiment car, pour l’instant, il s’agit d’un soutien du bout des lèvres. Contrairement aux autres représentants sur le plateau de la 1ère qui, dans leur conclusion, ont clairement appelé les électrices et électeurs à voter en faveur de leur candidat.e, Audrey Belim a tout simplement dit, après avoir déploré « l’éparpillement de la gauche et l’absence d’une candidature unique à gauche» : « que les idées de gauche soient représentées au second tour ». Il est vrai que le PS local avait beaucoup misé au départ sur une candidature unique de Christiane Taubira, qui n’a pas obtenu les 500 signatures…

Nul doute qu’Anne Hidalgo ne sera plus de la partie le 24 avril prochain. Localement, tout laisse à penser que ça se jouera dans l’ordre entre Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron même si les Macronistes espèrent encore inverser cette tendance avec Eric Leung dans le rôle d’animateur de campagne. Rien n’est moins sûr car il faudra aussi composer avec les abstentionnistes qui s’annoncent nombreux au vu de l’ambiance de campagne qu’on pourrait résumer ainsi : « pas là ek ça ! Les politiques, tous les mêmes, tous p… ! ».

Ce qui importe le plus actuellement pour les ménages, c’est avant tout le prix de la tomate en particulier et des denrées alimentaires en général. Ce qu’attendent surtout les citoyens même s’ils ne se font plus beaucoup d’illusions, c’est de savoir qui sera le Président capable de donner aux chômeurs un vrai travail (et pas seulement un PEC, un contrat d’apprentissage ou un RSA sophistiqué), qui sera en mesure de donner aux familles nécessiteuses un logement décent, plus de pouvoir d’achat, plus de mesures d’accompagnement pour nos étudiants ici ou ailleurs pour qu’ils puissent se préparer à un métier. Quant à savoir si les candidats sont pour ou contre les « batay coq »…, ça nous en touche une sans faire bouger l’autre.

Pour rester dans la présidentielle, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le positionnement de « LR » Réunion en faveur de la Macronie ou encore de celui d’un proche (Julien Hoarau) de Michel Fontaine à « Horizons » le mouvement politique créé par Edouard Philippe, l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron. Je vous l’avais déjà expliqué : « LR » joue déjà ce que l’on pourrait appeler le coup d’après, à savoir la présidentielle de 2027, de l’après-Macron. Et Edouard Philippe, l’actuel maire du Havre, ancien de « LR », aujourd’hui Macroniste, prépare d’ores et déjà cette échéance, fort d’un rassemblement de différentes forces politiques aussi bien de droite que de gauche. Des partis traditionnels  la Macronie a fait «exploser » depuis son accession au pouvoir suprême. Nous aurons l’occasion d’en reparler. « LR » a surtout compris que ce n’était pas avec Valérie Pécresse qu’il allait décrocher le Saint-Graal politique !

Autre interrogation qu’on peut entendre ici et là concernant le positionnement de Patrice Selly (BANIAN) en faveur d’Emmanuel Macron. C’est simple : il s’agit de la reconnaissance politique. Lorsque Selly est arrivé à la mairie de Saint-Benoit en juin 2020, il a découvert un trou financier béant de 18 millions d’euros dans la caisse communale. Grâce au COROM (Contrat de Redressement Outre-Mer) le gouvernement a volé à son secours. Ce qui fait qu’il a pu, après deux ans de mandat, présenter des comptes plus ou moins équilibrés. Autrement, après bien des promesses électorales durant la campagne des municipales, il aurait été pris dans « la colle jacque ». Par ailleurs, le fait de rouler pour Macron, ça lui permet aussi de marquer son terrain face à Ratenon, le député sortant Mélenchoniste. Raison pour laquelle, il a positionné Ridwane Issa, son 1er adjoint, dans la 5ème circonscription.

Monique Orphé et Jean-François Ramassamy.

Politique toujours, avec les législatives cette fois. Après la présidentielle, viendra le scrutin des 12 et 19 juin prochains. Les candidats et candidates commencent à se faire connaître. Certains sont plus ou moins connus, d’autres pas. Freedom.fr vous avait annoncé depuis le 14 février dernier certaines nouvelles têtes qui allaient se lancer dans cette compétition électorale comme par exemple Murielle Sisteron « LR » dans la 1ère circonscription. Avant hier, Patrick Lebreton a présenté Emeline K/Bidi, son adjointe, qui croisera le fer dans la 4ème circonscription avec le sortant David Lorion.

Ce vendredi matin, la socialiste Monique Orphé qui, en 2017 avait porté les couleurs d’En Marche, officialisera son tandem avec Jean-François Ramassamy dans la 6ème circonscription (voir photo ci-dessus). Rappelons que Monique Orphé, actuellement adjointe d’Ericka Bareigts à Saint-Denis et conseillère départementale, a été députée de la 6ème de 2012 à 2017, avant de perdre son mandat face au Dr Nadia Ramassamy (47,39% des suffrages contre 52,61%). Quant à Jean-François Ramassamy, il était candidat aux municipales de 2020 à Saint-André. Il avait totalisé 5,82% des suffrages (1 058 voix) terminant ainsi 4e sur les 10 concurrents en lice. Il sera suppléant de la socialiste Orphé aux prochaines législatives. Le binôme sera présenté ce matin à l’occasion d’une conférence de presse à Sainte-Marie.

A noter, comme je vous l’indiquais le 14 février dernier, que ça risque de se bousculer dans cette 6ème circonscription avec Monique Orphé pour le PS, Nadine Gironcel (la fille de Maurice) pour le PCR, Frédéric Maillot pour la majorité régionale, soutenu par  la présidente Huguette Bello, avec Eric Leung pour « LREM », sans compter la sortante Nadia Ramassamy investie « LR » et tous les autres. Uniquement pour la majorité régionale, il faudra compter au moins trois candidats.

Alexis Chaussalet

Comme je vous l’ai annoncé également, dans la 3ème circonscription, la majorité régionale devrait soutenir un jeune en la personne d’Alexis Chaussalet (voir photo ci-dessus) et un moins jeune en la personne de Philippe Rangama (le PEUP) dans la 7ème circonscription. Alexis Chaussalet devrait se retrouver face à Patrice Thien-Ah-Koon, fils du maire du Tampon et, accessoirement, danseur de Zumba.

« Où est passé Jeannick Atchapa, le maire de Bras-Panon ? »

Lui n’est pas candidat aux législatives mais devrait soutenir Stéphane Fouassin. Je veux parler de Jeannick Atchapa, maire de Bras-Panon. Vous êtes quelques uns à me demander depuis ces derniers jours des nouvelles du maire de Bras-Panon « disparu de la circulation ». Je passe sur certaines rumeurs désobligeantes qui circulent. C’est bien connu, il y aura toujours des « malokis » quoi qu’on fasse…

Jeannick Atchapa

Rassurez-vous, Jeannick Atchapa, qui s’est effectivement retiré de la sphère publique depuis trois semaines, va bien. Il a dû subir une petite intervention chirurgicale, fin février, mais il s’est remis au travail (au télétravail plus exactement) depuis sa case et, d’après mes informations (je l’ai eu au téléphone hier après-midi), il ne chôme pas. Entre les divers services de l’Etat, la Procureure de la République, l’association des pêcheurs de bichiques de l’Est, les investisseurs potentiels et j’en passe, le maire de Bras-Panon est au four et au moulin. Il devrait être de retour en présentiel à la mairie, à la Cirest et au Département, dès la semaine prochaine, voir même ce week-end. « J’ai profité de mon intervention chirurgicale, et de la période de convalescence qui a suivi pour prendre aussi quelques jours de repos. Je n’avais pas pris de vacances depuis 2018 », m’a-t-il dit, avant d’ajouter : « mais depuis une semaine, c’est reparti sur les chapeaux de roue ». Concernant la petite intervention chirurgicale, vous n’en saurez pas plus car cela relève strictement de la sphère privée. En clair, ça ne regarde que lui et sa famille. Ce qui est entièrement compréhensible ! « Arrête okipé marmailles ! ».

Y.M.

([email protected])

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

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