C’est le cri d’alarme que pousse le député Jean-Hugues Ratenon, qui a tenu une conférence de presse ce dimanche matin, 19 janvier, entouré de ses collaborateurs. Après s’être exprimé, vendredi dernier, sur les violences urbaines et plus précisément sur « le transfert des violences de Mayotte vers la Réunion », le parlementaire s’est inquiété cette fois de la recrudescence dans notre île des trafics de drogues. Ecoutez Jean-Hugues Ratenon, il est au micro d’Yves Mont-Rouge :
Le député a ensuite laissé la parole à sa suppléante Flavie Annette-Preto qui a parlé des stupéfiants qui désignent toutes les drogues interdites, substance toxique narcotique, euphorisant…entraînant généralement une accoutumance. Selon elle, « 2023 a été une année record de la lutte contre les stupéfiants à la Réunion » : plus de 900kg de stupéfiants saisis en 2023 par les services douaniers (soit 3 fois plus qu’en 2022) dont 50kg de cocaïne (soit 2 fois plus qu’en 2022 et 5 fois plus qu’en 2021); 130kg d’ecstasy et de MDMA saisis (+45% depuis 2022). Le nombre de saisies «in corpore» (phénomène dit des « mules ») augmente cette année : 24 mules interceptées contre 16 en 2022 (+56%).
« Des inquiétudes réelles pour 2025 », selon Flavie Annette-Preto
Concernant la progression du trafic en 2024, Flavie Annette-Preto rappelle les chiffres suivants : le 31 octobre 2024, 200 kilogrammes de drogues : du cannabis, de la résine, de l’héroïne et de la métamphétamine, sont saisis à bord d’un navire de type caboteur à 180 kilomètres au nord des côtes de La Réunion, par une frégate de surveillance des Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI); Un peu plus tôt cette année 2024, une saisie de 1,6 tonnes de méthamphétamines dans notre zone maritime. « L’arrivée de drogues dures interceptées explosent. En un an, entre 2023 et 2024 : + 25% de cocaïne saisie; + 47% d’ectasy saisie; + 80% de résine de cannabis saisie; + 328% de kétamine et cathinone saisie. Tous stupéfiants confondus, entre 2018 et octobre 2024, on est passé de 424 doses de stupéfiants saisis à 17245 doses saisies par les services de douanes. Un nombre alarmant ! », dit-elle.
Flavie Annette-Preto poursuit en mettant en exergue « des inquiétudes pour 2025 » : « en ce début d’années, une saisie record sur trois mules avec 1kg de MDMA, 2kg de cocaïne et 31 kg de résine de cannabis, pour une valeur de 1,3 millions d’euros. Pour ces kilogrammes saisis, combien ont réussi à passer les mailles du filet ? Il est estimé un rapport 2 par 10, uniquement concernant les mules et les colis postaux. Aucune données concernant le port maritime ».
Elle rappelle par ailleurs que « la cocaïne arrive à la Réunion à la fin des années 1990, dans les milieux festifs (St Gilles, St Pierre, St Denis). Il s’agit de petits réseaux et pour des profils ciblés : surfeurs, stewards, hôtesses… Les décisions de justice étaient dures pour un effet dissuasif et éviter l’arrivée massive de cette drogue sur l’île. Mais à partir de 2015, la cocaïne fait son apparition dans des milieux plus populaires. Des nouveaux produits de synthèses (NPS) font leur apparition, moins chères que les drogues classiques, plus rapides d’accès, plus addictifs et plus dangereux. A la Réunion, les services douaniers font face à une diversité de produits :
– des saisies de benzodiazépines de synthèse (bromazolam), de xylazine et de kétamine, d’Artane ou de Rivotril ont également été constatées, cathinones, cannabinoïdes de synthèse, opioïdes de synthèse, apparition inédite d’opiacés de synthèse comme le protonitazène qui a conduit en septembre 2024 à une alerte sanitaire ».
A propos de la cocaïne, la supléante du député Ratenon précise que « le prix de la cocaïne dans l’hexagone varie entre 70 et 80€ le gramme. Sur le territoire Réunionnais, son prix est autour de 150€ le gramme. Il est plus cher et plus coupé. Aujourd’hui, tous les milieux sociaux sont concernés car il existe des dérivés plus accessibles pour tous les profils. Les produits sont diversifiés et circulent facilement. Des mules sont régulièrement envoyées, en provenance de l’hexagone. Selon les directions des Douanes, les produits arrivent également sur l’île par voie maritime Les faibles quantités saisies ne reflètent pas forcément l’étendue de l’activité du trafic, car cette voie d’entrée bénéficie de contrôles moins rigoureux faute de moyens. Il semble pourtant que l’approvisionnement via les conteneurs arrivant au Port est bien installé, même si l’échelle de grandeur demeure difficile à estimer ».
Des impacts sociaux et sanitaires de ces trafics de drogues à la Réunion, selon Jérémy Vidot
C’est la partie qu’a développée Jérémy Vido, collaborateur du député. « La montée des drogues à La Réunion n’est pas qu’un problème de santé publique ou de sécurité : c’est une gangrène qui ronge les fondements mêmes de notre société. Une omniprésence des drogues qui s’imposent de plus en plus. Le trafic de drogue ne connaît plus de frontières sur notre territoires. Ce fléau, autrefois confiné à certaines zones marginalisées, s’est infiltré dans toutes les sphères : les zones urbaines, où des quartiers entiers deviennent des points de deals; Les zones rurales, où le trafic s e développe discrètement mais efficacement. Ce phénomène gangrène notre territoire de manière systématique : les réseaux criminels s’organisent, se renforcent et s’étendent (exemple : 61kg de cannabis interceptés par la gendarmerie de Saint-Benoit en 2024); Les violences, entre trafiquants ou envers les citoyens, explosent. À chaque kilo de drogue qui circule, ce sont des vies brisées, des familles détruites et une société affaiblie. Lorsque nous rencontrons les services de douanes, il est question d’un réseau de drogues qui se fait en grande partie via des réseaux hexagonaux. La Réunion est aujourd’hui ciblé par ces narcotrafiquants qui veulent faire de la réunion un hub de la drogue. Un fléau qui détruit la santé des individus et des communautés.La consommation de drogue n’est jamais un acte isolé. Elle détruit la santé, mais aussi les relations humaines, la stabilité économique et sociale. Les conséquences sur la santé sont multiples et dramatiques : des problèmes cardiaques : Les infarctus précoces sont en hausse chez les jeunes usagers d e cocaïne ( Ex : selon l’ARS, 2 jeunes de saint-André décèdent suite à la prise de drogue d e synthèse). Des atteintes neurologiques : la consommation prolongée entraîne des lésions cérébrales permanentes et des troubles cognitifs. Des troubles psychiatriques : Les addictions mènent à des dépressions sévères, des crises d’angoisse, et des épisodes psychotiques. Les chiffres sont alarmants : 5 % d e s consommateurs deviennent dépendants dès la première année. À long terme, 20% sombrent dans une addiction sévère, souvent irrécupérable. En 2024, plus de 200 personnes ont été prises en charge pour des dépendances à la cocaïne, soit une augmentation de 20% en seulement trois ans. Le crack, autrefois absent d e notre territoire, touche aujourd’hui plus de 30 personnes suivies, un chiffre qui n’existait pas il y a seulement deux ans. Mais ces chiffres ne reflètent qu’une partie visible d’un iceberg bien plus large : combien de familles dévastées, combien de drames passés sous silence (boite de nuits, viole, abus sexuel feminicide) ? La drogue ne détruit pas seulement les individus. Elle attaque les structures mêmes de notre société : dans nos familles, les liens s e brisent face à l’impuissance et à la souffrance. Dans nos écoles, les élèves sont exposés de plus en plus jeunes, compromettant leur avenir car cela favorise le décrochage scolaire. Selon des chiffres de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies en 2017 presque 50% des jeunes interrogés par leur enquête de -17ans ont déjà consommés des drogues. Une société de plus en plus violente : Les violences que nous observons sur notre île -vols, agressions, règlements. Les narcotrafiquants se battant pour leur territoire n’hésitant pas parfois à utiliser les armes plonge la société dans un sentiment d’insécurité et de peur. Des usagers commettent parfois des actes graves pour financer leur addiction favorisant les tensions dans la société ».
L’exemple d’Haïti, de Cap-Vert et de Marseille, selon Eric Parlier
« Haïti est un exemple tragique d’un pays fortement touché par les ravages de la drogue, en raison de sa situation géographique stratégique dans les caraïbes elle est devenu un point de transit majeur pour le trafic de drogue, en particulier la cocaïne. Sa position stratégique dans les Caraïbes, associée à des frontières maritimes poreuses, en fait une plateforme idéale pour les cartels internationaux.
Haïti est devenu un point de transit majeur pour le trafic de drogue, en particulier pour la cocaïne, à partir des années 1980. Cette période marque le début d’une intensification du trafic de drogue. Comme pour La Réunion, Haïti était en position clé. Située à proximité de grandes routes maritimes utilisées par les trafiquants. Les routes maritimes difficiles à surveiller, facilitent le transit de la drogue. Les faibles moyens de contrôle les forces maritimes et douanières d’Haïti manquaient souvent de ressources techniques et humaines pour intercepter les cargaisons de drogue.
Les conséquences du trafic de drogue fut la disponibilité des drogues comme le crack et la cocaïne qui ont entraîné une montée des addictions, et de fait : augmentation de la consommation locale, violence liée aux gangs, le trafic de drogue alimentant les rivalités entre gangs en trainant des conflits armés, sans compter que le trafic de drogue crée une économie souterraine qui concurrence les activités légales, renforce la corruption et prive l’État de revenus fiscaux. Les revenus du trafic de drogue ont infiltré des institutions publiques, d’où une corruption accrue. Affrontements avec les gangs : les forces de sécurité sont parfois dépassées ou intimidées par la puissance des groupes criminels. La pauvreté extrême touche environ 60% de la population, et les infrastructures économiques sont en ruine. L’économie est devenue en grande partie informelle et dominée par des activités illégales ».
Eric Parlier cite également l’exemple de Cap-Vert : devenu un point de transit clé pour la cocaïne sud-américaine destinée à l’Europe.Situé dans l’océan Atlantique, au large des côtes du Sénégal de la Gambie et de la Mauritanie. Une situation géographique idéale et de ses vastes eaux maritimes difficilement contrôlables comme Haïti, et comme La Réunion, d’ailleurs. L’isolement de certaines îles et les limites des moyens de surveillance maritime en font une base logistique pour le stockage et le transfert de drogue. Le Cap-Vert est devenu une plaque tournante importante pour le trafic de cocaïne à partir des années 2000 qui a conduit à une montée de l’addiction chez les jeunes. Le trafic a alimenté une augmentation des crimes violents. Les trafiquants exploitent la faiblesse des institutions publiques et des forces de l’ordre pour assurer leurs opérations, entrainant une montée de la corruption. Eric Parlier a également évoqué le cas de Marseille qui fait régulièrement la une de l’actualité nationale.
« La Réunion est une terre de conquête pour les grands réseaux de l’hexagone », selon Vanessa Balbine
Enfin, Vanessa Balbine, également collaboratrice du député Ratenon a abordé la problématique des difficultés liées à la lutte contre le trafic des drogues dures dans l’île. » Absence de base garde-côtes dans l’océan Indien. Pas de navire des douanes dans l’océan indien; Manque d’équipements modernes pour la détection (drones, surveillance intelligente scanner de grande capacité); Manque de personnels aux frontières; Sanctions parfois insuffisantes pour décourager les trafiquants ». Elle précise : « il faut se rappeler qu’en 2020, le Procureur de la République, Eric TUFFERY attestait qu’il y avait un manque de moyens par rapport à l’évolution de la situation et demandait à ce qu’on dispose rapidement d’effectifs supplémentaires pour lutter contre cette arrivée de drogues sur le territoire. La Réunion est une terre de conquête pour les grands réseaux de l’hexagone », dit-elle, avant de s’interroger : Qu’est-ce qui a été fait depuis 2020 ? Rien. Pourtant, le Procureur de la République était bien placé pour signaler. Le regretté Idriss Rangassamy, toujours en 2020, attestait de la circulation de drogue dure à la Réunion et qu’il ne suffisait plus d’arracher des pieds de zamal. Constat : de 2020 à aujourd’hui : le narcotrafic, la consommation, l’insécurité ont explosé ». Vanessa Balbine fait une comparaison avec l’île Maurice. « Le gouvernement mauricien, la direction des douanes et le Mauritius Revenue Authority (MRA) ont pris beaucoup de mesures nécessaires pour fournir les effectifs requis, pour doter la Douane des outils et équipements appropriés pour la lutte contre le trafic de drogues illicites et de stupéfiants.Création de la Section douanière de lutte contre les stupéfiants (CANS). Section spécialisée qui comprend des unités suivantes :
– 1) services d’information et de renseignement qui a pour but d’informer les douaniers de première ligne sur les dernières tendances et les profils de risque.
– 2) Unité de lutte contre le blanchiment d’argent qui s’efforce de combattre les infractions ou les mauvaises pratiques liées au blanchiment de capitaux.
– 3) unité NarcoPort qui intervient dans la zone portuaire, le long du littoral et au Bureau des colis postaux.
– 4) unité NarcoAirport qui intervient à l’aéroport international, dans les entrepôts de fret aérien et auprès des services de messagerie
– 5) unité canine qui comprend 16 chiens renifleurs dressés pour la détection de drogues (dures et synthétiques), de devises et de produits du tabac et qui sont déployés au port, à l’aéroport, dans les centres de poste et de courrier exprès et au terminal à conteneurs. Pour comparaison, la Réunion à peine trois chiens à l’aéroport. « Une rencontre est prévue avec le gouvernement mauricien », annonce Vanessa Balbine.
Le mot de la fin est revenu au député Jean-Hugues Ratenon : » Il est urgent de mettre en place le maximum de mesures. Nous lançons aussi un appel aux jeunes. Ne vous laissez pas embarquer, car il est facile d’entrer mais extrêmement difficile d’en sortir. Aux parents, au moindre doute, parlez avec votre enfant. Faites-vous accompagner de spécialistes et n’hésitez pas à alerter sur les risques ».
La Rényon lé déjà Marseille monsieur le député,pas seulement avec la drogue…
Quelle est la ville francaise avec le plus de mahorais ?
…. Marseille !
Monsieur le Député Ratenon, vous même, vous êtes un trafiquant, de ne me dites pas le contraire, quand la loi vous contrôle, vous refuser , cela veut dire que vous faites la pluie et le beau temps. donc , vous n’ êtes pas un modèle, un exemple de notre société. sa pu de votre part. arrête causer, taque la bouche.
Mr Ratenon, ok de parler pour la drogue !!!Mais la violence il ne faut pas l’oublier car les gens se font agresser de plus en plus et dans toutes les communes,!!!
la LFI NFP sont complices de cette monté de violence et de l’insécurité, comment sa se fait que ce parti antisémite colonialiste existe encore,faut pas oublier ke l’extrême gauche était les collabos de Vichy pendant 39-45,
Certains de nos élus ne sont pas des exemples et n’ont pas de leçon à donner. Ils devraient juste se retirer et se taire. Pour nos jeunes l’exemple doit venir d’en haut.
Tortue i voit pas son queue.
Li baise la rak , li provoque l’accident , li voit la limière et li po donne leçon si la drogue.
Vivement tribunal i convoque à li , car mi ve connaitre la suite du feuilleton.
Si il n’y avait pas de demande, il n’y aurait pas de trafic. Il faut punir autant les consommateurs que les trafiquants.
ôté ici la réunion domoun i fé ri!
Au lieu de toujours critiqiplus qu il a des solutions avec ses comparses de LFI,au lieu de toujours déposer des motions de censures pour ralentir les travaux de l assemblée nationale il ferait mieux de collaborer pour trouver des solutions.
(0+0) je pense qu il faudrait les envoyer en Guyane c’est député pour qu ils puissent voir les conséquences de la drogue et de l immigration. la vie chère. Peut être qu’ils comprendront que c’est ne pas un jeux….
N’oubliez pas que c’est Lfi qui veut légaliser toutes les drogues…. Ce que ce monsieur dit ici est tout l’inverse de ce qu’il dit en métropole !!!
Légaliser le cannabis, ce n’est pas légaliser la cocaïne! Si on parle de drogue dure et de drogue douce, c’est qu’il y a des raisons! Le cannabis thérapeutique soigne dans certains cas! C’est un médicament!
c’est lui le plus grand drogué baiseur la rack va
La lumière blanche vient de l’ouest ?
La lumière blanche vient de l’ouest?
L’immigration métropolitaine qui se limite à l’ouest va de paire avec l’augmentation du traffic de drogues. Pourquoi ?
L’immigration métropolitaine va de paire avec l’augmentation du traffic puisque ce sont eux les premiers consommateurs.
Raconte n’importe quoi ici et a l’assemblée fait une autre politique avec vos collègues parlementaire