Le ras-le-bol des patrons de boîtes de nuit : « arrêtez de jouer avec nous Mr le préfet ! »

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La quinzaine de patrons seront en réunion cet après-midi à 15 heures, ce vendredi 29 avril, à la préfecture. Remontés, ils vont aller défendre leur gazon de riz face au représentant de l’Etat qu’ils accusent de « vouloir assassiner » leur profession depuis le début de la crise sanitaire en France. « Nos établissements sont restés fermés depuis deux ans et, à l’heure où le gouvernement, a levé toutes les restrictions afin de permettre aux Français de vivre un peu, ici, à la Réunion, l’Etat, via la préfecture et les sous-préfectures, continuent à nous mettre les bâtons dans les roues, en cherchant la petite bête ». L’un des patrons de boîte de nuit explique que « sur ordre de la sous-préfecture qui, elle même, agit sur ordre de la préfecture, les membres des commissions de sécurité organisent des descentes inopinées en semaine dans nos établissements et n’hésitent pas à sanctionner à tout-va, en allant même parfois demander la fermeture administrative de certaines boîtes de nuit, en nous privant ainsi de notre travail qui nous permet de faire vivre nos familles ».

Selon nos informations, suite à une vidéo qui a circulé il y a une semaine sur les réseaux sociaux montrant des centaines de jeunes et de moins jeunes à proximité des boîtes de nuit à Saint-Gilles, les autorités ont ordonné des contrôles inopinés. L’un des établissements contrôlés en l’absence de ses responsables – seule la secrétaire était présente – a été sanctionné par une fermeture administrative. Mais son gérant a fait aussitôt déposé un recours auprès du tribunal qui a, à son tour, rendu caduque la sanction émise par la commission de sécurité, estimant qu’il y a eu comme « un abus de pouvoir » de la part des autorités.

« Nous ne sommes pas des voyous, des délinquants; Nous sommes des chefs d’entreprises responsables ! »

D’où le ras-le-bol des patrons de boîte de nuit. « Nous avons toujours demandé aux pouvoirs publics d’assurer nous mêmes la sécurité aux abords de nos établissements. La préfecture a toujours refusé. Or, à chaque fois que les gendarmes chopent des personnes ivres près de nos établissements, ils nous tombent dessus à bras raccourcis comme si on était les principaux responsables des problèmes d’alcool à la Réunion. Il y a des personnes qui arrivent déjà bourrées à nos portes et on peut vous assurer qu’ils ne sont pas procurés les boissons alcoolisées chez nous ».

Un autre patron de boite de nuit explique « qu’à chaque fois qu’il y a un fait-divers, une violence quelconque à proximité d’une boîte de nuit, quasiment tout de suite après, les autorités font fermer cette boîte. Pourquoi quand il y a une bavure dans un commissariat ou dans une brigade de gendarmerie, l’Etat ne fait-il pas fermer le commissariat de police ou la caserne de gendarmerie ? », s’interrogent, non sans ironie, les patrons de boîte.

Avant d’y répondre : « c’est parce que nous sommes une petite corporation et que nous sommes de bons élèves. Nous ne sommes pas impressionnants comme les camionneurs devant lesquels le préfet fait profil bas. La préfecture sait pertinemment que ce ne sont pas les patrons de boîte de nuit qui iront barrer la route et semer le trouble à l’ordre public. Nous n’en avons pas les moyens. Raison pour laquelle, il est plus facile pour les autorités de se défouler sur nous alors que notre profession a déjà été sévèrement sanctionnée par la crise sanitaire. Quand l’Etat a cherché par tous les moyens de trouver des portes de sortie pour les restaurateurs et autres, nous, on n’a été les oubliés, les abandonnés. Et maintenant que la vie commence à reprendre pour le monde de la nuit, l’Etat sort les grands moyens pour nous casser, alors qu’il aurait dû nous accompagner, nous aider dans notre mission qui consiste à distraire la population, qui en a marre de ce contexte anxiogène à cause de toutes ces crises consécutives ».

Un autre patron de boîte de nuit crie lui aussi sa colère : « les gendarmes nous mettent tout sur le dos : les problèmes de consommation d’alcool, de drogue. Mais c’est pas nous qui laissons entrer de la drogue dans cette île. Il n’y a pas longtemps, on a vu dans la presse que la justice a relaxé deux trafiquants de cocaïne. Ils avaient sur eux 430 grammes de cocaïne en sortant de l’avion, mais comme ils avaient été fouillés à l’aéroport de Gillot par des agents des Douanes et non par des policiers dans le cadre d’une enquête, les trafiquants ont été relaxés et sont repartis tranquilles chez eux… Arrêtez de jouer avec nous Monsieur le préfet ; Laissez-nous travailler en paix ! Nous ne sommes pas des voyous, ni des délinquants ! Nous sommes des chefs d’entreprises responsables et conscients que les gens ont aussi besoin de s’amuser, de se distraire. Nous ne faisons que notre travail et nous essayons de le faire le mieux possible comme tous les autres corps de métier envers lesquels vous manifestez beaucoup plus de respect ». C’est le cri du cœur des patrons de boîte de nuit à la Réunion.

Les patrons qui ont témoigné dans cet article l’ont volontairement fait sous couvert de l’anonymat « car nous craignons des représailles de la part des services de l’Etat qui pourraient, pour se venger, débouler sans prévenir dans le courant de la semaine dans nos établissements et prononcer ainsi une fermeture administrative. Ils ont tous les pouvoirs… Et nous, nous avons surtout celui de la fermer», laissent-ils entendre.

Y.M.

([email protected])

Yves Mont-Rouge

[email protected]
Téléphone : 0692 85 39 64

5 Commentaires

  1. Zot c des voyou la mafia pei dan boîte de nuit arrêt de faire les victimes !!! Vous même les plus grand voyou de l’île qui n hésite pas à envoyé des pitbull sur les gas au moindre frustration !! Paye maintenant band de mafieux sans scrupule !!

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