Le rougail morue, un plat qui relie deux mondes à 14 660 km

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Le grand froid canadien, les vastes étendues américaines… Et pourtant, un goût de la Réunion qui voyage à travers les routes nord-américaines ! C’est l’histoire de Yanis, un routier réunionnais qui parcourt les autoroutes du Canada et des États-Unis à bord de son imposant camion.

©Routier974

 

Originaire de l’île de la Réunion, Yanis a quitté son île natale en 2001 pour rejoindre la Métropole. Après un passage de six mois à Paris, il s’est installé en Normandie, où il a rejoint son frère. Durant ses 22 années en Europe, Yanis a travaillé comme chauffeur routier, parcourant la France, l’Allemagne, la Belgique, et même le Royaume-Uni.

« J’ai fait dix ans comme enseignant de national, puis j’ai parcouru l’Europe. Il y avait beaucoup à faire là-bas », explique-t-il. Cependant, après de nombreuses années sur le vieux continent, c’est au Canada que la vie l’a conduit, en grande partie pour permettre à ses enfants de poursuivre leurs études dans un environnement bilingue.

« Ma fille voulait étudier dans une école mixte, anglais et français, et mon fils a fait ses études supérieures au Canada. Ils voient les choses différemment ici, surtout en ce qui concerne les diplômes », raconte Yanis.

 

©Routier974

 

Aujourd’hui, c’est au volant de son “truck”, une véritable maison sur roues, qu’il passe la majorité de son temps.

« Ça fait cinq mois que je suis ici, et ça me plaît bien », dit-il avec satisfaction.

Si les paysages qu’il traverse sont à des années-lumière de ceux de la Réunion, il garde toujours un lien étroit avec ses racines, notamment par le biais de la cuisine.

Lors de l’une de ses pauses, Yanis a partagé sur les réseaux sociaux un moment à la fois simple et émouvant : un repas traditionnel réunionnais, un rougail morue, dégusté dans la cabine de son camion quelque part en Amérique du Nord, plus exactement à 800 km de chez lui à Grantville en Pennsylvanie. À 14 660 km de la Réunion, il continue à faire vivre la culture culinaire de son île.

 

Malgré les kilomètres, le décalage horaire, et les rigueurs du climat canadien, Yanis garde ainsi une part de la Réunion dans son cœur et sur son assiette. Son rougail morue, préparé avec des produits importés de l’île ou improvisé avec ce qu’il trouve sur place, est devenu un symbole de ce mélange unique entre ses deux mondes.

Et c’est ça, l’essence de la diaspora réunionnaise : peu importe où la vie les emmène, les Réunionnais trouvent toujours une façon de faire vivre leur culture, que ce soit dans une cuisine ensoleillée à Saint-Denis ou dans la cabine d’un camion roulant sur une autoroute canadienne enneigée.

 

2 Commentaires

  1. Ouais. C’est ça la mobilité. Bouge partout oussa nout patte y râle a nous. Et s’en sortir coûte que coûte. Laisse la terre z’ancêtre derrière et voyager loin. Bon peu créole lé fanés partout. Nout goût culinaire et nout langue y colle semb nous comme nout ADN.

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